La txalaparta est un instrument de percussion traditionnel du Pays basque, une région qui s’étend sur le nord de l’Espagne et le sud-ouest de la France. Elle est classée comme idiophone et se compose de bâtons utilisés pour taper des planches disposées à l’horizontale. Typiquement jouée par deux personnes, les maillets sont tenus verticalement. Les interprètes créent ensuite des rythmes et des mélodies complexes en coordonnant leurs mouvements ainsi que leurs frappes.
La txalaparta est généralement constituée d’une ou deux planches, bien que le nombre maximum ne soit actuellement pas fixe. Ces pièces de bois planes mesurent souvent entre 80 et 200 cm. Elles sont la plupart du temps fabriquées à partir d’essences telles que le chêne, le frêne, le châtaignier ou l’aulne et leurs extrémités reposent sur des soutènements comme des chaises, des tabourets, des tréteaux ou des boîtes. Entre les planches et les supports se trouve un type d’isolant qui vise à améliorer la vibration de l’instrument. Il peut s’agir de feuilles de maïs, de sacs de jute pliés, de foin ou de laine.
Par ailleurs, les bâtons, d’ordinaire tronconiques, se distinguent par leur épaisseur et leur rigidité. Leur longueur varie entre 37,5 cm et 50 cm, voire davantage.
L’origine et la fonction initiale de la txalaparta demeurent énigmatiques. D’après certaines interprétations, elle serait associée à des coutumes célébrant les récoltes (collecte de foins, vendanges, cueillette de pommes pour le cidre…). Après la production de cidre, selon les dires, la même planche qui avait pressé les pommes était utilisée pour rassembler les voisins. Une fête s’en est suivie, au cours de laquelle l’instrument a été joué avec enthousiasme. D’autres théories suggèrent un lien avec des rituels païens ou avec l’Akelarre, un lieu de la mythologie basque.
Pour certaines personnes, la txalaparta était un moyen de communiquer avec les proches. Un rythme effréné accompagnait les moments joyeux tels que les mariages ou les naissances, tandis qu’un tempo plus lent marquait les évènements graves comme les décès ou les accidents. Pour d’autres, cet idiophone jouait également ce rôle de transmission, mais de manière plus complexe, utilisant un code semblable au morse qui, malheureusement, s’est perdu au fil du temps.
Dans les années 1950, l’art de pratiquer la txalaparta avait presque disparu et seuls quelques couples de paysans ont préservé cette tradition. Cela dit, des folkloristes tels que Joxean Artze qui faisait partie du mouvement culturel basque « Ez dok amairu » ont su relancer cet instrument. Ce dernier a progressivement gagné en notoriété et a quitté son contexte rural pour s’étendre vers les zones urbaines à partir des années 1960. L’introduction de nouveaux matériaux tels que le verre et la pierre a enrichi sa palette et les techniques de jeu se sont affinées, devenant plus sophistiquées.
En général, la txalaparta fait partie intégrante de la musique traditionnelle basque. Le groupe Oreka TX, formé par Mikel Ugarte (né à Oiartzun, en 1973) et Martinez de San Vicente (né à Donostia, en 1975) est le plus connu des virtuoses contemporains de cet instrument. La bande a réussi à le moderniser tant dans sa structure que dans son style. Dans son troisième album intitulé « Sílex », elle a utilisé des planches d’ardoise de la côte basque associées à des bâtons de bambou.
En outre, des versions numériques de cet idiophone sont accessibles sur les plateformes mobiles. Il s’agit d’une application conçue pour recréer fidèlement les sons et les sensations de celui-ci lorsqu’il est joué.
La txalaparta est exécutée par deux ou quatre instrumentistes connus sous le nom de txalapartaris, qui se positionnent côte à côte ou l’un en face de l’autre. Ils frappent les planches à l’aide de deux bâtons, un dans chaque main, qu’ils tiennent verticalement. Le son produit est caractérisé par l’onomatopée Ttakun, tukutun. Selon l’Encyclopédie basque Auñamendi, l’un des interprètes est responsable de maintenir l’ordre et l’équilibre du rythme (txakuna), tandis que l’autre est chargé de perturber cet ordre et de créer des tensions (herrena).
Subséquemment, la txalaparta se présente comme un instrument d’improvisation et de dialogue. Les txalapartaris échangent des rythmes avec leurs bâtons, se relayant sans aucune hésitation. Le succès du spectacle repose en grande partie sur la synchronisation entre les deux, qui s’amplifie à mesure qu’ils se familiarisent davantage, déployant ainsi tout leur talent dans leur jeu.
En gros, la pratique de la txalaparta se base sur l’écoute de chaque musicien. Les règles offrent la possibilité de jouer avec une grande liberté, favorisant le développement de compétences d’improvisation et de créativité. Les txalapartaris ont la latitude de varier le ton, l’intensité et le tempo.
Pratiquer la txalaparta demande une certaine dextérité certes, mais l’essentiel réside dans la compréhension du rythme et la capacité à improviser. À l’ère numérique, de nombreuses vidéos en ligne vous offrent l’opportunité de cerner l’art de jouer de cet instrument. Sur YouTube, par exemple, une vaste gamme de tutoriels, de leçons et même de performances par des musiciens expérimentés vous sont accessibles. Ces contenus vous permettent d’explorer les techniques des virtuoses : la position de leurs mains, leurs mouvements et bien plus encore. De plus, vous avez la possibilité d’interagir avec d’autres passionnés ou débutants dans les sections commentaires, élargissant ainsi votre réseau d’apprentissage.
Cependant, prendre des cours spécifiques de txalaparta est le choix le plus judicieux, étant donné que cet instrument est généralement joué par au moins deux personnes. En suivant des formations, vous acquerrez non seulement les techniques fondamentales telles que la posture et les mouvements des mains, mais vous apprendrez également à jouer en tandem. Cette approche favorise le développement de vos compétences en matière de coordination, de communication et de travail d’équipe.
Bien que certains magasins spécialisés ou des sites de vente en ligne comme France Minéraux vendent des txalapartas prêtes à l’emploi, il est relativement rare d’en trouver dans le commerce. Le mieux est de constituer soi-même son instrument en choisissant les matériaux de base. Certaines boutiques proposent néanmoins des bâtons conçus principalement pour la txalaparta.
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