De la famille des percussions, le tambourin est un instrument ancien qui a su s’adapter au fil des siècles. Souvent sous-estimé, il peut être joué sur tous types de musique en y ajoutant du rythme en toute finesse. Ce tambour à cadre présente aussi l’avantage d’être facile à manipuler. Le tout est de bien choisir le modèle à utiliser.
Le tambourin, également appelé « tambour de basque », est équipé d’un cadre cylindrique. Cette structure joue à la fois le rôle de manche et de caisse de résonance. Son diamètre est compris entre 20 et 50 cm. Elle est conçue en bois ou en acier, et peut être munie d’une membrane en peau d’animal ou en fibre synthétique. La présence de cette dernière permet de qualifier cet instrument de membranophone.
Des anneaux mobiles ou des petites cymbales sont fixés sur le cadre ou sur la paroi interne. Lorsqu’ils sont secoués, ils produisent le son rythmique. De ce fait, cette percussion est classée dans la catégorie des idiophones.
Le tambourin existe depuis l’Égypte antique, soit 2 000 ans av. J.-C. À cette époque, il était fabriqué en bois de palmier. La membrane était faite en peaux de gazelle dorcas, de bouquetin de Nubie ou d’autres mammifères. Elle était choisie avec soin pour garantir la qualité et la puissance du son.
Durant cette même période, le tambour sur cadre a été retrouvé en Assyrie, actuellement l’Irak. Cet instrument a ensuite été importé en Grèce après la conquête d’Alexandre le Grand. Il s’est alors répandu jusqu’en Europe à partir du IVe siècle avant notre ère.
Le tambourin a été utilisé pour reprendre des passages de la mythologie grecque en chansons. Sa conception peu élaborée ainsi que son ancienneté l’ont, toutefois, réduit à un simple accessoire. Malgré cette image peu flatteuse, il a participé au développement de plusieurs genres musicaux. Il a été joué dans de nombreux orchestres, et même dans des bandes originales de films.
L’inclusion du tambourin dans la musique classique s’est faite grâce au compositeur autrichien Wolfgang Amadeus Mozart. Vers la fin du XVIIIe siècle, l’orchestration occidentale comprenait des passages de cette percussion à main. Tel est le cas des pièces de danse de la suite Casse-Noisette de Piotr Ilitch Tchaïkovski. Ce dernier est un célèbre compositeur russe et auteur de ballets.
Les Tziganes, peuple originaire d’Inde vivant en Europe, utilisaient le tambourin dans leur musique folklorique. Après une représentation, ils s’en servaient pour collecter de l’argent auprès du public.
Ce tambour à cadre a connu une période de popularité en Angleterre à la fin des années 1700. Durant cette période, plusieurs auteurs de musique de salon intégraient jusqu’à 30 mouvements de cette percussion dans leurs compositions.
Vers la fin du XIXe siècle, l’Armée du Salut a reconnu le tambourin comme étant un des instruments indispensables à ses troupes. En effet, leurs chorégraphies étaient souvent rythmées au son de cet idiophone. Dans ce cadre, le terme « timbrel » était privilégié pour le désigner. Cette appellation est tirée de la Bible.
Il était interdit aux esclaves afro-américains de recourir à des tambours, car ceux-ci auraient pu servir d’outils de communication à longue distance. En alternative, outre les applaudissements et les bruits qu’ils faisaient avec leurs membres, ils ont employé des tambourins. En 1800, ces derniers sont privilégiés durant les représentations d’artistes ambulants. Ils étaient joués par des musiciens blancs maquillés pour ressembler aux noirs ou par de véritables Afro-américains. Le tambour sur cadre est aussi exploité pendant les spectacles de musique et de danse vers 1840.
À partir de 1920, son utilisation s’est répandue vers les réunions de réveil chez les pentecôtistes. Cette étape a initié son usage dans la musique gospel. Par la suite, cette percussion a commencé à être valorisée dans d’autres genres musicaux comme la pop moderne, le jazz et le blues.
Chez les professionnels, le tambourin est monté sur la batterie comme une cymbale ou au-dessus du charleston. Il peut être connecté à une pédale. Les chanteurs peuvent également s’en servir pour donner plus de rythme aux mélodies.
Le tambourin compte plusieurs variantes. Suivant leur pays d’origine, voici les instruments concernés.
Ce tambour à cadre vient d’Europe de l’Est. Son cadre est en métal ou en bois. Sur l’un des côtés est fixée une fine membrane, bien que certains modèles n’en présentent pas. Cet instrument est souvent utilisé par les groupes professionnels et les orchestres.
Le daf est d’origine persane. Il peut également être appelé deff, duff ou def. Une peau animale est collée sur le cadre en bois. La largeur de ce dernier est comprise entre 5 et 7 cm, et son épaisseur est de 1 à 2 cm. Un orifice est souvent créé pour permettre la prise en main de l’instrument. En général, le daf est joué lors des rituels religieux.
Le dayereh, également connu sous les noms de doira, dajre, dojra et doyra, est un tambourin d’Asie centrale (Uzbekistan et Tajikistan). Il est aussi originaire des Balkans. Des pièces de monnaie, des cloches crotales ou des anneaux métalliques sont fixés à l’intérieur du cadre pour produire le tintement typique de cette percussion.
Le kanjira vient d’Inde. Dans les zones nordiques, il est appelé dafli. Au Népal, les noms employés sont daanf et damphu. Il est couramment utilisé pour jouer la musique carnatique, l’équivalent de la musique classique.
D’origine hispano-portugaise, le pandeiro est surtout utilisé au Brésil. Il est traditionnellement conçu en bois, et la membrane est en cuir fin. Aujourd’hui, les modèles peuvent être en plastique et recouverts d’une matière synthétique. Ils ont l’avantage de ne pas se désaccorder facilement. Ce défaut apparaît, en effet, souvent : le timbre est modifié au cours du temps.
