Eschscholzia est un genre de plantes herbacées annuelles. Cette dénomination latine internationale est souvent écrite « Eschscholtzia », mais les graphies « Eschholtzia », « Escholtzia », « Eschscholtzia » existent également. Ce genre est surtout connu grâce au pavot de Californie qui est la fleur emblème de l’État de la Californie.
Originaire du Canada méridional et de la côte pacifique des États-Unis, l’Eschscholzia est un remède traditionnel utilisé par la population amérindienne et introduit en Europe au XIXe siècle. Son latex servait d’analgésique pour les maux de tête, les coliques et les douleurs dentaires. En 1820, le nom scientifique « Eschscholtzia » a été donné par le poète, écrivain et botaniste allemand Adelbert von Chamisso, en hommage au médecin, botaniste et naturaliste Johann Friedrich von Eschscholtz. Le genre a été reconnu pour ses propriétés médicinales et actuellement, il fait partie de la pharmacopée française.
L’Eschscholtzia forme de petites touffes de feuilles vert-bleuâtre, lancéolées et finement découpées, mesurant de 15 à 20 cm de long.
Les graines se trouvent dans des capsules allongées appelées siliques, qui s’ouvrent en deux loges.
Des fleurs simples solitaires en coupelles naissent sur des tiges plus ou moins longues. Elles sont dotées de quatre pétales formant un tapis fleuri coloré de jaune, d’orange et de rouge.
Le pavot de Californie, Eschscholtzia californica, prédomine au sein du genre Eschscholtzia. Désormais, de multiples variétés cultivées existent :
E. californica, E. caespitosa, E. lemmonii, E. glyptosperma et E. minutiflora comptent parmi les 12 espèces du genre Eschscholtzia.
L’Eschscholtzia occupe de vastes territoires en Californie et dans le sud-ouest des États-Unis. Bien qu’il s’épanouisse dans des régions ensoleillées, il peut tolérer de légères gelées. De même, il se développe sur des sols pauvres, secs, caillouteux et calcaires. Toutefois, il requiert un bon drainage. Afin de l’adapter aux zones côtières et pour ne pas endommager ses fleurs, il est préférable de le planter à l’abri du vent.
Les rocailles, les interstices des murets et des trottoirs ou encore les massifs conviennent à ce genre de plantes. Effectivement, il garnit rapidement ces espaces.
L’Eschscholtzia se cultive en jardinière, en pot ou sur un balcon. Dans ces conditions, il prospère dans un mélange de terre de jardin, de terreau et de sable, en quantité égale. L’utilisation des billes d’argile ou des graviers assure un bon drainage.
L’Eschscholtzia ne nécessite pas de transplantation, étant donné qu’il possède une racine pivotante assez longue. Les semis sont effectués soit au printemps, soit à l’automne, en veillant à éviter les périodes de gel pour assurer une floraison l’année suivante. Ceux-ci doivent être réalisés dans un sol soigneusement préparé. Les graines sont ensuite recouvertes de terre. Le maintien de l’humidité est essentiel jusqu’à l’apparition des jeunes pousses.
Après la germination, un éclaircissage s’avère nécessaire pour laisser un espace d’environ 15 à 20 cm entre chaque plant. En optant pour des semis échelonnés, les fleurs éclosent en décalé.
L’Eschscholtzia nécessite peu d’entretien. Afin de limiter les semis spontanés, il est recommandé de retirer les fleurs fanées. Sauf en cas de chaleur extrême et de sécheresse, les arrosages ne sont pas indispensables, car sa racine profonde lui permet de se nourrir par elle-même. Toutefois, les fleurs cultivées en pot nécessitent un arrosage hebdomadaire.
La période de floraison s’étend de mai à octobre, avec une longévité remarquable des fleurs.
Le genre Eschscholtzia se montre robuste et n’est généralement pas sujet à des maladies ou à des parasites spécifiques.
