Le carthame est une plante herbacée de la famille des Asteraceae. Elle se démarque principalement par ses qualités tinctoriales qui lui ont valu la dénomination de « carthame des teinturiers ».
Elle était jadis utilisée pour teindre des textiles en rouge ou en jaune. De nos jours, elle a trouvé plusieurs applications dans le domaine thérapeutique.
L’espèce Carthamus tinctorius n’existe qu’à l’état cultivé. Elle figure parmi les plus anciennes cultures du monde. Dans l’Égypte ancienne, la carthamine, matière colorante extraite de sa fleur, servait à teindre les tissus. Dans les rituels d’embaumement, les effets anti-moisissures du carthame étaient utilisés pour les bandelettes qui entouraient les momies.
La France a aussi exploité ses qualités tinctoriales pendant longtemps jusqu’à l’arrivée des colorants synthétiques au XIXe siècle. Puis, les graines ont servi à extraire des huiles.
La plante rappelle les chardons par l’omniprésence d’épines. La tige mesure généralement 60 cm, mais peut atteindre 90 cm à 1 m de hauteur dans des endroits bien ensoleillés.
Ses grandes feuilles, de couleur vert-foncé et de forme allongée, sont recouvertes d’épines. D’aspect coriace, elles présentent des bords dentelés.
Ses fleurs se reconnaissent par leur forme tubulaire et leur couleur jaune orangé vif. Particulièrement mellifères, elles représentent une source non négligeable de nectar pour les insectes pollinisateurs.
Le fruit est un akène qui renferme des graines.
Les graines sont aussi grosses que des grains d’orge. Leurs couleurs sont variables : noir, blanc rayé de gris, brun ou blanc. Cette dernière couleur est la plus courante. La fameuse huile de carthame utilisée en phytothérapie est extraite des graines par pression à froid.
Les sources disponibles avancent différentes origines. Toutefois, chacune d’elles met en avant la racine hébraïque kartami qui se traduit par « teindre ».
Ce terme fut repris plus tard par l’arabe kurthum et le latin carthamus qui est le nom botanique de la plante. Chaque mot fait référence à ses propriétés tinctoriales. Outre son nom scientifique Carthamus tinctorius, le carthame est connu sous d’autres noms communs. « Safran bâtard», « safran des teinturiers », « safranon », « faux safran » viennent de sa ressemblance avec le safran. Il est aussi appelé « graine des perroquets », ces oiseaux étant friands de ses graines. D’autres encore l’appellent « soleil de l’Inde » en référence à sa croissance spontanée sur les bords des talus indiens en plein soleil.
Le carthame aime les sols humifères, qu’ils soient alcalins, neutres ou acides. Toutefois, comme il est peu exigeant, il peut s’adapter à des terrains pauvres et caillouteux. Cette capacité d’adaptation est due à sa racine pivotante qui peut s’enfoncer jusqu’à 3 m de profondeur.
Une exposition ensoleillée est recommandée pour une croissance optimale. Cela s’explique par le fait que cette plante craint le froid et l’humidité.
Aujourd’hui, la culture du Carthamus tinctorius s’est largement répandue. Il est cultivé en Inde, au Japon, en Iran, en Amérique du Sud, en Amérique centrale, en Australie, en Europe et en Afrique.
La culture du carthame nécessite de la chaleur. L’emplacement à privilégier est orienté ouest ou sud pour bénéficier d’un maximum d’ensoleillement. Choisir un sol profond bien drainé qui permette à la racine de bien se développer. La terre ne doit pas être argileuse et lourde, mais si possible riche en humus. Toutefois, la plante peut s’accommoder d’un terrain pauvre et caillouteux, qu’il soit acide, neutre ou alcalin.
Le semis s’effectue en mars ou en avril.
La plantation se fait directement à l’emplacement choisi en suivant les étapes suivantes.
Préparer le sol en le retournant en surface et en émiettant les blocs. Enlever ensuite les cailloux.
Opérer en ligne : semer les graines tous les 20 cm tout au long de la ligne. Laisser 30 cm entre chaque ligne pour éviter une trop grande promiscuité qui nuirait au bon développement des plants.
Appuyer légèrement sur la ligne avec une planchette pour tasser la terre et la mettre en contact avec les graines. Arroser en pluie fine pour ne pas remuer la terre. La levée aura lieu après deux ou trois semaines. Le carthame ne requiert pas de repiquage.
