Le palmier à huile, connu sous le nom scientifique d’Elaeis guineensis, est une plante de la famille des Arecacées. L’huile de palme qui est extraite de son fruit se distingue, en termes de nutrition, par sa composition en lipides.
Le palmier à huile n’est pas un arbre d’un point de vue botanique. Cependant, sa tige durcit en grandissant pour donner un faux-tronc appelé « stipe », lequel se dresse à une hauteur comprise entre 20 et 25 m. Les palmiers plantés dans les palmeraies ne dépassent généralement pas 15 m.
Les feuilles mesurent 5 à 7 m de long. Elles sont issues d’un même bourgeon végétatif, et se situent au sommet des stipes sous la forme d’une couronne. Les pétioles sont à la fois épineux et robustes. Les folioles sont disposées par paire, de part et d’autre de l’axe médian.
Les inflorescences sont des épis appelés « spadices », de grandes bractées les entourent. Elles sont localisées sous l’aisselle des feuilles. Sur cette plante monoïque, les fleurs mâles et femelles apparaissent à des endroits différents, mais sur le même pied. Un épi mâle comporte entre 600 et 200 fleurs, tandis qu’un épi femelle n’en présente que 5 à 30.
Les fruits sont des drupes ovales, longues de 3 à 5 cm, et pesant en moyenne 30 g. Ils sont rougeâtres, et se fixent directement à l’axe sans pédoncule. Leur mésocarpe jaune donne l’huile de palme avec un rendement à l’extraction de 23 à 30 % dans le milieu industriel. Un régime est formé de 500 à 4 000 fruits, et pèse 5 à 50 kg. Ces derniers n’apparaissent qu’à partir de l’âge de trois ans. La taille des régimes évolue avec l’âge.
Cet aliment est essentiellement composé de lipides. Par conséquent, il a un apport calorique considérable : une portion de 100 g fournit 900 kcal.
| Éléments | Quantité moyenne pour 100 g |
| Lipides | 100 g |
| Acides gras saturés | 49,3 g |
| Mono-insaturés | 37 g |
| Polyinsaturés | 9,3 g |
| Vitamine K | 0,008 mg |
| Vitamine E | 15,9 mg |
| Stérols végétaux | 49 mg |
| Cholestérol | 0 mg |
Il ne contient, par ailleurs, ni protéine ni glucide.
Les bienfaits de l’huile de palme sont multiples en raison de sa teneur en acides gras et en vitamines E. Néanmoins, elle doit être consommée avec modération : en excès, elle présente des risques pour la santé.
L’acide oléique est l’acide gras mono-insaturé le plus présent dans l’organisme. Il fait partie des oméga-9 que le corps peut synthétiser. Constituant environ 30 % des acides gras contenus dans le lait maternel, il assure une grande partie de l’apport énergétique quotidien. Hypocholestérolémiant, il abaisse le taux de « mauvais cholestérol » (cholestérol LDL) dans le sang. En conséquence, cet élément prévient les maladies cardiovasculaires telles que l’accident vasculaire cérébral (AVC) ou l’infarctus du myocarde.
L’acide linoléique est un acide gras (AG) polyinsaturé de la famille des oméga-6. Puisque ces derniers ne sont pas fabriqués naturellement par le corps, ils sont surtout puisés dans les aliments ingérés. Ils entrent notamment en jeu dans la formation des membranes cellulaires. Leur rôle couvre également l’expression génétique. De surcroît, ils transforment les acides gras en énergie. Sa consommation quotidienne permet de réduire le taux de « mauvais cholestérol » (cholestérol LDL) dans le sang et d’éviter la peau sèche ou déshydratée. Ces AG favorisent la coagulation sanguine et les défenses naturelles.
L’acide palmitique, aussi appelé « acide hexadécanoïde », est un élément indispensable pour notre corps dans la mesure où il intervient dans la structuration hépatique, gastrique et pancréatique. Toutefois, sa prise excessive engendre des effets néfastes pour la santé : la hausse du taux de cholestérol LDL, l’infarctus du myocarde ou l’AVC. Sa proportion dans l’apport énergétique journalier ne doit ainsi pas excéder 8 %.
Les caroténoïdes facilitent la perte de poids au niveau de l’abdomen, et réduisent le risque de surpoids. Leur action antioxydante freine le vieillissement cutané. Le métabolisme corporel les convertit également en vitamine A intervenant dans la croissance naturelle du corps, dans le maintien de la capacité visuelle et dans la nutrition de la peau. L’huile de palme en contient 0,5 à 2 g à chaque kilogramme.
La vitamine E est un groupement de tocophérols. Étant donné qu’elle agit puissamment contre les effets des radicaux libres, elle est considérée comme un antioxydant.
L’huile de palme est semi-solide à température ambiante. Elle s’oxyde difficilement et ne rancit pas. Son goût est plutôt neutre, elle est appréciée pour sa propriété à rehausser le goût du produit auquel elle est mélangée. En stabilisant ce dernier, elle permet d’éviter l’hydrogénation artificielle ainsi que la formation d’acide gras trans.
Par conséquent, cette huile se retrouve rarement dans la cuisine, mais plus fréquemment dans les produits industriels (biscuits, gâteaux, céréales, panure, etc.). L’huile de palme brute a une couleur rouge, tandis que l’huile raffinée devient dorée.
Sur les étiquettes et les emballages, depuis 2016, la législation française a imposé une déclaration nutritionnelle, bannissant l’emploi de termes ambigus et généraux. Ainsi, au lieu d’écrire « huile végétale », il est obligatoire de mentionner s’il s’agit d’huile de palme, de coco ou de colza.
En raison de son importante composition en acides gras, les produits industriels contenant de l’huile de palme doivent être consommés avec modération. En effet, l’acide palmitique (un acide gras saturé) peut augmenter le risque de maladies cardiovasculaires lorsqu’il est consommé en excès. L’acide oléique (un acide gras mono-insaturé), en revanche, est associé à des bienfaits sur le cœur. Tous deux sont présents dans l’huile de palme.
Les découvertes archéologiques sur des sites égyptiens confirment que l’huile de palme était déjà utilisée, il y a 5 000 ans, pour l’alimentation et les soins médicaux. Le palmier à huile est originaire des forêts tropicales humides de la région occidentale du continent africain. Son implantation en Égypte s’est faite par l’intermédiaire des Arabes.
Les colons portugais ont permis son introduction au Brésil, au cours du XVe siècle. Durant le commerce triangulaire et la traite négrière, les esclaves noirs étaient principalement nourris de noix de palme. À partir de la révolution industrielle, l’huile d’Elaeis guineensis est utilisée comme lubrifiant mécanique.
Au cours du XIXe siècle, l’huile de palme utilisée en Europe est surtout importée des royaumes d’Afrique de l’Ouest avec lesquels les futures puissances coloniales ont signé un protectorat. Le roi de Porto-Novo, Sodji, a signé des accords commerciaux avec la France en 1851. Cette huile servait dans la fabrication de savon, mais aussi de chandelles. Par ailleurs, la mise en place de nouvelles palmeraies dans le nord du royaume profita aux savonneries marseillaises.
Aujourd’hui, 87 % de l’huile de palme produite proviennent de deux pays : la Malaisie et l’Indonésie. Le Nigéria, la Côte d’Ivoire, le Cameroun et la République démocratique du Congo font également partie des principaux producteurs. Elle est omniprésente dans le quotidien, car un produit alimentaire sur dix en contient, et le même ratio vaut pour les produits cosmétiques.
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