Le sousaphone ou soubassophone est un instrument de musique à vent de la famille des cuivres. Il est souvent considéré comme une variante du tuba, mais il se distingue par sa forme particulière et son placement de pavillon dirigé vers le haut. Cet outil musical produit des basses profondes, ajoutant une sonorité distinctive aux formations musicales. Sa conception unique permet de générer des sons graves puissants tout en conservant une certaine agilité dans l’exécution des lignes mélodiques.
Le sousaphone est un instrument à valve, partageant la même longueur de tube et la même gamme musicale que les autres tubas. Ses caractéristiques distinctives incluent le corps enveloppant le musicien et le pavillon surdimensionné au-dessus de sa tête, démontable et orientable vers l’avant. Tout son poids repose sur l’épaule gauche.
Pour s’adapter aux joueurs de différentes tailles, la plupart des modèles présentent un col de cygne amovible attaché au tuyau de plomb. Des embouts légèrement inclinés sont insérés dans celui-ci, permettant un réglage en hauteur et en angle pour positionner confortablement l’embout buccal au niveau des lèvres du joueur.
Malgré ses différences externes, le sousaphone est techniquement similaire à un tuba. Il possède une perce cylindrique dans la section médiane contenant les valves.
Le soubassophone est particulièrement lourd, surtout dans le cas des modèles entièrement métalliques qui peuvent peser jusqu’à 17 kg. Les variantes dotées d’un corps et d’un pavillon en fibre de verre sont notablement plus légères, avec un poids allant jusqu’à 9 kg. Toutefois, leur sonorité est qualifiée de moins « éclatante », moins puissante et dépourvue de la richesse harmonique caractéristique.
Beuscher, le premier importateur de cet appareil musical aux États-Unis, aurait joué un rôle dans l’attribution de son nom. En ce qui concerne son autre appellation, le terme « soubassophone » pourrait résulter d’une dérivation de « sousaphone », avec l’ajout de l’idée de « sous-basse » pour souligner sa tessiture grave. Toutefois, la source exacte de ce terme en français demeure sujette à interprétation.
Le premier modèle a été conçu en 1893 par James Welsh Pepper, un facteur d’instruments de Philadelphie, à la demande du chef d’orchestre américain John Philip Sousa. Ce dernier était insatisfait des hélicons utilisés par le United States Marine Band. Il souhaitait un outil musical similaire à un tuba, mais avec une projection du son vers le haut, au-dessus de l’orchestre, adoptant ainsi une disposition verticale de type tuba de concert. Le sousaphone résultant présentait une cloche surdimensionnée orientée vers le haut, se distinguant ainsi du pavillon directionnel d’un hélicon traditionnel. Ce nouvel appareil musical a ensuite été largement produit par l’entreprise Conn à partir de 1898.
Initialement conçu comme un instrument stationnaire plutôt que pour la marche, le soubassophone a été destiné au groupe professionnel formé par Sousa après son départ des Marines. Bien que moins ergonomique sur le corps du musicien en raison de sa grande cloche positionnée en hauteur, il a conservé le son du tuba en élargissant significativement l’alésage et la gorge de l’appareil. La disposition verticale de la cloche lui a valu le surnom d’« attrape-pluie ». Certaines variétés étaient conçues avec un pavillon amovible, projetant ainsi le son vers l’avant. Cette caractéristique a perduré pendant de nombreuses décennies.
Pratique pour les déplacements, le sousaphone a finalement été adopté par le United States Marine Band en 1908. Au fil des années, des versions avec une cloche supplémentaire orientée vers l’avant ont émergé, caractérisées par une courbure à 90 degrés.
Les premiers modèles étaient pourvus d’une cloche de près de 59 cm de diamètre. Cependant, à partir de 1920, des versions affichant un diamètre jusqu’à 61 cm ont vu le jour. À partir de 1930, les soubassophones standard ont été dotés d’une cloche de 66 cm de diamètre. Quelques variétés plus imposantes, telles que Grand, Monster, Giant, Jumbo ou Grand Jumbo ont été produits en quantités limitées.
