Le pìfano est une flûte traversière traditionnelle du genre fifre originaire du Brésil. Il est souvent associé à des styles musicaux brésiliens tels que le forró et le xaxado. La sonorité vive et enjouée de cet appareil musical en fait un instrument central dans de nombreuses formations musicales du pays. Par ailleurs, il est parfois incorporé dans les musiques modernes.
Le pìfano est aussi identifié sous les termes « pifaro » et « pife ». Il est doté de sept trous : un orifice dédié à l’embouchure et six autres destinés aux doigts. Sa perce peut être conique ou cylindrique. L’instrument est caractérisé par sa petite longueur, lui donnant un son vif et enjoué.
Le modèle traditionnel est fabriqué à partir de taquara ou de taboca, des variétés de bambou. Les versions modernes sont faites à partir de tuyaux de PVC ou de métal.
L’histoire de cet outil musical est un entrelacement de diverses influences culturelles et historiques. Le terme « pìfano », d’origine portugaise, est traduit en « tuyau » ou « flûte » en français.
Ses origines sont sujettes à débat. Certains affirment qu’il a été inventé par les peuples indigènes d’Amérique. En revanche, d’autres le lient aux premiers colons chrétiens qui l’auraient utilisé pour rendre hommage à la Vierge Marie. En réalité, ces évènements s’entremêlent. Les débuts de cette flûte remontent aux premiers instruments connus, se retrouvant dans les cultures africaines, européennes et indigènes qui ont convergé au Brésil. Par la suite, les habitants du nord-est du Brésil ont su l’adapter à leur riche patrimoine musical folklorique.
Sous le nom de « fife », il a été intégré dans les festivités, les cérémonies religieuses et les événements militaires.
Actuellement, il connaît un regain d’intérêt. En effet, il est associé à des formations musicales contemporaines telles que la Pife Muderno, le Mangue beat et le groupe Forro in the dark. Ainsi, le pífano incarne l’évolution et la diversité culturelle de la musique brésilienne.
Au Brésil, la musique et la connaissance des instruments étaient transmises par voie orale aux fils et filles des travailleurs ruraux. Certains ont ensuite émigré vers des villes d’autres régions. Ils ont apporté avec eux le baião, le style musical de la zone Sertão qui est aujourd’hui l’un des « styles les plus exportables du Brésil ». Le pífano y occupe une place centrale.
Le baião se caractérise par le rythme et la tonalité de la zabumba, un instrument de percussion brésilien. Ce genre a cédé la place à de nombreux styles de musique de danse, dont le côco, le rasta pé, le xaxado et le forró. Ce dernier est aussi le nom des soirées dansantes populaires en couple, du nord-est du Brésil.
Lorsque les Bandas de Pífanos jouent du baião et de ses styles dérivés, les flûtes sont les instruments de base. Ils dirigent le groupe mélodiquement avec des sons populaires, dont la célèbre chanson brésilienne « Sabiá ». Ils jouent également des lignes harmoniques, souvent improvisées et élaborées avec une dynamique rythmique constante. De nombreux groupes ont émergé du Brésil, la plus célèbre étant la Banda de Pífanos de Caruaru, créée en 1924 et toujours existante. La « Reine du Pífano », Zabé da Loca, est aussi une musicienne réputée du pays. Par ailleurs, elle a activement contribué à la transmission de cet art musical à de jeunes musiciens. En 2008, elle a sorti un disque de ses propres compositions.
Les joueurs de pífanos sont appelés les pifeiros. Parmi les plus importants figurent Edmilson do Pífano, João de Pife et Carlos Malta. Ils ont présenté la flûte sous un nouveau jour aux yeux du public avec le disque « Pife Moderna ».
À New York, le flûtiste brésilien Jorge Continentino, du groupe populaire Forro in the Dark, joue du pífano chromatique. Il joue des mélodies bebop sur son modèle en sol. Le multi-instrumentiste Rodrigo Ursaia, de l’Orquestra Jazz Sinfônica, parle de l’intégration de cet instrument dans divers projets, notamment le rock et le jazz.
Les pifeiros d’aujourd’hui sont entendus à l’échelle internationale. De même, le forró gagne graduellement en popularité dans les grandes villes du monde, notamment New York et Londres. De plus en plus de personnes dans le monde commencent à découvrir la danse et la musique folkloriques du nord-est du Brésil.
Le facteur d’instruments José Claudio de Oliveira Lino a contribué à l’essor du pífano dans la musique moderne. Il a conçu des modèles en harmonie avec les appareils de musique modernes. Les modèles traditionnels étant autrefois joués uniquement avec des percussions, il n’était pas nécessaire de les accorder sur des instruments à cordes. Les pifes sont disponibles en de tailles variables actuellement, avec diverses hauteurs afin d’avoir différents types de rendus.
Les techniques de jeu de cette flûte sont souvent associées à des formations musicales spécifiques qui se sont développées dans le nord-est du Brésil. Ces groupes, constitués principalement de travailleurs ruraux, se réunissent pour jouer de la musique lors d’événements régionaux.
