
Caractéristiques du Carvi
- Nom : Carvi
- Règne : Plantae
- Sous-règne : Viridaeplantae
- Division : –
- Classe : Equisetopsida
- Sous-Classe : Magnolidae
- Ordre : Apiales
- Famille : Apiaceae
- Sous-famille :Apioideae
- Genre : Carum
- Espèce : Carum carvi

Le carvi est une herbacée bisannuelle qui appartient à la famille des Ombellifères (Apiacées). Autrement connue comme le « cumin des prés », cette plante est proche de l’aneth odorant, de l’anis vert et du fenouil. Ses feuilles et ses graines sont utilisées comme condiment et remède.
Originaire d’Asie, d’Europe du Nord et d’Europe centrale, le genre Carum fait partie des épices les plus anciennes. Les traces de sa présence remontent à la Préhistoire. Des sites néolithiques l’ont attestée. Il était utilisé en Égypte ancienne pour chasser les mauvais esprits.
Ses propriétés digestives sont reconnues dès le Moyen Âge. Pour preuve, il figure dans le Capitulaire de Villis durant le règne de Charlemagne. Plus tard, il est introduit dans d’autres pays comme le Maroc, l’Espagne et l’Angleterre.
La tige du carvi, totalement glabre, est creuse et bien dressée. Elle est striée sur toute sa longueur et peut atteindre 40 à 70 cm.

Ses feuilles sont similaires à celles de la carotte, mais elles n’ont pas de poils. Elles sont alternes, pennatifides, découpées en folioles linéaires et disposées en croix.
Ses minuscules fleurs blanches, parfois roses, s’épanouissent de mai à juin, voire jusqu’en juillet. Huit à seize rayons de longueur inégale les portent à la manière d’une ombelle sans involucre.
Ses fruits sont des diakènes et mesurent 3 à 7 mm de long en fonction de la variété. Ils consistent en deux graines accolées l’une à l’autre comme des siamoises. Leur couleur est initialement verte et devient brune en séchant. On les reconnaît à leur forme légèrement arquée et leurs cinq côtes longitudinales.
Le nom scientifique Carum carvi vient du latin médiéval « carvi » et du grec ancien « karon ».
Cette plante est connue sous d’autres noms vernaculaires. Parmi ceux-ci figurent « faux anis », « anis des Vosges » ou « anis des prés ». Elle est également appelée « cumin des montagnes », « cumin des prés » ou encore « cumin de Hollande ».

