L’achillée millefeuille appartient à la famille des Astéracées. Cette espèce végétale typique de l’hémisphère Nord possède de nombreuses propriétés médicinales. Son nom scientifique est Achillea millefolium L.
La médecine moderne s’intéresse peu à cette plante. Pourtant, l’achillée renferme plus de 80 principes actifs. Son goût amer en fait un ingrédient essentiel pour les préparations toniques comme les tisanes et les alcools aromatisés.
Faisant partie des herbes de la Saint-Jean, cette espèce est connue sous différents noms vernaculaires comme herbe au soldat, herbe aux charpentiers, herbe aux cochers, herbe à dindes… Dans le sous-continent, on lui attribue des appellations comme Gandrain, Biranjasipha, Tukhm gandana et Puthkanda. Les anglophones le nomment Yarrow.
Les tiges de cette variété rhizomateuse vivace, atteignant parfois 70 cm de hauteur, sont à port dressé. Avec des poils laineux, blanchâtres et courts, elles peuvent être uniques ou en groupe peu dense.
Les capitules (fleurs) possèdent chacun entre 4 et 6 rayons légèrement rosés ou blancs. Ils sont regroupés en un corymbe aplati, mesurant entre 5 et 10 cm. Les fleurons, des fleurs tubulées de couleur crème ou blanc, se concentrent au milieu du capitule. Des bractées ovales et poilues, à l’extrémité obtuse, bordent chaque fleur. Elles demeurent appliquées contre les akènes jusqu’à maturité. La floraison de l’achillée millefeuille se produit de mai à avril. Sa feuille se présente sous la forme d’un akène oblong d’environ 3 mm de longueur. Cette espèce végétale possède des feuilles caractéristiques qui facilitent son identification. Des fois couvertes de fins poils, elles s’alternent et sont divisées en de multiples fins segments. De couleur vert foncé, les feuilles sont découpées en fines lanières et doublement pennées. D’une largeur de 0,6 à 3 cm, elles peuvent atteindre jusqu’à 15 cm de longueur. Elles sont sessiles et plus courtes au sommet et deviennent pétiolées et plus longues à la base. De plus, l’ensemble du feuillage dégage un parfum légèrement camphré.
Cette variété est présente en Amérique du Nord et en Eurasie. Dans les Pyrénées, elle occupe le premier étage de la végétation à alpin. L’herbe aux cochers est une plante hélophile. Cette herbacée vivace exige ainsi un endroit ombragé pour prospérer. Cela explique son abondance sur les terrains à boisement peu dense et les bords de route.
Dotée d’un système racinaire étendu, cette végétation type des prairies mésohydriques peut supporter la sécheresse. Sa présence indique un sol sec et à tendance peu calcaire. Parfois, elle cohabite avec l’orobanche pourprée. L’herbe au soldat reste appréciée des ovins, des caprins et de certains cervidés. En revanche, les bovidés consomment peu cette plante mellifère.
Les rhizomes de cette végétation peuvent s’étendre jusqu’à 20 cm en été. Selon les conditions de croissance, un plant produit entre 500 à 2000 graines.
L’achillée fait partie des végétations typiques des praires et des pâturages. Sur les terrains vagues et les bords de chemin, elle a tendance à se comporter en mauvaise herbe. Des formes basses de cette plante peuvent être présentes dans les pelouses régulièrement tondues.
Comme elle résiste aux piétinements, cette plante peut être intégrée dans les allées enherbées des potagers. Elle sert de paillage lorsqu’on la laisse pousser parmi la végétation spontanée au jardin. Au-delà de sa capacité à attirer les abeilles, son odeur pénétrante repousse les insectes nuisibles. Les insectes mangeurs de pucerons adorent aussi l’achillée millefeuille. Ceux-ci seront d’une véritable aide pour les jardiniers durant les périodes de culture.
Les fleurs de cette végétation peuvent être utilisées pour concocter un produit phytosanitaire. Elles sont préparées en infusion à froid sur une durée de 24h. Ce temps de repos aide à renforcer le pouvoir insecticide et fongicide de la préparation.
