Harpe celtique

La harpe celtique est composée de : 

• une console harmonique, ayant une forme courbe, est située dans la partie haute ;
• chevilles d’accord placées sur la console ;
• une colonne sur laquelle sont gravées des décorations traditionnelles illustrant les couleurs de l’Irlande ou la spiritualité celtique ;
• une caisse de résonance ;
• ouïes sous forme de petits ronds creusés sur la face antérieure de la caisse ;
• cordes, au nombre de 32 à 38, qui vibrent au pincement, produisant ainsi du son ;
• palettes, agencées au niveau de la colonne, permettant de régler manuellement la hauteur des notes.

Ces dernières sont aussi nommées « taquets », « clefs », « crochets », « clapets » ou « leviers ».

Origine et histoire de l’instrument

Les premières harpes celtiques ont été fabriquées en Écosse au VIII^e siècle. Elles ont très vite gagné une place importante dans la musique et le milieu artistique de la Bretagne. Elles sont notamment abordées dans plusieurs ouvrages : des poèmes aux représentations picturales en passant par les arts plastiques. 

Au XI^e siècle, cet instrument à cordes est devenu populaire en Irlande où il est connu sous le nom de « cláirseach ». Dans ce pays, la majorité des harpistes et des compositeurs étaient des personnes aveugles. En effet, du XII^e siècle au XV^e siècle, les personnes souffrant de cécité ont été encouragées à jouer de cette harpe. Elles se sont, d’ailleurs, révélées excellentes dans cette discipline, à l’instar du célèbre Turlough O’Carolan. 

Déclin 

À partir du XIII^e siècle, en Bretagne, la harpe celtique a connu une période de déclin. La principale raison à cela est l’arrivée de l’influence française dans l’aristocratie bretonne. Cet instrument à cordes devint ainsi moins populaire, jusqu’à n’être relaté que dans la tradition orale à partir du XIV^e siècle. 

Au cours du XVI^e et du XVII^e siècle, il est cependant possible que la haute société bretonne ait continué à jouir discrètement des mélodies de cette harpe.

Renaissance

Au milieu du XIX^e siècle, la harpe celtique revint progressivement dans le paysage musical. La renaissance de cet instrument débute en Bretagne en étant marquée par de petites apparitions dans la littérature. Ensuite, une performance du harpiste Thomas Gruffydd (1815-1887) au premier congrès celtique international de Saint-Brieuc, en 1867, signa définitivement le retour en force de ce type de harpe. À partir de ce moment, les représentations continuèrent à se succéder dans plusieurs régions européennes, ainsi que lors des cérémonies des Gorsedd. 

En 1942, Georges Cochevelou (1889-1974), musicien, artisan et luthier breton, se lança dans la reconstruction de la harpe celtique. Il commença alors à réunir toutes les informations et les documents pouvant l’aider dans cette mission. Il faudra attendre 10 ans de recherches pour commencer la construction, et une année de plus pour poser la première corde. 

La promotion de ce nouveau modèle d’instrument est, par la suite, assurée par Georges Cochevelou et son fils Alan Cochevelou, alias Alan Stivell. Grâce à leur talent, ce duo parvient à augmenter la popularité de ce type de harpe. Cette revalorisation ne s’est pas seulement limitée à la Bretagne, elle s’est répandue jusqu’à Paris ainsi que dans le reste du monde. Le mouvement donna d’ailleurs naissance à plusieurs harpistes et compositeurs talentueux à travers le globe.

Festival

Il existe plusieurs événements de renommée mondiale mettant à l’honneur cet instrument à cordes ancien. Parmi eux, le « Festiv’harpes » est organisé par l’association Harpes Détours.

On peut citer également les « Rencontres internationales de harpe celtique », une manifestation culturelle mise en place par un comité portant le même nom. Celle-ci se déroule à la Maison de la Harpe Celtique située à Dinan, en Belgique.

Enfin, il existe le « festival Harpes de printemps », créé par l’association Les Harpes de Taranis.

