Les Pierres de lune dans l’Antiquité
Aussi appelée Pierre de lune, il n’y a pas qu’une unique sorte que l’on peut trouver sur terre. On en compte une multitude : l’astérie, l’argyrodamas, l’astroïtès, l’astrobale, la céraunie et l’astrion. Nous ne pouvons pas vous présenter les pierres de lune sans évoquer la sélénite qui est transparente, blanche et avec des éclats jaunes. Elle peut vous laisser apercevoir une lune comme un miroir. Jusqu’au Moyen-Âge, la sélénite était confondue avec la Labradorite. Des découvertes archéologiques et une biographie de Pythagore nous indiquent la différence entre ces deux pierres. Un ouvrage ésotérique du Ier siècle évoque aussi la sélénite en la décrivant précisément. Pendant toute l’Antiquité, la Labradorite était essentiellement associée à la fécondité, à la féminité et aux cycles menstruels. En Égypte, cette pierre protège les voyageurs nocturnes.
Dans le royaume cinghalais
Le royaume cinghalais se trouve au Sri Lanka. Dans la langue traditionnelle, son nom veut dire « beauté féminine de la lune ». La pierre nacrée est une richesse de l’île. Selon les croyances locales, cette pierre pourrait favoriser la mousson. Les femmes ont une coutume : coudre des pierres de lune dans les vêtements pour augmenter la fertilité. Les pierres de lune originaires du Sri Lanka désignent également des frises ornementales qui décoraient les temples bouddhistes. Ces dernières servaient à souhaiter la bienvenue. Les sculptures prennent une forme de demi-lune. Ces frises n’ont aucun rapport avec la pierre naturelle. L’extraction du minerai est assez difficile pourtant elle est encore identique aujourd’hui.
Au Moyen-Âge
Au XIIème siècle, l’évêque Marbode est revenu sur les pouvoirs attribués à la sélénite. Selon lui, cette pierre marque les cycles lunaires, née à l’apparition de la Lune et disparaît en même temps qu’elle. Au XIVème siècle, le célèbre Jean de Mandeville va également parler de ses pouvoirs en lithothérapie. Selon lui, la Labradorite éloigne les tempêtes pour protéger les marins en mer. Elle permet aux femmes de se sentir mieux dans leur peau qu’importe leur poids et leur physique.
À la Renaissance
Selon les archives du Vatican, le pape Léon X possédait une sélénite avec une tâche blanche qui formait une lune dessus. Son successeur, Clément VII, avait une héliolite avec une tâche dorée sur le dessus. Selon lui, il marquait le coucher et le lever du Soleil. En 1734, une des premières revues françaises affirme que cela est faux. Ce n’est pas la lune qui change, mais la pierre qui change d’aspect en même temps qu’elle.
À l’époque moderne
En analysant les Feldspaths, les minéralogistes ont cherché à l’identifier, à la classer et à la nommer pour la différencier des autres pierres de lune. La version nacrée des Feldspath sera appelée « adulaire » par l’Ermenegildo Pini qui a trouvé cette pierre dans les Alpes suisses. Pour son propre plaisir, il a demandé une gravure sur une adulaire. Le résultat était époustouflant. Le géologue Dolomieu qui est à l’origine des « Dolomites » en Italie avait une Labradorite blanche constamment sur lui. Apparemment, elle venait directement des ruines romaines. À la fin du XVIIIème siècle, les scientifiques cherchaient à comprendre d’où venait cette pierre.
Deux sortes d’adulaires
Traditionnellement, on va distinguer deux sortes d’adulaires. L’adulaire occidentales vient du Saint-Gothard. Elle est souvent petite de taille, mais elle a un éclat incroyable. Elle peut également présenter des défauts minimes comme des stries qui traversent la pierre en son sein. Par contre, l’adulaire orientale vient de Ceylan. Elle a des morceaux plus épais, plus ternes, mais plus homogènes aussi. L’adulaire des minéralogistes va littéralement s’effacer au profit de la Labradorite blanche dans le milieu de la bijouterie grâce à l’avènement de l’Art Nouveau vers la fin du XIXème siècle.
À cette époque, la nature va être à la mode en bijouterie. Les plus grands bijoutiers vont s’inspirer de la faune et de la flore pour confectionner de belles pièces. René Lalique va par exemple mettre l’accent sur des pierres qui sont méconnues du grand public dont la Labradorite blanche avec qui il adorait travailler. Ses créations sont assez excentriques. Elles séduisent tout de même les personnes qui cherchent à se démarquer. Sarah Bernhardt va porter une broche en forme de libellule avec des ailes taillées dans une Labradorite. Pour en apprendre plus sur l’utilisation de la pierre Labradorite blanche, il faut s’intéresser aux récits indiens ou sri lankais. Là-bas, le minerai évoque la Lune et est très apprécié. Ainsi, il est lié à la pureté et à la féminité. Jusqu’en 1925, la Labradorite blanche était à la mode et était populaire dans les bijouteries traditionnelles.