Synthétiseur

Si l’objectif est d’apprendre le piano classique, le modèle numérique est le choix approprié, reproduisant fidèlement le son d’un piano acoustique. En revanche, pour ceux qui aspirent à explorer une variété de sons ou à composer de la musique diversifiée, le synthétiseur est l’allié idéal. Par sa polyvalence, il peut être utilisé en vue de créer ou reproduire tous les genres musicaux.

Les possibilités de réglages sonores, la connectivité via USB pour l’enregistrement MIDI et l’importation de nouveaux sons en font un instrument central au studio. En permettant de jouer sur des pistes prêtes à l’emploi, il devient une source inépuisable d’inspiration pour les esprits musicaux avides d’exploration.

Origine et histoire du synthétiseur

L’histoire du synthétiseur est remplie de rebondissements. La naissance de cet instrument a été précédée par celle de nombreux autres matériels électroniques, ayant inspiré sa création.

Les ancêtres du synthétiseur

En 1874, où, après un échec patent dans la course au brevet du téléphone, Elisha Gray, un inventeur américain, dévoile le télégraphe musical. L’instrument à deux octaves se sert des électro-aimants pour interpréter les pulsations de lamelles métalliques. Il diffuse ses mélodies à travers le réseau téléphonique.

Plus tard, en 1897, Thaddeus Cahill, pionnier américain, conçoit le telharmonium, ou le dynamophone, un instrument de musique électromécanique. Alimenté par 408 dynamos, il influence la création de l’orgue Hammond et repose également sur le canal téléphonique. Par la suite, l’entreprise Max Kohl s’inspire des travaux du scientifique prussien Hermann von Helmholtz pour donner naissance à un synthé sonore.

Le tournant électrique de la création du synthétiseur se profile en 1907, lorsque l’inventeur américain Lee De Forest crée le tube à vide, ou la « lampe » électronique. L’année 1917 voit l’apparition du thérémine, fruit des travaux de recherche de l’ingénieur russe Léon Thérémine, un instrument unique sans clavier. Avec ses deux antennes contrôlées par les mains, l’appareil produit des sonorités mémorables dans des morceaux tels que « Good Vibrations » des Beach Boys.

L’évolution historique du synthétiseur

En 1928, les « ondes Martenot » du musicien français Maurice Martenot voient le jour, utilisant le même principe que le thérémine. Cependant, cette version comporte un clavier, avec la possibilité de réaliser des glissandos. L’instrument, renommé « Ondéa » dans les années 2000, trouve un nouvel élan grâce à des artistes contemporains tels que Yann Tiersen.

En 1950, Raymond Scott conçoit le clavivox, suivi de l’électronium, un synthétiseur et séquenceur avant-gardiste. L’avènement de la synthèse numérique en 1957, avec le programme « MUSIC-I » de Max Mathews pour l’IBM 704, ouvre de nouvelles perspectives. Ainsi, la société américaine Moog met en vente son premier synthé en 1964, marquant le début d’une ère prolifique.

Son impact sur la musique populaire devient évident en 1969 lorsque George Harrison du groupe Beatles intègre un Moog dans l’album intitulé « Abbey Road ». De son côté, Pete Townshend, du groupe britannique The Who, explore les boucles avec un ARP en 1970. Le synthé devient un pilier du rock, façonnant non seulement les mélodies, mais également les rythmes, comme le démontre leur album « Who’s Next ».

Les années suivantes sont marquées par des avancées significatives, de l’ARP Odyssey diphonique en 1972 aux premiers synthétiseurs polyphoniques introduits par l’inventeur américain Tom Oberheim en 1974. En 1983, l’avènement de l’interface MIDI, connectant des instruments tels que le Roland Jupiter-6 et le Sequential Circuits Prophet 600, élargit davantage les horizons de la création musicale. L’année 1983 est marquée par l’arrivée du Yamaha DX7 sur le marché, ouvrant un chapitre nouveau dans l’histoire du synthé.