Voici quelques variétés horticoles de l’achillée :
L’achillée millefeuille est présentée comme disposant d’une valeur fourragère appréciable. Cependant, cette observation reste vraie à condition que sa part dans le fourrage ne dépasse pas les 10%. Au-delà de ce taux, cette plante herbacée bascule dans la catégorie des indésirables.
La durée de vie de cette plante reste pourtant relativement courte. Pour maintenir sa productivité, elle doit alors être divisée tous les 3 ou 4 ans. L’achillée possède en effet la particularité de secréter une toxine nuisible à sa croissance. Par ailleurs, sa culture doit être contrôlée. Elle peut devenir envahissante car se propageant facilement.
Le sol accueillant l’achillée millefeuille doit être préparé au moins 1 an avant son implantation. Cette opération vise à ameublir le terrain et à éliminer les mauvaises herbes. Il convient de labourer le sol en vue d’étouffer la végétation initiale sur place.
L’herbe à la coupure s’implante sur une durée d’environ trois ans. Cependant, l’apport de l’engrais doit se faire pendant l’année précédente de l’implantation. Parallèlement, on procède à un amendement autorisé en régie biologique ou à un amendement avec du fumier composté.
Une analyse du sol précède les ajustements de PH et les ajouts d’amendements. Etudier la nature du terrain est important, car un sol trop riche entraine la diminution de la production de fleurs. Si possible, on pratique des hersages et de la jachère nue deux ans avant la culture de l’achillée. Ce procédé permet d’éliminer complètement les mauvaises herbes.
Pour l’implantation, deux procédés au choix s’offrent au cultivateur. La première est l’implantation par semis de l’achillée. La seconde consiste à diviser les plants matures. La méthode retenue se fera selon le choix de plant mère ou de semence, le terrain et les équipements à disposition. La durée de vie des semences de cette espèce est de trois ans. Elle a ensuite tendance à perdre sa faculté germinative avec les années, d’où l’intérêt de la semer rapidement.
Seule l’espèce Achillea millefolium est utilisée pour la production à des fins médicinales. Les autres cultivars disponibles sur le marché sont pour la plupart destinés à la culture ornementale.
Le semis de cette espèce végétale appelée aussi herbe aux charpentiers peut se faire de différentes manières :
Ce procédé se fait sur des lits de semences préalablement préparés. La technique consiste à semer à la volée les graines d’achillée millefeuille puis à ratisser légèrement le sol. L’objectif est de s’assurer un bon contact entre les graines et la terre préparée. Pour l’arrosage, celui-ci se fera sous forme de pluies fines. Les lits de semis ne doivent pas en effet être détrempés mais humides. Après 8 à 12 semaines de préparation du terrain, les plants sont prêts à être transplantés. La maturité des plants commence à partir de la deuxième année.
Bon à savoir : on préconise de garder un espace d’environ 50 cm entre chaque plant d’herbe aux charpentiers et de 75 cm entre chaque rang.
Les graines d’achillée peuvent être semées en serre. Cette méthode exige de ne pas recouvrir de terre les semences. Le repiquage des plantules s’effectue quand il n’y a plus de risque de gel.
Cette technique de semis reste assez risquée, car elle favorise la germination des mauvaises herbes au détriment des semences.
Les principaux actifs de l’achillée se concentrent dans les feuilles supérieures et les sommités fleuries. Ces parties sont les plus récoltées de cette plante. La quantité des actifs dans les tiges ligneuses de cette herbacée vivace demeure moindre.
La cueillette peut se faire quand les fleurs sont bien ouvertes et avant que leur cœur brunisse.
Ses bienfaits font de l’achillée millefeuille un indispensable au jardin. De plus, cet aromate délicat est facile à planter.
Les particuliers qui souhaitent en cultiver peuvent se procurer des graines de cette plante sur internet ou en boutique spécialisée. L’ouverture du paquet exige de la délicatesse. On préconise de réaliser cette opération au-dessus d’un bol pour éviter que les graines s’éparpillent.
La culture de cette espèce débute au printemps. De préférence, l’achillée est à planter sur un sol mi-ombre mi-soleil bien qu’elle puisse supporter le plein soleil.
