Originaire d’Algérie, le mandoluth est un instrument à cordes appartenant à la famille des mandolines. Son nom est souvent confondu avec la mandore ou le mandole, semblable au luth. Pourtant, il s’agit d’une variante qui est plus en accord avec la musique kabyle.
Aussi appelé « mandole algérienne », il est légèrement plus grand que la mandoline. Il possède dix cordes (cinq cordes doubles) en acier et un corps en forme d’amande avec une façade plate. Le mandoluth dispose également d’une caisse longue à fond droit et d’une plaque à gratter.
Le manche embarque deux frettes supplémentaires pour le quart de ton. Celles-ci sont situées au milieu de la première, de la deuxième, de la troisième et de la quatrième case. Elles permettent aux musiciens de mieux se rapprocher des mélodies kabyles traditionnelles. Cet instrument offre une sonorité riche en harmoniques qui peut évoquer à la fois la guitare, la mandoline, le luth et l’oud.
Bien qu’il soit apparenté à la mandore, son ancêtre de l’époque médiévale, le mandoluth ne voit le jour que dans les années trente. Il est fabriqué par l’italien Jean-Bélido, artisan luthier et professeur de musique de Bab El-Oued. La genèse de son invention vient par contre d’un grand chanteur de chaâbi, El Hadj M’hamed El Anka. Ce dernier a dessiné le plan et la forme actuelle du dispositif. Son idée était de créer un appareil au son puissant et plus grand que la demi-mandole jugée parfois trop aiguë et peu amplifiée. Dès lors, le mandoluth n’a jamais quitté les orchestres andalous. Il est même devenu l’instrument de musique principal du chaâbi algérois et de la mélodie kabyle dans toutes ses variantes.
L’aspect de cet instrument n’a pas vraiment changé depuis 80 ans. En quelques décennies, il a intégré différents genres musicaux. Cela s’est fait grâce à des artistes qui ont osé explorer de nouvelles perspectives. Ils fusionnent des styles comme le tindi, le flamenco et le jazz. Le mandoluth vit un véritable renouveau avec la contribution de célébrités telles que Hakim Hamadouche, Mohamed Abdennour et Mohamed Rouane.
Dans la culture algérienne, cet instrument incarne un héritage transmis par des luthiers de génération en génération. Faisant partie intégrante du folklore, il est surtout utilisé dans les mélodies typiques locales. Il est indissociable de l’image du maître du chaâbi, El Hadj M’hamed El Anka, ainsi que de la musique kabyle. Cela s’est fait grâce à des artistes tels que Cheikh El Hasnaoui et Matoub Lounès.
Plus petit que le luth et plus grand que la mandoline, le mandoluth peut être joué de plusieurs façons.
Comme la plupart des instruments à cordes, il est principalement façonné avec du bois. Sa rigidité vient de ses fils en métal doublés et de son manche à frettes. Il possède une caisse de résonance en forme de poire.
Quant au processus de fabrication, il se divise en trois étapes. La première consiste à concevoir chacune des parties de l’appareil (le corps, le manche, la tête). La deuxième se concentre sur leur assemblage. La dernière concerne l’application des décorations et l’accordage des cordes.
Avec ses dix cordes, le mandoluth se pratique comme la mandoline. Étant donné que chacun de ces fils est doublé, il va de soi d’accorder deux fois en do, en sol, en ré, en la et en mi. Il se joue également au plectre (médiator), tenu entre le pouce et l’index. La synchronisation entre les deux mains s’avère indispensable pour ce genre d’instruments. Que ce soit du jazz, de la musique populaire ou de la musique traditionnelle, le mandoluth offre une grande diversité de jeux.
Cet instrument peut être accordé de différentes manières en fonction de la musique que l’utilisateur prévoit de jouer. Il peut être réglé à la manière d’une guitare en commençant par le la, suivi par le ré, puis par le sol, ensuite par le si et enfin le mi. Il peut aussi être configuré comme un oud arabe avec un ré sol la ré sol. L’arrangement par défaut de cet instrument à cordes est similaire à celui du mandoloncelle avec un do, un sol, un ré, un la et un mi. À noter que certains modèles ne possèdent que quatre cordes.
L’apprentissage du mandoluth peut s’effectuer en quelques mois. Bien que sa tenue soit particulière et nécessite une bonne synchronisation des deux mains, il existe plusieurs moyens de vous initier. Des conservatoires orientés vers la musique orientale sont présents dans l’Hexagone. Suivre des leçons en personne dans ces établissements peut offrir un feedback personnalisé et une structure d’enseignement solide. Autrement, il est toujours possible de trouver des ressources en ligne si vous préférez apprendre à votre propre rythme.
Concernant les étapes, vous aurez à vous familiariser avec la tenue de cet instrument à cordes, puis à travailler sur l’accordage et, enfin, à apprendre les accords. Dès lors, vous pourrez vous essayer aux techniques de pincement et de médiator. Vous devrez notamment développer votre coordination et votre précision à travers une pratique régulière de l’instrument.
Bien que le mandoluth soit un trésor musical d’Algérie, il est possible de vous en procurer dans l’Hexagone. Il vous appartient de choisir celui qui correspond à vos préférences et à vos besoins quant au nombre de cordes. Pour faciliter votre achat, vous pouvez consulter des sites spécialisés tels que France Minéraux. D’autres instruments à cordes y sont également disponibles à des prix accessibles.
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