Accordéon diatonique

La différence entre l’accordéon diatonique et l’accordéon chromatique

Les deux types d’accordéons n’offrent pas les mêmes possibilités pour interpréter divers styles de musique. Les accordéons chromatiques offrent une gamme beaucoup plus étendue d’accords et de notes. Ils couvrent ainsi un large répertoire musical (jazz, variété, musette, etc.). Les diatoniques, quant à eux, sont limités à une gamme diatonique, similaire à celle de l’harmonica.

D’un point de vue mécanique, la différence de ces deux modèles réside principalement dans leurs soupapes, chacune étant équipée de deux lames. L’une vibre lorsque l’accordéoniste ouvre le soufflet, tandis que l’autre produit un son lors de la fermeture.

Sur un accordéon diatonique, ces lamelles métalliques ne sont pas identiques. Elles génèrent ainsi des sons distincts lors de l’extension ou la rétraction du soufflet. Pour un modèle chromatique, celles-ci sont formées par des pièces similaires.

Ces deux types d’accordéons ont une structure nettement distincte. Le piano du pauvre diatonique permet au musicien de jouer uniquement les notes de sa tonalité actuelle. Par exemple, en do, l’accordéoniste est restreint aux notes de cette gamme. En revanche, un chromatique offre la possibilité de jouer les douze notes appartenant à sa gamme respective.

Origines et histoire de l’accordéon diatonique

L’histoire de l’accordéon diatonique remonte au début du XIX^e siècle. Néanmoins, l’utilisation des anches libres en Chine et au Laos a commencé bien avant cette époque. Ces composants ont été rénovés et incorporés dans différents instruments de musique, tels que la concertina, l’æoline, l’harmonica, le flutina et l’harmonium.

En mai 1829, Cyrill Demian a déposé un brevet pour l’ancêtre des accordéons modernes qu’il a baptisé l’akkordion. Ce nom vient du fait que l’instrument à anches libres soit doté de touches produisant des accords. Ces derniers diffèrent en fonction du sens d’action du soufflet. Lors de son invention, l’accordéon diatonique était destiné à l’accompagnement d’une harmonie.

Plusieurs fabricants d’instruments se sont basés sur le modèle de l’autrichien Demian. À partir du XIX^e siècle, les accordéons avec un clavier joué à la main gauche pour accompagner la main droite ont vu le jour.Depuis 1834, l’accordéon bisonore comprend toute la gamme chromatique selon le système proposé par A. Foulon. Un type d’instrument de musique à vent à trois rangées est apparu au tournant du XX^e siècle. À la même période, des fabricants allemands de pianos à bretelles, plus particulièrement Hohner, ont acquis une puissance industrielle considérable. Ils ont imposé le modèle à deux rangées, séparées par une quarte ascendante comme norme standard.

Fonctionnement de l’accordéon diatonique

L’accordéon diatonique se compose d’un soufflet au milieu et de deux claviers. Celui de droite est dédié à la mélodie. Celui de gauche est utilisé pour l’accompagnement. Chacun est composé de plusieurs boutons qui actionnent les soupapes. Ces dernières régulent le flux d’air nécessaire pour faire vibrer les lames (anches) et donner le son caractéristique. Cet air est insufflé par le soufflet actionné par l’accordéoniste. Les mécanismes de la main gauche sont assez simples, car ils suivent le même principe que ceux de la main droite.

La fabrication d’un accordéon diatonique

En général, les caisses d’un accordéon diatonique sont fabriquées en bois massif ou en contreplaqué. Elles peuvent être vernies, peintes ou recouvertes de celluloïd. Plusieurs sommiers sont placés à l’intérieur des caisses.

Le soufflet

Il est l’élément central d’un piano à bretelles. Son principal rôle est de fournir de l’air pour faire vibrer les anches. Le soufflet relie les deux blocs main droite et main gauche, et est fixé aux caisses par des vis ou des clous. Il comporte environ une vingtaine de plis en carton, renforcés par des peaux, tandis que des bandes d’usure, souvent en tissu, protègent les arêtes. Des cadres en métal couvrent les coins de cette pièce centrale de la boîte à frissons.

Les sommiers

Les sommiers sont les supports des châssis ou des cadres d’un accordéon diatonique. Les lames (ou anches) y sont fixées et disposées sur chacune des tables d’harmonie. Fréquemment, celles-ci sont souvent en alliage d’aluminium, mais elles peuvent également être en bois pour certains modèles.

Le clavier mélodique et le clavier des accords

La fabrication du clavier mélodique d’un piano à bretelles nécessite le façonnement de plusieurs touches et ouvertures. Ce composant de l’accordéon diatonique est doté de dix boutons faits à partir d’une moule spécifique. Les clapets sont reliés avec ceux-ci par des petites broches afin de permettre à l’air de circuler correctement.

La conception du clavier des accords nécessite moins de travail, car ce composant est juste constitué de deux touches et d’une soupape. Le rôle de cette dernière est soit de s’ouvrir, soit de se fermer pour laisser circuler l’air quand l’accordéoniste étire ou replie le soufflet.

La technique de jeu de la main droite

L’initiation à l’accordéon diatonique demande une grande agilité et une dextérité des doigts de la main droite. Le musicien doit les utiliser de manière précise et fluide pour jouer correctement les notes sur un piano à bretelles.

Il ne suffit pas d’appuyer sur des boutons pour jouer à la calculette prétentieuse. Une pratique régulière et une base solide en solfège sont essentielles pour progresser dans l’apprentissage de cet instrument à anches libres.

La notation musicale

Deux systèmes permettent d’écrire des pièces pour accordéon diatonique, notamment la notation musicale et les tablatures.