Les fleurs de l’Eschscholtzia renferment entre 0,50 % et 1,20 % d’alcaloïdes. Ces derniers sont mesurés en matière de californidine. Ils sont calculés en comparaison avec les teneurs de ces mêmes composés contenus dans la plante desséchée, selon les normes de la pharmacopée française. Les racines et les fleurs contiennent une variété de composés, notamment :
La sanguinarine, un alcaloïde benzophénanthridine, présente des propriétés antimicrobiennes, antivirales et cytotoxiques. Les pavines favorisent l’endormissement en apaisant la nervosité et l’agitation avant le coucher, tout en réduisant les réveils nocturnes. De plus, l’Eschscholtzia possède des caractéristiques anticholinergiques, antispasmodiques et analgésiques. Des recherches françaises ont montré que ses effets sédatifs et anxiolytiques ne sont pas toxiques pour l’organisme et ne mènent pas à la dépendance.
Surnommé la « plante du sommeil réparateur », l’Eschscholtzia est efficace pour traiter tout problème de sommeil chez les adultes et les enfants. En cas d’anxiété légère accompagnée de troubles psychosomatiques, son utilisation empêche le recours à un traitement chimique.
Il contribue à améliorer les troubles psychiques en rétablissant les fonctions psychologiques normales. Il aide à soulager la nervosité et le stress qui pourraient entraîner des palpitations ou une sensation d’oppression.
L’Eschscholtzia possède des propriétés calmantes permettant de soulager les coliques, les irritations intestinales, les crampes et les maux de vésicule associés aux problèmes de sommeil. De plus, il réduit les bouffées de chaleur liées à la ménopause. Actuellement, des recherches se concentrent sur ses impacts dans la prise en charge des migraines et d’autres formes de douleurs.
Outre sa fonction décorative dans les jardins, l’Eschscholtzia est également employé en phytothérapie et en tant que complément alimentaire.
Il se présente sous forme de gélule, de teinture mère ou de tisane et est utilisé par voie orale.
En raison de ses effets sur le sommeil, il se prend idéalement le soir, avant le coucher.
Prendre deux gélules de 100 g, au moment du dîner, puis deux autres au coucher.
Boire 100 à 150 gouttes mélangées avec un verre d’eau, une heure avant le coucher.
Elle se réalise avec 5 g des parties aériennes séchées, à laisser infuser pendant 15 min dans une tasse d’eau bouillante et à boire avant le coucher.
Étant donné que les alcaloïdes responsables du résultat anxiolytique de l’Eschscholtzia sont insolubles dans l’eau, les infusions n’agissent pas contre l’anxiété légère. Elles servent seulement à faciliter le sommeil.
Les racines, contenant davantage de ces substances, ne sont pas utilisées en phytothérapie, car elles contiennent de la sanguinarine, un produit toxique susceptible de causer des glaucomes.
L’association de l’Eschscholtzia avec la valériane, la verveine, la mélisse ou la fleur d’oranger accroît la relaxation.
En 2004, un essai clinique impliquant 264 patients adultes a révélé que le mélange d’Eschscholtzia, d’aubépine et de magnésium atténue l’anxiété légère à modérée. Une autre étude indique qu’un extrait d’Eschscholtzia semble avoir la capacité de se lier aux récepteurs des benzodiazépines, confirmant ainsi son rôle anxiolytique.
Les conducteurs d’engins ou de véhicules motorisés doivent tenir compte des conséquences sédatives de la plante. De plus, il est fortement déconseillé de l’associer à de l’alcool. Si une personne prévoit de subir une intervention chirurgicale, la prise de l’Eschscholtzia doit être arrêtée une semaine à dix jours avant, afin d’éviter toute interférence avec les produits anesthésiques.
Il peut occasionnellement causer une légère sensation de torpeur et amener à une léthargie matinale ainsi qu’à une sensation de raideur musculaire.
Sa combinaison avec d’autres plantes est possible, suivant le résultat recherché :
Cependant, il renforce les actions d’autres plantes médicinales, notamment le kawa, la valériane, le cornouiller de Jamaïque et le millepertuis et entraîne une somnolence. En association avec l’aubépine, l’Eschscholtzia pourrait également provoquer des nausées.
S’il est pris en même temps que des tranquillisants, il accentue les effets sédatifs.
Avec sa concentration élevée en alcaloïdes, l’Eschscholtzia est contre-indiqué aux femmes enceintes et allaitantes, aux jeunes de moins de 18 ans et aux individus ayant un antécédent de glaucome.
Ce genre végétal est aussi déconseillé aux personnes allergiques aux plantes de la famille des Papavéracées et à certains médicaments, surtout la morphine et la codéine.
Sa combinaison avec les opiacés, les barbituriques ou les benzodiazépines est interdite.
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