Le synthétiseur dans la culture

Depuis son invention, le synthétiseur, véritable protagoniste de la scène musicale moderne, offre une multitude d’avantages par rapport à ses prédécesseurs. Son caractère compact en fait un instrument prisé, moins encombrant qu’un piano traditionnel tout en étant plus léger. En outre, grâce à la possibilité de brancher un casque, le musicien peut jouer à toute heure, préservant la quiétude de l’environnement.

Le synthétiseur dans l’industrie musicale

Le synthé a chamboulé l’industrie musicale. Sa capacité à imiter des sons, notamment celui d’un orchestre complet, s’avère être problématique pour les musiciens traditionnels. Toutefois, ces instruments ne peuvent pas se substituer à de vrais musiciens.

Alors qu’un traditionaliste peut produire un son unique, les synthétistes ne possèdent que des programmes communs à tous leurs confrères utilisant le même modèle. Cela peut entraîner une uniformité sonore entre différents compositeurs, érodant l’originalité et la singularité de leurs créations.

Néanmoins, tout comme la guitare électrique a réussi à apporter une nouvelle dimension à la musique sans dénaturer la guitare acoustique, le synthétiseur trouve progressivement sa place légitime. Des artistes, tels que Jean-Michel Jarre, ont exploité le potentiel du synthé en vue de créer des univers sonores distincts, loin d’imiter des instruments traditionnels. 

En fin de compte, avec ses avantages et ses défis, cet outil participe à l’élargissement des horizons musicaux, offrant un terrain fertile pour l’innovation et l’expression artistique. Son impact sur la scène musicale, bien que controversé, ne peut être ignoré. 

Fonctionnement du synthétiseur

Étant un instrument électronique, de nombreux systèmes sont intégrés pour qu’un synthétiseur puisse être fonctionnel. 

Fonctions basiques

Il est à noter qu’un instrument électronique à clavier n’est pas synonyme de synthé. Certains, comme les échantillonneurs, reproduisent uniquement des samples préenregistrés, brouillant les frontières entre synthèse et reproduction.

Les fonctions basiques du synthétiseur 

La sonorité de cet outil musical émane de deux méthodes : analogique et numérique. Le premier a pour principe de faire passer le son à travers des circuits électroniques en évolution continue. Le second procède avec des circuits dédiés, voire une fusion des deux technologies. Vers 1995, grâce au développement des microprocesseurs des ordinateurs, l’exécution des logiciels de synthèse sonore est devenue plus rapide. 

Cette nouvelle ère ouvre la voie à des méthodes novatrices, notamment la numérisation des circuits analogiques. Cette approche se base sur les ressources des technologies numériques en vue de reproduire fidèlement les structures de synthèse d’origine. Ces dernières, diverses et parfois combinées, exploitent pleinement les circuits DSP ou les CPU des ordinateurs afin de générer ou transformer des sons musicaux.

Les éléments de base du synthétiseur

Bien que l’usage classique d’un clavier soit la norme, les synthétiseurs offrent une flexibilité remarquable. En effet, il est possible de l’utiliser avec des contrôleurs alternatifs, à l’instar des rubans tactiles, des séquenceurs ou des capteurs de positionnement. Certains modèles abandonnent même le clavier physique, favorisant l’ajout d’un clavier compatible, notamment à l’aide de l’interface MIDI ou CV/Gate. Au-delà de cette composante, les synthétiseurs mettent à disposition un arsenal de potards et de faders, offrant un contrôle total sur les configurations sonores telles que le filtre, l’enveloppe et le bend.

Prise en main du synthétiseur 

Pour se familiariser avec la pratique du synthé, il est essentiel de comprendre certaines notions fondamentales. Voici quelques éléments clés à connaître :

Presets : ils représentent le choix de l’instrument ou du son, incluant des sonorités telles que basse, lead, vocal, cloches, cuivre ou autre. Ces derniers sont regroupés par catégories.

Enveloppe : elle est contrôlée par quatre paramètres principaux :

• Attack : la rapidité avec laquelle le son atteint son volume maximal ;
• Decay : le temps entre le pic du son et son niveau sonore constant ;
• Sustain : le volume sonore maintenu lorsque la note est jouée en continu ;
• Release : le temps nécessaire pour que le son disparaisse après avoir arrêté de jouer.