Le système de notation musicale occidentale

Il s’agit d’une suite de notes disposée sur une portée de cinq lignes. L’utilisation de cette notation musicale occidentale nécessite une aptitude à lire les partitions. L’accordéoniste doit également comprendre la position de chaque note sur le clavier du piano à bretelles bi-sonore. La maîtrise de ces notions lui permet de jouer n’importe quelle musique écrite sur la partition.

Les tablatures

Les tablatures de l’accordéon diatonique reposent sur deux systèmes : le CADB et le Corgeron. Le premier est l’abréviation de « Collectif Accordéon Diatonique de Bretagne ». Ce système, basé sur le poussé-tiré, est composé de deux lignes. L’une permet de jouer des notes en tirant (T), tandis que l’autre émet des sons en poussant le soufflet (P).

Le Corgeron est une autre tablature pour l’accordéon diatonique. Son appellation provient de son inventeur Jean-Michel Corgeron. Cette notation est également de deux lignes, dont la première représente la rangée de sol (G) et la seconde est réservée à celle de do (C).

Pour les deux types, la première ligne est pour les notes à jouer de la main droite en tirant, la seconde pour celles qui sont émises en poussant (main gauche).

Réglage et entretien de l’accordéon diatonique

Comme tout instrument à vent, l’accordéon diatonique nécessite un entretien régulier. Bien que la vérification et la réparation des pièces doivent être confiées à un professionnel, le musicien doit respecter quelques précautions d’usage.

Pour enlever la poussière incrustée au niveau des plis du soufflet ou sur d’autres pièces, un chiffon doux et un pinceau suffisent amplement. Il est  inutile de recourir à des produits liquides pour nettoyer tous les composants de votre instrument à anches libres.

Le réglage et les révisions de l’instrument de musique

Il est recommandé de faire appel à un ouvrier spécialisé titulaire du CAP ATIM pour réaliser des opérations de démontage et de remontage d’un accordéon diatonique. Le Certificat d’Aptitude Professionnelle garantit que le professionnel est un spécialiste ayant obtenu un diplôme spécifique dans le domaine.

Il est également possible de suivre un cours auprès de l’ITEMM (Institut technologique européen des métiers de la musique) pour apprendre à réparer soi-même son accordéon. Ce centre à Mans propose des formations non diplômantes de courte durée, permettant d’entretenir un piano à bretelles diatonique ou chromatique.

Le stockage et le transport de l’instrument à vent

Un accordéon bisonore peut durer plusieurs années, mais il est équipé de plusieurs pièces relativement fragiles. Son état peut se détériorer rapidement en présence d’humidité, surtout au niveau des anches qui risquent de se déformer ou de rouiller. Il est judicieux de stocker votre instrument de musique dans un endroit sec et à l’abri du soleil.

Guide pour apprendre à jouer de l’accordéon diatonique

L’accordéon diatonique pèse en moyenne 7 kg. Il est crucial de bien le manipuler avec précaution, en maintenant les mains des deux côtés des caisses. Pour ne pas le casser, il est impératif d’éviter de le tenir par le soufflet. Cette pièce centrale est en carton, et craint les chocs et les déchirures. Veillez à ne jamais tirer brusquement sur les boutons du clavier du piano à bretelles. Par ailleurs, assurez-vous qu’aucune touche ne s’accroche sur la housse de protection au moment de sa sortie de l’étui.

Avant de commencer à jouer, installez-vous confortablement, afin de ne pas avoir à supporter inutilement le poids de votre instrument de musique. Prenez le temps de régler soigneusement les bretelles ajustables.

L’apprentissage de l’accordéon diatonique demande de la patience, de la persévérance et une méthodologie de travail efficace. Tout débutant a la possibilité de parvenir à jouer de cet instrument à vent en suivant attentivement toutes les instructions d’un formateur professionnel.

La pratique régulière est essentielle, idéalement avec quelques minutes d’entraînement quotidien pour manipuler les touches et le soufflet. Pour les débuts, des séances d’exercice courtes, mais intenses sont recommandées. Pour une progression rapide, visionner des vidéos d’apprentissage en ligne et recourir à différents supports pédagogiques sont bénéfiques. Ces ressources constituent des approches différentes pour un apprentissage enrichi, en plus de maximiser votre compréhension de cet instrument.  

Conseils pour l’achat et le choix d’un accordéon diatonique

Choisir un accordéon diatonique n’est pas chose aisée, surtout en tant que débutant. Dans cette démarche, faites-vous aider par un professionnel de la vente d’instruments de musique. Ce professionnel vous assiste pour trouver celui qui convient à votre niveau et répondra à vos besoins.

Le nombre de rangées est un élément crucial lors de la sélection, et un accordéon bisonore à 2 rangs 8 basses est recommandé à un novice. Ce modèle offre la possibilité de jouer toute la gamme diatonique ainsi que quelques musiques comportant des altérations telles que sib, sol#, un do# et mib.

Lors de l’achat, il est conseillé de tester la tonalité de l’accordéon diatonique et de tenir compte de vos préférences musicales. Considérez les instruments avec lesquels vous souhaitez jouer et la voix d’un chanteur que vous envisagez d’accompagner, car ces éléments peuvent déterminer votre choix.

La marque est également un critère majeur dans la garantie de la qualité de l’instrument. Pour connaître les modèles les plus appréciés par les accordéonistes, le site de France Minéraux propose une sélection diversifiée d’accordéons diatoniques adaptés à différents niveaux de compétences. Ces options vous aideront à mieux choisir pour que vous puissiez avoir une expérience musicale gratifiante.