
Caractéristiques de l’Armoise commune
- Nom : Armoise commune
- Règne : Plantae
- Sous-règne : –
- Division : Magnoliophyta
- Classe : Magnoliopsida
- Ordre : Asterales
- Famille : Asteraceae
- Sous-famille :Asteroideae
- Genre : Artemisia
- Espèce : Artemisia vulgaris
L’armoise commune, armoise vulgaire ou Artemisia vulgaris est une plante herbacée vivace présente dans les régions tempérées de l’hémisphère Nord. Appartenant à la famille des Asteraceae, ses feuilles découpées sont très prisées dans l’univers de la décoration. La réputation des propriétés médicinales de cette plante date de l’Antiquité. Dans les années 1990 – 2020, de nouvelles propriétés lui ont été identifiées, le rendant encore plus populaire et intéressant scientifiquement.
Sur l’Ancien Continent, l’usage de l’Artemisia vulgaris et ses apparentés était très répandu et ancien. Elle était particulièrement connue en médecine naturelle féminine et était qualifiée comme « la plante des femmes ».
Du latin Artemisia, l’appellation de l’armoise commune se rapporte à Artémis, déesse grecque de la nature sauvage, des femmes et de la chasse, ainsi qu’à Artémise, reine d’Halicarnasse en Carie. Toutes les deux étaient réputées pour leurs connaissances en propriétés des plantes et de leurs bienfaits, surtout dans le domaine gynécologique.
Pour déclencher un accouchement et les règles, elle était recommandée par Dioscoride, un médecin, botaniste et pharmacologue grec du Ier siècle.
Dans l’Antiquité, elle était dénommée « ponema » par les Gaulois.
Chez les Indiens et Aztèques d’Amérique, elle servait à chasser les mauvais esprits et à se purifier lors des rituels. Autrefois, les vertus de l’armoise commune, considérées comme magiques, étaient associées à la magie blanche. Afin de parcourir de longs trajets, les romains plaçaient la plante dans leurs sandales.
En Chine, elle est utilisée sous forme de bâtonnets d’armoise séchée, appelés moxas, pour stimuler les zones d’acupuncture.
Son autre appellation « herbe de la Saint-Jean » provient du fait qu’elle était brûlée lors des festivités de la Saint-Jean. Il s’agit d’une pratique de la tradition folklorique européenne pour se protéger des mauvais sorts et des démons. Des bouquets de l’herbe royale étaient souvent suspendus dans les maisons pour attirer la bienveillance.
Elle possède d’autres noms vernaculaires : « armoise vulgaire », « herbe aux cent goûts », « tabac de St-Pierre », « armoise citronnelle » et « herbe royale »
La taille de l’Artemisia vulgaris varie entre 50 cm et 2 m.
L’Artemisia vulgaris possède un rhizome épais horizontal et ramifié par lequel des tiges rouges épaisses, striées et raides naissent. Sans stolons, ces dernières sont rameuses, ont 120 cm de hauteur en moyenne et arborent généralement une couleur rouge violacée.
Plusieurs lobes dentelés et lancéolés constituent les feuilles alternes. Elles sont basales, pennées et munies de pétioles d’une longueur de 5 à 8 cm. La surface supérieure du limbe est duveteuse et de couleur vert foncé, tandis que le revers est gris pâle. Elles dégagent une légère odeur d’absinthe lorsqu’elles sont froissées.
Les involucres forment des boutons gris tomenteux répartis sur les branches. Ses petites fleurs rouges ou jaunes s’ouvrent entre juin et août et dégagent un parfum intense, voire désagréable pour certaines personnes. Elles laissent la place à des akènes dépourvus d’aigrette, d‘environ deux millimètres. Chaque plante peut produire des dizaines de milliers de petits fruits.
L’herbe royale est une plante hémicryptophyte, autrement dit, le cycle de vie des tiges s’arrête en fin de saison.
Artemisia vulgaris est originaire de la région tempérée de l’Afrique du Nord, de l’Europe centrale et de l’Asie. Par la suite, elle s’est répandue en étant importée dans d’autres pays.
L’armoise commune est visible notamment sur :
Il s’agit d’une plante très courante en Europe poussant principalement sur les sols azotés. Elle peut résister à une température de -15° C, mais prospère aussi bien dans les régions chaudes et sèches.
Appréciant particulièrement les emplacements secs et ensoleillés, cette plante est facile à cultiver, même à 1 600 m d’altitude. Elle pousse en formant des touffes régulières en forme de boule, car la plante se replie légèrement pour régénérer ses feuilles.
L’armoise commune cultivée dans les massifs ou en pot, associée aux graminées, est une alternative. Lorsqu’elle fleurit, elle présente des grappes de petits capitules gris et jaune.
Au début de l’automne, l’Artemisia vulgaris se plante dans un trou de 20 cm de profondeur environ, avec un fond de terreau. Pour que les racines puissent se développer, il est recommandé de dépoter et de morceler minutieusement la motte. Une fois le plant installé dans le trou, remettez la terre, tassez et arrosez abondamment.
Les graines de l’herbe royale se sèment en pot ou en terrine, au printemps. Pour ce faire, remplissez le contenant par une composition de sable et de terreau. Gardez constamment le substrat légèrement humide. Lorsque l’automne débute, choisissez les plantules robustes pour les planter en pleine terre, avec un espacement de 40 à 60 cm.
Par temps de sécheresse, arrosez régulièrement l’herbe de la Saint Jean. Afin de conserver l’humidité du sol, un paillage autour du pied est conseillé.
L’Artemisia vulgaris est une plante résistante aux maladies. Elle n’attire aucun ravageur ni insecte.
