L’anis, de son nom latin Pimpinella anisum, est une espèce de plantes herbacées appartenant à la famille des Apiacées. Souvent désignée sous le nom d’anis vert, cette plante offre une palette d’arômes dans toutes ses parties. Elle est également connue pour ses apports nutritionnels, ses bienfaits en phytothérapie et ses nombreux usages culinaires. Il convient de distinguer clairement cette espèce de l’anis étoilé, issu de l’arbre « Badiane », originaire d’Asie.
Cette plante herbacée est de nature annuelle ou bisannuelle. Elle se dresse à une hauteur de 50 à 80 cm. Originaire de la région méditerranéenne, elle exhale une fragrance aromatique bien reconnaissable.
Ses feuilles présentent une dentelure à la base, une forme réniforme au milieu, et se réduisent en fines lanières sur la partie supérieure. Portées par de longs pétioles, elles sont composées de trois folioles dentelées.
Les petites fleurs blanches se regroupent en ombelles, tandis que les fruits, oblongs et gris verdâtre, exhalent un parfum intense. Toutes les parties de la plante, telles que les feuilles, les tiges, les fruits et les fleurs, sont imprégnées de cet arôme caractéristique. Même les racines en sont porteuses.
L’anis vert, répertorié comme un fruit dans la Pharmacopée française, se démarque par sa valeur nutritionnelle remarquable.
Il constitue une riche source de minéraux essentiels, notamment du manganèse, du fer et du calcium, ainsi que divers oligo-éléments vitaux. De plus, il contient une combinaison équilibrée de glucides, de protéines et de lipides, en faisant un atout dans l’alimentation.
L’anis vert est réputé pour son huile essentielle, qui constitue de 1,5 à 5 % de la plante. Cette essence contient principalement du trans-anéthole, responsable de son arôme distinctif.
La plante renferme également des glucosides de l’acide 4-hydroxybenzoïque, des acides phénols (constituant environ 25 à 30 % de l’huile grasse), des protéines, des polysaccharides, et des flavonoïdes sous forme d’hétérosides de flavones. Enfin, on y trouve des furocoumarines et des hydroxycoumarines.
Les graines de l’anis vert renferment une variété de composés aromatiques, parmi lesquels se démarquent l’estragol et le trans-anéthol. On y trouve également, bien que moins abondants, de l’estrol, de l’ombelliférone, de la scopolétine, de la coumarine, de l’anisaldéhyde et du méthylchavicole.
Elles sont essentiellement utilisées en phytothérapie et généralement employées en faible quantité. Néanmoins, elles renferment d’importantes concentrations de micronutriments.
Dans 100 g d’anis vert, on peut trouver :
| Nutriments | Teneur moyenne |
| Magnésium | 170 mg |
| Fer | 36,96 mg |
| Glucides | 50 000 mg |
| Protéines | 17 600 mg |
| Lipides | 15 900 mg |
| Fibres alimentaires | 14 600 mg |
| Eau | 9 540 mg |
| Sel | 40 mg |
| Acide alpha-linolénique LNA | – |
| Acide éicosapentaénoïque EPA | – |
La diversité de ses composants confère à cette plante de nombreux avantages potentiels pour la santé. Elle est appréciée dans des préparations culinaires, aussi nombreuses que variées.
L’anis vert se distingue par ses bienfaits thérapeutiques. Il est particulièrement utilisé dans la lutte contre les infections urinaires. Cette propriété est attribuable à la présence de l’anéthol, un composé actif doté de puissantes propriétés antibactériennes.
Cette plante est reconnue par l’Organisation mondiale de la Santé comme un remède naturel efficace contre les infections urinaires. En effet, cette pratique est répandue dans de nombreuses médecines traditionnelles. Elles contribuent à prévenir les récidives d’infections et à limiter la croissance bactérienne dans le système urinaire.
En outre, cette plante est renommée mondialement pour son efficacité contre les cystites, aux côtés de la baie de canneberge. Elle est également dotée de propriétés antifongiques et antimycotiques, qui la rendent efficace contre les levures et les dermatophytes.
La régulation du glucose sanguin est l’un des bienfaits potentiels de l’anis vert grâce à sa teneur élevée en anéthol. Ce composé actif a démontré sa capacité à réduire l’hyperglycémie chez les personnes atteintes de diabète en modulant plusieurs enzymes clés. De plus, il contribue à l’amélioration de la fonction pancréatique, essentielle dans la sécrétion de l’insuline pour réguler la glycémie.
Il est à noter que ces résultats ont été obtenus grâce aux études durant lesquelles des doses concentrées d’anéthol ont été utilisées. Cela suggère que la plante pourrait avoir des effets significatifs, bien que moins prononcés. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour déterminer précisément la relation entre la présence d’anéthol et la modulation de la glycémie.
L’anéthol, présent dans l’anis vert, est un analgésique central efficace pour combattre la douleur, expliquant son efficacité pour soulager les cystites.
Les graines du Pimpinella anisum contribuent à réduire l’inflammation. Ainsi, elles améliorent la santé globale en atténuant le gonflement et la douleur associés à diverses irritations. Enfin, grâce à ses diverses molécules antioxydantes, cette plante protège contre les dommages oxydatifs induits par ces maladies.
