La cannelle de Ceylan est l’écorce intérieure de l’arbre tropical Cinnamomum verum, plus connu sous le nom de cannelier de Ceylan. Également appelé « vraie cannelle », ce bâton aromatique marron est employé comme épice en cuisine. Son huile essentielle regorge aussi de nombreuses vertus médicinales et thérapeutiques. En somme, ce type de cannelle est surtout antiparasitaire, antiviral, antifongique, antibactérien et antispasmodique. Il peut être utilisé par voie orale ou cutanée, selon la maladie et l’objectif.
L’histoire de la cannelle de Ceylan n’est marquée par aucun événement spécial. Dans cette partie, il convient donc de résumer l’histoire de la cannelle en général, l’écorce interne du cannelier.
Les Veddas sont un peuple indigène qui vit sur l’île de Sri Lanka depuis six siècles avant J.-C. Leurs tribus utilisaient les végétaux, dont la cannelle, pour se soigner et résister à la dureté de la vie dans la jungle. Seule la caste des Salagama avait le droit d’y toucher. À part cette population, toute personne osant enfreindre cette règle était condamnée à mort.
Au XVe siècle, les explorateurs portugais ont découvert le Sri Lanka et mis en place le monopole sur le commerce de la cannelle. Plus tard, les Hollandais, puis les Britanniques ont mené la barque.
Au XVIe siècle, cette épice se démocratise et entre dans la préparation de la moitié des recettes de cuisine française. Au XVIIIe siècle, elle est introduite dans de nombreuses îles, dont Maurice. À ce jour, la production de cannelle reste concentrée au Sri Lanka, mais l’Inde, les Seychelles et Madagascar en cultivent également.
Bien que le genre Cinnamomum regroupe sept espèces, seules quatre variétés sont produites. Considérée comme la plus pure, la cannelle de Ceylan (écorce issue de la plante Cinnamomum verum) est la plus connue. Parfois, elle est également appelée « vraie cannelle ». En opposition à cela, les trois autres variétés sont dénommées « fausses cannelles ». Il s’agit des cannelles de Chine (C. aromaticum), de Padang (C. burmanni) et de Saïgon (C. loureiri). Ces dernières représentent, toutefois, 92 % de la consommation mondiale.
L’appellation « cannelle de Ceylan » vient de l’ancien nom du Sri Lanka (son pays d’origine), Ceylan ou île de Ceylan.
D’un point de vue étymologique, le mot « cannelle » apparaît au XIIe siècle. Il est dérivé de « canne », issu de l’ancien français « kanele » ou « canele ». Ce dernier vient du latin canna qui signifie « roseau ». Le suffixe -elle a été rajouté en raison de l’aspect de l’écorce du cannelier une fois séché.
Le tuyau de cannelle de Ceylan est constitué de plusieurs fines couches d’écorces de couleur marron qui sont enroulées ensemble, telle une cigarette. Il a un aspect spongieux. Une simple pression des doigts suffit à le réduire en poudre ou en petits fragments. Sa saveur est sucrée et sa fragrance rappelle des notes florales parsemées de pointes d’agrumes (citron et orange).
Ce type de cannelle pousse dans les forêts tropicales, notamment au Sri Lanka, aux Antilles et aux Philippines. Il peut être cultivé jusqu’à 500 m d’altitude. Le cannelier de Ceylan se multiplie par bouturage tous les deux ans, à la saison des pluies.
Effectuée sur les nombreux rejets, la récolte de l’écorce de ce type de cannelier a lieu tous les deux ans à la saison des pluies. Cette partie de la plante est fermentée pendant 24 heures. À l’issue de cette opération, l’écorce interne sera séparée de l’écorce externe.
La vraie cannelle contient du zinc, du cuivre, du sélénium, du manganèse, du fer, du potassium, du phosphore, du magnésium et du calcium. Elle regorge de vitamines A, B1, B2, B3, B5, B6, B9, C et E. Elle est composée de plus de 50 % de fibres et de l’huile essentielle naturelle.
L’huile essentielle issue de l’écorce de cannelle de Ceylan contient :
Ces composants biochimiques permettent à la cannelle de Ceylan d’être utilisée dans des domaines précis.
