E420 : Sorbitol

Le sorbitol, classé parmi les édulcorants, remplace le saccharose, bien que sa douceur soit deux fois moindre. Il est communément appelé « sucre de substitution » ou « faux sucre ». Il sert particulièrement d’additif alimentaire, mais il est aussi employé dans certaines préparations pharmaceutiques.

Description du sorbitol

Appartenant à la famille des polyols ou sucres-alcools, tels que le glycérol ou le glycol, le sorbitol est une substance cristalline de couleur blanche. Ce composé chimique est inodore. Son goût frais en bouche ressemble à celui de l’érythritol et du xylitol.

Le D-glucitol se compose d’une chaîne formée par six atomes de carbone et six groupes alcool. Il est l’isomère de trois autres sucres-alcools : le dulcitol, l’iditol et le mannitol (ce dernier est le plus connu). Le sorbitol contribue peu, voire parfois pas du tout, aux apports caloriques de l’organisme. Pour cette raison, il est qualifié d’hypocalorique. De plus, il ne présente pas de risques pour la santé.

Il provient d’un polyol naturel. Toutefois, l’industrie agroalimentaire le synthétise par voie chimique en se servant du glucose, souvent dérivé de l’amidon. Cet édulcorant est ainsi obtenu par hydrogénation de ce sucre, mais il peut également être produit au moyen d’autres processus. À la différence des sucres simples, il ne possède pas de fonction cétone ou aldéhyde. Sur les emballages des denrées alimentaires, il figure dans la liste des ingrédients sous les dénominations « E420 », « E420i » ou « E420ii ».

Historique du sorbitol

Le sorbitol figure parmi les produits de la photosynthèse et tire son appellation du sorbier des oiseleurs. Les fruits de cette plante sont effectivement riches en ce polyol. 

Depuis sa mise en évidence en 1872 par un chimiste français, son utilisation s’est étendue à divers domaines. En nutrition, il est fréquemment utilisé dans la formulation des aliments diététiques. Il trouve aussi des applications en tant qu’émollient et agent anti-cristallisant.

Avant de devenir un ingrédient couramment employé dans l’agro-industrie, il était déjà exploité par les industries pharmaceutiques et cosmétiques, notamment en raison de ses propriétés épaississantes. Il figure aussi parmi les composants de certains carburants. 

Rôles du sorbitol en nutrition

Le sorbitol se trouve à l’état naturel dans des fruits. Cet additif n’apporte que 3 kcal/g, un apport énergétique inférieur à celui du sucre. Aussi, il est adapté aux produits conçus pour les individus suivant un régime hypocalorique.

Cette substance confère une saveur sucrée aux aliments et aux boissons sans provoquer d’élévation de la glycémie. Par conséquent, sa consommation convient aux individus atteints de diabète, sans perturber leur équilibre glycémique. Parallèlement, ses propriétés physico-chimiques et organoleptiques sont exploitées par l’industrie agroalimentaire.

Les nourritures d’origine végétale contiennent une grande quantité de ce polyol. Le pruneau affiche la plus haute teneur en sorbitol. Voici d’autres aliments riches en cet ingrédient :

• les abricots ;
• les cerises ;
• les pêches ;
• les pommes ; 
• les poires ; 
• les prunes ;
• le raisin sultanine ;
• les bonbons et chewing-gums sans sucre ;
• la bière ;
• etc.

Il se trouve également dans la plupart des friandises et des confitures destinées aux personnes diabétiques.

Applications du sorbitol

L’effet édulcorant du sorbitol est considérablement moindre par rapport à celui du sucre. Par conséquent, son utilisation dans un produit nécessite une quantité plus importante pour obtenir une saveur sucrée similaire. Parfois, sa combinaison avec d’autres saccharoses s’avère indispensable. Ainsi, un bonbon contenant cet ingrédient, par exemple, apporte environ le même nombre de calories qu’un bonbon classique. Néanmoins, son effet sur le taux de sucre dans le sang est moins prononcé.

Il sert aussi de médicament en vente libre pour traiter la constipation. À partir d’une dose quotidienne de 50 g, il peut produire un effet laxatif. Certains purgatifs largement utilisés en Europe en contiennent. Il est important de noter que si la concentration dépasse 10 %, le produit doit obligatoirement porter la mention : « une consommation excessive peut avoir des impacts dépuratifs ».

En revanche, aucune étude n’a démontré de troubles physiologiques liés à une carence en sorbitol. 

Précautions d’emploi

Pour limiter l’utilisation démesurée de sucres quotidiens, la consommation d’aliments peu transformés est à privilégier. 

Tous les édulcorants perturbent le métabolisme. Ils envoient au cerveau un signal d’ingestion de sucre, sans que du sucre réel soit consommé. Les conséquences à long terme de ce processus non physiologique restent encore inconnues.

Effets d’un excès de sorbitol

L’accumulation excessive de sorbitol dans le sang est associée à des risques de cataracte et de neuropathies.

La consommation exagérée de sucreries contenant cet édulcorant peut occasionner des affections gastriques. 

Bien que cela ne constitue pas une allergie, la difficulté à l’assimiler peut entraîner des diarrhées. Il reste dans l’intestin et subit une fermentation par la flore intestinale, ce qui entraîne des troubles digestifs.

Contre-indications

Les femmes enceintes ou allaitantes ne doivent pas consommer des produits qui renferment du sorbitol. Son utilisation est aussi contre-indiquée en cas d’intolérance héréditaire au fructose.

Afin de prévenir les problèmes digestifs et les allergies, les aliments destinés aux enfants ne doivent pas contenir de D-glucitol.