Le carthame n’exige pas beaucoup d’entretien. L’arrosage et l’ajout d’engrais ne sont pas indispensables. Penser seulement à désherber autour des rosettes de feuilles au début de la culture. Couper les fleurs fanées pour avoir de nouvelles tiges.
En phytothérapie, les parties utilisées sont les graines, les fleurs et les feuilles. Le carthame contient :
Ses composants actifs lui confèrent différentes vertus.
Anti-inflammatoire, le carthame traite toute forme de douleurs : musculaires, rhumatismales et menstruelles.
Aristolochique, il soigne les troubles menstruels.
Dépurative et laxative, la plante soigne les affections intestinales et améliore les problèmes de constipation. Associée à un régime alimentaire adapté, elle possède une capacité de prévention de l’athérosclérose et de l’artériosclérose et aide dans la perte de poids.
Cardio-protectrice, elle régule la tension artérielle, soigne les maladies cardio-vasculaires et traite les œdèmes, les rougeurs et les varices. Elle protège également les artères coronaires. Elle améliore la vasoconstriction en stimulant le système immunitaire.
Sudorifique, elle aide à faire baisser la fièvre en provoquant une transpiration abondante.
Ses propriétés hypocholestérolémiantes lui permettent d’éliminer le mauvais cholestérol.
Anti-oxydante, adoucissante, émolliente et hydratante, cette plante aide à lutter contre les radicaux libres, nourrit et hydrate la peau. Elle présente aussi des propriétés antifongiques et cicatrisantes. L’huile de carthame est réputée pour soulager les peaux sèches, irritées et sensibles.
Restructurante, elle nourrit les cheveux cassants et prévient la chute des cheveux.
Enfin, le carthame possède des propriétés de régénération cellulaire. Il revigore les peaux vieillissantes et soigne les rougeurs cutanées, ainsi que les brûlures légères.
En phytothérapie, le mode d’emploi de l’huile de carthame dépend des bienfaits recherchés. Elle peut être utilisée :
La phytothérapie utilise la fleur de carthame de plusieurs façons pour profiter de ses principes actifs. En tisane, ajouter une cuillère à café de fleurs à une tasse d’eau bouillante. Attendre trois à cinq minutes sans enlever le couvercle. Vous pouvez l’associer avec du citron ou un peu de miel.
Le carthame est apprécié pour ses nombreuses fleurs décoratives à la couleur chatoyante jaune-orangé.
Les Indiens et les Éthiopiens avaient coutume de décortiquer et de griller les graines de carthame avant de les consommer. Elles sont dorénavant employées pour fabriquer de l’huile alimentaire ou cosmétique.
Les bourgeons floraux se mangent comme des artichauts, tandis que les jeunes pousses tendres se savourent en salades de crudités. Les pétales servent à fabriquer le « thé de carthame ».
Grâce à la présence d’acide oléique, l’huile de carthame renforce les follicules pileux et stimule la pousse des cheveux. Ses propriétés anti-oxydantes, nourrissantes et hydratantes en font une véritable alliée pour la peau et la beauté. Voici quelques exemples de modes d’emploi à cette fin.
En sérum pointes fragiles, il suffit de prendre de l’huile de carthame et d’en mettre une ou deux gouttes sur le peigne. Le passer ensuite soigneusement sur les pointes des cheveux.
En sérum contour des yeux, mélanger une goutte de chacune des huiles suivantes : avocat, pépins de framboise et carthame. Appliquer par massages délicats deux fois par jour, matin et soir.
En sérum anti-rougeur, mélanger de l’huile de chanvre avec de l’huile de carthame, à raison de deux gouttes chacune. Faire chauffer le mélange dans les paumes et appliquer sur le visage en massages délicats.
Comme pour toute plante en phytothérapie, l’huile et la plante de carthame doivent être consommées avec précaution. Les doses recommandées doivent être respectées et les cures ne doivent pas dépasser 20 jours.
L’huile de carthame est contre-indiquée aux enfants à cause de ses propriétés purgatives. Elle est également interdite aux femmes enceintes ou allaitantes.
Les personnes sous traitement anticoagulant ou antiagrégant plaquettaire, ainsi que les diabétiques, doivent aussi l’éviter.
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