L’asaret du Canada ou Asarum canadense appartient à la famille des Aristolochiaceae et au genre Asarum. Cette plante herbacée vient de l’Amérique du Nord et pousse naturellement dans plusieurs régions québécoises. Elle est particulièrement appréciée en cuisine, en médecine et en cosmétique.
On lui attribue le nom de « gingembre sauvage », en rapport avec la saveur de sa racine, qui est proche de celle du fruit exotique. La comparaison s’arrête là, car ce sont deux espèces très différentes.
Cependant, la consommation régulière d’asaret du Canada pourrait être cancérigène à cause des substances toxiques qu’il renferme. Pensez donc à respecter la posologie recommandée afin de profiter de ses nombreuses vertus.
Depuis longtemps, les Amérindiens utilisaient l’asaret du Canada en raison de ses atouts pour la santé.
Les Cherokees l’employaient pour traiter les troubles féminins et les problèmes de digestion. La lotion extraite de la plante était efficace pour soigner les seins enflés. Cette tribu l’utilisait aussi pour soulager les douleurs stomacales et pour lutter contre la coqueluche. Cette plante est un excellent vermifuge. Son goût piquant et chaud permet de se débarrasser des parasites intestinaux.
La décoction à base d’Asarum canadense mélangée à d’autres plantes servait à soigner les rhumes et la toux en libérant les voies respiratoires. Les enfants sujets à des convulsions pouvaient boire l’infusion des racines pour faire cesser les crises.
L’asaret du Canada se fait rare à cause des collectes massives et de la disparition de son habitat. Depuis 2005, elle s’est retrouvée sur la liste des espèces vulnérables et protégées au Québec. Sa cueillette est interdite au Mont-Royal et dans les parcs de Montréal. Toutefois, il est disponible dans certains centres de jardin.
Ses feuilles duveteuses, en forme de cœur, sont opposées et mesurent entre 10 et 18 cm de long. De couleur verte, elles sont enfouies dans la terre ou s’étalent à la surface du sol.
Les fleurs de cette plante émergent d’un court pédoncule qui naît entre deux feuilles. Elles contiennent trois sépales à leur base. Celles-ci lui donnent une apparence de petites cruches de 2 à 3 cm de diamètre. Les sépales sont de couleur pourpre et brune. Discrètes, les fleurs se dissimulent sous le feuillage et sous les feuilles mortes.
Ses fruits ressemblent à des capsules globuleuses. Ils abritent une douzaine, voire une trentaine de graines mûres.
Son nom « gingembre sauvage » lui vient de son rhizome comestible. Il a le même goût que les petits bonbons en forme de poisson lorsqu’il est confit avec du sucre.
Les racines de l’asaret du Canada renferment une huile essentielle. Très odorante, celle-ci est très utilisée en parfumerie. Elle contient des alcools comme le bornéol, le linalcool et le terpinéol. On y retrouve également deux substances toxiques : l’asarone et l’acide aristolochique. Leur consommation en grande quantité pourrait entraîner la formation de tumeurs. Certaines personnes sont sujettes à des irritations cutanées au contact de la plante.
L’asaret du Canada est commun dans le nord-est des États-Unis, au Nouveau-Brunswick et au Québec. Il pousse parfaitement bien dans les érablières à tilleul, à caryer et tout le long des rivières. Pour se développer dans les meilleures conditions, il a besoin d’un sol riche en calcaire. Le planter dans un sol granitique ou stérile revient à le faire disparaître complètement.
Cette plante se reproduit par semis ou par division de ses racines rampantes.
Les premières feuilles apparaissent deux ou trois ans après la germination des graines. Pendant cette période, protégez-les contre les attaques des limaces et des escargots, leurs principaux prédateurs. Comptez deux à trois années de plus pour que les premières fleurs éclosent petit à petit.
