Le chardon béni est une espèce annuelle appartenant à la famille botanique des Astéracées. Son nom scientifique est Centaurea benedicta, et il est également appelé « cnicus béni », « safran sauvage » ou « cnicaut béni ».
En revanche, il ne faut pas le confondre avec son homonyme : en Martinique, « chardon béni » désigne une espèce tout à fait différente. Cette dernière est appelée « herbe à fer » en Guadeloupe. Il s’agit de l’espèce Eryngium foetidum, appelée « panicaut fétide » en français.
L’espèce occupe toute la région méditerranéenne, poussant dans des zones sèches. Ses fleurs sont attrayantes, et sont utilisées à des fins décoratives dans les jardins. Elle possède également des propriétés médicinales qui sont employées dans le domaine de la phytothérapie.
La Centaurea benedicta est une plante dont le cycle de vie dure une année. Sa taille varie entre 10 et 60 cm de hauteur. Cependant, dans certains pays comme la Roumanie où elle est cultivée pour des usages médicaux, elle peut atteindre un mètre de hauteur. La tige portant les fleurs est ramifiée et dressée. Les branches sont bien espacées les unes des autres et présentent des poils doux semblables à de la laine. Sa racine principale est fine et délicate.
Ses feuilles sont de couleur vert pâle et sont relativement rigides et divisées. Leur contour est orné de dents pointues. Un réseau de veines blanches apparaît en relief sur leur partie inférieure.
La floraison se passe en juin et en juillet. Ses fleurs jaunes en forme de capitules sont entourées par un ensemble de bractées appelé « involucre ». Ce dernier est bien développé. Parmi ces bractées, celles situées à l’extérieur sont vertes et plus grandes, leur apparence ressemble à celle des feuilles. En revanche, les bractées internes portent des pointes piquantes plus longues. Les fleurs qui se trouvent au centre ont, à la fois, des organes mâles et femelles : elles sont hermaphrodites. Par ailleurs, les fleurs disposées en périphérie portent seulement des étamines.
Les fruits sont des akènes qui ont une forme approximativement cylindrique. Ils mesurent environ un centimètre de long. Ils se distinguent par la présence d’une structure proéminente appelée « éléosome ». Ces akènes sont lisses, sans poils, et marqués par dix sillons parallèles dans leur longueur. Un ensemble de poils rigides constitue le pappus. Ce dernier se présente en deux rangées : les poils internes sont courts, tandis que les poils externes sont plus longs.
Le chardon béni provient principalement des pays bordant la Méditerranée tels que l’Espagne, le Portugal, l’Italie, les Balkans, l’Afghanistan, la Turquie, Israël, l’Égypte et la Tunisie. En France, cette espèce est surtout présente dans la région du Languedoc-Roussillon et en Provence. Elle a également été cultivée dans différentes régions du continent américain. Cette plante est classée « envahissante » aux États-Unis où elle a beaucoup proliféré, concurrençant les espèces locales.
Dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, le cnicaut béni est répertorié comme étant en « danger critique d’extinction ».
De nos jours, les vertus thérapeutiques du chardon béni sont délaissées, pourtant la plante apporte plusieurs bienfaits.
Les composés amers qu’elle contient sont bénéfiques pour le système digestif. Il s’agit de phytostérols, de triterpènes, de lignanes et de lactones sesquiterpéniques comme la cnicine. En effet, ils stimulent les glandes salivaires : une augmentation de la production de salive peut neutraliser l’acidité de l’estomac. Ces éléments amers stimulent aussi l’appétit, ce qui peut être utile pour les personnes ayant une digestion difficile ou des problèmes d’appétit. En outre, ils soulagent les troubles digestifs tels que les ballonnements, les maux d’estomac et l’indigestion.
Le chardon béni apporte un soutien particulier au foie, car il a des effets cholérétiques et cholagogues. Le premier stimule la production de bile par le foie, tandis que le second favorise l’évacuation de la bile de la vésicule biliaire.
La Centaurea benedicta stimule l’élimination de l’acide urique par les reins. Elle soulage ainsi les douleurs liées à l’arthrite rhumatoïde et aux crises de goutte. En effet, un excès d’acide urique dans le corps peut causer divers problèmes articulaires.
Le chardon béni soulage les problèmes respiratoires en aidant les voies respiratoires à mieux fonctionner.
Cette plante contribue également à réduire la fièvre. Cela aide à soulager les malaises associés aux états fébriles.
La présence de cnicine permet de combattre certaines bactéries, notamment l’Escherichia coli, le Streptococcus faecalis et le Staphylococcus aureus. Ces derniers sont responsables d’intoxications alimentaires et d’infections urinaires.
Ses propriétés anti-inflammatoires soulagent les douleurs caractérisées par de la rougeur, de la chaleur ou une légère tuméfaction. Le chardon béni possède également des propriétés vulnéraires : il favorise la guérison des plaies. En outre, il agit comme un tonique en aidant à revitaliser le corps et à augmenter la vitalité.
Dans les Alpes-de-Haute-Provence, la plante est employée pour soigner à la fois les personnes, et les animaux atteints de la brucellose. Cette maladie provoque généralement une fatigue, une perte de poids, une fièvre et des douleurs articulaires ou musculaires.
Lorsqu’il pousse dans les champs cultivés, le chardon béni est considéré comme une mauvaise herbe, nuisible pour les cultures agricoles. Il trouve toutefois certaines autres applications dans d’autres domaines.
Le cnicus béni est principalement cultivé dans des jardins de rocaille et des monastères pour son apparence esthétique.
En Turquie, le chardon béni est consommé comme un légume.
Dans les îles de Trinidad et Tobago, il est utilisé comme condiment.
La Centaurea benedicta se prend sous forme d’infusion, de teinture mère ou de vin.
L’infusion se prépare avec 1,5 à 2 g de sommités fleuries séchées dans 150 ml d’eau bouillante. Laisser infuser pendant trois à cinq minutes. Ensuite, filtrer et consommer trois tasses par jour. Il est conseillé de boire cette infusion environ 30 min avant les repas.
Pour prendre une teinture (dilution 1:5 dans de l’éthanol), mélanger 7,5 à 10 ml à un peu d’eau tiède. Elle est à consommer trois fois par jour. Elle se prend 30 minutes avant les repas.
Pour préparer du vin à base de chardon béni, mettre 30 à 60 g de ses capitules dans un litre de vin rouge. Chauffer ensuite ce mélange à feu doux jusqu’à ce que le volume soit réduit d’un tiers. En boire une tasse à café tous les matins et soirs, durant quelques jours. Elle est recommandée notamment en cas de paresse d’estomac, de convalescence, de faiblesse générale et d’anémie.
Une personne allergique au tournesol, à la marguerite, au chrysanthème ou au pissenlit l’est probablement également au chardon béni.
La plante a la capacité de provoquer un avortement ou de déclencher les règles. Il est fortement recommandé d’éviter son utilisation pendant la grossesse.
L’infusion ne doit pas être consommée à une dose élevée, soit plus de cinq grammes de parties végétales séchées par tasse. En outre, il est conseillé de ne pas laisser infuser pendant plus de dix minutes. Ces précautions sont prises pour éviter une irritation de l’estomac et des vomissements.
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