Le fragon faux houx ou fragon petit houx est un arbrisseau vivace de la famille des Liliaceae. Sa forme rappelle celle du houx, mais il ne partage aucune caractéristique avec ce dernier. Le Ruscus aculeatus se développe naturellement dans la région méditerranéenne. Ses jeunes pousses sont comestibles tandis que ses baies sont toxiques.
Au premier siècle, le médecin grec Dioscoride incorporait le fragon faux houx dans les remèdes contre les douleurs menstruelles et les calculs de la vessie. Au Moyen Âge, il était couramment préconisé pour ses vertus diurétiques. Avec l’ache, le fenouil, le persil et l’asperge, il composait le sirop apéritif des cinq racines.
Au début du XXe siècle, le fragon petit houx a été délaissé, pour être redécouvert en 1950. En effet, des recherches scientifiques ont mis à jour ses remarquables effets sur le système veineux.
En Bretagne, pendant la Seconde Guerre mondiale, les pointes de ses feuilles étaient roulées en boule. Ensuite, elles servaient pour gratter et nettoyer les ustensiles de cuisson, salies par la fumée du feu dans les cheminées.
Le Ruscus aculeatus est connu sous plusieurs noms, tels que « épine de rat », « fragon piquant », « fragon épineux » et « buis piquant ». Il est également appelé « gringon », « fragonnette », « houx-frelon », « vergandier » ou « frelonette ».
En gallo, un dialecte breton, il est désigné sous les noms de hagun ou hayen.En anglais, il est couramment appelé Butcher’s Broom, signifiant balai du boucher. En effet, les bouchers transformaient ses tiges rigides en balai, pour nettoyer leurs planches à découper.
Le buis piquant est un sous-arbrisseau vivace de petite taille, de moins d’un mètre de hauteur. Il se développe de manière dressée et particulièrement ramifiée. Son rhizome charnu présente une couleur brunâtre, de forme oblique et il est recouvert de nombreuses petites écailles. Plusieurs racines adventives s’entremêlent dans le sol pour soutenir la plante.
Ses tiges, toujours vertes, portent un feuillage persistant, vert luisant. Ce dernier est en réalité un ensemble de rameaux aplatis au bout épineux, appelés cladodes. Au milieu de ces derniers, des fleurs verdâtres apparaissent en avril-mai, généralement solitaires ou en binômes. Elles sont composées de six tépales, dont trois grands et trois petits.
Durant l’hiver, les plantes femelles produisent des fruits qui sont des baies rouges. Ils contiennent deux ou trois graines, lesquelles sont dispersées par les animaux après avoir été ingérées.
Le gringon se trouve naturellement dans diverses régions, notamment autour de la Méditerranée et en Europe centrale et méridionale. Il se rencontre également en Afrique du Nord.
Il pousse principalement dans les sous-bois secs, en particulier sur des sols calcaires, et se plaît dans les maquis ombragés. Il se développe également dans des zones boisées, parfois même sur des sols légèrement humides le long de la côte atlantique. Cependant, il est sensible au gel.
Pour la culture du fragon faux-houx, choisissez un sol bien drainé, de préférence neutre ou calcaire, voire sec. Un emplacement ombragé ou partiellement ombragé lui convient parfaitement.
Le moment idéal pour la plantation est soit au printemps soit à l’automne. Placez la motte dans un trou qui a trois fois son volume. Mélangez la terre recueillie avec une pelletée de compost, puis recouvrez par ce mélange. Tassez une première fois, arrosez et tassez de nouveau avant de placer un paillage pour garder l’humidité du sol. Un arrosage régulier suffit pendant quelques semaines et pendant l’été. Par la suite, le fragon n’a plus besoin de cet apport en eau pour se développer.
Le Ruscus aculeatus se récolte à l’automne, de préférence, ou toute l’année. Après avoir retiré la racine, lavez puis brossez avant de la faire sécher.
