L’aulne blanc est connu sous le nom botanique Alnus incana. On l’appelle aussi aulne de montagne, aulne rugueux, arcoce ou varne. Il s’agit d’une espèce d’arbre faisant partie de la famille des Bétulacées. La plante est notamment présente dans les montagnes de la Scandinavie et provient des zones chaudes de l’hémisphère Nord. En général, ses bourgeons sont les éléments que l’on sollicite, mais son écorce et ses feuilles sont également utiles. Parmi ses synonymes, on a l’Alnus lanuginosa Gilib, l’Alnus pubescens et l’Alnus rugosa.
Le nom de cette plante est issu du mot Incanus qui signifie « couvert de poils blanc-grisâtre ».
Par le passé, l’aulne blanc s’utilisait en guise de cataplasme afin d’apaiser les douleurs du corps. L’abbesse Hildegarde Von Bingen était notamment celle qui préconisait cette technique.
L’aulne de montagne se présente sous la forme d’un arbre mesurant entre 7 et 15 m. Il peut vivre pendant 60 à 100 ans. La plante drageonne et rejette de la souche. Il est très facile de la bouturer. Une de ses particularités est sa capacité à offrir des peuplements serrés. Ce végétal est monoïque et constitue un fixateur d’azote dans l’atmosphère.
Ses fleurs mâles se regroupent en massifs chatons pendants de couleur jaune. Quant aux fleurs femelles, elles sont assez discrètes. De couleur rougeâtre, elles sont dressées et disposées plus haut sur le rameau.
Les feuilles de l’aulne blanc sont alternes et possèdent un long pédoncule. Elles sont doublement dentées, de forme ovale et plutôt aiguë.
Les radicelles comportent des nodosités qui retiennent des bactéries. Ces dernières peuvent notamment convertir l’azote atmosphérique en substances que les plantes peuvent assimiler.
Le nom scientifique de cette plante (Incana) est dû à son écorce grise et à la couleur du revers de ses feuilles qui est vert-grisâtre.
Cette plante est une espèce rustique qui ne craint pas le froid.
L’aulne de montagne fait partie des premiers arbres qui fleurissent lorsque le printemps arrive. Dès la fonte des neiges, ses fleurs commencent à apparaître. Cela se produit bien avant que ses feuilles resurgissent.
Une quantité considérable de pollen émane des chatons mâles de cette plante. Lorsque ses branches sont secouées, cela prend la forme de petits nuages de couleur jaune soufre.
Un plant d’aulne blanc dispose de chatons mâles et femelles en même temps. Ceux-ci se forment à la fin de l’été et s’allongent uniquement lorsque le printemps arrive.
Les variétés de cette plante les plus connues sont les suivantes :
Il existe d’autres cultivars répartis à travers le monde.
Cette plante apprécie le climat continental du Nord et existe particulièrement en Eurasie. On le retrouve rarement dans le bassin méditerranéen et dans la région ouest du continent européen. En Suisse, il est présent en plus grande quantité par rapport à l’aulne glutineux, mais reste rare sur le Plateau. Le végétal pousse notamment dans les montagnes se trouvant à l’est de la France et dans la vallée du Rhin.
L’étage montagnard supérieur est la principale zone qui abrite cet arbuste. Deux tiers des aulnes de couleur blanchâtre poussent sur des terres situées entre 1000 et 1400 m d’altitude. Au Tessin et dans les Grisons, l’aulne blanc subsiste jusqu’à 1700 m. Pourtant, dans les Alpes, à partir de 1300 m, l’aulne vert est le végétal majoritairement retrouvé.
Cette plante, avec son essence héliophile, requiert peu d’exigences situationnelles par rapport à l’aulne glutineux. Elle peut alors pousser tant sur les sols humides que sur les sols secs. Même les terres présentant des signes d’érosion, des glissements et des chutes de pierres ne gênent pas son développement. Il en va de même pour les mouvements de la neige.
L’aulne blanc pousse en quantité dans les forêts ripicoles des Alpes et du Jura. Cet arbuste est souple et produit des rejetons. Il peut alors résister aux dommages causés par les avalanches. Par ailleurs, il colonise les talwegs qui représentent notamment des corridors d’avalanches. La plante s’hybride avec l’Alnus glutinosa.
Le végétal est abondant sur les bords des ruisseaux et en montagne. Il s’agit d’une espèce médio-européenne périalpine. Ainsi, on le retrouve fréquemment dans les Alpes du Nord.
L’aulne blanc n’est pas très exigeant, car sa culture ne requiert pas de type de sol précis. Ce dernier peut être acide ou basique, voire neutre. La terre peut également présenter des cailloux ou des alluvions.
Cependant, cette plante apprécie un emplacement ensoleillé et ne craint pas les inondations temporaires. Une fois coupée à ras, elle peut facilement former des cépées.
Il est possible de la cultiver en arbre d’alignement ou de manière isolée, en bosquet sur talus ou sur berge. Elle peut servir de brise-vent pour retenir la terre ou pour boiser les coins ingrats des vastes jardins.
L’idéal est de l’associer à des espèces calcicoles telles que le charme ou le chêne vert. Cet arbuste est cultivable sur un sol plus humide avec des saules de vannier ainsi que des frênes. Créer des haies fonctionnelles avec ce végétal est également envisageable. Cela constitue une alternative écologique efficace, notamment lorsqu’il s’accompagne d’arbres fruitiers comme le sureau.