D’une part, le pífano est généralement joué en paire, accompagné d’instruments à percussion. Ces derniers incluent la zabumba, la caixa, le triangle, le bumbo, le prato et la ganza, donnant une dynamique rythmique distinctive. Ils forment les célèbres Bandas de Pífanos. D’autre part, il est également possible de l’exercer en solo, accompagné d’instruments traditionnels. Parmi ces derniers figurent le sanfona, le cavaquinho, le pandeiro, le ganzá et le violão de sete cordas.
Ces flûtes sont généralement accordées en do et en sol. Des accords tels que la, si bémol, fa, mi, ré et sol aigu sont également possibles et utilisés. Certains modèles couvrent jusqu’à une étendue de 2,5 octaves.
Pendant le jeu, le musicien tient le pífano tourné vers le côté droit du visage. Les trous, au nombre de six à huit selon le modèle, sont destinés aux doigts. L’embouchure sert, quant à elle, à souffler. Cette approche permet à l’instrument de générer une palette sonore variée qui contribue à l’enrichissement de la musique traditionnelle brésilienne.
L’apprentissage du pifano est adapté à tous les âges. Étant une flûte traversière, il possède un timbre doux. Voici des conseils pratiques pour vous aider à vous lancer dans cette aventure musicale.
Tout d’abord, choisir un modèle adapté est crucial. Il en existe plusieurs types, mais les versions en bois sont les plus communes. Une fois l’instrument choisi, il est temps d’aborder les bases. Une bonne posture et une tenue adéquate sont essentielles.
Tenez la flûte horizontalement avec les deux mains, en plaçant le pouce gauche sous le corps de la flûte et les autres doigts sur les clés. Assurez-vous que vos coudes sont légèrement éloignés de votre corps dans le but d’avoir une meilleure liberté de mouvement. En ce qui concerne l’embouchure, placez le bord du trou juste en dessous de votre lèvre inférieure. Formez un léger sourire afin de créer une ouverture. Ensuite, soufflez doucement dans celle-ci, comme si vous souffliez dans une paille. Les doigtés sont essentiels lors de l’application de la flûte traversière. Les bases dédiées aux notes de la gamme de do majeur sont à maîtriser. La pratique régulière aide aussi à contrôler les tonalités.
Ensuite, lorsque vous progressez, diverses ressources sont à votre disposition. Il existe des méthodes d’apprentissage de flûte et des ouvrages spécialement dédiées aux débutants. Les cours en ligne gratuits et les applications constituent une alternative non négligeable. En outre, il est possible d’intégrer directement des écoles de musique.
Enfin, travaillez fréquemment vos jeux en vue de trouver votre propre style. Vous pouvez aussi vous servir d’un métronome afin d’améliorer votre rythme. Jouer avec d’autres musiciens peut également être bénéfique.
Suivre ces conseils vous permettra de vous épanouir dans l’apprentissage de la flûte traversière et de découvrir tout le plaisir de la musique.
Afin de maintenir votre pífano en bois en bon état, quelques pratiques d’entretien sont essentielles. Tout d’abord, l’huilage régulier est crucial afin de protéger le bois de l’humidité, évitant ainsi le gonflement excessif ou le dessèchement. Optez de préférence pour de l’huile d’amande douce avec de la vitamine E ajoutée. Elle est à appliquer une fois par semaine dans le cas d’une flûte neuve, puis au besoin, mais au moins une fois par mois. À l’aide d’un bout de coton, appliquez de l’huile à travers la perce. Laissez cette dernière l’absorber pendant quelques heures avant de nettoyer l’excès.
Avant de ranger votre pífano, assurez-vous d’éliminer tout excès d’humidité en passant un chiffon sec le long de la baguette de nettoyage. Veillez à utiliser exclusivement une version en plastique, car cela endommagera la surface intérieure de la flûte.
Il est conseillé de jouer régulièrement de votre instrument. Cela permet d’éviter le dessèchement et d’améliorer progressivement sa sonorité. En cas de difficultés telles que des joints gonflés ou une sonorité altérée, adressez-vous à un luthier, si vous voulez des conseils spécifiques.
Le pífano est disponible en plusieurs accords. Les petits modèles accordés en do sont les mieux adaptés aux débutants. Il existe aussi des variétés en si et en la. Celles en sol sont les plus appréciées, tandis que celles en fa sonnent plus bas.
Lors de l’achat de cet instrument, le matériau est aussi à considérer. Certains fabricants proposent des versions en bambou de haute qualité acoustique et avec des parois moyennes à épaisses.
Concernant l’aspect extérieur, le choix dépend en grande partie de vos goûts esthétiques. Certains exemplaires gardent l’aspect naturel du bois. D’autres sont peints ou décorés avec des graphismes tribaux.
Si vous souhaitez acquérir un pífano, rendez-vous sur le site de France Minéraux. Sur cette plateforme, vous pouvez choisir le modèle qui vous convient parmi une large gamme.
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Made in France
À l’écoute, disponible 7j/7
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