Il est possible de tirer le meilleur de la vraie cannelle dans deux domaines distincts : la cuisine et l’aromathérapie.
Cette cannelle se marie bien avec divers plats et ingrédients, qu’ils soient salés ou sucrés. En pâtisserie, la cannelle de Ceylan (nature ou en poudre) décore les gâteaux, les crumbles, les tartes, les biscuits, etc. Elle parfume aussi les boissons telles que les vins chauds, les cidres, les chocolats chauds et les thés. Cette épice s’intègre harmonieusement dans les plats salés comme les soupes, les tajines et les ragoûts. Elle aromatise les mélanges d’épices afin de relever le goût des poissons, des viandes, des légumes, des confitures, etc.
En aromathérapie, c’est surtout l’huile essentielle de cannelle de Ceylan qui possède des propriétés médicinales. Son usage dépend de la partie de la plante dont elle provient. L’huile essentielle extraite de la feuille sert davantage pour traiter les douleurs rhumatismales, neurologiques ou dentaires. En revanche, celle issue de la distillation de l’écorce (ce qui nous intéresse surtout) est utilisée en vue d’atteindre les objectifs ci-après.
Ses composants biochimiques confèrent à la vraie cannelle des propriétés conservatrices et antiseptiques. C’est la raison pour laquelle ses extraits sont employés en médecine traditionnelle pour traiter les flatulences, les dysenteries, les diarrhées, les indigestions, les refroidissements et la grippe. L’huile essentielle de cette écorce a des vertus anti-infectieuses contre les parasites (externes et internes), les champignons, les virus et les bactéries.
L’huile essentielle de cannelle de Ceylan est aussi utilisée pour redonner du tonus et renforcer l’action anti-infectieuse de l’organisme. Ce composé volatil est employé pour traiter diverses infections : urinaires, génitales, etc.
L’huile essentielle de vraie cannelle améliore la symptomatologie et agit contre les germes impliqués dans les diarrhées. On peut citer les vers parasites tels que les helminthes ainsi que les protozoaires comme l’amibe. On retrouve aussi les germes bactériens du genre Vibrio, Aeromonas, Campylobacter, Shigella ou encore Escherichia. Grâce à ses propriétés toniques, antalgiques et spasmolytiques, cette huile essentielle rend également la maladie moins pénible.
L’huile essentielle de la cannelle de Ceylan empêche le développement du virus responsable de la grippe. Elle est aussi utilisée en cas d’infections respiratoires aiguës comme les bronchites et les pneumonies.
L’huile essentielle de vraie cannelle augmente la libido et redonne de la vigueur, surtout chez l’homme.
Cette huile essentielle est hyperémiante. Autrement dit, elle augmente l’afflux sanguin, ce qui engendre l’échauffement cutané de la partie traitée. Cela s’avère bénéfique pour les personnes souhaitant s’échauffer avant le sport ou atténuer une douleur par le chaud.
Seule ou en complément d’autres stimulants comme le ginseng, la cannelle de Ceylan diminue la sensation de fatigue physique et/ou mentale. Outre le fait d’être tonifiante, elle est aussi anesthésiante, hypotensive, spasmolytique et orexigène. Elle diminue également la glycémie.
La préparation à base d’huile essentielle de vraie cannelle varie en fonction de la maladie ou de l’objectif.
Pour traiter de la gale, par exemple, il suffit de mélanger :
Il convient d’appliquer le gel obtenu sur toute la zone corporelle, sauf sur les muqueuses. Ensuite, laisser agir une demi-heure avant de se doucher. Il est conseillé de répéter l’application pendant 3 jours.
Pour soulager les symptômes de la grippe, il est conseillé d’utiliser une solution à base de :
Il est possible de compléter ce mélange avec 60 ml de teinture mère ou de l’extrait fluide de propolis. Il convient ensuite de verser 25 gouttes de la préparation dans 1 verre d’eau tiède et d’en boire 6 fois pendant le premier jour. Cette dose passe à 3 fois par jour les jours suivants.
1 goutte d’huile essentielle de vraie cannelle est à ajouter à :
Ce mélange est à appliquer le matin, 30 min avant le rapport sexuel, pendant au moins 3 jours. Toutefois, le traitement ne doit pas excéder 14 jours.
