Le beatboxing est une forme d’expression musicale où un artiste utilise sa voix afin de créer des percussions et des sons instrumentaux. Cette pratique, qui a longtemps été associée au hip-hop, a évolué pour devenir un art à part entière.
Le beatboxing ou human beatbox (HBB), souvent qualifié de « 5ᵉ art de la rue », combine plusieurs techniques vocales. Ces dernières incluent entre autres le chant classique, le chant diphonique et les percussions.
Au cœur de la culture hip-hop, le HBB est considéré comme un élément fondamental, et est fréquemment associé aux performances de rap en direct. Cependant, il trouve également sa place dans la musique électronique. Que ce soit sur scène, lors de concerts ou en studio, il apporte une dimension unique aux créations artistiques.
Les praticiens du beatboxing (beatboxers), maîtrisent une gamme variée de techniques pour créer une diversité de sons. Les boucles vocales, les clicks et les cuts, sont par exemple utilisés dans le but de reproduire astucieusement les rythmes des percussions. Les beatboxers explorent aussi toute une palette d’effets sonores comme les scratchs, qui simulent les mouvements des platines de disques vinyles.
Le HBB, caractérisé par sa diversité de sons et de rythmes, est comparable à la variété de saveurs offerte par le miel dans diverses préparations culinaires.
L’art de l’imitation vocale des percussions remonte à des époques anciennes, avec des traditions émanant de différentes cultures à travers le monde.
En Inde, il existe une tradition vieille de 600 ans appelée la « tradition des bols », qui consiste en une imitation vocale des rythmes et des battements. Cette pratique a donné naissance au konnakol. Il s’agit d’une forme de percussion vocale qui sert aussi de méthode mnémotechnique. De nos jours, des interprètes renommés de genres musicaux variés, dont le jazz fusion et la world music, s’en inspirent dans leur création. Parmi eux figurent des artistes tels que John McLaughlin, Daniel Goyone, Trilok Gurtu et Zakir Hussain.
Le Kouji chinois, dont la signification littérale est « habileté buccale », représente une autre tradition ancienne similaire au beatboxing. Ce type de performance exploite les divers organes de la parole humaine pour reproduire des sons de la vie quotidienne.
Aux États-Unis, parmi les traditions rurales, le eefing a émergé au XIXᵉ siècle dans les régions des Appalaches. Précurseure du HBB, cette forme artistique est née un siècle plus tôt dans les zones rurales du Tennessee. Son influence s’est fait ressentir sur des musiciens notables tels que Buddy Holly et Carl Perkins dans les années 1950. De même, elle a été une source d’inspiration pour des artistes emblématiques de la Soul music. Ce fut par exemple le cas pour Diana Ross dans les années 1960, et par la suite, pour Michael Jackson dans les années 1970.
Certaines traditions musicales africaines impliquent l’utilisation du corps des artistes dans le but de produire une variété de sons. Cela inclut des bruits produits par les inspirations et les expirations, qui sont souvent intégrés dans le 5e art de rue moderne.
Le beatboxing a commencé à apparaître au XXe siècle, principalement dans le jazz. Il était initialement présent dans le style vocal appelé « scat », où les gens utilisaient des sons pour chanter sans paroles. Les Mills Brothers, quatuor vocal américain, ont notamment été connus pour imiter des instruments comme le tuba ou la trompette dans leurs chansons.
Dans les années 1950, Don Elliott, musicien américain, a été remarqué grâce à ses performances vocales qui sonnaient comme des percussions. Il a contribué à des musiques de films comme « Dans la chaleur de la nuit ».
Michael Jackson a aussi joué un rôle important en utilisant le beatboxing dans sa musique. Il était capable de créer des rythmes complexes, tout en chantant d’autres parties de chanson. Ses démonstrations étaient souvent utilisées dans des titres comme « Stranger in Moscow ».
En fin de compte, c’est avec l’avènement du hip-hop que le 5e art de la rue est devenu populaire, notamment en utilisant les influences du jazz.
Le hip-hop a fait son apparition dans le Bronx au début des années 1970. Il est devenu un mouvement artistique et culturel majeur, ayant influencé la musique, la danse et la mode.
Quelques années après, le beatboxing a émergé dans les rues du Bronx et de Harlem. La grande importance du rythme dans le rap a motivé les premiers beatboxers. Le hip-hop était constitué principalement de breakdance et de passages musicaux très rythmés où la batterie était souvent mise en avant.
Avec l’expansion du MCing (mouvement culturel et musical qui tire ses origines du hip-hop) sur la côte Est des États-Unis, l’imitation des boîtes à rythmes est devenue le beatboxing. Ce nouveau style musical a donné naissance à une technique spécifique d’imitation des sons de la grosse caisse et de la caisse claire avec les lèvres. Cela a ainsi marqué les débuts du 5e art de rue moderne.
Le HBB a rapidement trouvé une utilité pour les MC (Maître de cérémonie) qui pouvaient désormais poser leurs paroles n’importe où et n’importe quand. Ils n’avaient même plus besoin de posséder de vraies boîtes à rythmes.
Pendant les années 1980, le beatboxing gagne en popularité aux États-Unis, porté par des groupes, tels que The Fat Boys. En outre, Bobby McFerrin, chanteur américain, avec son album The Voice en 1984, intègre le HBB dans ses interprétations vocales. En Europe, le groupe Fabulous Trobadors représente cette pratique en France.
