Son nom provient du latin satureia, lui-même dérivé de satyrus (satyres), ces créatures associées aux festivités et à l’orgie dans la mythologie grecque. Ce lien explique son surnom « herbe aux satyres ». L’Académie française accepte deux orthographes : « sariette » ou « sarriette ». Par ailleurs, cette plante est connue sous diverses appellations : « pèbre d’ase » ; « poivre d’âne » ; « poivrette » ou « herbe de Saint-Julien ».
Dans la mythologie grecque, la sarriette était associée à Satyre, un demi-dieu au corps d’homme avec des pieds de bouc, réputé pour sa sexualité ardente.
Au 1er siècle, le médecin grec Dioscoride affirmait qu’elle prédisposait à la luxure. En effet, elle avait la réputation d’une plante magique et aphrodisiaque. Elle était souvent employée pour concocter des philtres d’amour.
Son arôme en faisait un condiment apprécié pour accompagner le gibier, le fromage ou les plats en sauce.
Au Moyen Âge, la culture de la Satureja était encouragée par le roi Charlemagne, malgré son interdiction par l’Église en raison de sa réputation. Curieusement, sa diffusion en Europe s’est faite par l’intermédiaire des moines bénédictins, limitant ainsi son accès aux jardins des monastères.
La sarriette des montagnes est un sous-arbrisseau dont la hauteur est généralement comprise entre 20 et 40 cm tandis que sa largeur varie entre 15 et 25 cm. Par rapport à la sarriette d’été (Satureja hortensis), elle se distingue par sa robustesse et sa capacité à vivre plusieurs années sans se faner. Son autre nom « sarriette d’hiver » reflète sa rusticité. En effet, cette plante supporte des températures descendant jusqu’à -15 °C.
Ses tiges sont ligneuses à la base et deviennent de plus en plus herbacées vers le sommet. Elles sont poilues et leur couleur se situe entre le rougeâtre et le gris-clair. Les rameaux abondants se dressent perpendiculairement à l’axe principal.
Les feuilles de Satureja montana sont étroites, pointues et d’un vert sombre, avec une texture similaire à celle du cuir avec un bord cilié. Elles sont disposées deux par deux sur le même nœud et leur forme allongée rappelle celle d’une lance.
Les fines fleurs odorantes apparaissent entre juin et octobre et se regroupent en grappes terminales. Cinq pétales blancs ou rosés se soudent et constituent une saillante corolle longue de 6 à 7 mm. Cinq sépales les entourent en formant un réceptacle muni d’un tube cylindrique poilu.
Les fruits, des tétrakènes, sont composés par quatre méricarpes akénoïdes, qui ne s’ouvrent pas naturellement à maturité.
L’huile essentielle de sarriette des montagnes est extraite des parties aériennes de la plante. Les feuilles, les fruits et une partie de la tige sont distillés à la vapeur d’eau. L’HE produite est de couleur jaune pâle à brun et dégage une odeur fraîche, champêtre et épicée.
Riche en carvacrol, en gamma terpinène, en paracymène et en thymol, l’huile essentielle de sariette des montagnes est un remède puissant avec de nombreuses propriétés.
En raison de sa concentration en phénols, elle diminue drastiquement le risque d’infection. En effet, ces molécules sont réputées pour leurs caractéristiques antimicrobienne, antibactérienne, antifongique et antivirale. Par conséquent, ce remède s’avère efficace contre l’Escherichia coli, le Listeria monocytogenes, le Staphylococcus epidermidis et le Staphylococcus aureus.
Ces composés contribuent également au renforcement du système immunitaire en réponse aux agressions.
Sa teneur en paracymène lui confère une vertu antalgique en agissant sur les neurones transmetteurs des signaux de douleur.
La présence de phénols attribue à l’huile essentielle de sariette des montagnes une propriété tonique pour l’organisme. Elle améliore la santé générale.
De plus, ses effets aphrodisiaques, reconnus depuis l’Antiquité, peuvent pallier la baisse du désir et la fatigue sexuels.
Les femmes enceintes et allaitantes, les nourrissons de moins de 3 ans et les enfants de moins de 6 ans ne sont pas autorisés à l’utiliser.
Les personnes asthmatiques sont invitées à demander un avis médical avant toute utilisation. En raison de la teneur en composants épileptogènes, il en est de même pour les individus épileptiques.
Étant donné sa capacité à irriter la peau, il est recommandé de diluer l’huile essentielle de savourée à 10 % dans une huile végétale.
La prise par voie orale requiert l’avis préalable d’un thérapeute.
Elle contient de nombreux composés allergènes en grande quantité tels que le linalol, le limonène et le géraniol. Il est fortement conseillé de réaliser un test cutané avant toute utilisation. Pour ce faire, versez quelques gouttes du produit au creux de votre coude. Attendez au moins 48 heures pour voir si votre organisme tolère le produit.
Pour éviter les accidents, gardez cette HE hors de la portée des enfants.
Avant de l’incorporer en cuisine, assurez-vous de la mélanger avec du miel, du yaourt, du lait, de l’huile ou du sirop. Sa consommation pure est proscrite.
L’huile essentielle de sarriette des montagnes peut être utilisée seule. Cependant, pour optimiser un effet en particulier, elle est parfois mélangée à d’autres huiles essentielles.
Pour un usage cutané, d’une manière générale, diluez 1 goutte d’HE dans 9 gouttes d’huile végétale.
En cas de cystite, de prostatite ou d’infection urinaire, appliquez le mélange sur la partie inférieure du ventre à raison de 3 fois par jour. Continuez pendant 7 à 10 jours.
Pour soulager la bronchite, massez le torse 4 fois au cours de la journée, pendant 5 jours à une semaine.
L’application sur la partie inférieure de la colonne vertébrale, 2 fois par jour pendant 10 jours, peut augmenter la libido et atténuer la fatigue sexuelle.
En cas de parasites intestinaux, un massage du ventre, 2 à 3 fois par jour pendant une semaine à 10 jours, est recommandé.
En cas de fatigue ou d’asthénie, son efficacité se constate lorsqu’elle est appliquée sur la partie inférieure du dos. La fréquence quotidienne est de 3 fois. Toutefois, cette cure ne doit pas excéder 3 semaines. Si vous estimez nécessaire de la prolonger, observez une pause d’une semaine avant de reprendre.
En revanche, pour le traitement de l’adénite et de l’adénopathie, massez la zone concernée avec 1 goutte d’huile essentielle diluée dans 19 gouttes d’huile végétale.
Les combinaisons peuvent accroître les effets escomptés, en fonction des pathologies à traiter.
Pour soulager l’inflammation de la prostate, l’huile essentielle de Satureja montana est associée :
Cet ensemble est incorporé à 5 ml d’huile de nigelle. L’application se fait au niveau du bas-ventre pendant 7 à 10 jours, à raison de 3 répétitions quotidiennes.
Lorsque les ganglions lymphatiques s’enflamment ou durcissent dus à une infection, préconisez l’association des huiles essentielles suivantes :
Le tout est mélangé avec 5 ml de macérat huileux de millepertuis. L’application locale se fait 3 à 5 fois par jour, pendant 7 à 10 jours.
Pour connaître la manière d’utiliser cette huile essentielle avec des minéraux, il est recommandé de consulter un lithothérapeute.
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