Le riqq (ou rekk) est un instrument joué au Moyen-Orient. Son utilisation date de l’Antiquité. Le cadre comporte deux rangées de petites cymbales. Il est recouvert d’une peau de requin.
Outre les variantes citées ci-dessous, il existe d’autres modèles assimilés au tambourin.
Ces tambours à cadre peuvent comporter ou non une peau. D’un point de vue structurel, il peut compter une ou deux rangées. Dans le second cas, cet instrument offre un son plus fort. Le modèle dit « de pied » constitue une autre forme. Certains modèles sont associés à des baguettes.
Le tambourin se joue de la façon suivante : la frappe s’accompagne d’un rythme en harmonie avec la mélodie. Ce principe reste valable qu’il soit tenu à la main ou monté sur une batterie.
Bien tenir l’instrument est une étape préalable au jeu proprement dit. La prise se fait avec la main la moins agile. Pour les droitiers, il s’agit de celle de gauche, et inversement. L’essentiel est de faire en sorte que la main la plus habile avec le meilleur contrôle soit celle qui engage les coups rythmiques.
Le positionnement du tambourin importe aussi lors du jeu. Pour bénéficier d’un meilleur angle de frappe, l’idéal est d’incliner légèrement le cadre. En plus de gagner en confort, une bonne qualité de son est obtenue.
Le mouvement des petites cymbales ou des clochettes disposées sur la cadre produit le son rythmant caractéristique de cette percussion douce. À cet effet, le bas de la main, la paume, le pouce ou la pointe des autres doigts peuvent être utilisés pour frapper sur le tambourin. Cette frappe peut se faire sur la base cylindrique ou au niveau de la membrane. Cette dernière peut être sectionnée en trois parties : inférieure, centrale et supérieure. Selon la zone de frappe, la sonorité est différente.
Il existe différentes manières de jouer de cet instrument : il peut être secoué, frappé d’un coup sec avec la main ou avec une baguette. Une autre technique consiste à le faire tournoyer en l’air en esquissant un 8.
En tant que percussion, le tambour sur cadre suit une logique rythmique lors du jeu. Si celle-ci peut être improvisée (chez les musiciens aguerris), les partitions offrent une indication claire sur le tempo à respecter tout en orientant la frappe. Elles permettent aussi de conserver la musique au fil des années.
Les matériaux constituant le tambourin sont délicats. Ils ne supportent pas :
Après utilisation, l’instrument est à ranger dans un endroit où l’ambiance thermique est stable. En cas de dépôts humides, il doit être séché immédiatement sans avoir recours à une source de chaleur. Un nettoyage régulier est préconisé pour éviter que la poussière et d’autres saletés ne s’accumulent au niveau des interstices. Pour cela, un chiffon doux suffit.
Bien qu’il puisse paraître simple, le jeu du tambourin nécessite la maîtrise des différentes techniques de frappe. Pour connaître les notions de base et avancées qui y sont associées, différentes méthodes d’apprentissage peuvent être adoptées.
Les cours présentiels sont le moyen traditionnel d’apprendre à jouer de cet instrument. Pour ce faire, l’apprenti a le choix d’intégrer une école de musique ou de faire appel à un professeur particulier. Cette pratique permet de bénéficier d’un encadrement complet.
Les cours en ligne sont une bonne option pour ceux qui souhaitent disposer de formations personnalisées. Ils sont beaucoup plus flexibles et aussi enrichissants que les cours présentiels. La Toile offre de nombreuses ressources, dont des sites spécialisés dans l’enseignement de la musique.
Les vidéos pédagogiques sont des moyens avantageux pour initier l’apprentissage. Les tutoriels proposés expliquent souvent les gestes de base, et aident à s’approprier l’instrument pour bien démarrer. L’utilisation de ces supports permet d’apprendre à son propre rythme et suivant son niveau. L’essentiel est de choisir les bonnes chaînes, et de faire preuve de régularité dans la pratique.
L’achat d’un tambourin peut être difficile sans tenir compte de différents critères techniques. Pour en trouver un, voici les bonnes questions à se poser.
Il existe une différence de sonorité entre les types de tambours sur cadre. Tout dépend du genre de musique que l’on souhaite jouer. Sur du funk ou du rock, un modèle sans peau est la meilleure option. Sur des rythmes brésiliens, comme la samba, le pandeiro convient le mieux.
Le nombre de petites cymbales influe sur la puissance et l’ampleur du son. Il est à adapter en fonction de l’utilisation du tambourin. Pour un usage personnel, une haute performance n’est pas forcément nécessaire. En revanche, dans un orchestre, la qualité et le niveau du son sont de rigueur.
Les modèles sur le marché sont faits de peau animale, comme celle de la chèvre, du bouc, de la vache ou du veau, ou de matériau synthétique. La première offre un son naturel et plus puissant. Cependant, elle est plus fragile surtout lorsqu’elle est soumise à la chaleur et à l’humidité. Tant qu’elle est bien entretenue, cette membrane procure de la résistance à l’ensemble de la structure.
L’option montable est idéale pour les batteurs. Elle permet de raccorder le tambour à cadre au set de percussions.
Les boutiques d’instruments de musique, et surtout celles qui se spécialisent dans les percussions, sont les meilleures adresses pour trouver un tambourin. Vous pouvez également parcourir les marketplaces en ligne comme France Minéraux. Vous y trouverez un large choix de modèles de différentes marques.
✍️ Contenu rédigé par Kévin Papot , expert en lithothérapie et co-fondateur de France Minéraux.
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