Il convient de mélanger les huiles essentielles suivantes : romarin camphré (40 gouttes), cannelle de Ceylan (10 gouttes) et gaulthérie odorante ou couchée (40 gouttes). Il est recommandé de compléter avec 50 ml d’huile végétale de noyau d’abricot et d’appliquer le tout sur les surfaces concernées.
Les cannelles de Ceylan en bâtonnet sont à privilégier, car elles conservent mieux leurs arômes. Les meilleurs tuyaux sont ceux qui sont fins, réguliers et sans traces de moisissure. Leur couleur doit être brun clair et uniforme, tandis que leur parfum, délicat et puissant. Ces plantes se vendent dans les magasins bio, dans les épiceries fines, etc. Ensuite, il est possible de les râper, si besoin. Lors de l’achat, il est conseillé de s’assurer de la présence de la mention « Cinnamomum verum » ou « Cannelle de Ceylan » sur l’emballage. Cela permet d’éviter les variétés de moindre qualité ou les contrefaçons.
Afin de préserver les arômes de la cannelle de Ceylan, il convient de la garder dans un récipient hermétique, en métal ou en verre. Ensuite, le contenant doit être placé dans un endroit sec, frais et à l’abri de la lumière. Évitez de le poser près d’une source de chaleur comme un radiateur ou un four est à éviter. En général, la vraie cannelle se conserve plus longtemps que d’autres espèces du genre Cinnamomum grâce à sa plus faible teneur en coumarine. Quoi qu’il en soit, les bâtonnets de cannelle de Ceylan peuvent être conservés jusqu’à trois ans, et la version en poudre, jusqu’à deux ans. Cependant, comme l’intensité aromatique de l’épice diminue progressivement avec le temps, il est préférable de l’utiliser dans les six à douze mois suivant l’achat.
Il est bon de connaître les contre-indications, les éventuels effets indésirables et les précautions d’emploi de la cannelle de Ceylan.
L’huile essentielle de vraie cannelle est déconseillée chez les femmes enceintes et allaitantes, les enfants de moins de sept ans et les personnes hépatosensibles. Elle peut irriter la peau si elle est utilisée à long terme et à trop fortes doses. En cas d’ingestion, elle risque de causer des brûlures d’estomac.
Cette huile essentielle est susceptible de provoquer des arythmies et de la gastrite. Elle est contre-indiquée chez les personnes prenant des traitements anticoagulants ou présentant des troubles de la coagulation. Sa prise par voie orale est déconseillée aux individus présentant une insuffisance hépatique.
Avant tout achat ou tout usage, il est recommandé de vérifier si l’huile essentielle provient de la feuille ou de l’écorce de cannelle de Ceylan. Il est toujours préférable de demander à un médecin spécialisé en aromathérapie ou à un pharmacien.
Par voie orale, cette huile essentielle est toujours à diluer dans du sirop d’agave, une huile végétale alimentaire ou une cuillère à café de miel. Il convient de prévoir une fenêtre thérapeutique de cinq à sept jours et d’éviter d’en prendre sur le long terme. Il est recommandé de l’associer à un agent protecteur du foie et des muqueuses comme l’essence de citron.
Par voie cutanée, son application sur une peau sensible, les muqueuses ou une peau lésée est à éviter. Il est aussi déconseillé de l’appliquer sous un patch occlusif ou un bandage trop serré. Cette huile essentielle est à diluer au maximum à 5 % dans de l’huile végétale. Pour ce faire, il faut en verser au plus 15 gouttes dans 10 ml d’huile d’olive.
Il n’est pas très conseillé de diffuser ou d’inhaler l’huile essentielle de vraie cannelle, car elle risque d’irriter les voies respiratoires. Dans le pire des cas, il vaut mieux la diluer au maximum à 1 % avec des essences d’agrumes ou d’autres huiles essentielles douces.
Comme pour toutes les huiles essentielles, il est recommandé d’effectuer un test cutané préalable dans le pli du coude en vue de vérifier une éventuelle allergie.
La prudence est de mise si la personne est diabétique et qu’elle est sous traitement ou présente des lésions gastriques.
Si une opération chirurgicale est prévue, l’usage de l’huile essentielle de cannelle de Ceylan est à arrêter au moins 48 heures avant.
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