Nom UICPA : sodium ; 4-[[4-(diméthylamino)phényl]- (4-diméthylazaniumylidènecyclohexa-2,5-dien-1- ylidène)méthyl]-3-hydroxynaphtalène-2,7-disulfonate
Synonymes : vert lissamine, lissamine green B, green S, food green S, FD&C green 4, vert acide 50, wool green S, vert brillant BS ou vert acide brillant BS, vert 5, BS vert, CI 44090
Solubilité : soluble dans l’eau et légèrement soluble dans l’éthanol
Propriétés biochimiques :
Codons :–
pH isoélectrique :–
Acide aminé essentiel :–
Occurrence chez les vertébrés :–
Propriétés optiques :
Pouvoir rotatoire :–
Précautions :
SIMDUT :–
Tout savoir sur l’E142 : ses caractéristiques, son historique, ses propriétés, sa place en nutrition ses applications et ses effets indésirables
L’E142 est un colorant synthétique considéré comme non carcinogène par l’Autorité européenne de sécurité alimentaire (EFSA). Son application ne se limite pas à l’industrie de la nourriture. Elle s’étend à plusieurs domaines : médical, pharmacologique et cosmétologique. Certaines industries textiles s’en servent également.
Description
Ce produit de pétrochimie est un triarylméthane dérivé du naphtalène. En d’autres termes, il s’agit d’un composé organique artificiel. Sa couleur peut varier du vert au bleu-vert foncé. L’E142 ou « vert S » est parfois vendu sous forme de laque d’aluminium.
Son principal rôle est de donner à un produit une teinte bleu-vert ou rouge-vert. Le but est ainsi d’en modifier l’apparence afin de le rendre beaucoup plus attrayant. Le vert acide brillant BS fait partie des colorants alimentaires synthétiques qui ne se trouvent pas naturellement dans l’environnement.
La couleur des autres colorants alimentaires
Depuis 1979, un numéro commençant par « E » est attribué à chaque additif alimentaire en Europe. Les deux premiers chiffres qui suivent cette voyelle permettent d’en identifier la couleur.
Code des colorants alimentaires
Couleur de la substance
E10x
Jaune
E11x
Orange
E12x
Rouge
E13x
Bleu
E14x
Vert
E150
Brun
E15x
Noir
E16x
Nuances diverses
Ces chiffres peuvent également déterminer l’usage spécifique d’un colorant alimentaire. Par exemple, les produits disposant un code E17x sont réservés à une application en surface uniquement. En revanche, les E18x sont des matières colorantes qui sont seulement destinées à certaines utilisations.
L’autorisation d’utilisation de l’additif E142
L’utilisation de l’E142 est autorisée en France et dans toute l’Europe. La dose journalière admissible est limitée à 5 mg/kg de masse corporelle. En revanche, cette substance synthétique est considérée comme dangereuse pour la santé de l’Homme dans certains pays. Par conséquent, son utilisation est interdite entre autres au Japon, au Canada et aux États-Unis.
Histoire des colorants alimentaires
La première mention de l’ajout de colorants naturels aux denrées alimentaires date de 1500 avant Jésus-Christ, en Égypte. À cette époque, les confiseurs ont commencé à utiliser des extraits de plante et surtout du vin afin d’améliorer l’apparence de différents produits.
Au Moyen Âge, les paysans produisaient leur propre nourriture, et ils n’accordaient aucune importance à l’aspect esthétique de celle-ci. Cette situation a changé au début des Temps modernes.
Les épices très colorées ont attiré les consommateurs vers la fin du XIVe siècle. De plus, la concurrence entre les commerçants a suscité le besoin de trouver des solutions pour attirer plus de clients. Ils ont ainsi ajouté d’autres substances permettant de modifier la présentation de leurs produits afin de convaincre ces derniers à en acheter.
Au XVIIIe siècle, les professionnels de santé ont commencé à évoquer les effets néfastes de l’utilisation de colorants artificiels sur la santé. Les inquiétudes sur les dangers de ces derniers ont conduit à l’application de différentes réglementations relatives à leur utilisation. Par exemple, aux États-Unis, en 1906, le « Pure Food and Drug Act » est une loi fédérale votée en 1906. Cette dernière a permis de réduire la liste des additifs alimentaires autorisés à 7 au lieu des 700 connus à l’époque.
Plusieurs pays européens avaient interdit l’utilisation du vert S pendant un temps, mais ils l’ont autorisé à nouveau suite à l’application des directives de l’UE. La Commission européenne pour la sécurité alimentaire a demandé à vérifier la dangerosité de l’E142.
Ainsi, en 1984, des scientifiques ont effectué des études sur des rongeurs afin d’évaluer les effets de ce colorant sur leur santé. Ils ont conclu que le vert acide 50 ne faisait pas partie des produits cancérogènes chez les souris. La dose favorable tolérable chez les femelles a été établie à 660 mg/kg/pc/j, contre 530 mg/kg/pc/j chez les mâles.