Le sousaphone occupe une place centrale parmi les instruments des fanfares étudiantes et des beaux-arts. Il trouve également une utilisation fréquente au sein des orchestres de jazz traditionnel, dont ceux pratiquant le style dixieland.
John Philip Sousa a contribué de manière significative au programme musical de l’Université de l’Illinois. Ainsi, le Marching Illini, la fanfare de l’établissement, a marqué l’histoire en devenant le premier ensemble à utiliser des sousaphones lors d’un spectacle de mi-temps de football.
Dans certaines fanfares, telles que celle de l’Université de Californie, Cal Band, les joueurs de soubassophone ont développé des traditions spécifiques. Par exemple, lors du spectacle d’avant-match, ils ont l’habitude de défiler, se détachant du reste du groupe, contournant le poteau de but nord et rejoignant ensuite le groupe pour exécuter le Script Cal. De même, les soubassophonistes du Trojan Marching Band de l’Université de Californie du Sud jouent la « Marche impériale » du compositeur américain John Williams en file indienne pendant leurs déplacements vers et depuis les lieux où se déroulent les événements du campus. Cette musique est présente dans le film « Star Wars », utilisée comme thème de Dark Vador.
Le Fightin’ Blue Hen Marching Band de l’Université du Delaware a également instauré des traditions uniques impliquant les joueurs de sousaphone. Avant le match, ils se séparent du reste du groupe et parcourent le terrain en serpentant au rythme de la ligne de batterie. Après le match, le groupe interprète « In My Life » des Beatles, mettant en avant un solo de soubassophone pendant que les membres du groupe chantent.
Dans les grandes fanfares aux États-Unis, il est courant de recouvrir la cloche des sousaphones d’un tissu ajusté appelé « chaussette ». Cette pratique permet à la section de personnaliser le pavillon en y affichant le nom de l’école, ses initiales ou la mascotte. La fanfare de l’Université Leland Stanford Junior, Tööbz!, a par exemple orné la surface avant de chaque cloche avec diverses images.
Les musiciens de sousaphone sont réputés pour leur performance de « tubas enflammés », où du papier flash est allumé à l’intérieur du pavillon, créant l’illusion que le musicien crache du feu. L’animateur américain David Silverman a innové en créant un modèle enflammé alimenté au propane, équipé d’une valve de déclenchement, pour contrôler un ensemble de jets de flammes sur le dessus de la cloche.
Le Yale Precision Marching Band, la fanfare officielle de cette prestigieuse université, a surpris les spectateurs en faisant jaillir des flammes de la cloche des sousaphones. En 1992, ces derniers ont servi de « bougies » sur un « gâteau de mariage » illustratif formé par le groupe, à l’occasion du mariage de deux anciens membres, à la mi-temps du spectacle.
Une autre innovation de la fanfare est le Überphone, un soubassophone démonté de son format enroulé et soudé sur un cadre de douze pieds pour s’étendre directement depuis les épaules du joueur.
Cet instrument occupe une place centrale dans la tradition des brass bands de La Nouvelle-Orléans et demeure un incontournable au sein de groupes tels que Dirty Dozen Brass Band. Le Soul Rebels Brass Band compte aussi parmi ses membres un joueur de sousaphone réputé, Edward Lee Jr.
Dans l’État mexicain de Sinaloa, la musique locale banda exploite cet outil musical en tant que tuba, ajoutant une sonorité distinctive à cette tradition musicale. Parmi les musiciens qui pratiquent cet instrument figurent :
En Israël, de plus en plus de brass bands adoptent le soubassophone pour sa fonction basse. Parmi les groupes connus, Las Piratas Piratas, Marsh Dondurma et Pam Pah Orkestra se trouvent en tête de liste.
Le poids d’un sousaphone varie généralement entre 8 et 23 kg. Comme de nombreux instruments en cuivre, il est confectionné à partir de feuilles de laiton, souvent de teinte jaune ou argentée, offrant des options de placage en argent, laquage ou dorure. Cependant, il est fréquent de trouver des modèles en fibre de verre, moins chers et plus légers, tout en étant résistant.