Pour le semis, il suffit de disposer les graines à la surface du terreau et de ne pas les recouvrir. La terre doit aussi être maintenue humide jusqu’à la germination.
En cas de manque d’espace ou par souci des intempéries, vous pouvez démarrer la culture de l’herbe aux charpentiers en bac.
Ensuite, il ne reste qu’à attendre que la plantule soit assez forte pour la transplanter en pot. Cette variété se plante également en pleine terre.
Au niveau de la culture, les aleurodes et les pucerons sont les principaux ennemis de l’achillée. Les plants vigoureux en revanche ne posent aucun problème particulier.
La distillation à la vapeur d’eau des inflorescences de cette plante permet d’obtenir une huile essentielle aux parfums d’herbes chaudes. De couleur caractéristique bleue – à cause de sa teneur en azulène – cette huile possède des vertus anti-inflammatoires. Pendant les périodes de dépression, elle contribue aussi à calmer le psychisme.
Voici, à titre indicatif, des informations sur la transformation de l’achillée millefeuille :
| Matière première | Forme |
| Sommités fleuries | Biologique, séchée |
| Sommités fleuries | Biologique, séchée, coupée |
| Sommité fleurie | Teinture-mère |
| Feuille | Huile essentielle d’achillée |
La légende rapporte qu’Achille aurait utilisé cette plante pour panser des soldats blessés durant la guerre de Troie. L’achillée millefeuille semble tirer ainsi son nom de cette histoire colportée par le naturaliste du 1e siècle av. J-C, Pline. Ce guerrier grec lui-même s’est soigné avec l’herbe au soldat. Cependant, il meurt lorsque Pâris atteignit son talon avec une flèche empoisonnée. Cette partie de la légende laisse supposer que le fils de Thétis aurait utilisé la partie vénéneuse de cette herbacée vivace.
L’achillée figure également parmi les 8 plantes identifiées sur un gisement relatant les modes de vie des hommes néandertaliens. Une analyse d’ADN a permis de confirmer cette découverte dans la plaque dentaire néandertalienne. Cette espèce humaine préhistorique paraissait recourir à une pharmacie rudimentaire utilisant des plantes.
Cette plante vivace symbolisait guerre chez les Amérindiens, tandis que les Druides s’en servaient pour faire du présage. Les Chinois considéraient l’herbe au soldat comme étant sacrée. Au Moyen Âge, en Europe, il est de coutume d’accrocher l’achillée à la porte avec d’autres herbes pendant la fête païenne de la Saint-Jean. Ces plantes auraient le pouvoir de conjurer les mauvais sorts et de chasser le diable.
Dioscoride était le premier à mentionner l’achillée millefeuille par écrit. Ce médecin grec du 1e siècle préconisait cette plante contre la dysenterie. Il l’assimilait à une espèce unique pour traiter les ulcères et guérir les plaies saignantes. Des variétés de cette espèce végétale sont également citées dans la littérature et la culture perse. Elles sont regroupées sous le nom de Bumadaran. Cette catégorie regroupe des genres considérés diaphorétiques, toniques, emménagogues, diurétiques, antispasmodiques et anti-inflammatoires. Ces espèces étaient de plus utilisées pour combattre les douleurs rhumatismales et la pneumonie.
Les Chinois utilisent traditionnellement les tiges séchées de l’achillée pour consulter l’oracle du Yi King. Cette pratique est liée au système de croyance taoïsme. Elle repose sur un système de manipulations à répétition qui devait permettre d’obtenir des hexagrammes du Yi King.
Ce geste, purement symbolique, est supposé renforcer la concentration sur la question posée. Il représente le changement perpétuel des phénomènes de l’univers. L’achilléomancie utilise aussi ces tiges en guise de bâtonnets. Cette technique divinatoire de l’antiquité chinoise était particulièrement propre à la dynastie Zhou.
La médecine chinoise traditionnelle reconnaît les vertus médicinales de ce qu’on appelle aussi l’herbe à dindes. Elle lui confère 3 propriétés distinctes, à savoir : antihypertenseur (flegme cardiaque clair), tonique (carence en tonification) et diaphorétique (vent extérieur clair).
