Viole caipira

Elle possède les différentes parties habituelles liées à ce genre d’instrument :

• le chevillier ;
• le sillet de tête ;
• le manche ;
• la touche ;
• les frettes ;
• le corps ;
• la table d’harmonie ;
• l’ouïe ;
• le chevalet ;
• le sillet de chevalet (rastilhos) ;
• les cordes.

Elle existe en deux variantes principales : le três quartos et le machete.

Origines et histoire de la viole caipira

La viole caipira tire ses origines des instruments portugais qui, eux-mêmes, s’inspirent des luths arabes. Ces instruments sont les ancêtres directs de la guitare espagnole, ayant une provenance arabo-persane. L’arrivée des Portugais en Amérique a marqué l’introduction des violes portugaises au Brésil. Ils ont servi dans le divertissement de ces colons. Les Jésuites les ont adoptés pour l’éducation religieuse des populations indigènes. Avec le temps, leur fabrication locale s’est développée, utilisant les bois nobles abondants du Brésil. Divers groupes ethniques, incluant Européens, Créoles, Métis, Caboclos et Cafuzos, ont contribué à la mise en place de cette tradition instrumentale.

La viole caipira dans la culture

La viole caipira est considérée par certains comme l’instrument national du Brésil. D’autres attributs culturels, notamment le pandeiro, peuvent également prétendre à ce titre. Cependant, son importance dans la culture brésilienne est indéniable. Elle représente le pilier de la música caipira ou musique folklorique de São Paulo depuis des décennies.

Sa présence est particulièrement marquée à Minas Gerais, à São Paulo, à Goiás, à Mato Grosso et à Mato Grosso do Sul. Dans certaines parties du Paraná et du Tocantins, la tradition de la modo de viola se transmet de génération en génération.

Elle accompagne souvent le chant dramatique cantoria et la poésie improvisée appelée repente. Dans la région du Recôncavo de Bahia, elle est utilisée pour le samba-de-viola.

Le potentiel inhabituel de cette vièle a été démontré par des musiciens et instrumentistes tels que le regretté Renato Andrade. Le compositeur a réussi à imiter des sons d’autres instruments comme la harpe de concert ou celle paraguayenne. Ce brésilien en a fait de même avec la guitare portugaise, la mandoline napolitaine, la balalaïka russe et l’alto.

Il est également au cœur de nombreux styles brésiliens comme le Catira, le Fandango et la Folia de Reis. Des légendes et des histoires entourent la tradition des vielleux. Son accordage aurait un lien avec le surnaturel ou le divin.

Des violeiros tels qu’Almir Sater, Inezita Barroso, Ivan Vilela et Renato Teixeira ont contribué à perpétuer cet héritage musical.

L’instrument est mis en valeur par l’existence d’une Association nationale des altistes (Associação Nacional dos Violeiros) depuis 2004. Il a également reçu la reconnaissance du ministère brésilien de la Culture.

Des festivals sont à l’honneur de la viola caipira dans sa nation. Ces événements visent à promouvoir et à célébrer la culture musicale autour de l’instrument. Plusieurs activités y sont disponibles pour sauvegarder et diffuser les traditions musicales et linguistiques associées à ce dernier.

• bandes et dos en hêtre ;
• table d’harmonie en épicéa ;
• manche en cèdre ;
• touche en ébène ;
• chevalet en palissandre ;
• rastilhos en os.

Les petits modèles produisent un son plus aigu. Les instruments de taille moyenne offrent un son équilibré et ceux qui sont grands un son riche et complet. Chaque prototype peut être conçu avec une largeur standard ou plus étroite, et équipé d’un chevalet traditionnel ou plus sophistiqué.

Comment en jouer ?

Le timbre de la viole caipira est particulièrement marqué, exigeant l’emploi d’un plectre, d’un cure-dent ou de longs ongles. Elle se tient comme une guitare. La tenue est cruciale pour assurer le confort du musicien et la prévention des blessures.

En position assise

La position classique, assise, est recommandée pour débuter. La vièle est placée entre les jambes, en appui sur la gauche pour les droitiers. L’inverse s’applique aux gauchers. L’emploi d’un repose-pied améliore la posture.

Dans la position décontractée, l’instrument s’appuie sur la jambe droite. Elle offre toutefois un accès moins optimal aux cordes, comparé à la position classique.

En position debout

La position haute nécessite une sangle serrée qui porte la viole sur le ventre. Elle privilégie un meilleur accès au manche et aux aigus. Cependant, elle est très critiquée visuellement.

La position intermédiaire est un compromis entre les deux autres, avec la guitare au niveau des hanches. Elle offre un bon équilibre entre esthétique et facilité de jeu.

Dans la position basse, l’instrument est tenu sous le niveau des hanches. Son look « cool » la rend populaire, mais elle est moins pratique et peut favoriser les tensions.

Quelle que soit la position choisie, le dos du musicien doit être droit.

