Humboldt envoie l’échantillon à Hippolyte-Victor Collet-Descotils, qui n’y trouve aussi que du chrome. Collet-Descotils pensait en fait que l’échantillon qui lui avait été envoyé avait peut-être été contaminé pendant le voyage. Río pense alors avoir fait une erreur. Cependant, en 1830, le professeur suédois Sefström renomme l’élément « vanadium », faisant référence à Vanadis, déesse scandinave de l’amour et de la beauté. Ensuite, Wöhler (chimiste allemand) découvre que l’eritronium et le vanadium ne sont pas deux éléments différents, mais bien un seul. Wöhler prouve donc qu’il s’agit bien d’un vanadate. Son nom vient évidemment de l’élément vanadium, présent en grande quantité en son sein, et est reconnu par l’IMA (International Mineralogical Association). Sa découverte par Andrés Manuel del Río est très importante, car elle a conduit à la découverte d’un élément chimique, mais ceci explique aussi pourquoi l’identification de la pierre vanadinite a été compliquée. C’est finalement la description de Franz Ritter Von Kobel, un minéralogiste allemand, qui est adoptée, malgré les descriptions faites par d’autres scientifiques.
Les principaux gisements de vanadinite se trouvent en Algérie, au Congo, en France, au Gabon, en Italie, au Mexique et au Maroc. La ville marocaine de Mibladen, appelée « capitale minéralogique du Maroc », est riche d’une quantité considérable de minéraux, dont la vanadinite. Celle-ci s’est formée en grande quantité grâce à des conditions géologiques idéales : le calcaire s’étant déposé avant la montée de l’océan, les métaux qu’il contient sont dissous avec l’eau de l’océan et emportés sur les géodes. Ainsi, ce cristal de Mibladen est très prisé et connu, et son prix peut très vite monter. Les produits contenant de la pierre vanadinite peuvent atteindre plusieurs milliers de dollars, d’autant plus s’ils proviennent de Mibladen, comportant les conditions idéales pour créer des produits d’excellence à un prix assez élevé.