Variété
L’Artemisia vulgaris “Orientalis Limelight” est une variété de l’armoise commune. Également appelée armoise panachée, cette plante vivace est très rustique. Si l’espèce type est originaire de la Sibérie, cette variété vient du Japon. Formant un buisson touffu, ses feuilles sont dentelées. À leur apparition, elles sont légèrement frisées, avec une couleur jaune pâle brillant. En vieillissant, la plante devient chartreuse.
Toutefois, cette variété provoque éventuellement une allergie respiratoire, à cause de son pollen.
Au début des années 40, une étude a révélé la production de toxine par les feuilles de l’herbe aux cent goûts. L’allélopathie ou phytotoxicité de la plante serait due à la quantité de terpénoïdes bioactives présente dans son feuillage. Elle a une incidence significative sur les espèces environnantes.
Le rhizome de la plante présente aussi des effets allélopathiques lorsqu’elle n’est pas cultivée dans son environnement naturel. Des tests ont révélé la phytotoxicité du liquide résiduel (lixiviat) sous les rhizomes, même dans un sol riche en phosphore et en azote. En revanche, elle disparaît si le sol bénéficie d’un enrichissement avec du charbon de bois activé.
Les recherches de Barney et al. en 2005 ont démontré que ces feuilles propagent des substances allélochimiques incluant les terpènes comme :
Cependant, les résultats des tests biologiques ont révélé que ces monoterpènes individuels n’étaient pas responsables de la phytotoxicité des feuilles. Cela laisse penser qu’il s’agit de l’effet d’un constituant non testé ou d’un effet synergique. En 2017, des phytopathologistes américains ont indiqué que les composants phénoliques libérés par les rhizomes dans le sol en seraient la cause.
Les feuilles de l’armoise commune sont constituées de principes actifs tels que des acides, des lactones et des alcools sesquiterpéniques. Les sesquiterpènes sont connues pour leurs actions bienfaitrices sur la santé et utiles dans la pharmacologie. Ces constituants volatils sont utilisés dans la médecine traditionnelle pour leurs propriétés antimicrobiennes, antioxydantes et anti-inflammatoires.
Ses autres composants sont :
Des lactones sesquiterpéniques et d’autres composants dans les feuilles sont extraits des fleurs. L’essence d’Artemisia vulgaris contient des oligo-éléments, notamment le soufre, le potassium, le magnésium, l’iode, le calcium, le zinc et le phosphore. Des vitamines A, C et certaines du groupe B sont présentes dans les feuilles de la plante.
L’huile essentielle d’armoise commune renferme du :
En raison de ces multiples composants, l’Artemisia vulgaris représente un intérêt particulier en médecine traditionnelle.
En phytothérapie, les sommités fleuries et les feuilles de l’armoise commune sont couramment utilisées. L’exploitation des racines est rare. En Corée, elle aide dans le traitement de la jaunisse.
L’usage de l’Artemisia vulgaris se présente sous différentes formes :
L’armoise commune possède des propriétés antispasmodiques, antiépileptiques et bronchodilatateurs. En Inde, il s’agit d’une plante médicinale réputée en tant qu’insectifuge.
Afin de réduire la fatigue, marcher avec la plante dans les chaussures s’avère aussi efficace. Elle possède également une vertu antipaludéenne.
En cuisine, l’utilisation de l’Artemisia vulgaris est uniquement en petite quantité, en raison de ses nombreux composants actifs. Cuites ou crues, ses feuilles au goût légèrement amer servent d’aromate dans les plats gras pour éviter les troubles digestifs. Par ailleurs, elles procurent une senteur subtile au riz doux. Certains pays consomment les jeunes plantes du printemps, en tant que légume.
Que ce soit sous forme d’infusion, de poudre, de gélule ou d’huile essentielle, le respect des doses prescrites est indispensable. Les gélules sont uniquement préconisées aux adultes. Dans une journée, sa prise ne doit pas excéder 1 625 mg, soit cinq gélules.
Pour atténuer les contractions utérines, deux à trois tasses d’infusion sont recommandées. Les femmes souffrant de dysménorrhée ou d’aménorrhée peuvent commencer le traitement 10 jours avant l’arrivée de leurs règles. Pour ce faire, infuser 20 g de feuilles séchées dans 1 L d’eau bouillante pendant 15 minutes.
En massage, afin d’éviter les éruptions cutanées, il est essentiel de diluer 30 % d’huile essentielle d’armoise commune dans 70 % d’huile végétale.
L’herbe royale est déconseillée chez les femmes enceintes et allaitantes. Des règles abondantes et des contractions utérines risquent de se manifester, provoquant ainsi un accouchement prématuré ou une fausse-couche. Les principes actifs de la plante constituent également un danger pour le bébé en passant par le lait maternel.
Les personnes ayant des problèmes hépatiques, d’insuffisance rénale ou d’allergies doivent éviter la prise d’armoise commune. Les effets indésirables les plus constatés sont les allergies de contact, dues aux lactones sesquiterpéniques. Elles sont présentes dans la plante, ainsi que dans les pollens des fleurs.
Il est primordial de respecter les doses prescrites pour éviter des troubles neurologiques et des convulsions. En effet, la thuyone est un élément neurotoxique.
Des troubles du système nerveux central et digestif, des vertiges et des maux de tête figurent parmi les effets indésirables rapportés. L’Artemisia vulgaris entraîne aussi des interactions médicamenteuses avec les médicaments antihypertenseurs et les anticoagulants.
Avant d’utiliser cette plante, il est ainsi indispensable de consulter un professionnel de la santé. Pour éviter de tomber sur des plantes toxiques, il est conseillé de s’assurer qu’il s’agit bien de l’armoise commune.