Ce minerai est utilisé depuis la plus haute antiquité pour divers usages, il servait à la fabrication de poteries à l’époque babylonienne ou encore à l’élaboration de fards à paupières égyptiens. Plus loin encore dans le passé, les Mésopotamiens utilisaient un pigment jaune qui nécessitait la présence de ce minerai lors de sa fabrication. Dans la Rome antique, il était déjà utilisé en tant que vomitif sous forme d’antimonyltartrate de potassium, il était particulièrement prisé durant les orgies et les banquets. Ce minerai a de tout temps passionné les alchimistes, en raison de son éclat et de la pureté de sa couleur. Les alchimistes supposaient que transmuter en argent et en or devait être une tâche simple. La pierre stibine fut donc longuement étudiée et utilisée de toutes les manières envisageables par les alchimistes jusqu’au XVIIIe siècle. L’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert consacre un chapitre entier à ce métal, dans lequel elle revient en longueur sur les utilisations et les vertus de celui-ci. Une calcination du minerai méticuleusement utilisée devrait traiter les boutons sphylitiques. Le chlorure avec ses propriétés caustiques pouvait servir à nettoyer certaines blessures telles que les morsures, ou pouvait être utilisé pour brunir certains métaux. Les apothicaires de l’époque pouvaient utiliser un mélange de sulfures et d’oxysulfures appelé le kermès. L’ouvrage décrit également longuement la préparation de produits médicinaux comme l’antinomium ressucitatum, très indiqué pour calmer les maniaques. Les soufres dorés étaient réputés pour être de véritables remèdes universels et étaient préconisés dans un grand nombre de troubles physiques.
Pendant longtemps, on trouvait les préparations basées sur ce métal sous forme de petites billes à avaler, ou à dissoudre dans des infusions. Ces billes étaient appelées pilules perpétuelles, du fait de leur transmission de génération en génération. Toutes ces préparations à base de ce minerai ont donné lieu à énormément d’effets secondaires regrettables qui poussèrent la faculté de Paris et le Parlement à interdire son utilisation, en 1566. Un siècle plus tard, face à l’énorme demande, un nouvel arrêt permettait à nouveau de l’employer. L’illustre marquise, Madame de Sévigné pour ne citer qu’elle, en consommait quotidiennement dans l’espoir de prolonger sa jeunesse. À notre époque contemporaine, ce métal est employé dans une grande variété de domaines. Le principal pays producteur est la chine, avec une production annuelle de 170 Kilotonnes par an. Il est fréquemment utilisé en soudure ainsi que pour la préparation d’alliages divers. Il est également utilisé pour donner de l’éclat aux feux d’artifice, ainsi que pour effectuer la teinte de verres. Il est présent dans les batteries au plomb ainsi que dans les électrodes. Il est également utilisé lors du processus de polymérisation nécessaire à la fabrication de certaines bouteilles de jus de fruits ou d’eau. Son trioxyde intervient également dans l’industrie textile afin d’apporter une propriété ignifuge aux tissus. Il sert également de catalyseur lors de l’élaboration de certains polyesters. Dans le domaine de l’électronique, le minerai participe à la réalisation de conducteurs comme les électrodes et de semi-conducteurs, en permettant de moduler leurs propriétés électriques. À l’inverse de l’arsenic, ce minerai est fortement toxique, dans ses différents degrés d’oxydation il fait partie des polluants majeurs et dangereux et a un impact négatif sur l’environnement. Ce cristal contient du sulfure de plomb, il convient donc de le manipuler avec soin. L’utiliser de manière industrielle provoque une pollution due à l’émission de particules d’oxyde.