L’Ayurveda, le Siddha et l’Unani utilisent également cette herbacée. Ces 3 grands systèmes de médicine traditionnelle d’Inde la considèrent comme un diurétique, analgésique, anti-inflammatoire, anthelminthique, emménagogue.
La sommité fleurie et la feuille sont les parties de cette plante utilisées en phytothérapie. La première est employée comme fébrifuge. La seconde est utilisée en extrait liquide, teinture, huile essentielle et tisane.
L’infusion est à privilégier en usage interne pour soulager les douleurs menstruelles et les spasmes de l’estomac et des intestins. Activant la production de mucus, cette herbacée vivace permet aussi de traiter les troubles des voies respiratoires.
En infusion, cette plante aide en cas de manque d’appétit. Pour le dosage, on verse une à deux petites cuillerées dans 150 ml d’eau bouillante et on laisse reposer une dizaine de minutes. Il est possible d’employer de la teinture mère, environ 5 ml, à diluer dans du jus de fruit ou un peu d’eau. La prise est à répéter à raison de trois fois par jour.
Des études réalisées en 2005 ont montré le potentiel élevé des feuilles des espèces d’Achillea en tant que source d’antioxydants. Celles-ci peuvent aider dans le cadre de traitement des maladies relatives aux dommages oxydatifs.
Utilisée en externe, l’achillée millefeuille panse les inflammations et les blessures peu profondes. D’ailleurs, les soldats recouraient à cette plante jusqu’au 20e siècle pour arrêter les saignements. Pour l’utilisation, il suffit de l’appliquer comme une compresse imbibée sur des plaies ouvertes.
Par ailleurs, au niveau européen, le comité de l’EMA souligne l’efficacité de cette plante pour traiter les troubles gastro-intestinaux légers. Il admit également l’utilité de l’herbe à dindes pour les pertes d’appétit passagères. Cette entité reconnaît aussi l’usage de l’achillée contre les douleurs légères, notamment celles associées aux blessures superficielles.
L’usage de l’achillée millefeuille en cosmétique concerne les soins de la peau. Elle est utilisée sous forme d’huile essentielle ou d’hydrolat.
Les propriétés cosmétiques de cette plante sont : séborégulatrice, apaisante, cicatrisante, purifiante, revitalisante, tonifiante.
L’herbe aux charpentiers entre dans la composition de plusieurs produits, notamment les lotions et shampoings pour les cheveux.
Une étude publiée en 2008 a mis en évidence la particularité des graines de l’herbe à dindes. Ces dernières présentent en effet une haute teneur en huile riche en acide linoléique.
Les fleurs de cette plante servent à parfumer les flans et les crèmes grâce à leur odeur suavement camphrée.
Comestibles, les jeunes pousses de cette herbacée sont utilisées pour la préparation des soupes et des salades. Les feuilles, comme les fleurs, possèdent un goût amer plutôt intense.
Dans son ouvrage sur l’art culinaire médiéval publié en 1604, « Ouverture de cuisine », Lancelot de Casteau cite l’achillée. Il l’assimile à un ingrédient essentiel pour la préparation des omelettes aux fines herbes.
La teneur en flavonoïde hautement élevée de l’achillée en fait une source intéressante de colorant naturel.
Une étude autrichienne menée sur des animaux en 2006 révèle les propriétés carminative et antispasmodique de l’achillée. Cette plante aurait le pouvoir de calmer les troubles digestifs car riche en flavonoïdes. Elle reste efficace contre les douleurs gastriques, les flatulences et la constipation.
Une étude autrichienne menée sur des animaux en 2006 révèle les propriétés carminative et antispasmodique de l’herbe aux charpentiers. Cette plante aurait le pouvoir de calmer les troubles digestifs grâce à sa richesse en flavonoïdes. Elle reste efficace contre les douleurs gastriques, les flatulences et la constipation.
L’achillée millefeuille a fait l’objet d’ailleurs de nombreux essais cliniques. L’un d’eux a été publié en 2012, suggérant la capacité de la poudre d’A. millefolium à réduire le taux plasmatique. Cet essai a été mené chez des sujets atteints d’insuffisances rénales chroniques.