Parmi les maladies qui peuvent affecter cette plante, on a la cloque des chatons de l’aulne. Il s’agit d’une maladie cryptogamique anodine. Le Taphrina alni est le champignon qui en est à l’origine. Celle-ci donne la galle à l’arbuste. Cela prend la forme d’un ruban coloré mesurant 5 ou 6 cm de long. Les fleurs femelles des aulnes blancs sont les principales parties touchées.
L’aulne blanc contient des lignanes, des tanins, de l’anthraquinone (émodine), des glucosides et des flavonoïdes. Les hormones végétales retrouvées dans ses bourgeons sont les gibbérellines (responsables de l’éclosion) et les auxines (celles qui aident à la croissance).
L’aulne blanc possède des propriétés toniques cérébrales, toniques hormonales et immunostimulantes. À cet effet, il peut prévenir des maladies neurodégénératives et soulager les troubles de la ménopause et de l’andropause.
Cette plante sert dans de nombreux domaines, allant de la phytothérapie à la peinture.
L’aulne de montagne peut soulager les maux issus de plusieurs maladies. Certaines de ces dernières sont bénignes, mais ce végétal possède aussi des actions sur des maladies graves.
Les Premières Nations se servaient de l’aulne blanc pour préparer une décoction destinée à guérir le rhumatisme. En effet, l’écorce de cette plante contient de la salicine, un produit semblable à l’aspirine. Cette partie de l’arbre peut aussi servir de cataplasme afin d’arrêter l’écoulement du sang d’une plaie. Cette méthode aide également à réduire l’enflure et à faciliter la cicatrisation.
La tisane de son écorce tend à soulager les maux de gorge et de bouche lorsqu’elle s’utilise en gargarisme. Cette préparation fait aussi baisser la fièvre.
Son bourgeon possède des propriétés qui maintiennent les fonctions cognitives, ce qui contribue à prévenir la maladie d’Alzheimer.
Par ailleurs, l’aulne rugueux participe également à la lutte contre le cancer. Dans ce cadre, il constitue une cure accessoire à la médecine conventionnelle.
Sur le plan hormonal, ce végétal soulage les fibromes ainsi que les troubles issus de la ménopause, de l’andropause et de l’adénome prostatique. En l’occurrence, il réduit la sécheresse vaginale chez les femmes ménopausées. Le cas échéant, son usage est complémentaire au bourgeon d’airelle. Chez les hommes, la plante (utilisée avec le bourgeon de séquoia) contribue à réduire les problèmes de prostate.
À Bagnes, Françoise et Grégoire Nicollier réalisent et publient des recherches ethnobotaniques et une étude du patois local en 1984. Cela a permis de savoir que l’écorce et les feuilles d’aulne blanc produisent une teinture jaune. Cela sert à soulager les maux au niveau du cou ou le gonflement des amygdales, ainsi qu’à faire baisser la fièvre. En outre, ces feuilles ont aussi la capacité d’apaiser les inflammations des pieds.
Tout enfant de plus de cinq ans peut consommer cette plante. Dans ce cadre, il est conseillé de verser une goutte de macérât mère d’aulne blanc dans un verre d’eau chaude si l’enfant pèse 10 kg. La préparation est à prendre une seule fois par jour. En ce qui concerne la dilution 1D, cinq gouttes par année d’âge sont nécessaires. Une goutte/kg/j dans un verre d’eau chaude est aussi valable.
Chez l’adulte et l’adolescent, il convient d’utiliser cinq gouttes de macérat d’aulne blanc dans un verre d’eau. Ensuite, il faut prendre le mélange deux à trois fois par jour. La dilution 1D, quant à elle, implique d’ajouter 50 gouttes dans un verre d’eau. La solution est aussi à prendre à la même fréquence que la précédente, c’est-à-dire chaque jour. Le traitement doit durer trois semaines par mois sur une durée totale de trois mois.
Les racines des aulnes présentent des bactéries appelées Frankia qui possèdent des propriétés fixatrices d’azote. Elles fertilisent les sols en les végétalisant. Elles sont aussi responsables de leur fixation (carrières et terrils). Par ailleurs, elles jouent un rôle très important dans le reboisement des sols calcaires et dans l’ancrage afin d’éviter les glissements de terrain.
En Wallonie, dans le sud de la Belgique, cette plante s’observe en bord des zones d’enrésinement. Dans ce cadre, son rôle est notamment de défendre ces derniers contre les feux de forêt.
Les feuilles de la plante peuvent aussi constituer un excellent fourrage destiné au bétail.
Il est également possible de se servir de l’écorce de l’aulne blanc et de le mélanger à d’autres substances pour obtenir une multitude de couleurs. D’ailleurs, les Iroquois préparaient une décoction d’écorce d’aulne pour teindre en rouge les articles de bois qu’ils utilisaient. En raison de sa richesse en tanin, cette partie de l’arbre occupe aussi une place importante dans le tannage du cuir. En outre, l’écorce et les bourgeons peuvent constituer de la nourriture d’urgence, une fois bouillis.
Le bois de la plante ne pourrit pas dans l’eau. C’est la raison pour laquelle les bases de la construction de la ville de Venise se composent, par exemple, de piliers d’aulnes.
Les femmes enceintes et allaitantes doivent faire attention à l’usage du macérat mère de bourgeon d’aulne blanc. En outre, il est préférable d’éviter d’administrer cette plante en parallèle avec des anticoagulants.
Un effet secondaire notable est la fluidification sanguine qu’engendre la consommation de ses bourgeons. Cela accentue les risques d’hémorragie.
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