Son système racinaire est exploité pour extraire les principes actifs qui lui confèrent des propriétés et vertus bienfaisantes pour la santé.
Parmi les nombreux principes actifs de la plante figurent :
Les baies du fragon faux houx renferment des saponines toxiques qui peuvent entraîner des effets indésirables en cas d’ingestion.
Le fragon petit houx possède des propriétés bénéfiques pour la santé.
Diurétique, le buis piquant vient à bout des troubles urinaires, tels les calculs rénaux.
Le fragon petit houx présente des effets anti-inflammatoires, grâce à l’activation des récepteurs muscariniques. Il agit contre l’hypotension orthostatique, la goutte, les ulcères, les douleurs menstruelles et celles liées aux varices.
Les propriétés veinotonique, vasoconstrictive et vasoprotectrice du Ruscus aculeatus pallient à l’insuffisance veineuse. Il assouplit la paroi des veines et facilite leur contraction pour une bonne circulation sanguine. Il est préconisé pour soulager les symptômes liés aux hémorroïdes, les crampes et les impatiences nocturnes des membres inférieurs.
Anti-œdémateux, il réduit la sensation de jambes lourdes et les gonflements des chevilles. Il prévient la phlébite et la distension des vaisseaux sanguins en cas de surcharge.
Enfin, il intervient dans l’amélioration de la circulation rétinienne.
Le fragon faux houx se présente sous différentes formes : poudre, pommade, gélules et teinture mère. Il est aussi fréquent de le trouver chez les herboristes, prêt à l’usage, sous forme de tisane ou de décoction. Des pommades et des gels se trouvent en pharmacie pour soulager les problèmes veineux.
L’utilisation du fragon petit houx peut être interne ou externe.
La décoction consiste à faire bouillir 60 g de rhizome séché dans 1 litre d’eau pendant dix minutes. Ce breuvage se consomme tout au long de la journée, pendant trois semaines. Il est courant de l’associer à d’autres plantes telles que l’hamamélis, le mélilot, le cyprès, le noisetier, le marron d’Inde ou la vigne rouge. Ces combinaisons permettent de renforcer son action veinotonique.
La teinture-mère ou l’extrait fluide est préconisé à 30 à 40 gouttes mélangées avec un peu d’eau, deux à trois fois par jour.
Les gélules contenant de la poudre micronisée de fragon faux-houx sont une autre option. La posologie journalière conseillée est de 1 à 1,5 g.
Des suppositoires à base de Ruscus aculeatus sont prescrits dans le traitement des hémorroïdes.
Pour soulager les jambes lourdes, vous pouvez appliquer des compresses imbibées de la décoction. Une crème ou une pommade à base de fragon faux houx est une solution pour remédier à cet état.
Comme toute plante médicinale, le fragon petit houx doit être manipulé prudemment. Il est déconseillé aux femmes enceintes et allaitantes.
L’ingestion de Ruscus aculeatus peut entraîner des effets indésirables tels que des nausées et des douleurs d’estomac. Des diarrhées sont courantes, une fois le traitement arrêté. Elles sont généralement curables.
La toxicité du fruit induit une intoxication chez les animaux domestiques. Celle-ci se manifeste par des diarrhées, des vomissements et une destruction des globules rouges.
À fortes doses, la plante montre un effet laxatif puissant et provoque des vomissements.
Le fragon faux houx interagit potentiellement avec les médicaments anticoagulants et hypoglycémiants. Chez les personnes atteintes de diabète, il existe un risque éventuel d’acidocétose et d’hyperkaliémie. De même, il a la capacité d’entraver le fonctionnement des alpha-bloquants. Sa prise n’est pas conseillée chez les patients souffrant d’hypertension.
Les ruscosides renfermés dans la plante interagissent également avec les corticoïdes et la lidocaïne. Une colite lymphocytaire, qui est une inflammation du côlon, risque de survenir.
Une consultation chez un professionnel de la santé est fortement recommandée avant d’entreprendre une cure à base de plantes médicinales.
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