Un autre essai publié en 2015 a permis de démontrer l’efficacité du distillat d’achillée pour réduire la mycose de la bouche. Un autre test, randomisé et mené la même année, a mis en évidence l’utilité de la poudre de cette plante pour soulager la douleur de la dysménorrhée primaire.
Une revue du Palmer College of Chiropractic de Davenport souligne la potentialité de cette plante contre les troubles menstruels. Selon cette publication américaine, l’herbe au soldat agit sur le foie. Cet organe, pour rappel, s’occupe du recyclage des œstrogènes. Ces hormones féminines sont à l’origine de divers troubles, notamment des kystes ovariens, quand elles sont produites en excès. En agissant sur l’augmentation du taux de ce groupe de stéroïde, l’achillée contribue ainsi à rééquilibrer le cycle hormonal.
L’université médicale Ziauddin en Pakistan s’est également intéressée à cette herbacée vivace. Utilisant des souris comme cobayes, des chercheurs dans cette institution ont pu alors démontrer les activités hépatoprotectrices de l’herbe au soldat.
L’une des indications traditionnelles de l’herbe aux cochers concerne aussi l’utilisation de la plante pour traiter le problème de l’intestin irritable. L’essai mené dans ce cadre consiste à l’associer avec de l’encens et du gingembre. Le résultat du test a été concluant.
Le domaine de la neurologie s’intéresse aussi à cette herbe. Plusieurs études portant sur la maladie d’Alzheimer, l’épilepsie et la maladie de Parkinson ont ainsi été réalisées. Bien que préliminaires, les résultats de l’expérience étaient prometteurs. L’observation in vitro a permis d’étayer les propriétés antispasmodiques de cette plante qui sont dues aux flavonoïdes. Les propriétés anti-inflammatoires et anti-hémorroïdaires des sommités fleurs sont attribuées aux principaux actifs comme le chamazulène. L’huile essentielle d’achillée aurait des effets bactériens, d’où son efficacité pour traiter le problème d’acné.
De nombreux éléments hautement bioactifs sont relevés dans l’achillée millefeuille : les coumarines, les Triterpènes et sesquiterpènes23, les acides aminés (alanine, lysine, valine, acide glutamique, histidine, leucine, proline), les acides gras (palmitique, linoléique, oléique, stéarique), les tanins, Acide ascorbique, Acide folique, Acide caféique, Acide salicylique, Acide succinique, Polyacétylènes, Triterpènes et sesquiterpènes, Monoterpènes, Flavonoïdes, Alcaloïdes, Bases (choline, bétaïne), Huiles essentielles (eucalyptol, chamazulène, germacrane, camphre)…
Par ailleurs, les parties aériennes des variétés de ce cultivar renferme des composés azotés : proline VIII, stachydrine IX, bétonicine X, bétaïne XI, choline XII. En revanche, seules 2 espèces du genre Achillea contiennent des dérivés d’acide féruloycaféoylquinique.
On retrouve les éléments suivants qui font de l’herbe au soldat un grand remède :
L’achillée millefeuille permet de traiter divers troubles digestifs. D’ailleurs, elle renferme des composés amers qui favorisent la production de bile. Ce dernier étant l’organisme qui soutient la digestion des aliments. Grâce à son effet spasmodique, le bile apporte un réel confort intestinal et soulage les spasmes de l’estomac et du côlon.
Cette plante améliore la circulation du sang et le retour veineux. Elle agit à travers les veinules et les capillaires. Son action fluidifiante et anti-inflammatoire en fait aussi un remède pour atténuer les phlébites et les varices. L’achillée aurait en outre un effet bienfaisant sur les hémorroïdes associées à une dilatation des veines hémorroïdaires.
L’herbe du soldat contribue également au confort du cycle menstruel féminin. Elle est d’une grande aide en cas de désordres menstruels, grâce à sa teneur en flavonoïdes. Son utilisation est préconisée en cas de cycle irrégulier ou de règles très abondantes. Régulatrice des flux menstruels, cette herbe aux cochers agit sur les troubles féminins associés à un dérèglement hormonal. Elle favorise la venue des menstruations en décongestionnant l’utérus et en stimulant la circulation sanguine.