Structure et propriétés de l’E142
Le colorant alimentaire artificiel E142 est constitué essentiellement de sels de sodium. Ces derniers sont obtenus à partir du goudron noir de houille. Plus précisément, le vert S est composé de sel sodique de l’acide [diméthylamino-4-α-(diméthylimino-4-cyclohexadiène-2,5-ylidène)-benzyl]-5-hydroxy-6-sulfo-7-naphtalène sulfonique-2. Le sulfate de sodium et le chlorure de sodium font partie de ses composés incolores.
Cette substance chimique est un produit assez stable thermiquement, puisqu’elle résiste à une température de chauffage de 150 °C. Le vert brillant BS n’est pas soluble dans l’huile végétale. Il présente aussi une résistance modérée aux acides d’un fruit, à la lumière et aux alcalis. Ce colorant a besoin d’un environnement à pH neutre pour maintenir sa stabilité.
Place de l’E142 en nutrition
L’E142 est très utilisé dans le domaine alimentaire. Il n’est pas réservé à l’usage domestique, mais plutôt aux industries qui fabriquent des produits consommables. Bien qu’il soit considéré comme une substance sans danger, il est interdit de l’ajouter dans les alimentations certifiées bio. Le tableau suivant représente les différents produits pouvant contenir du vert S.
Types de denrées alimentaires
Quelques exemples
Boissons
Soda, liqueur, boisson rafraîchissante sans alcool (BRSA) ou sirop
Conserves de légumes verts, de pomme de terre, de fruits de mer ou de soupe
Confiseries
Confiture, gelées, marmelade, pâte de fruits, bonbon ou chewing-gums
Plats
Viande ou poissons fumés
Autres
Produits d’assaisonnement, huiles, chapelures ou casse-croûtes
Certaines industries alimentaires se servent aussi du vert brillant BS pour rehausser la couleur des œufs de Pâques ou des mélanges secs. Son utilisation convient aux régimes végétarien, hallal, sans noix, sans œufs et casher.
Applications de l’E142
L’E142 entre également dans la composition de certains médicaments et compléments alimentaires. Par ailleurs, il fait partie des ingrédients de différents produits de beauté et de savons.
L’application du vert S dans le domaine médical
Il s’agit d’un colorant vital utilisé en ophtalmologie. Avec le rose bengale et la fluorescéine, il fait partie des composants essentiels pour la réalisation d’un diagnostic au niveau de la cornée.
Ce colorant artificiel permet de détecter une maladie de la surface de l’œil comme la sécheresse oculaire. En outre, en industrie pharmaceutique, le vert brillant BS sert à masquer une couleur indésirable dans un produit final.
L’usage de l’additif E142 dans le secteur cosmétique
Cette substance chimique est présente dans différents produits cosmétiques. Dans ce contexte, le vert S est connu sous l’identification CI 44090. Sa couleur verte est, en effet, appréciée des consommateurs dans la mesure où elle ressemble à celle de certains ingrédients naturels. Ce colorant entre de même dans la composition de teintures pour cheveux.
L’utilisation du colorant E142 dans le domaine de l’industrie textile
Plusieurs industries textiles se servent du vert lissamine pour teindre certains types de tissu. Il permet notamment de donner une belle couleur à la soie et à la laine. Le vert S peut également être mélangé avec d’autres colorants afin d’obtenir diverses nuances.
Recommandation et effets indésirables
L’Union européenne recommande de respecter le dosage journalier admissible de l’E142, ou DJA, fixé à 0,5 mg/kg de masse corporelle. Toutefois, il n’est pas toujours évident de tenir compte de cette quantité. En effet, il est difficile, voire impossible de bien déterminer sa présence dans tous les aliments consommés en une journée.
L’ingestion de différents produits contenant ce colorant artificiel peut susciter des problèmes de santé, plus particulièrement chez les jeunes enfants. Ce produit est susceptible de provoquer ou d’amplifier l’hyperactivité chez ceux qui ont moins de neuf ans, surtout lorsqu’il est associé avec des benzoates.
Dans de rares cas, le colorant synthétique E142 risque d’engendrer des symptômes d’allergie, notamment de l’urticaire ou des difficultés respiratoires. Des problèmes cutanés peuvent également apparaître chez certaines personnes suite à l’application cutanée d’un produit qui contient cette substance chimique.
Certains individus, qui sont sensibles aux salicylates, risquent de souffrir d’effets secondaires du vert S. Ce dernier peut, dans ce cas, provoquer une irritation des yeux, de la peau ou des voies respiratoires.
Afin de réduire les risques chez les enfants, il est possible d’obtenir la même couleur que ce produit artificiel en se servant de la menthe ou du jus d’épinard. Pour les adultes, il suffit de limiter la consommation de produits qui en contiennent pour prévenir ses effets indésirables.