Fiddle

Celle-ci est formée par le corps qui est la troisième partie principale. Elle est constituée d’un fond dans la partie inférieure et d’une table d’harmonie sur le côté supérieur. Deux ouïes par lesquelles sortent les sons percent cette dernière. À l’intérieur se trouve un petit cylindre de bois appelé « l’âme du violon », destiné à transmettre les vibrations à la caisse de résonance. À l’extérieur, les filets (fines lamelles de bois) consolident la structure de l’instrument en suivant les courbes. 

Quelles sont les origines et l’histoire du fiddle ?

Comme le fiddle est la déclinaison populaire du violon, ses origines sont les mêmes que pour ce deuxième instrument. Celui-ci est né au début du XVI^e siècle dans le nord de l’Italie, conçu par le luthier Andréa Amati. Rapidement, il a conquis l’Europe, apprécié de la noblesse, mais aussi comme instrument populaire de rue. Il était surtout préconisé pour faire danser.

Au XVII^e siècle, les sonorités intimes ont été davantage recherchées en France, au détriment des effets spectaculaires. Au XVIII^e siècle, des compositeurs célèbres comme Bach ou Mozart ont composé de nombreuses œuvres dédiées à cet instrument. À la fin du XIX^e siècle, la quasi-totalité des chefs d’orchestre étaient violonistes, dirigeant avec un archet.

Au XX^e siècle, le violon continue d’être utilisé dans la musique classique. Toutefois, de nouveaux styles tels que le jazz ou le rock s’y ajoutent. Il est utilisé un peu partout dans le monde, dans les pays tels que l’Inde et la Jamaïque, ou encore dans  les territoires du Maghreb.

En Irlande, il est aussi utilisé dans les orchestres. Cependant, sa principale vocation est d’animer les fêtes populaires villageoises. Cet instrument à cordes est y connu sous le nom de « fiddle ». Le terme vient du mot anglo-saxon fithele venant du germanique fiƿula.

Quelle est la place du fiddle dans la culture ?

Ce violon porte ce nom lorsqu’il est utilisé dans la musique traditionnelle britannique, irlandaise, tsigane ou klezmer. Il sert à faire danser les foules sans avoir besoin d’accompagnement.

Dès qu’un instrument à archet sert à la musique populaire, le nom de « fiddle » lui est attribué. Cela s’applique dans de nombreuses cultures. Ainsi, la contrebasse est connue comme « bass fiddle », tandis que le violoncelle est appelé « big fiddle ».

Sa popularité va au-delà des frontières de la Grande-Bretagne. D’autres pays comme la Hongrie ou la Norvège utilisent des violons populaires qui se rangent dans cette catégorie. Ils se distinguent des modèles classiques par leur usage, leur aspect et leur répertoire.

Les joueurs de ce violon traditionnel sont appelés des « violoneux », par opposition aux « violonistes ». Les premiers sont plus ou moins autodidactes et se sont formés sur le tas en écoutant et en pratiquant. Les derniers ont appris le solfège au conservatoire.

Le célèbre fiddler irlandais Breandán Breathnach avait coutume de dire: « Un violoniste n’est pas un joueur de fiddle, ainsi qu’un joueur de fiddle n’est pas un violoniste » (sic). 

Cette affirmation illustre la différence qui existe entre les deux instruments en matière de jeu. La position des mains et celle de l’archet ne sont pas les mêmes, ainsi que les techniques de jeu.

Le pont du violon irlandais, étant plus aplati, permet un passage plus rapide d’une corde à l’autre. Le stick spécifique est pris plus haut pour mieux maîtriser les airs rapides.

Les crans, le cintrage, les roulements, les bourdons, les cordes de slur et les triplets sont parmi les effets les plus utilisés. Le vibrato est rarement employé.

Le jeu du fiddle réunit swing, ornement et mélodie en même temps. Le violon irlandais se caractérise par la touche sentimentale exprimée dans la mélodie nyah qui exprime la solitude et la tristesse.

Notation musicale : comment la musique est-elle conservée?

La musique traditionnelle s’apprend essentiellement à l’oreille et par transmission orale. À l’instar d’une langue parlée, elle se pratique régulièrement pour être mémorisée longtemps. Elle ne se limite pas au simple usage de partitions.

Après avoir maîtrisé les techniques de base, un bon fiddler écoute et saisit toutes les subtilités musicales. Il les reproduit d’une manière différente de celle d’un violoniste classique.

Comment régler le fiddle ?

L’accordage s’effectue toujours à partir de la petite corde.

Réglage standard

À l’instar du banjo irlandais et de la mandoline : mi la ré sol.

Réglages alternatifs

Chez les Cajuns (francophones de Louisiane) : ré sol do fa (un ton plus bas). 

Au Moyen-Orient et en Afrique du Nord : ré sol ré sol.

Aux États-Unis, où différents cross tunings sont utilisés, voici quelques exemples :

• high bass : mi la mi la ;
• open G : si sol ré sol ;
• cross A : mi la mi.

Un accordage est dit alternatif lorsque les cordes ne sont pas réglées de la manière habituelle.

Comment entretenir le fiddle ?

Après chaque utilisation, il convient d’essuyer l’instrument avec un chiffon propre et sec pour prolonger sa durée de vie. Il doit ensuite être rangé à l’abri de l’humidité et de la chaleur.

Lorsque vous ne jouez pas, veillez à détendre l’archet et à enduire sa mèche, qui est en crin de cheval, avec de la colophane. Cette précaution lui permet d’accrocher sur les cordes pour produire un son au moment où elles sont frottées.

Évitez de toucher la mèche avec vos doigts. Tout comme les cordes, elle doit être changée lorsqu’elle est usée.

Comment et où apprendre du fiddle ?

Le fiddle figure parmi les instruments les plus difficiles à apprendre et à pratiquer. Avant de vous lancer, il est essentiel d’assimiler au préalable les notions de base du violon. Il est possible de suivre des cours auprès d’une école de musique ou dans un conservatoire. 

Si cette option se révèle géographiquement difficile, vous pouvez vous tourner vers les exercices proposés sur le Web. Vous y trouverez des tutoriels, des vidéos et des partitions qui vous seront d’un grand secours.