Pédale de wah-wah

Origine et histoire de la pédale de wah-wah 

La première pédale de wah-wah a été inventée aux États-Unis en 1966 et a rapidement gagné en popularité parmi les guitaristes. Toutefois, l’effet lui-même a été créé bien avant.

Naissance de l’effet wah-wah

L’effet « wah » a fait son apparition dans les années vingt, grâce au trompettiste Clyde McCoy. Il a découvert qu’il était possible d’altérer le timbre de l’instrument en se servant d’une sourdine fixée sur celui-ci. Cette dernière présente un trou central au niveau duquel est inséré un petit tube cylindrique se terminant par un pavillon. En ajustant manuellement l’ouverture du tube pendant le jeu, l’effet wah-wah est obtenu. Ce même principe est appliqué à l’harmonica, mais dans ce cas, la sourdine est formée en utilisant les mains.

Cette expression est également employée pour décrire le style musical des artistes qui utilisent cette technique. Le pianiste et compositeur de jazz américain Duke Ellington faisait partie des musiciens ayant adopté ce procédé pendant l’époque de la musique jungle. Les adeptes de ce style incluent Bubber Miley, Rex Stewart, Cootie Williams, King Oliver, Cat Anderson, Snooky Young, Hot Lips Page, Quentin Jackson, Al Grey, Charlie Green.

Naissance de la pédale de wah-wah

L’histoire de la pédale de wah-wah remonte à 1966 lorsque l’ingénieur américain Brad Plunkett, travaillant pour la société américaine Thomas Organ Company, a modifié un ampli Vox Super Beatle pour le marché américain. Il a remplacé un interrupteur par un potentiomètre, créant ainsi une modulation sonore produisant l’effet « wah-wah » lorsque celui-ci est tourné. Pour rendre ce bruitage utilisable en direct, il a intégré la résistance variable dans une pédale d’expression d’un orgue Vox Continental, donnant ainsi naissance à la première pédale de wah-wah.

Années soixante et soixante-dix

En 1966, le guitariste américain Frank Zappa fut le premier à adopter le dispositif dans le domaine du rock, après une démonstration de Dick Denney, un ingénieur du son chez Vox, un fabricant britannique d’instruments de musique. Les musiciens Jimi Hendrix et Eric Clapton ont par la suite rapidement suivi son exemple. 

En février 1967, la première pédale de wah-wah, nommée « Clyde McCoy », est commercialisée par la société Thomas Organ. Elle est rebaptisée plus tard « Cry Baby » en raison de sa sonorité évoquant les pleurs d’un bébé. L’outil devient rapidement populaire dans les cercles du rock et de la pop.

Dans la même année, Brad Plunkett dépose une demande de brevet, qui n’a été approuvée qu’en 1971. Depuis, l’entreprise Warwick Electronics, le nouveau propriétaire de Vox Organ, fait fabriquer les pédales en Italie par la société Eko pour réduire les coûts. Le circuit est largement copié en Europe. 

Années quatre-vingt et plus

La popularité de la pédale de wah-wah connaît un déclin au cours des années quatre-vingt, en raison de l’émergence de la new wave. Ce genre musical est surtout basé sur l’usage de synthétiseurs et de processeurs d’effets numériques. La qualité des modèles produits par Thomas Organ diminue également, avec des composants jugés de qualité médiocre. En 1982, l’entreprise est fermée par sa maison-mère, Whirlpool, mais les droits de la pédale sont rachetés par l’entreprise américaine Jim Dunlop. Peu de temps après, celle-ci lance le modèle « Dunlop Cry Baby », marquant un renouveau du dispositif, avec son adoption par des groupes de musique de renom tels que Guns N’ Roses, Toto et Metallica.

Fonctionnement de la pédale de wah-wah 

Le principe de fonctionnement d’une pédale de wah-wah est relativement simple. Toutefois, il ne s’agit pas uniquement d’appuyer sur la pédale, mais de la contrôler et de maîtriser ses effets.

Fabrication de la pédale de wah-wah

Cet appareil intègre un filtre passe-bande qui favorise le passage des fréquences basses tout en altérant celles plus élevées. En utilisant ce dispositif, il accentue le pic résonant des fréquences tout en le déplaçant. La manipulation du spectre sonore s’effectue par un mouvement du pied, allant du haut vers le bas. En enfonçant la pédale, les fréquences audibles sont amplifiées et en la relâchant, elles reviennent à leur niveau initial. Cette variation est à l’origine du son distinctif de l’appareil.

