Le triangle est un instrument de musique à la fois simple et emblématique. Il trouve sa place au sein de divers genres musicaux, de l’orchestre classique aux ensembles folkloriques. Cet outil musical a traversé les époques, ajoutant sa sonorité distinctive à de nombreuses compositions et devenant un élément incontournable de l’expression musicale.
Le triangle est un instrument de percussion idiophone, c’est-à-dire que le son provient du matériau lui-même. Il se caractérise par sa structure simple mais ingénieuse.
Cet accessoire musical est fabriqué à partir d’une barre métallique pliée en deux points afin d’obtenir une forme triangulaire. Celui-ci présente une ouverture à l’un de ses angles, laissant les extrémités de la barre non jointes. Il est tenu d’une main à l’aide d’une corde ou d’un ruban, tandis que l’autre main utilise une tige métallique pour frapper l’instrument.
Le triangle existe sous diverses tailles, lesquelles influencent directement la hauteur du son émis. Les modèles les plus petits mesurent environ 20 cm de côté, pour un diamètre de 1 cm environ. Les plus grands peuvent atteindre jusqu’à 30 ou 40 cm.
Cet accessoire musical est généralement fait en acier ou en laiton. Toutefois, il est possible de retrouver des versions fabriquées en aluminium ou en simple fer à béton de récupération en vue d’alléger son poids. Il existe également un modèle plus massif appelé « triangle cadien », « ‘tit fer » ou tee fer en anglais. Celui-ci se distingue par une sonorité plus intense et plus riche.
L’histoire du triangle, révélée par l’iconographie, offre un aperçu fascinant de son développement à travers les époques. Certains chercheurs estiment qu’il trouve ses racines dans l’ancien sistre (instrument de percussion égyptien), bien que d’autres considèrent cette relation comme une alliance plutôt qu’une filiation directe.
Les premières représentations iconographiques de cet accessoire musical sont associées au contexte religieux. Il a servi comme instrument liturgique dans les rites de l’Église copte (Égypte) et de l’Église catholique syro-malabare (Inde).
L’apparition la plus ancienne présumée du triangle dans des manuscrits remonte au IXe siècle, bien que des études récentes remettent en question cette affirmation. Au XIVe siècle, il émerge dans l’iconographie chrétienne occidentale, sous différentes tailles et formes. Certains modèles présentaient des anneaux tintants suspendus à ses barreaux. D’autres présentaient des configurations triangulaires imparfaites, telles que des trapèzes et des étriers.
Le terme écrit « triangle » apparaît pour la première fois au XVIe siècle dans une liste d’inventaire allemande, plus de 200 ans après les premières représentations iconographiques.
Au XVIIIe siècle, l’utilisation de cet accessoire musical a pris de l’ampleur, influencée par les ambassades, la « Turquerie » (mode turque) et les sons des orchestres militaires européens. Les compositeurs ont commencé à l’intégrer dans les formations d’orchestre et d’opéra pour imiter les sons métalliques des instruments ottomans, marquant ainsi une nouvelle connotation musicale.
Au XIXe siècle, les compositeurs romantiques ont exploré les possibilités de cet outil musical, préférant un son long et soutenu qui abandonne les anneaux tintants associés à ses débuts.
Le triangle est exploité dans de nombreuses formes musicales.
Depuis le milieu du XVIIIe siècle, cet instrument de percussion est largement présent dans l’orchestre classique en Europe. Des compositeurs renommés tels que Mozart, Beethoven et Haydn l’ont intégré en vue de reproduire le son des fanfares des janissaires.
Au XVIIIe siècle, cet accessoire musical avait déjà figuré dans les formations musicales des opéras de Christoph Willibald Gluck : « Der betrogene Kadi » en 1761 et « Cythère Assiégée » en 1775. De même, il fait partie des instruments solistes du « Concerto pour piano n°1 en mi bémol majeur » de Franz Liszt, valant à la pièce le titre de « concerto triangle ». Par ailleurs, cette pièce était la première à l’adopter.
Durant l’ère romantique, le triangle a trouvé sa place dans certaines compositions allemandes. Il est utilisé dans celle de Richard Wagner « Bridal Chorus », tiré de l’opéra à trois actes Lohengrin. Johannes Brahms, quant à lui, a employé cet accessoire musical de manière distinctive dans le troisième mouvement de sa « Quatrième Symphonie ». Il représente le seul instrument de percussion sans timbales dans l’ensemble de ses symphonies. Albert Lortzing a également intégré cet accessoire musical dans l’ouverture de son opéra Der Waffenschmied pour reproduire le bruit des marteaux dans l’environnement d’un forgeron.
Connu en français cadien sous le nom de « tit-fer » ou « petit fer », le triangle occupe une place de choix dans la musique cajun. Jouant un rôle de rythme fort, il devient essentiel, particulièrement en l’absence de tambour. En outre, il est apprécié dans le monde du rock.
Au sein du style musical brésilien Forró, il s’associe à la zabumba (un tambour plus gros) et un accordéon pour former la section rythmique.
Dans la musique folklorique indonésienne, il est employé aux côtés du gamelan, notamment dans le genre Banyuwangi Gandrung. Localement appelé kluncing en langue osing, il ajoute une dimension sonore distinctive à cette tradition musicale.
Bien que souvent sujet à des blagues sur sa simplicité apparente, en réalité, le triangle n’est pas un accessoire musical dénué de complexité. Par ailleurs, cela est confirmé par le percussionniste anglais James Blades dans le Grove Dictionary of Music and Musicians. Sa réputation d’instrument facile à jouer est ainsi remise en question.
La conception de cet outil musical permet une vibration libre, souvent assurée par une suspension à l’aide d’un clip triangulaire.
