L’Avena sativa est une plante monocotylédone appartenant à la famille des Poaceae et au genre Avena. Plus connue sous le nom d’avoine cultivée, elle est disponible sous différentes formes, en herboristerie et au supermarché. Ses divers composants chimiques lui confèrent des propriétés stimulantes, apaisantes, antidépressives, neurotoniques, antioxydantes et hypocholestérolémiantes. Grâce à ses nombreuses vertus, l’Avena sativa occupe une place importante dans le domaine de la phytothérapie depuis des siècles. Elle peut aussi être utilisée pour l’alimentation animale et comme engrais bio. Afin de profiter pleinement des bienfaits de l’avoine cultivée, une posologie stricte et des techniques de préparation s’imposent. Des précautions d’emploi sont également nécessaires pour éviter les effets indésirables de cette plante.
Terme des parlers oïliques de l’Est, le mot « avoine » apparaît dans la langue française au XIIe siècle. Issu du latin avēna, il est un variant de l’ancien français « aveine » qui désigne une redevance payée sous la forme de cette plante.
Avena Sativa est le nom scientifique de la plante appelée « avoine cultivée ». Celle-ci est également dénommée « avoine », « avoine commune » ou encore « avoine byzantine ».
Comme l’avoine cultivée compte un nombre incalculable d’espèces et de sous-espèces dans le monde, son origine géographique est indéterminée. Cependant, de récentes recherches avancent qu’elle provient d’une région regroupant les plateaux du Turkménistan, l’Iran, l’Asie Mineure et la Transcaucasie.
En revanche, son utilisation à travers l’Histoire remonte à près de 4 500 ans. Cette plante servait initialement comme aliments pour animaux d’élevage en raison de son action stimulante. Elle était ensuite utilisée en phytothérapie, notamment dans la médecine ayurvédique, grâce à ses propriétés médicinales. Le premier pouvoir qui lui avait été reconnu était la résolution de la dépendance à l’opium. À partir du XVIIe siècle, en Europe, d’autres vertus lui étaient accordées. On peut citer le traitement de la lèpre, de la gale, des rhumatismes et des troubles nerveux.
Ce n’est que récemment que l’Avena Sativa rentre dans l’alimentation humaine. Les pays scandinaves et anglo-saxons ont été les premiers à en consommer. Les Français l’ont introduit dans leur diète au début des années 2000.
L’avoine cultivée est une plante monocotylédone mesurant entre 1 et 1,50 m de haut. Ses feuilles sont engainantes, étroites, alternes, linéaires et insérées sur des nœuds renflés. Sa tige est non ramifiée, mince et creuse. Son fruit est un grain velu, fin, allongé et entouré de glumelles fermées et non adhérentes. Adventives, ses racines se prolongent jusqu’à 150 cm du stipe. Mesurant entre 8 et 30 cm de long, ses inflorescences portent des épillets mobiles. Ces derniers pendent en fin de floraison et sont munis de deux à trois fleurs vertes d’environ 2 cm. Hermaphrodites, celles-ci sont autopollinisées grâce au vent.
En France, plus de 100 cultivars d’avoine cultivée figurent dans le Catalogue officiel des espèces et variétés. Le Catalogue européen, quant à lui, en recense 360. Quoi qu’il en soit, ces variétés sont catégorisées en deux types : l’avoine de printemps et l’avoine d’hiver.