Cinéma 

Dans l’univers du septième art, peu d’œuvres mettent en avant cet instrument typique de la culture celte. Cependant, il est possible de le voir apparaître, même durant quelques fractions de seconde, dans certains films. Il sert aussi à composer la bande son de la plupart des œuvres cinématographiques.

L’exemple le plus concret est le titre « Arrietty : Le Petit Monde des Chapardeurs ». Il s’agit d’un film d’animation japonais créé par le studio Ghibli, sorti en France en 2011. Les musiques présentes dans cette œuvre ont toutes été composées par Cécile Corbel, harpiste française. Pour chaque son, cette artiste a eu recours à son instrument de prédilection : la harpe celtique. 

Un autre exemple est le film d’animation « Rebelle », réalisé par Mark Andrews, Brenda Chapman et Steve Purcell pour le studio Pixar. Certaines scènes de ce dessin animé montrent l’instrument à cordes. En outre, il est possible d’entendre la mélodie envoûtante de celui-ci dans quelques chansons du film.

Bande dessinée

Les bandes dessinées sont également nombreuses à valoriser ce type de harpe. Parmi elles, on peut citer l’album « Astérix et la Transitalique », publié le 19 octobre 2017 aux Éditions Albert René. Dans ce 37ᵉ tome, Assurancetourix, le barde du village, interprète un morceau en jouant de cet instrument à cordes ancien. 

Fonctionnement de la harpe celtique

Le principe de fonctionnement de la harpe celtique est le même que celui de la plupart des cordophones. De ce fait, pour produire un son, il suffit de pincer les cordes afin de les faire vibrer. Les vibrations sont ensuite amplifiées par la caisse de résonance. 

Comment est-elle fabriquée ?

L’artisan chargé de la fabrication de cet instrument typique de la culture celtique est le luthier. Selon la technique de conception traditionnelle, il conçoit celui-ci à la main et avec des outils simples, sans avoir recours à des machines compliquées. En outre, les harpes sont construites une à une, et non à la chaîne. 

Matériaux 

La première étape de fabrication est le choix des matériaux. Elle est importante dans la mesure où la nature des éléments qui composent l’instrument influence le son qu’il produit. Cela entre également en compte dans son prix de vente. 

Ainsi, les pièces en bois sont découpées dans du chêne, du saule, du peuplier ou de l’érable. Les cordes sont en composite, en nylon, en bronze, en acier, en cuivre, en fibre de carbone ou en boyau de mouton. Les palettes sont faites à partir de métal.

Fabrication et assemblage

Une fois tous les composants réunis, la prochaine étape avant l’assemblage consiste à tremper les éléments en bois dans de la tourbe. L’immersion dure plusieurs mois et a pour but de reminéraliser toutes les pièces. En d’autres termes, durant le processus, les bois vont absorber les minéraux de la tourbe, notamment la silice, leur permettant ainsi d’être plus stables et d’avoir une meilleure résonance. 

À noter que ce trempage est une technique traditionnelle. Aujourd’hui, la plupart des artisans ne le font plus, mais veillent, à la place, à utiliser du bois bien sec.

L’étape suivante est l’assemblage. Ici, aucune colle n’est employée. Le montage s’effectue par tenons et mortaises.

Qu’en est-il de la notation musicale ?

Le système de notation musicale de cet instrument à cordes ancien est la tablature. En outre, les écrits contiennent souvent des termes du langage celtique.

Réglage et entretien de la harpe celtique

Une harpe celtique a besoin d’accordage et d’entretien réguliers. Le but de ces opérations est de lui assurer une longévité, ainsi qu’une meilleure qualité harmonique et acoustique.

Réglage

Avant de passer aux étapes de réglages, ci-dessous les outils à utiliser à cet effet.

Matériels nécessaires

Pour régler votre instrument à cordes, vous avez besoin de la clé d’accord. Elle est fournie avec la harpe en tant qu’accessoire.

Il vous faut également un accordeur chromatique. Cet outil vous aide à reconnaître toutes les tonalités de votre instrument. Il est vendu dans la plupart des boutiques commercialisant des consommables musicaux. À défaut, vous pouvez utiliser une application d’accordeur mobile, à installer sur votre smartphone ou votre tablette. 