Le genre Carum est originaire de régions au climat tempéré à chaud. Il aime les sols argilo-siliceux ou argilo-calcaires, à condition qu’ils soient frais, fertiles et pas gorgés d’humidité.
Il s’épanouit le mieux en plein soleil et à une altitude allant jusqu’à 2 000 m. Il se rencontre dans les pâturages montagnards, sur le bord des chemins et les prairies. De même, il se plaît aux abords des jardins, que ceux-ci soient cultivés ou abandonnés.
De nombreuses régions du monde produisent cette plante : aux États-Unis, en Russie et en Afrique du Nord, notamment en Algérie et en Tunisie. En Asie, elle pousse en Chine, en Irak, en Afghanistan, en Turquie et dans les pays du Caucase. En Europe, de nombreux pays sont aussi concernés : la Suède, la Norvège, l’Espagne, l’Allemagne, les Pays-Bas. Elle est une espèce spontanée au Portugal et en France.
En choisissant de cultiver le carvi dans votre jardin, privilégiez un sol frais et profond, fertile et bien drainé, de pH neutre ou acide. Optez pour une exposition bien ensoleillée.
La première option est un semis de graines fraîches en place. Il s’effectue vers la fin de l’été ou en automne. La deuxième possibilité consiste à semer sous abri au printemps.
Il suffit d’enfouir les graines sous terre à une profondeur de 3 mm et d’attendre la levée. Une fois que les plantules atteignent la hauteur de 5 à 6 cm, triez les plus belles. Repiquez les plants en respectant une distance de 30 cm entre eux. Arrosez pour terminer.
Aucun entretien particulier n’est prévu. Arrosez seulement en cas de fortes chaleurs. Désherbez régulièrement. Récoltez les graines à partir du moment où elles prennent une couleur brune. Ceci évitera qu’elles ne se dispersent. La récolte n’est pas possible la première année, car la floraison n’apparaît que l’année suivante.
Les principaux constituants actifs de l’espèce Carum carvi sont :
La plante a la particularité de contenir de l’huile essentielle à haute teneur en composants principaux. Ce produit renferme 50 à 80 % de cétone, jusqu’à 49 % de limonène ainsi que des hydrocarbures sesquiterpéniques et monoterpéniques.
Cette espèce possède de nombreuses propriétés thérapeutiques avérées.
Expectorant et mucolytique, le carvi traite les problèmes respiratoires et améliore le souffle.
Sudorifique, dépuratif rénal et diurétique, il élimine les toxines et soigne l’appareil urinaire.
Galactogène, stimulant ovarien et emménagogue, il régularise les règles.
Digestif, apéritif, carminatif, antiputride intestinal, stomachique et vermifuge, cholagogue et cholérétique, il est un allié précieux pour le tractus digestif. Par ailleurs, son action antimicrobienne et antibactérienne régule la flore intestinale. Il facilite le péristaltisme en augmentant la production de sécrétions biliaires, gastriques et salivaires.
Antispasmodique et antinociceptif, sédatif et calmant, il régule également le rythme cardiaque et fortifie le cœur. Il s’agit aussi d’un bon stimulant cérébral.
Les feuilles fraîches de la plante sont hachées pour aromatiser les salades, les légumes ou certains plats comme les potages.

Les graines de carvi sont les plus utilisées en cuisine. Leur arôme est fortement apprécié en charcuterie. Elles sont employées dans la confection du goulash, de la harira, de la choucroute, de la harissa tunisienne ou de fromages (notamment le munster). Elles servent aussi à parfumer les viandes et certaines confiseries et pâtisseries.
Le carvi se retrouve dans la fabrication de nombreuses boissons alcoolisées telles que le schnaps, le gin, l’aquavit, ou encore le Brennivin.
Ingrédient incontournable de la cuisine germanique, il fait partie des composants du kummel, la fameuse liqueur traditionnelle du pays.
En phytothérapie, cette plante est préconisée contre les troubles digestifs. Elle soulage les colites, les ballonnements, les colopathies, la dysbiose et la dyspepsie. Elle rétablit le déséquilibre de la flore intestinale. Elle est un antispasmodique efficace pour les muscles intestinaux.
À cet effet, elle aide à réguler les troubles du rythme cardiaque déclenchés par des problèmes digestifs post-prandiaux.
Ses propriétés galactogènes lui permettent de favoriser la sécrétion du lait en cas d’insuffisance lactée. Par ailleurs, ses vertus emménagogues sont mises en avant pour traiter les aménorrhées.
Les autres utilisations courantes de cette plante sont le traitement de la toux ainsi que l’activation des sécrétions biliaires, gastriques et salivaires.
Associée à l’huile de sésame, elle soigne les mucites consécutives à une chimiothérapie et une radiothérapie.
Voici les différents modes d’emploi du carvi dans l’usage thérapeutique :
Au même titre que toute autre plante médicinale, un avis médical est recommandé avant d’utiliser le carvi. Il est aussi vivement conseillé de ne pas dépasser les doses prescrites.
Les graines sont à consommer avec parcimonie, car prises en trop grande quantité, elles peuvent provoquer des néphrites.
La prudence s’impose en cas d’hypothyroïdie.
L’huile essentielle de carvi est contre-indiquée chez les femmes enceintes, les femmes allaitantes et les enfants.
Chez les animaux, des allergies à la plante sont possibles : ataxie, dépression du système nerveux, atrophie des testicules ou retard de croissance.