Le fucus vésiculeux ou Fucus vesiculosus est une algue marine appartenant à la famille des Fucaceae. Ses autres noms vernaculaires sont « varech vésiculeux », « laitue marine », « chêne marin » et « goémon à ampoules ».
Cette plante aquatique est reconnue pour ses nombreuses propriétés médicinales. En phytothérapie, elle soutient, entre autres, le traitement des insuffisances thyroïdiennes.
Le fucus vésiculeux est une algue de couleur brun-olive foncé. Il possède des frondes élastiques et souples qui font chacune 20 à 100 cm de long et jusqu’à 2 cm de large. Celles-ci sont ramifiées et sont munies de pneumatocystes ou d’aérocystes. Il s’agit de vésicules aérifères à la teinte claire qui permettent à l’algue de flotter. Cette plante aquatique comporte aussi un crampon ayant la forme d’un disque irrégulier. Grâce à cet organe, il peut rester accroché aux rochers.
Les appareils reproducteurs sont contenus dans des vésicules situées à l’extrémité du point de ramification de la fronde. Ces réceptacles ont une texture rugueuse et sont de couleur jaunâtre. Cette espèce est dioïque : les pieds mâles sont séparés des femelles. Les premiers sont reconnaissables grâce à la présence d’une gelée orange au niveau de leur renflement. Quant aux algues femelles, elles laissent échapper un coulis de couleur verte.
Le fucus vésiculeux est à la fois euryhalin et eurytherme. En d’autres termes, il supporte aussi bien les différences de salinité de la mer que les variations de températures.
De février à mars, les algues présentent des conceptacles. Il s’agit de structures rattachées au thalle, et qui renferment les capsules où résident les gamètes.
Celles des mâles sont nommées anthéridies. Elles renferment 64 spermatozoïdes munis chacun de deux flagelles. Quant aux capsules des femelles, elles sont appelées oogones et comportent huit oosphères. Ces dernières sont l’équivalent des ovules chez les autres espèces.
À la saison printanière, les algues mâles et femelles libèrent leurs gamètes. Cependant, les courants marins et la condition de vie fixée de l’espèce rendent la fécondation aléatoire. Cette situation conduit à une émission à la fois synchrone et en grande quantité des cellules sexuées.
Les Romains employaient cette algue pour atténuer les douleurs rhumatismales et articulaires. Dans ce contexte, elle était administrée sous forme de cataplasme. Pline l’Ancien, naturaliste et écrivain romain, ajoutait les affections cutanées et l’asthme à la liste de ses indications thérapeutiques.
En 1820, Bernard Courtois, chimiste français, met la lumière sur la haute teneur en iode de cette plante aquatique. Cette propriété la rend utile dans le traitement de nombreux troubles thyroïdiens.
Au XIXe siècle, elle faisait également partie des soins administrés en cas d’obésité et de goutte.
Aujourd’hui, le fucus vésiculeux est utilisé sous différentes formes dans de nombreuses indications pathologiques.
Le fucus vésiculeux est abondant dans l’Atlantique et dans le Pacifique. Il est également présent dans la mer du Nord, dans la Manche, ainsi que dans la Baltique occidentale. Cependant, ces dernières années, il est en régression sur tout le territoire européen, et notamment au Sud de la Bretagne.
Cette algue préfère les côtes sableuses et rocheuses. Elle croît principalement à l’étage médiolittoral et jusqu’à une profondeur de quatre à cinq mètres environ.
Les variétés connues de fucus vésiculeux sont les suivantes :
Cette dernière a la capacité de survivre à de longues expositions hors de l’eau. Elle se trouve, la majorité du temps, en haut de la zone de balancement des marées.
Enfin, le Fucus vesiculosus var. linearis a été autrefois nommé Fucus vesiculosus var. evesiculosus. Cette variété se distingue par l’absence de vésicules aérifères sur ses frondes. À la place, celles-ci présentent plutôt des cryptes pilifères. Il s’agit de minuscules corps arrondis et creux comportant quelques poils blancs.
Le fucus vésiculeux contient des fucophlorétols et des fucols qui sont des polyphénols aux propriétés antibiotiques. Il contient aussi des mucilages, des oligosaccharides et des polysaccharides. Les plus importants d’entre eux sont l’acide alginique, la laminarine, les fucoïdanes et les alginates.
En outre, cette algue se révèle riche en minéraux, en oligoéléments et en vitamines. Elle comporte, entre autres, de l’iode, du brome, du magnésium, du sodium, du calcium, du fer, du potassium, du soufre et du phosphore. Les vitamines qui y sont présentes sont : K, E, D3, C, PP, B12, B6, B2, B1 et A.
Des traces de métaux lourds sont également relevées : du zinc, du plomb, du nickel, du manganèse, du mercure, du cuivre, du cobalt, du cadmium et de l’arsenic.
Enfin, cette espèce contient des protéines, des acides aminés et des caroténoïdes.
