La buglosse officinale, autrement connue sous le nom scientifique Anchusa officinalis, est une plante herbacée de la famille des Boraginaceae. Ses autres appellations sont Anchusa angustifolia et Anchusa procera. Ses cousines sont la consoude, le myosotis et la bourrache. Cette dernière lui a d’ailleurs valu le surnom de « fausse bourrache ».
Le nom de l’espèce Anchusa officinalis a une longue histoire. Le mot « Anchusa » était principalement utilisé chez les Grecs anciens pour désigner des plantes appartenant à la famille de la bourrache. La buglosse, en revanche, tient son appellation du terme grec Buglosson. Ce mot signifie en français langue de bœuf. Cette désignation a été attribuée à la buglosse en référence à la forme et à l’aspect rugueux de ses feuilles.Autrefois, la plante était utilisée essentiellement pour soulager les piqûres de scorpion et les morsures de serpent. Puis, elle était recherchée pour ses vertus médicinales, car elle était capable de traiter les affections urinaires et cardiaques. Aujourd’hui, d’autres propriétés et utilisations thérapeutiques lui sont reconnues.
La buglosse officinale est une plante vivace couverte de poils raides. Elle est érigée en touffes. Ses tiges fortes, dressées et branchues peuvent atteindre 30 à 80 cm de hauteur, parfois 1,5 m. Elles tendent à se coucher lors de la floraison. Un tuteurage s’avère indispensable pour qu’elles restent droites. Cette plante peut s’étaler jusqu’à 50 cm.
Ses feuilles entières et alternes sont de forme oblongue et lancéolée. Celles de la base de la touffe sont pétiolées et de plus grande taille. En revanche, celles qui sont supérieures sont dépourvues de pétioles. Elles sont aussi poilues et rugueuses. Le limbe, tout aussi velu, est elliptique.
La floraison de la buglosse officinale a lieu de juin à août. Ses inflorescences en cymes scorpioïdes illuminent les champs avec leurs fleurs d’une belle couleur bleu pourpre ou radieux. Soutenues par des feuilles, elles se présentent en grappes avec des bractées. Elles sont éphémères, mais se ressèment rapidement. Leur diamètre est de 8 à 9 mm. Une spécificité du genre Anchusa que l’on retrouve chez la buglosse est le calice à cinq lobes en forme de cloche.
Le mode de pollinisation de cette plante est entomogame. L’entrée de la corolle est presque fermée par des poils, des écailles et des protubérances. Cette structure oriente la trompe des pollinisateurs vers le nectar, de façon à s’assurer que celle-ci touche le stigmate et les étamines. La couleur claire de ces dernières dénonce la présence de nectar.
Les fruits de la buglosse sont secs, déhiscents à quatre sections, de forme conique et d’à peine 4 mm de long. Leur surface est granuleuse et de couleur brune. La dissémination de cette plante vivace est épizoochore, c’est-à-dire qu’elle s’effectue par le transport des graines sur le pelage ou le plumage d’animaux.
L’Anchusa officinalis pousse facilement dans les lieux incultes tels que les décombres et les décharges. Elle trouve son bonheur dans les friches, sur les bords de route et dans les lisières de champs. Dès lors qu’elle est bien installée, elle supporte aussi bien le froid que la sécheresse, et pousse extrêmement vite.
Originaire d’Afrique, d’Asie occidentale et d’Europe, elle prospère en Europe centrale et en France le long de la mer du Nord. On la trouve à une altitude comprise entre 0 et 1 600 m.
La buglosse officinale est une plante facile à cultiver qui ne requiert pas d’entretien fastidieux.
L’espèce a la capacité de s’adapter à diverses situations, pourvu qu’elle soit plantée dans une terre profonde, riche et bien drainée. En tant que plante des terrains incultes, elle aime les terres caillouteuses, calcaires, sablonneuses et humifères.
Vous pouvez utiliser la buglosse pour créer une rocaille en plein soleil. En association avec d’autres fleurs de couleurs variées ou avec des feuillages argentés, elle fera aussi sensation dans une plate-bande. Sa belle teinte bleue se marie à merveille avec toutes les autres.