L’anis vert se distingue par ses propriétés carminatives. Ainsi, cette plante s’avère être une alliée de choix pour apaiser les problèmes digestifs et les spasmes intestinaux. Elle est fréquemment employée pour soulager les coliques chez les nourrissons.
Le Pimpinella anisum soulage les douleurs gastro-intestinales en réduisant les ballonnements et les flatulences. En outre, il stimule activement l’appétit et facilite la digestion.
Cette espèce est reconnue pour son efficacité dans le traitement des règles irrégulières, de l’aménorrhée et autres troubles menstruels. Elle constitue un remède naturel pour aider à maintenir l’équilibre du cycle menstruel.
L’anis vert se présente sous différentes formes : en graines fraîches ou séchées, ou encore en poudre. Il est recommandé de privilégier les produits bio pour une saveur plus intense.
Pour une meilleure conservation, il suffit de le stocker dans un récipient hermétique. Il est recommandé de le mettre à l’abri de la lumière, de la chaleur et de l’humidité. Les graines d’anis vert peuvent être consommées dans les trois années qui suivent l’achat.
Pour faire le bon choix, il est judicieux de vérifier visuellement la couleur de l’anis. Il est important de lire attentivement l’étiquette afin de vous assurer qu’il s’agit d’un produit bio. Enfin, veillez à ce qu’il soit correctement préservé dans un récipient étanche à l’air ou dans un emballage scellé.
Le Pimpinella anisum est une épice polyvalente qui, tout comme l’anis étoilé, a trouvé sa place dans de nombreuses cuisines depuis des millénaires. D’un autre côté, il reste un remède naturel apprécié. Bien qu’il dégage une puissante odeur, son goût en bouche est doux, frais et sucré.
En cuisine, l’anis vert se décline de plusieurs manières :
Les graines de cette plante sont également utilisées comme base pour préparer des boissons alcoolisées. Dans cette catégorie, on peut citer l’anisette, l’absinthe, le pastis, le pontarlier, l’arak, l’ouzo et le raki. Ces breuvages tirent leur saveur distinctive des terpènes présents dans la plante.
Grâce à leur parfum caractéristique, les graines d’anis vert se révèlent être une addition de choix pour enrichir la saveur de diverses préparations, qu’elles soient sucrées ou salées.
Le Pimpinella anisum peut être préparé en infusion en ajoutant une cuillère à café (3 g) dans un verre d’eau bouillante (150 ml). À laisser infuser une vingtaine de minutes avant de filtrer. Cette préparation est recommandée pour soulager les troubles digestifs, à consommer une demi-heure avant les repas, jusqu’à trois fois par jour.
Les graines d’anis vert séchées peuvent être utilisées dans un mélange personnalisé pour favoriser une digestion légère. Par exemple, elles peuvent être mélangées avec du fenouil et de l’angélique. Une petite pincée à la fin du repas suffit.
Enfin, une infusion à base de cette plante apaise la toux. Pour la préparer, écrasez une cuillère à café de graines séchées dans un mortier. Placez-les dans un sachet ou un filtre, et laissez infuser dans de l’eau bouillante pendant 10 min. Pour soulager un mal de gorge, ajoutez une cuillère à café de miel bio à cette préparation. Elle peut être consommée quotidiennement pour profiter de ses bienfaits.
Il est essentiel de faire preuve de prudence et de limiter l’utilisation de l’anis vert, tout comme celle de l’anis étoilé. Il est essentiel de ne pas dépasser une cure de plus de huit jours en raison de sa neurotoxicité liée à l’anéthol. À des doses extrêmement élevées, il peut même avoir des effets stupéfiants, bien que cela nécessiterait une consommation continue et excessive.
Par mesure de précaution, il est déconseillé d’administrer de l’anis vert, en dehors de son usage alimentaire, aux enfants de moins de 6 ans ainsi qu’aux femmes enceintes. Il est recommandé de s’abstenir de consommer de l’anis en cas de sensibilité à l’anéthol.
Originaire du Moyen-Orient, le Pimpinella anisum est largement cultivé en Europe du Sud, en Turquie et en Asie.
Pline l’Ancien, un érudit romain, avait déjà reconnu les propriétés de l’anis vert pour lutter contre l’insomnie. Il a également déclaré la capacité de la plante à préserver la jeunesse de la peau et à favoriser le bien-être général.
Même le philosophe Pythagore vantait le pouvoir thérapeutique de cette espèce, lui attribuant des vertus surnaturelles. De son côté, le médecin grec Hippocrate la recommandait fréquemment comme remède, en particulier contre la toux et les brûlures d’estomac.
Au Ier siècle de notre ère, Dioscoride avait observé certains bienfaits de l’anis vert en décoction. Selon ce botaniste grec, la plante réchauffe, facilite la respiration, soulage la douleur, favorise l’élimination urinaire et apaise la soif. La graine était également réputée aphrodisiaque.
Au XIVe siècle, le roi anglais Édouard I, influencé par ses conseillers, avait répertorié les graines de l’anis vert dans la liste des drogues. Ce monarque avait imposé de lourdes taxes sur leur commerce. Cette décision avait ainsi fait grimper les prix de cette plante au point qu’il était devenu presque aussi précieux que l’or.
Au Moyen Âge, la confrérie des anysetiers détenait le monopole de l’utilisation de cette précieuse graine. Ils les utilisaient pour concocter des élixirs, des sirops et d’autres préparations médicinales.
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