Le fucus vésiculeux possède de nombreuses vertus et trouve plusieurs applications en phytothérapie.
Les alginates et l’acide alginique développent des propriétés antiulcéreuses. En effet, au contact du suc gastrique, ces polysaccharides deviennent un gel à la texture tant mousseuse que visqueuse. Cette solution forme alors une barrière stomacale flottante qui a la capacité d’empêcher les remontées biliaires ou acides dans l’œsophage. Cette algue est donc indiquée en cas de gastrite et d’ulcères.
De par sa richesse en fibres, elle améliore également le transit intestinal et optimise les fonctions digestives. Elle présente, par ailleurs, une action laxative, qui s’avère efficace en cas de constipation.
Le fucus vésiculeux est riche en iode. Ce minéral est connu pour ses activités stimulantes au niveau de la thyroïde, ce qui favorise la production d’hormones thyroïdiennes. Cette algue est ainsi indiquée en cas d’hypothyroïdie et de goitre.
Les polysaccharides, surtout la laminarine et les fucoïdanes, présentent une propriété immunostimulante. Cette espèce peut ainsi être utilisée en cas d’asthénie, de convalescence et de sénescence.
Ces mêmes substances actives ont aussi une activité antitumorale, rendant l’algue utile en cas d’affections ganglionnaires.
Le gel formé par l’association du suc gastrique et des polysaccharides agit comme un coupe-faim. L’iode possède la capacité de réguler le métabolisme perturbé par un dysfonctionnement de la thyroïde.
Par conséquent, le fucus vésiculeux soutient le traitement et la prévention du surpoids et de l’obésité.
Cette plante aquatique contient une quantité non négligeable de sels minéraux, de vitamines et d’oligoéléments. Elle permet ainsi de combler plusieurs carences de l’organisme, notamment, celles en iode.
Cette algue développe une activité anti-inflammatoire. Elle contribue à soulager les rhumatismes, les arthrites, le psoriasis et les inflammations ganglionnaires.
En outre, les alginates qu’elle renferme sont hémostatiques. En d’autres termes, ils ont la capacité de stopper des hémorragies locales lors de coupures superficielles et des épistaxis, ainsi que de contribuer à fermer les plaies.
Enfin, cette algue améliore l’aspect de la peau, des ongles et des cheveux.
Autrefois, le Fucus vesiculosus servait à nourrir le bétail.
De par sa richesse en iode et en potasse, cette algue constitue également un excellent fertilisant agricole.
Selon la forme pharmaceutique choisie, le fucus vésiculeux s’administre par voie orale ou en application cutanée.
La dose recommandée pour une décoction est de 2 g de Fucus vesiculosus séchés pour 1 L d’eau. Porter le tout à ébullition et laisser frémir pendant 5 minutes.
Boire l’infusion tout au long de la journée. Elle aide à lutter contre l’obésité, ainsi que les goitres et l’hypothyroïdie.
La poudre est à diluer dans un verre d’eau ou dans une boisson de votre choix. Elle est aussi disponible sous forme de gélule, à prendre le matin durant le petit-déjeuner.
La posologie recommandée est de 100 à 250 mg de poudre par jour.
Les extraits liquides, fluides ou aqueux se présentent sous forme de teintures-mères ou de macérats glycérinés.
Le dosage quotidien conseillé dépend du type de solution choisi, ainsi que du fabricant. Il est ainsi préférable de se référer à la notice d’utilisation avant de débuter une cure.
La décoction peut être appliquée en compresse sur la peau en cas de coupures avec saignements légers.
Pour calmer les états de fatigue, verser des extraits d’algues séchées dans l’eau du bain. Cette option favorise une bonne répartition des graisses corporelles.
Enfin, des préparations sous forme de gels ou de crèmes à base de Fucus vesiculosus sont disponibles en pharmacie. Elles aident à atténuer les symptômes des inflammations cutanées.
L’usage de fucus vésiculeux à visée thérapeutique est déconseillé pendant la période de grossesse et d’allaitement. Cette contre-indication s’applique également aux personnes souffrant d’hyperthyroïdie, d’hypertension artérielle, de troubles cardiaques, d’angine de poitrine et d’allergie à l’iode.
Lors du traitement, il est important de se conformer aux doses prescrites. En effet, un surdosage ou une cure sur une période prolongée peut entraîner l’apparition de symptômes indésirables. Il s’agit, entre autres, de l’hyperthyroïdie se manifestant par des palpitations cardiaques, par des insomnies et par du stress chronique. D’autres signes comme des troubles gastriques, de l’acné, des lésions dermatologiques et une salivation abondante peuvent aussi apparaître.
Enfin, la consommation de fucus vésiculeux peut conduire à une baisse de la glycémie. Afin de prévenir les interactions médicamenteuses, il ne doit pas se prendre en même temps qu’un traitement contre le diabète. L’association avec des médicaments anticoagulants et ceux traitant l’hyperthyroïdie est aussi à éviter.
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