En plus, l’achillée demeure vertueuse pour le foie. Sa consommation est indiquée alors pour atténuer la congestion hépatique. Le problème du foie engorgé survient en principe après consommation d’aliments copieux ou contenant des additifs, de sucre blanc et d’alcool. Prendre soin de cet organe aide d’ailleurs à combattre les éléments néfastes comme les virus, les microbes et la pollution.
L’huile essentielle de cette plante herbacée s’utilise aussi en aromathérapie contre les mucites déclenchées par la chimiothérapie, les crampes musculaires et les blessures superficielles (coupures, gerçures, eczéma, acné, rides). Elle est aussi administrée pour soigner les dysménorrhées, la prostatite, les névralgies et névrites, les hématomes et les entorses.
Des études récentes ont permis de mettre en évidence les effets antiparasitaires de l’achillée millefeuille. Cependant, les expériences n’indiquent pas l’efficacité de la plante in vivo. Les tests ont été menés in vitro avec des résultats prometteurs.
Des expériences in vitro confirment que l’huile essentielle d’A. millefolium agit contre un agent de la trypanosomiase. Des interactions sont constatées avec les formes épimastigotes et trypomastigotes de Trypanosoma cruzi.
L’huile essentielle produite avec des fleurs et des feuilles de cette plante réagissent aussi contre la leishmaniose. Cette étude réalisée en 2010 a confirmé en outre que cette essence agit contre des macrophages murins. Par ailleurs, Nilforoushzadeh et coll. ont pu constater l’efficacité de l’achillée contre les ulcères cutanés chez la souris. Des flavonoïdes dans l’herbe au soldat possèdent aussi la capacité à inhiber la croissance du parasite à l’origine du paludisme intraérythrocytaire.
Les sommités fleuries et les feuilles de cette plante sont parfois vendues en sachet ou en vrac. Cette forme est à privilégier pour les infusions qui se préparent en une dizaine de minutes. L’ajout d’un morceau de sucre ou d’une cuillerée de miel aide à atténuer le goût amer.
En poudre, l’achillée peut être mélangée à des liquides comme du lait, de l’eau ou du jus de fruit. Cette forme galénique s’obtient après broyage de feuilles séchées. La poudre de cette herbe peut être utilisée dans la préparation de certains desserts et salades. Ce choix d’ingrédient implique toutefois d’assumer son goût amer et aromatique. Le dosage préconisé pour cette forme est de 3 g par jour.
Le format teinture-mère facilite également la préparation de l’herbe aux cochers. Il s’obtient par extraction hydroalcoolique des sommités fleuries ou de la plante entière. Riche en actifs, la teinture se mélange facilement avec du jus ou de l’eau. Pour l’utilisation, 30 gouttes à raison de 2 prises par jour suffisent pour cette forme.
Les comprimés constituent une autre option pour consommer l’herbe du soldat. D’ailleurs, cette forme est facile à trouver sur internet ou dans les magasins de produits bio. Pour leur goût neutre et leur qualité, les gélules certifiées bio et/ou 100% naturelles sont recommandées. Côté dosage, attention à ne pas dépasser la limite des 5 gélules de 240 mg par jour.
L’achillée peut être administrée aussi bien par voie interne que par voie externe :
La prise en interne de cette plante herbacée soulage entre autres les douleurs de menstruation. Elle peut être également utilisée en prévention contre la dyspepsie et l’anorexie.
Un bain de siège à base de feuille d’achillée bouillie atténue la douleur menstruelle. Cela doit se faire pendant la période de menstruation et dure environ 20 mn.
En cas de lésion cutanée, il est possible d’utiliser une infusion de cette plante comme compresse.
L’huile essentielle à base d’herbe à dindes s’avère également efficace pour guérir des blessures superficielles. Cependant, cette forme ne s’applique pas sur une plaie récente. Cette plante herbacée peut également être utilisée contre les douleurs de la cellulite, les dermatoses, les crevasses du mamelon, les douleurs rhumatismales, les ulcères de jambes…
L’organisme tolère en principe la consommation d’achillée millefeuille. Les expériences dans ce cadre laissent supposer que cette herbacée vivace entraine peu d’effets secondaires.