Historiquement, les sousaphones York, Holton et Martin ont été reconnus comme des versions de qualité. Toutefois, la fabrication de ces appareils musicaux s’est largement diversifiée et a évolué au fil du temps.
Dans les années vingt et trente, les musiciens professionnels utilisaient fréquemment des soubassophones à quatre valves, en particulier ceux en mi bémol. Aujourd’hui, les modèles en si bémol à quatre soupapes sont devenus rares. Les instruments fabriqués par Conn, King (HN White) et Holton sont les plus prisés par les collectionneurs.
Jupiter Company a lancé la production de sousaphones en si bémol à quatre soupapes à la fin des années deux mille, tandis que Dynasty USA propose un modèle similaire. Cette quatrième valve a été largement critiquée en raison du poids supplémentaire qu’elle apporte, bien qu’elle améliore l’intonation et facilite le jeu dans le registre grave.
Des versions à très gros calibre, avec une cloche surdimensionnée pouvant atteindre 81 cm de diamètre, ont été fabriquées dans les années vingt et trente, dont :
Les fabricants Martin, York et Buescher ont aussi produit des versions de grande taille, mais ces dernières ont été retirées des catalogues au début de la Seconde Guerre mondiale. En raison de leur poids et de leur coût, peu ont été fabriqués et encore moins ont survécu, en particulier les modèles à quatre soupapes.
Le sousaphone est un instrument transpositeur en si bémol, mais existe aussi en fa, en do et en mi bémol. Cependant, aux États-Unis, il est considéré comme non transpositeur. À l’instar du trombone, la note de l’harmonique fondamentale est en si bémol plutôt que do. Il est souvent équipé de trois ou quatre pistons, avec une tessiture située deux octaves plus bas que celle de la trompette.
La notation des partitions pour cet instrument, similaire à celle des tubas, est en « hauteur de concert ». Elle est non transposée selon la tonalité spécifique du modèle. Bien que les sousaphones puissent avoir une étendue plus limitée que les tubas de concert (avec 3 valves au lieu de 4 pour réduire le poids), ils sont capables de jouer les mêmes hauteurs de sons. Généralement, les parties sont écrites en clé de fa et l’octave indiquée est jouée, contrairement à la contrebasse ou à la basse électrique qui sonnent une octave plus bas que la note écrite. Il convient de noter que la production actuelle de soubassophones en tonalité de mi bémol est limitée, bien que de nombreux modèles plus anciens aient été fabriqués dans cette sonorité.
Le sousaphone occupe une position essentielle au sein de la fanfare, servant de véritable colonne vertébrale à l’ensemble sonore du groupe en tant que version mobile du tuba. Toutefois, une connaissance préalable de la manipulation de cet appareil musical est essentielle avant de se lancer.
Une expérience préalable avec le tuba est recommandée. Bien qu’il soit envisageable de commencer directement par le sousaphone, la plupart des professionnels ont débuté sur le tuba au sein d’un orchestre de concert.
Voici quelques conseils à suivre pour bien manipuler votre instrument :
Pendant l’assemblage, placez la cloche dans le trou situé au sommet du klaxon, puis insérez le tuyau de plomb dans le trou à côté des valves. Veillez à bien le visser.
Positionnez la corne sur votre épaule gauche pour maintenir l’équilibre et soulevez-la à l’aide de votre coude droit.
Tenez la zone où l’embout buccal et le tuyau de plomb se rejoignent.
Maintenez la cloche face au nord ou au sud, en fonction de la direction à laquelle vous faites face.
Prenez une grande inspiration et soufflez avec force pour produire un son.
Expérimentez jusqu’à obtenir un ton doux et plaisant, tout en vous amusant.