La culture en pleine terre est une excellente alternative, mais vous pouvez aussi planter l’Anchusa officinalis dans un grand pot. Ce dernier sera un élément de décoration de premier choix sur votre balcon ou votre terrasse.
Le semis des buglosses bisannuelles se passe sous abri, à la fin de l’été. Pour leur bonne croissance, une température de 20 °C est requise. La plantation des vivaces, sous châssis, intervient en mars ou avril. Elles sont vendues en godet.
En prévision des semis, il faut récolter les graines au fur et à mesure que les fruits sèchent. Celles-ci doivent être séchées à l’ombre, conservées dans un endroit frais et sec, puis protégées de la lumière.
Semez en terrine sous châssis froid. Lorsque les plantules présentent trois à quatre feuilles, repiquez en godet, puis placez-les dans une pièce lumineuse qui ne doit pas être chauffée.
Mettez en terre en juin en respectant une distance de 0,50 à 0,80 m entre chaque plant. Ajoutez du compost.
La buglosse officinale est facile à entretenir. Elle ne réclame pas d’arrosages fréquents, mais juste l’utilisation d’un compost. Un tuteurage peut être utile pour que la plante reste bien dressée. Enlever au fur et à mesure les fleurs fanées permet de garder son esthétisme. Coupez la tige florale carrément à ras pour une plus longue floraison et paillez le sol afin de le garder frais.
Les principaux constituants actifs de l’Anchusa officinalis sont : des alcaloïdes pyrrolizidiniques, des acides polyphénoliques et des saponines triterpéniques. Cette plante contient également du nitrate de potassium, des mucilages, des lithospermates et de la vitamine C.
À l’instar de la bourrache, la buglosse officinale est connue pour ses différentes propriétés médicinales, à savoir :
Ces vertus seront développées dans la partie concernant l’usage thérapeutique de la plante.
L’Anchusa officinalis se prête à différentes utilisations.
La plante est parfois utilisée comme ornement au vu de ses fleurs très décoratives à la couleur particulièrement marquée.
Les jeunes feuilles de buglosse officinale sont comestibles. En général, elles peuvent être hachées et dégustées crues en salade. On peut aussi les préparer de la même façon que les épinards.
Dans le passé, l’espèce était déjà utilisée pour traiter les affections cardiaques et soigner les infections urinaires.
Diurétique, elle régule l’appareil urinaire. Elle est préconisée contre les rétentions d’urine, l’oligurie, les coliques néphrétiques et l’inflammation des reins.
Sudorifique et dépurative, elle favorise la transpiration et élimine les toxines. De cette manière, elle a des effets bénéfiques sur la grippe, le rhume, les bronchites et les états fébriles.
Expectorante, elle soulage l’appareil respiratoire en rejetant les glaires qui l’encombrent.
Laxative, elle aide à lutter contre la constipation.
Anti-asthéniante et stimulante, la buglosse officinale est aussi utilisée contre la fatigue.
Ses vertus émollientes ont la capacité de relâcher les tissus. Dans un produit, cette plante aide donc à adoucir la peau et à l’hydrater pour la préserver du dessèchement.
Sédative et analgésique, elle est aussi recommandée pour traiter les rhumatismes et la goutte.
En phytothérapie, toutes les parties de la buglosse officinale sont exploitables. Elles servent en fumigation en vue de traiter les troubles respiratoires.
Ses fleurs et ses feuilles sont à préparer en infusion. La dose usuelle est d’une cuillère à soupe pour une tasse d’eau bouillante. Il faut laisser infuser pendant dix minutes et filtrer avant de boire, à raison de quatre tasses par jour. Le recours à un médecin est conseillé si les symptômes persistent.
À l’instar de toute plante utilisée en phytothérapie, la prise de buglosse officinale requiert l’avis d’un praticien de santé et une surveillance médicale. Il est vivement conseillé de ne pas dépasser les doses recommandées.
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