Il est nécessaire de maintenir le triangle avec la main la moins dominante : la gauche pour les individus droitiers et la droite pour les gauchers. L’index supporte le poids de l’instrument, tandis que les autres doigts se referment sur l’un de ses bords pour atténuer la résonance. L’autre main vient frapper le côté inférieur, plus précisément au niveau de l’angle du bas le plus éloigné, avec une baguette. Le mouvement de celle-ci permet d’alterner alternativement entre la barre inférieure et celle opposée.
Le triangle est frappé avec un batteur en métal, produisant une sonnerie aiguë. Pour des rythmes complexes, deux batteurs peuvent être utilisés, bien que cela puisse rendre le contrôle plus laborieux.
Les difficultés résident souvent dans la maîtrise des mélodies complexes et du contrôle du volume. Des nuances délicates peuvent être obtenues avec un batteur plus léger, voire des aiguilles à tricoter. Certains compositeurs préconisent l’usage de maillets en bois pour un son unique.
Des techniques plus avancées sont possibles avec le triangle. Par exemple, le roulement triangulaire, similaire à un roulement de caisse claire, implique un mouvement rapide de la baguette entre les coins supérieur et inférieur de l’instrument.
En outre, la taille de l’outil musical influe directement sur la hauteur du son produit. Les modèles plus petits émettent des notes plus aiguës et les plus grands affichent des notes plus graves. Cette corrélation entre taille et sonorité offre une palette étendue aux musiciens, enrichissant ainsi la diversité des applications de l’instrument dans différents contextes musicaux.
Il est possible de confectionner cet accessoire musical chez soi avec des matériaux basiques.
Pour ce faire, vous aurez besoin, en plus des rondelles de métal, d’une ficelle et d’un fil de fer. Pliez habilement ce dernier en forme de triangle, puis enroulez-le à une extrémité de chaque bâtonnet. Enfin, attachez une ficelle à l’un des coins afin de tenir l’instrument.
Cette méthode écologique est proposée par l’association Talacatak. Vous aurez besoin d’un tuyau en PVC (20 cm de diamètre), d’une pièce de monnaie, d’une ficelle et d’un ruban adhésif argenté. Commencez par découper un morceau de tuyau de sorte à obtenir des côtés égaux, puis positionnez une pièce de monnaie sur l’un des coins. Utilisez le ruban adhésif pour la fixer. Ensuite, attachez une ficelle à l’un des coins pour tenir le tout.
Le triangle ne nécessite aucun réglage en particulier. Toutefois, voici quelques conseils pour bien entretenir un instrument en métal :
En suivant ces conseils simples, vous prolongez sa durée de vie et maintenez sa performance musicale à son meilleur niveau.
Si le triangle semble être un instrument facile à aborder, maîtriser ses subtilités relève d’une toute autre dimension. Cela nécessite un apprentissage attentif et l’acquisition de certaines compétences.
Certaines qualités sont essentielles pour exceller dans le maniement de cet accessoire musical. Une fois équipé, l’apprenti percussionniste doit s’engager dans une pratique régulière. Cette méthode permet de renforcer les muscles de la main, d’améliorer la stabilité et d’affiner la rapidité des doigts. La maîtrise de cet outil musical évolue progressivement grâce à une pratique constante, un élément clé pour parfaire son jeu.
Apprendre le triangle peut se faire à travers diverses méthodes.
Les cours de musique dans les écoles et les conservatoires, ou avec des professeurs particuliers offrent une approche formelle et personnalisée.
Des tutoriels et des vidéos sont accessibles en ligne pour ceux qui préfèrent un apprentissage autonome. Des ressources telles que des livres ou des supports audiovisuels spécialisés peuvent également guider les débutants.
Pour une expérience pratique, rejoindre un groupe musical local offre l’opportunité d’apprendre tout en jouant avec d’autres musiciens.
Quelle que soit l’option choisie, la pratique régulière demeure la clé pour développer les compétences nécessaires à la maîtrise de cet accessoire.
Lors de l’achat d’un triangle, quelques critères sont à prendre en compte. De préférence, privilégiez les modèles de forme équilatérale.
L’instrument est disponible sous différentes tailles, selon les besoins du musicien. Pour les orchestres symphoniques, les variétés plus grandes avec un diamètre épais sont privilégiées, offrant un son plus ample.
La sélection du maillet est cruciale pour le timbre de cet outil musical. Celui-ci est généralement fait en acier, en fer ou en laiton. Plus il est épais, plus l’instrument est lourd, avec un son émis élevé. Il est possible de trouver des bâtonnets en bois, mais ces derniers produisent un son plus doux. Des bâtons de percussion simples conviennent également.
Le choix de la suspension impacte en partie le son émis par l’instrument. Il est conseillé d’accrocher le triangle sur un côté du violon en raison de la finesse de celui-ci, en optant pour un ruban mince. Actuellement, de nombreuses variétés sont munies d’un trou spécial permettant de faire passer le ruban jusqu’à la suspension. Cette conception offre la possibilité de modifier rapidement l’installation, notamment en suspendant le matériel sur un support de percussion si nécessaire.
Le triangle reste un instrument abordable, surtout pour les débutants. À titre indicatif, son prix varie entre 1 et plus de 50 € pour les modèles de haute qualité.
Plusieurs options s’offrent à vous pour l’achat de cet outil musical, que ce soit dans les magasins de musique physiques ou en ligne. France Minéraux, l’adresse incontournable, offre une gamme diversifiée d’instruments de percussion, avec la possibilité de choisir parmi les nombreux modèles de qualité mis à votre disposition. Vous y trouverez des triangles de différentes tailles, mais aussi adaptés à votre budget.
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Made in France
À l’écoute, disponible 7j/7
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