La glass harp, également connue sous l’appellation de « harpe de verre », appartient à la famille des idiophones frottés. Il s’agit du digne successeur du verrillon ou vérillon, qui est parfois appelé par cette même désignation. Cet instrument de musique produit une multitude d’harmoniques en frottant le bord de verres avec les doigts humides ou imprégnés de résine. Elle se reconnaît à son apparence spécifique et à sa sonorité à la fois aérienne, légère et magique.
La glass harp est un dispositif musical généralement composé de verres à vin. L’ensemble est disposé sur une table, par ordre croissant de contenance. Chaque verre est accordé selon une note spécifique en ajustant le volume d’eau à l’intérieur.
La harpe de verre peut prendre le rôle de soliste ou intégrer un orchestre. Son utilisation est de mise pour mettre l’accent sur une ambiance atmosphérique dans les musiques classique, contemporaine et symphonique. Sa tonalité distinctive est particulièrement recherchée par les amateurs de musique à travers le Monde. Par ailleurs, son visuel attractif se remarque lors de performances live.
La glass harp jouit d’une histoire fascinante et d’une origine qui date de plusieurs siècles.
Les premiers modèles de verres musicaux, avec le mode « percussion », sont originaires d’Asie et étaient connus sous le nom de « verrillon ». Aux XIVe et XVIIIe siècles, ce dernier est arrivé respectivement en Perse et en Europe, en adoptant le mode « friction ». Il s’est ensuite répandu au-delà des frontières persiennes et européennes. Il s’agissait de la forme rudimentaire de ce qui allait devenir ultérieurement la harpe de verre. L’histoire de ce dispositif musical est abordée par le musicien et compositeur français Thomas Bloch. Il s’était, d’ailleurs, révélé excellent dans la pratique de l’harmonica de verre, version mécanisée du verrillon.
Une illustration du théoricien musical Franchino Gafori, apparue en 1492, met en scène Pythagore en train de jouer avec un vérillon de six verres et un carillon de six cloches. De cette expérimentation viendrait le mot « verrillon » qui serait la contraction de verre et de carillon. Les indications quantitatives sur la taille des cloches et les niveaux d’eau sont de 4, 6, 8, 9, 12 et 16.
En 1636, la description d’une nouvelle méthode de jeu voit le jour par l’allemand Georg Philipp Harsdörffer. Elle consistait à frictionner une série de huit verres de forme égale avec les doigts mouillés. Le premier contenait une cuillerée de vin, le second deux cuillerées, le troisième trois, et ainsi de suite. Huit musiciens y jouaient simultanément en trempant leurs doigts dans le vin au préalable.
En 1738, des versions plus élaborées avec un plus grand nombre de verres apparaissent. Celles relatées dans l’ouvrage de Johann Philipp Eisel sont composées de 18 verres placés l’un à côté de l’autre. Elles sont frappées avec un ou deux bâtonnets, dont l’extrémité est courbée et légèrement enflée. Ce modèle était répandu dans les églises et servait à animer différentes cérémonies.
En 1741, l’irlandais Richard Puckeridge est reconnu comme étant l’inventeur du verrillon. Baptisé « orgue des anges », celui-ci se dotait du mode friction. Ce musicien en est le premier virtuose.
À partir de là, ce dispositif a connu une belle notoriété. Des compositeurs comme Christoph Willibald Gluck (en 1746) ont écrit de la musique spécifiquement pour cet instrument. Des personnages importants tels que Benjamin Franklin (en 1761) ont aussi développé un instrument de musique similaire. Ce dernier, basé sur le jeu de Puckeridge, portait le nom de glass armonica ou « harmonica de verre ». Celui-ci fut le premier à se servir de verres de différentes tailles et formes en vue de produire une gamme étendue de notes musicales. Des fixations (élastiques, aimants, crochets…) ont également été ajoutées dans l’objectif de maintenir les verres en place pendant le jeu.
Vers la fin du XVIIIe siècle, le verrillon est tombé dans le déclin. La principale raison à cela est la présence de l’harmonica de verre et l’arrivée d’instruments à clavier tels que le piano. Parmi les divers instruments idiophones frottés, il devint ainsi moins populaire, jusqu’à n’être relaté que dans des récits oraux.
Au XXe siècle, il revint progressivement dans le paysage musical grâce au musicien allemand Bruno Hoffmann. Il le remet au goût du jour et lui donne le nom de « harpe de verre », malgré l’absence de cordes. Il y a eu un regain d’intérêt pour cet outil musical, en grande partie grâce aux facteurs d’instruments français Bernard et François Baschet. Ces derniers ont mis au point le cristal Baschet qui fonctionne avec des verges en métal frottées.
Bien qu’elle soit encore peu connue du grand public, la glass harp est considérée comme étant un instrument de musique à part entière. À cet effet, elle occupe une place de choix dans diverses cultures.