| Paramètres de culture | Avoine d’hiver | Avoine de printemps |
| Conditions climatiques et type de sol | Ultra rustique, l’avoine d’hiver supporte les terres acides et humides. | Rustique, l’avoine de printemps préfère le climat frais et une certaine humidité. Elle témoigne d’une tolérance accrue au sol acide et pauvre. En revanche, elle craint le sec, d’où son intolérance au sol léger et superficiel. |
| Fertilisation (L’espèce Avena Sativa est peu exigeante en potasse et en phosphore.) | Si le sol est pauvre, 50 unités de potasse et de phosphore suffisent. Dans un sol riche, des impasses sont envisageables. | Une fertilisation sous forme de compost est possible à l’automne. Elle peut aussi être apportée sous forme de fiente, par exemple. |
| Période de semis | Le gel peut détruire l’avoine d’hiver dès -8 °C avant tallage ou -10 à -12 °C au tallage. Le semis est à prévoir début octobre si le terrain se trouve à plus de 300 m d’altitude ou si la terre est humide. Cette variété peut être semée tôt, car elle est tardive à la montaison. Le semis doit, toutefois, se terminer le 25 octobre. | Il est conseillé de préparer le sol au plus tôt, dès février ou mars. Le semis peut ensuite être effectué jusqu’à fin mars. Le semis précoce dans un sol ressuyé est le plus productif, car il garantit une période végétative plus longue. Il réduit également les risques d’échaudage. Il convient de semer cette variété d’avoine cultivée à une profondeur de 2 à 3 cm. |
| Densité de semis | Un mètre carré de terrain peut recevoir entre 220 et 250 plantes, soit 110 kg/ha avec un PMG de 35 g. (PMG = poids de mille grains) Il est conseillé de rajouter 10 % de plants si le sol est hydromorphe, surtout en zone froide. | Un mètre carré de terrain peut recevoir 300 à 350 plantes, soit 100 à 130 kg/ha selon le PMG. |
| Choix des variétés | Parmi les avoines blanches, on retrouve Vodka, Dalguise et Gerald. Comme avoines noires, on peut citer Black Beauty, Charmoise, RGT Black Haras, RGT Black Pearl, Une de Mai, Timoko… | Comme avoines de printemps, on cite Tatran, Fringante, Duffy, Albatros, Izak, Auteuil, Lennon, Jag de Bellouet, Ardente… |
| Désherbage | Aucun produit antigraminée n’est utilisable sur l’avoine cultivée. Un désherbage contre les dicots est à effectuer en post-levée en sortie d’hiver, si besoin. | Les méthodes préventives comme le labour occasionnel, le déchaumage et la technique du faux semis permettent de maintenir la propreté des terrains. Un passage de houe rotative ou de herse étrille est à envisager lorsque la céréale est au stade de feuille. Un autre passage est à réaliser deux à trois semaines plus tard, en fonction des conditions météorologiques. |
| Lutte contre les ravageurs | L’avoine d’hiver peut être attaquée par les pucerons dès la levée. Le cas échéant, il convient d’appliquer des pyréthrinoïdes. | – |
| Lutte contre les maladies | La culture de cette variété d’avoine cultivée ne nécessite aucune application de fongicide, sauf en cas d’attaque de rouille couronnée. | Il est conseillé de privilégier les variétés résistantes à l’oïdium et à la rouille. |
L’Avena sativa est disponible sous forme de :
Ces deux dernières techniques permettent aussi d’obtenir de l’Avena sativa en forme de crème.
Ci-dessous un tableau récapitulatif des valeurs caloriques et nutritionnelles de l’avoine cultivée :
| Poids / volume | Gruau d’avoine non enrichi, préparé avec de l’eau (175 ml /164 g) | Son d’avoine préparé avec de l’eau (175 ml /153 g) |
| Calories | 103 | 62 |
| Glucides | 17,7 g | 17,5 g |
| Protéines | 4,3 g | 4,9 g |
| Fibres alimentaires | 2,8 g | 4 g |
| Lipides | 1,6 g | 1,3 g |
L’Avena Sativa compte également de nombreux micronutriments lui permettant de jouer plusieurs rôles dans le corps :
Ces composants chimiques confèrent à l’avoine cultivée de nombreuses propriétés médicinales.
La tige de l’Avena Sativa possède des vertus régulatrices de la glycémie ainsi que du taux de cholestérol sanguin.
Les graines d’avoine cultivée aident l’intestin à diminuer l’absorption des minéraux comme le zinc, le fer, le magnésium et le calcium. Elles ont aussi des propriétés antioxydantes leur permettant de se protéger contre les maladies cardio-vasculaires et le cancer du côlon. Les protéines contenues dans ces graines favorisent la fabrication de mélatonine et de sérotonine.
Le son de cette céréale est hypocholestérolémiant.
L’Avena Sativa est dotée d’une richesse nutritionnelle accrue, d’où son utilité en cas d’activité sportive intense, de besoins hivernaux, d’allaitement, de croissance… Elle est également utile pour combattre des addictions (au sport, au tabac…) et participe donc au sevrage.
L’avoine cultivée est connue pour ses vertus stimulantes et neurotoniques. Grâce à ses propriétés antidépressives et légèrement sédatives, elle est aussi utilisée en cas de dépression, de nervosité et d’insomnie. Cette plante agit également sur l’asthénie physique et psychique engendrant une perte d’appétit, une baisse de libido, un surmenage intellectuel avec hyperactivité, un épuisement mental…
L’Avena Sativa occupe une place importante en dermatologie, car elle a des vertus apaisantes et calmantes. Ainsi, elle est employée en cas de démangeaisons, d’eczéma, de prurit…
La préparation de l’avoine cultivée nécessite le respect d’un certain dosage en fonction de l’usage thérapeutique.