Dans les années 1990, le 5ᵉ art de rue devient de plus en plus célèbre, sous l’influence grandissante de genres musicaux électroniques (comme le drum and bass). Des artistes comme Rahzel, Killa Kela au Royaume-Uni, et Saïan Supa Crew ont contribué à sa popularisation auprès d’un public plus large.
Au fil du temps, le HBB intègre des imitations de scratchs et des samples vocaux, tandis que les compétitions se multiplient. Des talents comme Kenny Muhammad contribuent à son évolution technique mondiale.
Dans les années 2000, les premiers championnats officiels de beatboxing sont apparus, avec une influence croissante des sons électroniques. Les beatboxers explorent alors de nouvelles techniques, et créent leur propre musique. Ils forment aussi des groupes pour diversifier leurs performances.
En France, des artistes tels que Sly Johnson, Eklips, et Berywam s’inspirent de beatboxers internationaux comme Bauchklang et Beardyman. Le HBB s’étend à différents genres musicaux avec des artistes comme Simeo, Camille et Imogen Heap, élargissant ainsi son influence au-delà du hip-hop.
Le beatboxing se pratique exclusivement avec la bouche, parfois avec l’aide d’un micro pour des sons plus nets. Il exige une compréhension approfondie de la voix humaine et de ses capacités.
Depuis 2008, le 5e art de rue suscite l’intérêt des scientifiques. Des articles ont été publiés, mettant en lumière les caractéristiques générales, articulatoires et aérodynamiques du HBB.
Des études IRM (imagerie par résonance magnétique) ont révélé que le HBB utilise une large gamme de sons. Certains sont similaires à ceux des langues connues, tandis que d’autres sont absents des langues existantes.
Le HBB exploite l’ensemble des lieux d’articulation répertoriés dans l’alphabet phonétique international. Des analyses via fibroscopie laryngée ont d’ailleurs montré que les beatboxers ne présentaient aucune anomalie vocale.
Les caractéristiques aérodynamiques du beatboxing se focalisent sur les variations de pression résultant des muscles du conduit vocal. Cela permet de propulser l’air en mouvement. Le HBB utilise à la fois l’expiration et l’inspiration pulmonaire.
Différentes techniques de production des sons de base (kick, hi-hat, lips roll) ont été identifiées. Celles-ci sont classifiées en fonction de l’endroit où l’air est mobilisé (comme la bouche, le larynx ou les poumons) et selon sa direction de déplacement. Deux méthodes distinctes sont à différencier. Tout d’abord, la contraction, où les muscles compressent l’air expulsé par la bouche ou le nez (flux d’air sortant). Ensuite, la dilatation, où les muscles détendent l’air inspiré par le nez ou la bouche (flux d’air entrant).
Contrairement à d’autres formes de musique, le beatboxing ne nécessite pas de compétences musicales préalables. Vous n’avez pas besoin de savoir lire une partition ou de maîtriser un instrument pour débuter.
Avant tout, il est nécessaire d’apprendre les trois sons de base : la grosse caisse (kick), le son de la charleston (hi-hat), et celui de la caisse claire (snare). Ces dernières constituent les fondations du HBB. Elles servent de point de départ afin de développer des rythmes et des séquences plus complexes.
La pratique régulière est cruciale. Ainsi, chaque jour, pensez à prendre le temps pour perfectionner les sons de base. Les répétitions vous aideront à développer votre habileté à les enchaîner, et à les combiner.
Une fois à l’aise avec les sons de base, commencez ensuite à créer des rythmes simples en les combinant. Vous pouvez jouer avec les variations de tempo, d’intensité et de séquences pour essayer différents motifs rythmiques.
Une fois familiarisé avec les bases, vous serez en mesure d’explorer des techniques avancées. Il existe entre autres les effets sonores supplémentaires comme les clicks ou les cuts. En expérimentant les variations de tonalité et les différentes textures de sons, vous affinerez facilement votre style. Pensez à écouter divers beatboxers afin de comprendre leurs techniques. L’observation peut aussi être une source précieuse d’apprentissage pour découvrir de nouveaux sons.
Il existe plusieurs voies d’apprentissages pour apprendre le beatboxing.
Rejoindre des communautés en ligne ou des forums dédiés au HBB est une bonne façon d’apprendre. Ces espaces permettent d’échanger des conseils, de poser des questions et d’obtenir des retours de la part d’autres pratiquants expérimentés.
Certaines écoles de musique, centres culturels ou associations proposent des ateliers ou des cours en présentiel pour apprendre le HBB. Ces derniers peuvent être dispensés par des professionnels ou des passionnés de cet art, offrant ainsi une expérience pratique et interactive.
Il existe des applications mobiles et des logiciels spécialement conçus pour l’apprentissage du beatboxing. Ces outils offrent des leçons structurées et des exercices pratiques. Vous aurez la possibilité d’enregistrer et d’évaluer votre progression.
La clé pour apprendre le 5ᵉ art de rue réside dans la pratique régulière et l’expérimentation personnelle. En vous entraînant régulièrement, en écoutant divers artistes et en explorant différentes techniques, vous pourrez significativement évoluer.
Il existe une multitude de ressources en ligne qui permettent de s’initier au beatboxing. Certaines plateformes de vidéo proposent par exemple des tutoriels détaillés pour les débutants. Des séquences avancées existent aussi pour ceux cherchant à perfectionner leurs compétences. En outre, des cours ou des astuces sont disponibles sur des sites spécialisés comme France-minéraux.fr, offrant une structure d’apprentissage plus approfondie.
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