La harpe de verre se retrouve dans divers styles, de la musique classique à la musique contemporaine, en passant par la musique symphonique.
Des artistes français contemporains comme Thomas Bloch et Jean Claude Chapuis ont contribué à renforcer la réputation de la glass harp. Le conteur Bruno de la Salle compte également parmi ses plus grands adeptes. Elle a été un élément majeur dans le roman futuriste et sentimental de la chanteuse et l’écrivaine américaine Louise Marley, intitulé « La Musique de verre ».
Els Ilg, d’Annamarie Moergeli et de Pius Brogle du groupe « Glasharfen-Ensemble Zürich » interprètent de la grande musique avec cet instrument, depuis plus de 20 ans. Selon ce trio, chaque morceau joué demande une synchronisation parfaite pour trois corps et six mains.
Jean-Claude Welche a marqué l’histoire de la harpe de verre lors de ses représentations dans les émissions télévisées « Incroyable Talents » et « Comment allez-vous bien ». Ce musicien a également joué de cet instrument insolite durant le film « Radiostar », sorti en 1985.
Des concerts classiques ont lieu dans certains lieux comme l’abbaye de Noirlac situé dans le département du Cher. Ils se tiennent quelques dimanches dans l’année, en matinée. Le dernier en date a prévu une formation originale, accueillant un contrebassiste et un musicien sur verres.
Plusieurs événements de renommée mondiale mettent à l’honneur cet idiophone frotté. Parmi eux, le festival international « Harpe en Avesnois », organisé par l’association Harpe en Avesnois. Son but est de promouvoir la harpe dans tous ses états. Cet événement se déroule chaque année, de février à mars.
La glass harp se joue avec les mains. Chaque verre est rempli d’eau de quantité différente en vue de produire des notes de hauteurs variées. L’utilisation d’une ou de deux baguettes est possible. Cependant, cela nécessite une certaine expertise et un savoir-faire accru, compte tenu de la fragilité des verres.
Connaître les étapes de conception de la harpe de verre aide à mieux appréhender ce dispositif musical en apparence simple. Les verres constituent l’élément central. Il convient de choisir des modèles qualitatifs, façonnés avec une extrême précision. Le tout est monté en respectant un emplacement caractéristique en vue de fournir un son satisfaisant. Cette phase délicate conditionne la justesse et l’intonation future de chaque note.
Pour jouer de la glass harp, le musicien mouille ses doigts et frictionne le bord des verres, créant ainsi des vibrations mécaniques qui produisent des sons cristallins et clairs. Il peut mettre en place une grande variété de mélodies et d’harmonies en jouant en même temps sur plusieurs verres à différents niveaux de remplissage. Plus le verre est rempli, plus la note produite est basse. Inversement, un verre contenant moins d’eau produit un timbre plus aigu. Dans certaines situations, il arrive que des joueurs emploient des archets ou des baguettes dédiées à cet effet. Ils élargissent ainsi les possibilités sonores de ce dispositif musical.
Étant donné que la harpe de verre est un instrument non conventionnel, elle ne requiert pas de notation musicale spécifique. Cependant, elle est notée de la même manière que d’autres dispositifs musicaux à cordes comme le piano ou la harpe. Les musiciens jouent à l’oreille et se basent généralement sur l’improvisation.
La glass harp n’a pas besoin de réglage particulier. Cependant, un entretien régulier est de mise pour garantir sa durabilité et sa qualité sonore. Utilisez un chiffon doux et non pelucheux afin d’éliminer les traces de doigts et la saleté accumulée. Évitez de laisser votre instrument dans un environnement humide ou trop chaud, car cela pourrait affecter le son. Gardez-le dans un lieu frais et sec lorsqu’il est inutilisé.
Les ressources disponibles sur Internet sont un bon moyen d’apprendre à jouer de la glass harp. Gratuites ou payantes, elles vous fournissent un enseignement structuré qui vous fera gravir les échelons progressivement. Celui-ci repose sur des tutoriels vidéo et des supports picturaux et textuels.
En vue de bénéficier d’un programme complet, vous pouvez contacter un musicien sur verres qui propose une formation axée sur ce type d’instrument. Les cours peuvent avoir lieu en présentiel ou en ligne. Ils se focalisent sur la manière de jouer et sur l’histoire de la harpe de verre afin de faciliter sa prise en main.
Acquérir une glass harp n’est pas commun auprès des magasins de musique. Le meilleur moyen d’obtenir un modèle qui vous convient est de la commander auprès d’un facteur de renom. Vous pouvez également concevoir le vôtre en vous faisant aider par un musicien expérimenté. Toutefois, n’hésitez pas à visiter le site de France Minéraux si vous souhaitez trouver des instruments de musique de qualité à coût abordable.
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