L’anthyllide vulnéraire, de son nom scientifique Anthyllis vulneraria, est une plante qui affectionne les sols pauvres. Dans son environnement naturel, elle s’apparente à une fleur sauvage. Cependant, son esthétique arbore les jardins de ses petites fleurs regroupées en touffes. Cette espèce de la famille des Fabacées (légumineuses) est comestible. Elle se prête à d’autres utilisations.
L’anthyllide vulnéraire est une plante originaire d’Europe, typique de la région atlantique septentrionale. Elle pousse dans les zones ensoleillées, sur des sols sableux ou caillouteux. On la rencontre sur les plages, dans les pâturages ou sur les bords de route. Elle se retrouve couramment en Suisse et en France, dans les Alpes.
Le nom anthyllide vulnéraire révèle les propriétés de la plante. Il fait aussi référence à son aspect. Pour le comprendre, une étude étymologique de cette appellation est utile. Elle est obtenue à partir de trois mots anciens : anhos, ioulos et vulnus. Anhos veut dire « fleur ». Ioulos se traduit par « barbe » et indique l’aspect velu de la plante. Enfin, vulnus signifie blessure. En effet, cette espèce d’anthyllide est utilisée pour le traitement des plaies dans la médecine traditionnelle.
L’anthyllide vulnéraire présente d’autres noms vernaculaires. Communément appelée vulnéraire, elle porte la dénomination de Trèfle des sables dans d’autres localités. Elle est également surnommée le Thé des Alpes. Cependant, cette appellation est couramment donnée à d’autres plantes comme la dryade (Dryas octopetala) et la crapaudine (Sideritis hyssopifolia). Elle peut alors prêter à confusion.
L’Anthyllis vulneraria est une espèce polymorphe. Elle compte de nombreuses sous-espèces :
Les variétés guyoti, vulnerarioides et polyphylla ne poussent pas spontanément, d’autant plus que cette dernière n’est indigène.
L’anthyllide vulnéraire est une herbacée vivace mesurant entre 15 et 35 cm de longueur. Elle se démarque par son aspect velu et soyeux.
Anthyllis vulneraria présente une tige herbacée dressée. Elle peut être glabrescente ou velue. Cette tige porte des feuilles imparipennées ou unifoliées, qui présentent 3 à 11 folioles.
La floraison de l’anthyllide vulnéraire a lieu de juin à septembre. Elle laisse paraître des fleurs jaunes ou blanches. Sur certaines variétés, celles-ci sont rouges. Elles s’ouvrent, sous forme de glomérules denses, sur un long pédoncule. Le calice renferme les gousses, les glabres et les ovales. Il peut être velu ou non en fonction du cultivar.
L’anthyllide vulnéraire constitue, avec le Baguenaudier, l’aliment principal de la chenille de l’Argus frêle, le plus petit papillon de jour qu’on retrouve en Allemagne. La plante abrite également d’autres espèces de chenilles de papillons de jour de la famille des Lycaenidae. Mellifère, elle est appréciée des abeilles sauvages, tout comme elle l’est par les bétails dans les pâturages.
Le semis des graines de l’anthyllidevulnéraire est réalisé au printemps, en pleine terre. Il est également possible de le faire en automne ou en hiver, mais sous abri. Pour cela, on utilise une caissette remplie de terreau, de sable et de terre de bruyère.
La plantation est initiée lorsque les premières feuilles apparaissent. La meilleure période se situe à partir du mois d’avril. Le choix se porte sur un sol pauvre qu’on travaille légèrement en ajoutant du terreau. Une fois la mise en terre effectuée, un arrosage modéré est préconisé. La culture en pot est faisable, en solo ou en composé.
La vulnéraire bénéficie d’une bonne rusticité. Cependant, elle ne supporte pas les excès d’humidité et elle a besoin d’être protégée en cas de fortes pluies. À cet effet, on utilise des plaques de verre. L’emploi d’un tunnel en plastique est une autre option.
L’anthyllide vulnéraire est principalement connue pour son usage en pharmacologie. Elle est aussi exploitée en génie végétal.
L’anthyllide vulnéraire est composée de tanins, de saponines et de mucilage. Cette plante contient également des flavonoïdes et des acides organiques. En pharmacologie, elle est préconisée pour soigner les plaies et les blessures. Elle convient en cas de brûlures ou d’inflammations en raison de son effet cicatrisant. Par ailleurs, la vulnéraire possède des propriétés dépuratives et diurétiques. Par ailleurs, cette plante est antitussive et soigne la pharyngite ainsi que les engelures.
Il existe différentes façons de préparer l’anthyllide vulnéraire. Les plantes à utiliser doivent être issues de prés non traités par des produits chimiques. Séchées, elles servent à la préparation d’infusion (5 à 10 g de plante séchée pour 50 cl d’eau). La décoction est idéale pour un usage externe (20 à 25 g pour 50 cl d’eau à faire bouillir pendant 3 min). L’application en compresse se fait sur les parties à traiter.
La vulnéraire fraîche sert de cataplasme pour la peau, froissée ou broyée. Etalez sur les zones d’irritation et de brûlure, puis laissez agir pendant 20 min.
La rusticité de l’anthyllide vulnéraire lui permet de coloniser des sols bruts. Comme il s’agit d’une légumineuse, elle absorbe l’azote atmosphérique pour enrichir le sol. Cela profite à d’autres espèces végétales en culture associée.
Cette plante bénéficie d’un système racinaire profond et pivotant. De plus, sa croissance est rapide. Elle favorise la stabilité du sol. Par la même occasion, la vulnéraire embellit le paysage. Elle est exploitée pour un ensemencement dans les zones vides, notamment dans les montagnes.
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