En vue de bénéficier de son effet hypocholestérolémiant ou hypoglycémiant, consommez 40 à 70 g de flocons d’avoine cultivée par jour. En cas de constipation, 70 g de gruau ou 40 g de son d’avoine par jour suffisent. Pour soulager vos douleurs, stimuler votre appétit et venir à bout de vos problèmes de sommeil, préférez l’infusion d’Avena sativa. Infusez 1 c.à.s. de flocons d’avoine dans 1 verre d’eau bouillante pendant 10 à 15 min. Buvez 3 tasses de cette préparation par jour.
Afin de profiter de ses propriétés apaisantes et stimulantes, il convient de consommer cette céréale sous forme de décoction. Pour cela, faites bouillir 20 g (2 poignées) de grains d’avoine non décortiqués dans 1,5 l d’eau pendant environ 30 min. Vous pouvez boire plusieurs tasses de cette préparation en une journée. Il est aussi possible de manger de l’avoine cultivée en gruau ou en porridge. Les étapes sont simples : faites cuire des flocons de cette plante avec un peu de lait ou d’eau pendant 5 à 10 min.
Pour combattre les addictions, l’Avena sativa se présente souvent sous forme de gélules. Celles-ci sont à prendre à raison de 2 comprimés par jour pendant plusieurs mois. Elle peut aussi être consommée en infusion à raison de 1 à 3 tasses par jour, avant le repas. Pour la préparer, faites infuser 1 c.à.s. d’une partie aérienne de la plante (feuilles, tiges…) dans 1 tasse d’eau, laissez reposer 10 min et filtrez. Certains préfèrent boire 1 verre d’eau contenant 20 à 25 gouttes de teinture mère d’avoine cultivée, 3 fois par jour, pendant plusieurs mois. Par ailleurs, en vue d’atténuer l’asthénie, il convient de boire 3 à 5 ml de cette solution.
Afin de calmer les douleurs et les irritations cutanées, choisissez le bain, le masque ou le cataplasme. Versez 10 g de flocons d’avoine écrasés dans une mousseline fermée et appliquez chaud sur la zone concernée ou laissez infuser le sachet dans le bain.
Pour soulager vos douleurs rhumatismales, faites bouillir 250 g de flocons ou 100 g de gruau d’avoine dans 1 L d’eau pendant 20 min. Ensuite, versez l’infusion dans l’eau de votre bain.
En raison de sa valeur nutritionnelle accrue et de son effet stimulant, les grains d’avoine cultivée sont donnés en aliment simple ou en complément aux chevaux de sport. Comme fourrage, la plante entière améliore la teneur en protéines des légumineuses comme la vesce si elles sont cultivées ensemble. Par ailleurs, elle fournit du pollen aux abeilles, raison pour laquelle des surfaces d’avoine ont été cultivées dans la région Franche-Comté en 2010. Cette opération a eu lieu dans le cadre de l’année internationale de la biodiversité.
L’Avena sativa fait aussi partie de l’alimentation humaine depuis des milliers d’années. Cette céréale aux multiples nutriments sert de base à de nombreuses spécialités comme la galette écossaise, le yumienwowo et la croustade. Elle s’intègre également dans divers plats ou préparations, dont le pilaf et les galettes. Les flocons d’avoine peuvent se manger crus, en compote, en muesli, etc. Comme l’avoine cultivée crée une importante biomasse, elle est employée comme agent assainissant. En effet, elle enrichit, nettoie et renforce la terre sur laquelle elle est plantée.
L’Avena sativa fait également profiter aux plantes situées autour d’elle ses capacités allélopathiques, pendant leur végétation et lors de sa décomposition. Cela leur est bénéfique, car il n’y a plus besoin d’appliquer de l’herbicide. D’ailleurs, l’avoine cultivée est parfois utilisée comme bio pesticide, car elle a des facultés efficaces à tuer les nématodes. Les champignons appartenant aux genres Fusarium, Gaeumannomyces et Rhizoctonia ne supportent pas non plus les substances fongicides toxiques sécrétées par son appareil racinaire.
Aucune contre-indication n’existe en ce qui concerne les parties aériennes de l’Avena sativa. Les effets secondaires indésirables ne surviennent que si la personne consomme trop cette céréale. À fortes doses, cette dernière peut provoquer des ballonnements, des flatulences, une irritation du côlon, une diarrhée…
Cette plante n’a aucune toxicité. Cependant, la consommation excessive de gruau d’avoine cultivée est à éviter en cas d’hyperthyroïdie. Le grain d’avoine est également déconseillé en cas d’intolérance au gluten. Pour éviter la constipation, il convient de boire suffisamment d’eau si la personne mange du son d’avoine. Si le patient suit un traitement hypocholestérolémiant, il devrait aussi espacer la consommation de cette écorce de grains de céréales et la prise de médicaments d’au moins deux heures.
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