Notes de l’accordeur

Les notes sur l’accordeur sont généralement écrites en anglais. Voici les équivalences en langue française : 

A = la ; B = si ; C = do ; D = ré ; E = mi ; F = fa ; G = sol

Parmi celles-ci, certaines sont accompagnées :

• de la lettre « b », en référence au « bémol », indiquant un son plus grave du ton auquel il est associé ;
• du symbole « # », qui rehausse la note.

Ci-dessous l’ordre des tonalités, des plus graves aux plus aigües, avec leurs altérations courantes : 

C – C# (ou Db) – D – D# (ou Eb) – E – F – F# (ou Gb) – G – G# (ou Ab) – A – (A# ou Bb) – B – C

Étapes de réglage

La première étape consiste à brancher l’accordeur à votre harpe celtique en accrochant le fil de l’outil dans la caisse de résonance. Si vous utilisez une application mobile, lancez-la et suivez les indications prescrites.

Sur l’écran de votre accordeur, la fréquence doit être de 440 Hz. Si ce n’est pas le cas, corrigez la valeur avec les flèches « haut » et « bas » de l’outil.

Ensuite, pincez une corde. Si la note affichée sur l’écran correspond à celle-ci, passez à la suivante. En revanche, si l’accordeur indique une tonalité trop basse via le curseur qui se déplace vers la gauche, augmentez la tension de la corde. Pour ce faire, insérez la clé d’accord dans la cheville et tournez-la lentement vers l’avant de l’instrument.

Dans le cas où le curseur se déplacerait vers la droite, cela signifie que la note est trop haute. Pour la corriger, vous devez détendre la corde en tournant la clé d’accord vers vous.

Après cela, vérifiez que la corde émet la bonne tonalité en la pinçant à nouveau.

Entretien 

La harpe celtique étant constituée de plusieurs composants en bois, elle s’avère sensible aux variations de température et d’humidité. Il est ainsi recommandé de ne pas la placer près d’une fenêtre, d’un radiateur et d’un feu de cheminée. En outre, en été, il convient de ne pas la laisser dans une voiture stationnée en plein soleil.

Un nettoyage régulier est également conseillé. Pour cela, essuyez l’extérieur de l’instrument avec un chiffon sec et doux tous les jours, y compris sur les cordes. Par la même occasion, vérifiez l’état de ces dernières et des autres pièces. En cas de détérioration, procédez immédiatement au remplacement des éléments endommagés. À noter que le fait de laisser une ou plusieurs cordes manquantes risque de provoquer un déséquilibre de tension. 

Par ailleurs, après avoir joué avec votre harpe celtique, ayez le réflexe d’abaisser les palettes. Le but est de soulager les cordes de toute tension supplémentaire, et ainsi, de ne pas les fatiguer inutilement. 

Enfin, un réglage et un check-up périodiques auprès d’un luthier sont conseillés au moins une fois par an. Une visite chez ce professionnel est également recommandée en cas de problème avec l’instrument.

Modalités d’apprentissage

Le meilleur moment pour apprendre à jouer de la harpe celtique est à sept ans. Toutefois, il est toujours possible de commencer votre formation avant ou après cet âge.

Pour bénéficier d’un enseignement complet, vous pouvez vous rapprocher d’une école de musique qui propose un cursus centré sur ce type de harpe. Les cours auront ainsi lieu en présentiel. En outre, ils se concentreront, non seulement sur la manière de jouer, mais aussi sur l’histoire de cet instrument à cordes ancien. Cela facilite la prise en main de celui-ci, et offre une meilleure compréhension des cours.

Une autre option d’apprentissage consiste à se tourner vers les formations en ligne. Dans ce contexte, celles-ci sont proposées sous format vidéo, et avec des supports textuels et picturaux. Sur internet, vous pouvez trouver des enseignements payants qui offrent souvent des accompagnements individuels et personnalisés. Il existe également des ressources gratuites, mais non moins complètes, proposées sur des plateformes telles que YouTube.