L’Arbre de Judée (Cercis siliquastrum) fait partie de la famille des Fabacées. Sa dénomination a été donnée par Sébastien Vaillant, dans son herbier établi en l’an 1700. Cet arbre séduit par sa floraison et est privilégié en décoration de jardin. Au-delà de sa beauté, ses fleurs et ses fruits sont comestibles.
Selon la légende, l’Arbre de Judée aurait servi à Judas (l’apôtre qui a trahi Jésus-Christ) pour se pendre après sa félonie. D’ailleurs, cette plante est commune en Israël. Par cette tragédie, elle fut nommée « Arbre de Judas ». Cette appellation a ensuite été déformée pour donner naissance au nom actuel. L’Arbre de Judée est originaire d’Europe et d’Asie orientale. Il est répandu dans la région méditerranéenne. Toutefois, c’est à L’Haÿ-les-Roses, en Val-de-Marne, que l’on retrouve l’arbre le plus remarquable (labellisé en 2001).
Le nom du genre (Cercis) vient du grec Kerkis. Ce mot se traduit par « navette du tisserand ». Il fait référence aux gousses de l’arbre qui prennent la même forme que cet outil. Le nom spécifique siliquastrum est tiré du latin siliqua. Il indique également les gousses.
L’Arbre de Judée est connu sous d’autres noms vernaculaires. Le plus courant est Gainier silicastre ou Gainier. Il est aussi appelé arbre de Jérusalem ou simplement Jérusalem. Ces dénominations sont surtout utilisées en Nouvelle-Calédonie. Les autres noms également employés sont « bouton rouge » et « arbre de l’amour ».
Cercis siliquastrum, l’espèce type, compte quatre cultivars qui se différencient principalement suivant la couleur et la forme des fleurs ou des fruits :
L’Arbre de Judée présente des troncs multiples. Sa cime arrondie mesure en moyenne 6 m de long et 4 m de large. En Israël, on trouve des plants allant jusqu’à 15 m de haut. Cet arbre est surtout connu pour ses fleurs, à la forme et aux couleurs attrayantes. Celles-ci lui valent son intérêt ornemental.
L’Arbre de Judée est enveloppé d’une écorce sombre, presque noire. Son bois, sensible aux intempéries, n’offre aucun intérêt pour l’exploitation. À ses extrémités, le tronc se divise en branches irrégulières.
Les feuilles du C. siliquastrum naissent de bourgeons rouge foncé. Elles se dessinent sous une base cordiforme et un sommet plus arrondi. Leur insertion par le biais d’un long pétiole (10 cm) est simple et alternée. L’ensemble du feuillage est modérément dense et arbore une couleur verte matifiée.
À partir du mois d’avril, les fleurs, de couleur rose vif, apparaissent sur les branches nues, sur les rameaux et même au niveau du tronc. Elles sont disposées en bouquet ou isolées. Ce phénomène appelé cauliflorie rend cette plante originale. À la floraison, l’Arbre de Judée dégage un doux parfum qui attire les papillons et les abeilles. D’ailleurs, ses fleurs sont mellifères.
Les fruits du Gainier apparaissent en fin de saison. Ils s’apparentent à des gousses plates. Ces dernières peuvent prendre des formes irrégulières (moins esthétiques) selon la variété de l’espèce. Elles mesurent environ 10 cm de long. Leur couleur vire du rouge au brun à maturité. Dans chaque fruit, on trouve entre 10 et 15 graines noires, utilisées pour le semis.
L’Arbre de Judée est idéal pour embellir les jardins. Son envergure incite à une culture isolée, mais on peut aussi opter pour la création d’un massif arbustif.
La culture du Gainier se fait par semis (après trempage). Pour la variété Sterilis, on utilise le bouturage de tiges aoûtées. La plantation se fait idéalement en automne. Cet arbre pousse bien sur les sols de type calcaire, compacts et secs, et redoute les pH acides. C’est pourquoi son implantation en milieu urbain est possible.
Bien avant de passer au semis, il convient de choisir une zone parfaitement ensoleillée. Le sol doit être bien préparé vers le mois de septembre pour garantir un drainage optimal. Il est recommandé de creuser des trous de semis assez profonds. Un apport en terreau peut être nécessaire suivant la qualité du sol.
La transplantation de cet arbre se fait idéalement avec les jeunes pousses. Durant cette période, veillez à entretenir rigoureusement la plante, car celle-ci est encore fragile. L’arrosage est à optimiser. Pour se parer du froid hivernal et des effets du gel, les jeunes plants doivent être couverts de paille. La croissance de l’Arbre de Judée est particulièrement rapide les trois premières années, lorsque les conditions du milieu lui sont favorables. Par la suite, son évolution devient plus lente. Cependant, la plante devient plus résistante. Elle s’adapte mieux à la sécheresse. Sa capacité à capter et à fixer l’azote atmosphérique lui permet de garantir son développement, même en sols pauvres.
L’Arbre de Judée peut être modelé en buisson. Il suffit de le tailler durant la période de floraison. On peut alors lui donner la forme souhaitée. Cet arbre peut être utilisé comme haie végétale pour protéger et embellir sa zone d’implantation. Afin de profiter de ses atouts esthétiques, on a donc intérêt à bien l’entretenir. Entre autres, il faudra se prémunir de l’attaque des cicadelles et des cochenilles à bouclier. Les principales maladies à prévenir sont le chancre, la verticilliose et l’anthracnose.
Au niveau de l’Arbre de Judée, ce sont les bourgeons qui sont utilisés en gemmothérapie. Ils sont conditionnés dès la récolte pour profiter pleinement de leurs propriétés thérapeutiques. Les autres parties de la plante peuvent être utilisées dans des préparations culinaires courantes.
Les bourgeons du Gainier procurent des effets antiagrégants et antithrombotiques puissants. Ils favorisent une meilleure circulation sanguine et l’équilibre de la tension artérielle.
Pour une utilisation pharmacologique, les bourgeons sont conditionnés en macérat mère. Il existe aussi une présentation diluée D1. Ces préparations sont administrées aux personnes souffrant :
Pour le traitement de la maladie de Raynaud, le macérat mère de bourgeons d’Arbre de Judée convient pour un usage interne et externe. Dans le second cas, il est incorporé à l’eau du bain, qu’elle soit froide ou chaude.
L’utilisation des bourgeons d’Arbre de Judée à des fins thérapeutiques doit faire l’objet d’une surveillance médicale. Il est conseillé d’adapter le traitement selon les indications posologiques recommandées et de le limiter à trois semaines. Les propriétés anticoagulantes de ces bourgeons contraignent leur administration aux femmes enceintes ou allaitantes ainsi qu’aux enfants de moins de 5 ans.
La mise en garde est faite aux personnes qui suivent déjà un traitement médicamenteux. Le macérat de bourgeons peut interagir défavorablement avec les principes actifs de certains médicaments.
Lorsqu’ils sont encore jeunes et tendres, les fruits et les fleurs du Gainier peuvent servir pour la préparation d’une salade salée ou sucrée. Ils sont généralement consommés crus. Leur saveur légèrement acidulée est appréciable. Les recettes pour ce genre de plat sont typiques de la Grèce et de la Turquie.
Les fruits et les fleurs du Cercis siliquastrum peuvent aussi être cuits. Les premiers peuvent être préparés comme un légume. Par contre, les fleurs sont cuisinées sous forme de beignets.
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