Le tambour bèlè est un instrument traditionnel de la Martinique. Son appellation vient de tambûr (un mot persan), et de Bèl lè (créole). Ces termes se traduisent par « bel endroit » ou « beau moment ». Par ailleurs, cette percussion est associée au genre musical portant le même nom : le bèlè. Son jeu ajoute une dimension rythmique et culturelle unique à la musique.
Le tambour bèlè présente une caisse de résonnance conique, mesurant entre 70 et 80 cm de hauteur. Cette dernière est fabriquée en bois. Les essences couramment employées sont le châtaignier et le chêne. Les conceptions actuelles utilisent les lattes issues des tonneaux de rhum (fûts). Celles-ci subissent un traitement à la chaleur pour leur donner la forme et l’épaisseur recherchées.
L’ouverture du fût est recouverte d’une peau de caprin. Ses caractéristiques influent sur la sonorité générée par l’instrument. Plus elle est fine, plus le son est aigu. Grâce à un système de clefs, elle peut être tendue pour régler la hauteur des sons. Il est bon de noter que le serrage du tambour s’effectue en utilisant un cercle de fer et de matériaux végétaux comme des cordes ou des pailles de banane.
Pour échapper aux travaux forcés dans les plantations, les esclaves africains se réfugiaient dans les collines isolées en Martinique. Dans ces conditions, ils avaient ainsi créé le tambour bèlè pour rythmer leurs chants et danses. À cette époque, il était appelé « djouba ». La facture de ce dernier était réalisée avec du bois creusé. Toutefois, les esclaves ne possédaient pas d’outils pour façonner les troncs d’arbres. De ce fait, les tonneaux de rhum étaient exploités.
La fabrication et l’utilisation de cette percussion se sont transmises de génération en génération par l’oralité. Initialement interdite, elle est devenue un instrument emblématique de la Martinique.
Le tambour bèlè est utilisé pour accompagner les chants invoquant la fertilité des terres à cultiver. Il s’agit, entre autres, du gran son, du manzon-n et du coupé kan-n. Cet instrument est aussi employé dans les jeux dansés, notamment à la fin des veillées mortuaires, ainsi que dans les luttes chorégraphiées. Il participe également aux suites bèlè du nord et du sud de la Martinique. Ce tambour martiniquais détient une connotation spirituelle. Selon la tradition, il constitue un moyen de communication avec les dieux.
La facture du tambour bèlè influe sur ses caractéristiques sonores. Par ailleurs, son jeu est régi par des formules rythmiques propres à la musique traditionnelle martiniquaise.
La conception de ce tambour dure environ trois jours. Il peut être de tailles différentes suivant la corpulence des joueurs (tanbouyés). Le processus de fabrication se base sur le traitement de la peau destinée à recouvrir la caisse de résonance.
La peau de cabri ou de mouton est exploitée dans la facture du tambour bèlè. Elle est préalablement trempée dans de l’eau pendant 20 minutes. Cela aide à l’assouplir afin de faciliter sa mise en place au niveau de l’ouverture du fût. Ce dernier dispose d’un cercle de tête et d’une couronne qui servent respectivement à consolider l’assemblage et à faire effet de presse. Pour maintenir la peau, des tirants sont vissés sur les côtés. Une chaufferette permet ensuite d’éliminer l’humidité restante et de créer une petite convexité sur la surface à frapper. La largeur de celle-ci rend les sons plus graves.
Pour commencer, le tambour bèlè doit être couché au sol. La partie recouverte de peau est à relever légèrement. La technique de jeu implique l’utilisation d’une seule main. Les deux premières phalanges de chaque doigt servent alors à frapper la zone périphérique de l’instrument. Les variations de mouvement aboutissent à des rythmiques différentes, à adapter suivant la mélodie. La particularité du tambour bèlè réside dans la nécessité de frotter l’instrument avec le talon (pied nu) durant le jeu. La frappe n’est cependant ni verticale ni directe.
Dans le genre musical bèlè, on distingue différentes variantes de rythmes. Le bèlè pityé, le bèlè douce et le bèlè rapid sont à deux ou à quatre temps. En revanche, le marim bèlè, le belya et le gran bèlè sont à trois temps.
L’entretien du tambour bèlè est indispensable afin de garantir une sonorité et une durabilité optimales. À cet effet, voici les actions à entreprendre :
Il est bon de noter que la hauteur des sons dépend avant tout des préférences de chaque joueur.
Le jeu du tambour bèlè nécessite une certaine dextérité et un bon sens du rythme. Ces différentes qualités peuvent s’acquérir au cours d’un atelier d’initiation à cet instrument en particulier. Ce type de formation est souvent fourni par des sites spécialisés dans la culture martiniquaise. Il permet de découvrir cette percussion sous toutes ses formes, et d’apprendre à maîtriser les différentes techniques.
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Pour un achat réussi, la taille du tambour bèlè est le premier critère de choix à analyser. Plus il est grand, plus le son produit est grave et profond. Son diamètre et sa hauteur influent aussi sur son poids. De ce fait, les mensurations du joueur sont à prendre en compte. Pour permettre un jeu confortable, le gabarit doit être adapté à la longueur des bras et des jambes.
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