Par ailleurs, certains sujets pourraient ne pas supporter l’herbe au soldat en dépit de ses effets anti-allergiques avérés. Des réactions cutanées risquent alors d’apparaître dès la prise de la plante.
Les feuilles fraîches de cette herbacée contiennent jusqu’à 0,6% d’alpha-peroxyachifolide. Or, ce sensibilisant peut déclencher la dermatite chez les personnes réagissant aux composés sensibilisants de tyme guaianolides. Bien qu’étant non toxique, l’herbe à dindes achillée est également susceptible de provoquer des allergies chez les individus sensibles aux asteracees à lactones.
Les études portant sur la toxicité de cette plante restent d’ailleurs peu nombreuses. Les expériences menées ont démontré qu’elle est sans danger. Cependant, elle agit sur le progestérone-like et, par conséquent, est susceptible d’entrainer des avortements. Son utilisation reste alors déconseillée pendant la grossesse.
Les enfants de moins de 12 ans ne doivent pas non plus consommer des préparations à base d’herbe aux charpentiers. Certains composants de cette herbacée sont neurotoxiques. De plus, elle est contre-indiquée pour les personnes qui suivent un traitement par des fluidifiants sanguins.
L’utilisation de l’huile essentielle d’achillée millefeuille pure sur une plaie est déconseillée. Elle doit toujours être diluée avec de l’huile végétale. De plus, il ne faut pas appliquer cette herbe sur une plaie ouverte.
Il convient de privilégier des plants d’herbe aux charpentiers cultivés selon les principes de l’agriculture bio. Cette précaution permet d’éviter les produits chimiques et les résidus de pesticides. Compte tenu du taux d’alcool élevé dans l’achillée (environ 60%), cette plante est déconseillée aux femmes enceintes.
Aucune étude n’a démontré jusqu’à présent l’interaction négative de cette herbacée avec d’autres plantes médicinales. Néanmoins, la prise de l’achillée millefeuille peut interférer avec certains médicaments comme les immunosuppresseurs, les anticoagulants, l’insuline, les anticonvulsivants et les anti-arythmiques cardiaques.
| Plante | Achillée millefeuille |
| Autres appellations vernaculaires | herbe aux charpentiers, herbe à dindes, herbe à la coupure ou saigne-nez, herbe aux cochers, persil à dinde, herbe au soldat, herbes à dindons |
| Famille | Asteraceae |
| Nom scientifique | Achillea millefolium L. |
| Courte description | Plante herbacée, l’achillée millefeuille est originaire d’Eurasie. Elle possède une tige dressée, parfois ramifiée, qui peut atteindre 100 cm. Son système racinaire se compose de rhizomes et de plusieurs racines adventives. Les feuilles basilaires mesurent de 3 à 20 cm de longueur. Blanches ou roses, les fleurs sont regroupées en corymbes. Elles se composent de 5 fleurons tridentés et ligulés, lesquels entourent des fleurons tubulés. |
| Conditions favorables pour la culture | Une plante herbacée particulièrement présente dans les pâturages et les prairies. |
| Mellifère | Non |
| Toxique | Non |
| Principes actifs | Coumarines Flavonoïdes (vicénine, apigénine, vitexine, rutine, lutéolol,…) Huiles essentielles (camphre, chamazulène, eucalyptol, azulène) Lactones sesquiterpèniques Sesquiterpènes Alcaloïdes (choline, stachydrine, homostachydrine, bétonicine, …) Sels minéraux Acides (caféiques, succiniques, foliques, salicyliques) Alkamides Tanins Résine |
| Usages préconisés pour l’achillée millefeuille | Obstruction hépatique Troubles utérins Troubles de retour veineux Problèmes digestifs Problèmes de la circulation sanguine Rage de dents Insuffisance rénale et urinaire Troubles cardiovasculaires |
| Formes galéniques | Feuilles séchées et sommités fleuries Poudre Comprimés Gélules Teinture mère |
| Utilisations | Usage interne Usage externe |
| Génériques reconnus | L’achillée fait partie des principaux actifs dans la tisane provençale n°5, la tisane hépatiques de Hoerdt et la colitisane |
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