La main gauche est utilisée pour former des accords sur le manche. Celle de droite sert à pincer ou à gratter les cordes. Concernant ces dernières, les deux paires les plus hautes sont accordées à l’unisson. Les autres paires le sont à la même note, mais séparées d’une octave. Chaque groupe est joué simultanément, créant l’illusion sonore d’une corde unique.

Comment la musique est-elle conservée ?

La notation de la viole caipira emploient la méthode contemporaine. Le solfège, bien que complexe à apprendre, est un outil essentiel en musique classique. Il permet de lire et d’interpréter partitions, notes et rythmes avec précision. Il est particulièrement utile pour jouer au sein d’un orchestre, mais peut représenter un défi. En effet, il ne correspond pas directement à la disposition des cordes. Néanmoins, sa maîtrise enrichit les capacités musicales, offrant une compréhension profonde des œuvres.

Les tablatures ou tabs simplifient la formation, indiquant sur quelle corde et à quelle frette piper, sans avoir à connaître les notes. Elles permettent également d’inscrire les techniques spécifiques telles que les slides ou hammer-ons. Accessibles en ligne, elles facilitent l’apprentissage de morceaux particuliers, mais peuvent manquer de précision concernant la durée des notes.

Réglage et entretien de la viole caipira

La viole caipira possède une grande variété d’accordages, adaptés selon les préférences de chaque violeiro. Certains sont largement employés et reconnus, alors que d’autres sont plus spécifiques à certaines localités. Par exemple, dans la vallée de l’Urucuia, l’accordage Rio Abaixo (G-D-G-B-D) est prédominant. Dans le triangle Mineiro, la Boiadeira (G-D-F#-A-D) est favorisée. Parmi les repentistes du nord-est, la Paraguaçu est uniformément utilisée. L’accordage Guitarrón, populaire dans le sud du Brésil et les pays voisins, est notable pour son rôle dans la musique paraguayenne. Leurs noms peuvent changer et certains sont synonymes, ce qui peut compliquer leur identification et leur classification.

La viola amarantina peut être accordé en D-A-B-E-A ou A-E-F#-B-E et la braguesa en C-G-A-D-G ou G-D-E-A-D.

L’accordage Cebolao est un peu particulier.

L’entretien est également essentiel. Protéger l’instrument des variations de température et de l’humidité préserve sa qualité sonore et sa structure. Des mesures simples comme le stockage approprié et l’utilisation d’étuis ou de housses contribuent à sa longévité. Le remplacement régulier des cordes et leur nettoyage minutieux sont cruciaux pour maintenir la performance de l’instrument. Des produits spécifiques d’entretien tels que les huiles essentielles de citron et de lin aident à conserver l’éclat du bois. Cet entretien périodique doit être complété par l’expertise d’un luthier.

Apprentissage de la viole caipira

L’apprentissage dépend des besoins, des objectifs et de la disponibilité de l’élève.

Où apprendre ?

Une école de musique propose une expérience d’enseignement riche et variée, adaptée à tous les niveaux d’expérience. La classe de viole caipira inclut la formation du débutant à avancé.

L’institution emploie une diversité de méthodes pour initier la viola caipira, combinant tradition et innovation. La première est un apprentissage basé sur la lecture de partitions et l’étude de morceaux classiques. Elle permet aux étudiants de comprendre la grandeur historique et culturelle de l’instrument. La seconde utilise des techniques pédagogiques contemporaines, y compris l’enseignement par le jeu, l’improvisation et la composition.

Les cours particuliers représentent une approche personnalisée de l’étude de la viole caipira. Les élèves bénéficient d’une attention individuelle de la part d’instructeurs généralement expérimentés. Ces derniers s’assurent à ce qu’ils progressent à rythme régulier et à ce que les formations soient adaptées à leurs besoins spécifiques.

Il est également possible de maîtriser l’instrument en autodidacte, grâce aux ressources de pédagogie en ligne. Des leçons en vidéo sont accessibles à tout moment, idéales pour les révisions ou l’apprentissage à un rythme personnel. Ces tutoriels couvrent une gamme de sujets, depuis les bases du jeu jusqu’à des techniques plus avancées. Les master classes virtuels représentent des sessions animées par des maîtres de la viola caipira. Ils mettent le point sur des techniques spécifiques, l’interprétation musicale et la performance.

Partager son évolution dans une communauté en ligne aide à l’amélioration. Elle permet de poser des questions et d’obtenir des retours sur le jeu.

Comment apprendre ?

L’apprentissage des accords est fondamental pour les violeiros. Les accords ouverts sont simples et adaptés aux débutants, tandis que les barrés sont un peu plus complexes. Pratiquer les accords offre une entrée rapide dans le monde de la musique. Toutefois, cette méthode se concentre principalement sur l’accompagnement rythmique, limitant l’exploration de solos.

La formation doit être complétée par la lecture de solfège et des tablatures.