Dans la variante connue sous le nom d’ « auto-wah », la modulation n’est pas contrôlée par le mouvement du pied. Celle-ci déclenche automatiquement lors de l’attaque des notes. Cette technique est fréquemment utilisée dans le disco et le funk, aussi bien avec une guitare classique ou une guitare basse. Dans ce cas, le filtre Voltage-Controlled Filter (VCF) est équipé d’un circuit détecteur d’enveloppe.

Manipulation de la pédale de wah-wah

Manier la pédale de wah-wah nécessite une approche plus nuancée, ne se résumant pas à simplement déplacer son pied. Contrairement à d’autres pédales à effet, il est impératif d’apprendre à la contrôler ainsi que de comprendre les sons qu’elle peut générer et comment elle les crée. La coordination entre votre pied et vos mains est cruciale, chaque élément jouant un rôle clé. En effet, leurs mouvements et leurs positions influent constamment sur le son produit. La variation de la pression et de l’intensité de cette dernière modifie aussi le résultat sonore.

Il n’est pas nécessaire de toujours actionner la pédale, elle peut également être utilisée de manière statique, en conjonction avec un overdrive, pour obtenir une sonorité spécifique.

À l’instar de la guitare, la pédale de wah-wah prend une dimension particulière lors du jeu à l’archet, grâce à la richesse des sons expressifs qu’elle peut produire. Elle excelle dans les bases rythmiques d’accompagnement, notamment avec des approches rythmiques et percussives appelées « chops ». En alternant la position de la pédale (haut, milieu et bas) entre un ou plusieurs chops, il devient possible de créer une base rythmique présentant une diversité de tonalités.

Apprentissage de la pédale de wah-wah 

Maîtriser la pédale de wah-wah demande l’acquisition de techniques spécifiques et une pratique assidue.

Pour commencer, concentrez-vous sur la musique tout en coordonnant habilement les mouvements du pied. Cela favorise la synchronisation entre les mains et le pied, en s’appuyant sur la base rythmique. Pour ajouter une complexité supplémentaire, essayez d’effectuer deux ou trois va-et-vient entre chaque note. Vous pouvez également varier et en réaliser deux pour une note, puis trois pour la suivante et ainsi de suite.

Une fois que la coordination entre les mains et le pied est établie, passez à une étape plus avancée : la substitution du chant par un instrument de musique et par une pédale. Sélectionnez un morceau, peut-être le couplet d’une chanson pour commencer, et tentez de remplacer le chanteur en jouant les mêmes notes tout en les modulant avec le dispositif pour reproduire l’intonation de sa voix. Cette étape permet de fusionner créativité et technique pour exploiter pleinement le potentiel expressif de l’appareil.

Réglage et entretien de la pédale de wah-wah 

Généralement, la pédale de wah-wah est positionnée au début de la chaîne d’effets, directement après la guitare. Le compresseur, l’overdrive et d’autres dispositifs musicaux sont souvent disposés après elle.

L’ajustement de cet instrument est simple, car son effet varie en fonction de sa position. Cependant, prenez le temps de vous familiariser avec votre pédale. En effet, plus vous vous exercerez, plus vous améliorerez votre capacité d’écoute et serez en mesure de créer le son désiré. En outre, assurez-vous d’utiliser des câbles de qualité lors du branchement. En effet, si ceux-ci sont de mauvaise qualité, ils peuvent considérablement altérer le son.

Choix et d’achat d’une pédale de wah-wah 

Il existe différents modèles de pédales de wah-wah disponibles sur le marché. Le choix dépend largement de l’usage auquel l’appareil est destiné, de vos préférences auditives et de votre goût personnel. 

Choix d’une pédale de wah-wah

Le modèle Cry Baby Classic Fasel offre une plage de médium douce, idéale pour le rock classique. Il intègre l’inducteur Fasel d’origine des premières versions Cry Baby italiennes.

Les variétés Jimi Hendrix Signature Wah et Joe Bonamassa Signature Cry Baby Wah sont adaptées pour le hard rock vintage. La première est dotée d’une sonorité sombre et épaisse, parfaite pour des leads saturés, tandis que la deuxième offre un grognement idéal pour un ampli à lampes à gain modéré.

Le modèle Jerry Cantrell Signature Cry Baby Wah se distingue par son expressivité, avec un contrôle Fine Tune permettant d’ajuster le timbre de l’effet. Le 535Q Cry Baby Multi-Wah est une pédale polyvalente avec un contrôle Q variable, un réglage de volume ajoutant jusqu’à 16 dB de gain et un boost activable/désactivable, idéale pour produire des sonorités spécifiques, chanson par chanson. Ces deux appareils sont utilisés dans la musique hard rock moderne.

Pour un rythme plus léger, comme le blues et le blues rock, la variété Clyde McCoy Cry Baby Wah propose un son expressif et vocal, semblable au tout premier exemplaire, avec la robustesse moderne nécessaire.