Pitch et modulation : le premier permet de jouer avec la hauteur du son et de modifier la note. Le deuxième influence divers aspects du son. Ces paramètres sont généralement ajustés à l’aide de petites roues situées à gauche du clavier.

Filtres fréquence et résonance : les filtres ont une incidence sur les fréquences. Augmenter la fréquence rend le son plus aigu. Ces filtres sont souvent appliqués avant des transitions ou des moments forts dans la musique.

Oscillateurs LFO : ils contrôlent la hauteur du son, le volume ou d’autres paramètres. En accélérant, il est possible de créer des effets intéressants, notamment pour les basses.

Delay, reverb et echo : ils influent sur la répétition du son. Le delay crée une prolongation du son, la reverb simule l’acoustique d’un espace comme une cathédrale, et l’echo induit une répétition du son.

En parallèle, il est important de maîtriser les fondamentaux de la composition musicale. Cela inclut la compréhension des notes de musique, des accords et du tempo.

Apprentissage du synthétiseur 

Pour apprendre le synthétiseur, plusieurs options s’offrent à vous.

Les cours particuliers avec un professeur de piano sont une approche personnalisée, que ce soit via des plateformes ou dans des écoles de musique. Cette méthode est pratique grâce aux retours directs permettant de s’améliorer dans les meilleures conditions.

Les formations en ligne constituent également une option flexible pour apprendre le synthé. Des plateformes proposent des cours payants, offrant souvent un accès à une communauté d’apprentissage et à des professeurs particuliers. Cependant, cette méthode nécessite une autonomie et une discipline dans la pratique.

Les méthodes traditionnelles dans les livres sont une autre option pour progresser à son propre rythme. Toutefois, elles peuvent manquer d’interactivité et d’exemples concrets, nécessitant une discipline personnelle.

Enfin, il existe de nombreuses applications dédiées à l’apprentissage du piano. Elles offrent souvent des leçons interactives et des exercices pratiques. Cette méthode est particulièrement utile pour ceux qui préfèrent une approche plus ludique et flexible.

Entretien d’un synthétiseur

Un synthétiseur nécessite un entretien minutieux. Commencez par envelopper votre appareil dans une housse souple. Celle-ci peut couvrir d’autres équipements tels que des tables de mixage ou des modules. Pour une protection transparente et pratique, les decksavers en plastique dur sont une option intéressante. Disponibles pour divers matériels, tels que synthés, contrôleurs et boîtes à rythmes, ces accessoires de protection offrent une couvrance efficace tout en laissant le matériel visible. 

Un pinceau ou une brosse à dents est plus efficace afin d’éliminer délicatement les saletés des interstices et des zones peu accessibles. L’idéal serait une brosse antistatique, dotée de poils en fibres synthétiques, pratique dans le dépoussiérage sans risquer de rayer l’instrument. Pour un nettoyage plus approfondi, un chiffon microfibre ou humide suffit. Un nettoyant pour écran TV s’avère également efficace. 

Pour un traitement plus robuste, l’alcool isopropylique, disponible en pharmacie, est à privilégier. Cependant, faites preuve de prudence et effectuez des tests préliminaires avant de l’appliquer sur les surfaces en plastique.

Choix et achat de synthétiseur

Lors de l’achat d’un synthétiseur, il est essentiel de trouver un équilibre entre qualité sonore et budget. Les prix peuvent varier considérablement, mais avec quelques conseils, vous pouvez dénicher un synthé qui correspond à vos besoins sans vider votre portefeuille.

Choix du clavier

Il convient de connaître les paramètres à considérer pour bien choisir son clavier. Pour les débutants, un modèle à 37 touches est suffisant. En outre, un instrument avec plusieurs octaves occupera plus de place. En workstation, il faudra compter au minimum 1 à 61 touches. Priorisez un matériel avec un port USB pour une liaison facile avec votre ordinateur et les logiciels de production (aussi appelés DAW). Vérifiez la présence de prises MIDI (in et out), d’une prise microphone (essentielle pour le vocodeur), de prises line (pour le connecter à une carte son ou un mixeur) et d’une entrée pour casque. Les modèles plus sophistiqués possèdent un écran tactile qui simplifie la navigation dans les pré-configurations et banques de sons.