Les radicules émergent en automne afin d’éviter la forte chaleur qui nuit à la croissance de la plante. Au printemps suivant, les cotylédons font leur apparition après la période hivernale.
Étant donné que la plante reçoit rarement la visite d’insectes pollinisateurs, l’autofécondation est de mise. Cependant, seuls 2 % à 23 % des individus peuvent croître. Le bourrelet étoffé et charnu sur les graines constitue une alimentation pour les fourmis qui les dispersent sur de courtes distances.
Le gingembre sauvage fleurit au printemps, en avril et mai. Il se cultive sur un sol riche et frais. Cette plante est facile à cultiver et ne requiert pas beaucoup d’entretiens. Il suffit de l’arroser si la sécheresse ou la chaleur est persistante. Rustique, elle peut supporter des températures inférieures à -35 °C. Par ailleurs, elle s’adapte à de nombreux types de sols.
La récolte intervient au printemps et concerne principalement les racines. Même si elles peuvent se consommer sèches ou crues, la première option est préférable. De cette manière, elles conservent ses propriétés lorsqu’elles sont transformées en huile ou en concentré liquide. Son utilisation en cuisine est à doser à cause de son goût fort prononcé.
Les Indiens d’Amérique du Nord utilisaient cette plante comme apéritif. Les personnes qui manquent d’appétit peuvent donc en consommer à petite dose. Elle est préconisée pour traiter les gaz intestinaux et les ballonnements qui y sont associés. L’asaret du Canada prévient les intoxications alimentaires qui surviennent après avoir bu ou mangé de l’eau ou des aliments contaminés.
Selon certaines personnes, l’Asarum canadense aurait des propriétés expectorantes et émétiques. Les buveurs s’en servaient pour se faire vomir à leur sortie des bars. Ainsi, ils évitent de se faire disputer par leurs épouses, une fois à la maison.
L’asaret du Canada fait l’objet de nombreux usages, notamment pour améliorer les troubles de la sphère respiratoire et pour lutter contre les affections cutanées.
Cette plante fait baisser la fièvre et réduit les douleurs engendrées par les crises de goutte. Elle protège également le foie.
À part les vertus médicinales et alimentaires de ses racines, cette espèce sert aussi à élaborer des parfums et des désodorisants.
La feuille du gingembre sauvage sert à traiter l’asthme et la bronchite. En raison de sa propriété expectorante, elle permet de libérer le mucus des bronches ou de la trachée. Pour faire une infusion, prenez six à sept feuilles, versez-les dans une tasse d’eau bouillante et laissez reposer pendant cinq minutes. La racine sèche est moulue et transformée en poudre qui sera diluée dans de l’eau chaude. Le reste de la préparation ne peut pas être gardé pour une utilisation ultérieure.
L’asaret du Canada est utilisé pour faire du sirop contre la toux. Pour cela, vous avez besoin de 100 g de racine et d’un litre d’eau. Faites bouillir le liquide jusqu’à ce qu’il soit réduit à la moitié et filtrez. Ajoutez un peu de miel pour rehausser le goût du sirop. Conservez-le au réfrigérateur afin d’éviter sa fermentation.
La dose quotidienne de teinture mère d’asaret du Canada est de 50 à 60 gouttes.
Les solutions à base d’asaret du Canada ne sont pas dangereuses pour la santé. Toutefois, elles doivent être prises en respectant la dose prescrite. Les enfants en bas âge ainsi que les femmes enceintes et allaitantes doivent aviser leur médecin avant d’en prendre.
Selon quelques sources, certaines personnes peuvent présenter des intolérances en les ingérant. Celles-ci peuvent s’exprimer par des nausées, des vomissements, des sensations de brûlure dans la bouche, des irritations utérines et rénales ainsi que des douleurs à l’estomac.
Quoi qu’il en soit, demandez conseil à un professionnel de la santé avant de consommer un produit à base d’asaret du Canada. Lisez attentivement les contre-indications qui figurent sur la notice.
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