En raison de la taille imposante de la plupart des sousaphones, le registre sub-contra (auquel la quatrième valve est principalement destinée) est déjà couvert par des résonances alternatives, communément appelées « fausses tonalités ». La plupart des débutants ne sont pas conscients de ces résonances sur leur instrument, car ces notes se situent dans le registre sub-contra, auquel la plupart ont du mal à accéder. Certains professionnels développent une technique d’« embouchure surélevée » pour jouer ces notes en toute sécurité. Cette technique implique que la lèvre supérieure ou inférieure (selon le musicien) occupe une grande partie de la surface de l’embouchure. Cela permet d’offrir près du double de l’espace pour la vibration de la lèvre par rapport à une embouchure 50-50.
Votre sousaphone doit être entretenu régulièrement pour assurer sa durabilité et éviter des réparations coûteuses. En cas de dommages importants, il est recommandé de consulter un spécialiste qualifié.
Lavez votre instrument au moins une fois par mois avec de l’eau savonneuse, en veillant à rincer à l’eau froide et à sécher soigneusement. Évitez l’eau trop chaude au risque d’endommager le vernis. Utilisez une brosse souple pour nettoyer les coulisses, en renouvelant l’opération deux fois par an afin d’éviter tout débris à l’intérieur. Employez une brosse spéciale pour les emboîtements de piston. Choisissez un écouvillon non pelucheux pour nettoyer les pistons. Ces derniers doivent aussi être démontés et replacés avec minutie.
Optez pour une graisse de qualité pour les coulisses et les pistons, car un mauvais lubrifiant peut avoir un impact négatif sur la sonorité de votre instrument. Après chaque emploi, desserrez les chapeaux dans le sens inverse d’environ un demi-tour pour prévenir la corrosion due à l’humidité résiduelle. Nettoyez l’embouchure à l’eau chaude avec une brosse spéciale pour éviter tout dépôt qui pourrait altérer la sonorité.
Pour lui permettre de garder toute sa brillance, évitez tout produit abrasif et privilégiez l’utilisation d’un chiffon. Stockez votre sousaphone dans des conditions de température et d’humidité constantes, à l’abri d’une exposition directe au soleil et hors proximité d’une source de chaleur. Assurez-vous de le transporter dans un étui approprié, correctement fermé. Enfin, ne posez pas l’appareil sur son pavillon, mais privilégiez un support adapté.
Il existe de nombreux fabricants de sousaphone, chacun proposant divers modèles avec des caractéristiques, des tailles et des matériaux différents.
Bien que la plupart des grands fabricants continuent de produire des soubassophones, les instruments Conn et King (HN White) sont généralement considérés par les musiciens comme les références en matière de qualité sonore et de jouabilité. Le modèle le plus célèbre jamais construit est le « Conn 20K », avec un diamètre de tuyau de 18,6 mm, introduit au milieu des années trente et toujours en production.
Certains musiciens, en particulier ceux qui trouvent le 20K trop lourd pour la marche, préfèrent le « King 1250 » légèrement plus petit, avec un diamètre de tuyau de 17,4 mm. Ce dernier a été fabriqué à la fin des années vingt et est toujours en production.
Dans les groupes de musique de rue, les sousaphones asiatiques fabriqués en Chine et en Inde gagnent en popularité. En Suisse et dans le sud de l’Allemagne, les groupes de Guggenmusik optent souvent pour ces appareils musicaux qui offrent un bel affichage visuel et un son acceptable. La plupart de ces modèles sont accordés en mi bémol.
Des marques telles que Zweiss, présentant des designs britanniques plus anciens, produisent des sousaphones plus chers. Ces instruments sont dotés d’une cloche de taille moyenne, mesurant environ 580 mm. Les marques chinoises proposent principalement des variétés de rétro-ingénierie qui se révèlent tout à fait satisfaisantes.
Les soubassophones fabriqués en plastique renforcé de fibre de verre sont principalement destinés à une utilisation en marche, tandis que ceux en laiton sont privilégiés pour les jeux sur scène. Les premières versions sont fréquemment adoptées par des fanfares plus jeunes, notamment dans les collèges, en raison de leur poids réduit. Cependant, selon le modèle, son ton peut être moins sombre et moins riche.
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✍️ Contenu rédigé par Kévin Papot , expert en lithothérapie et co-fondateur de France Minéraux.
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Made in France
À l’écoute, disponible 7j/7
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