L’achillée millefeuille dans la divinité chinoise
Les Chinois utilisent traditionnellement les tiges séchées de l’achillée pour consulter l’oracle du Yi King. Cette pratique est liée au système de croyance taoïsme. Elle repose sur un système de manipulations à répétition qui devait permettre d’obtenir des hexagrammes du Yi King.
Ce geste, purement symbolique, est supposé renforcer la concentration sur la question posée. Il représente le changement perpétuel des phénomènes de l’univers. L’achilléomancie utilise aussi ces tiges en guise de bâtonnets. Cette technique divinatoire de l’antiquité chinoise était particulièrement propre à la dynastie Zhou.
Usages de l’achillée en médecine traditionnelle
La médecine chinoise traditionnelle reconnaît les vertus médicinales de ce qu’on appelle aussi l’herbe à dindes. Elle lui confère 3 propriétés distinctes, à savoir : antihypertenseur (flegme cardiaque clair), tonique (carence en tonification) et diaphorétique (vent extérieur clair).
L’Ayurveda, le Siddha et l’Unani utilisent également cette herbacée. Ces 3 grands systèmes de médicine traditionnelle d’Inde la considèrent comme un diurétique, analgésique, anti-inflammatoire, anthelminthique, emménagogue.
L’achillée millefeuille en phytothérapie
La sommité fleurie et la feuille sont les parties de cette plante utilisées en phytothérapie. La première est employée comme fébrifuge. La seconde est utilisée en extrait liquide, teinture, huile essentielle et tisane.
L’infusion est à privilégier en usage interne pour soulager les douleurs menstruelles et les spasmes de l’estomac et des intestins. Activant la production de mucus, cette herbacée vivace permet aussi de traiter les troubles des voies respiratoires.
En infusion, cette plante aide en cas de manque d’appétit. Pour le dosage, on verse une à deux petites cuillerées dans 150 ml d’eau bouillante et on laisse reposer une dizaine de minutes. Il est possible d’employer de la teinture mère, environ 5 ml, à diluer dans du jus de fruit ou un peu d’eau. La prise est à répéter à raison de trois fois par jour.
Des études réalisées en 2005 ont montré le potentiel élevé des feuilles des espèces d’Achillea en tant que source d’antioxydants. Celles-ci peuvent aider dans le cadre de traitement des maladies relatives aux dommages oxydatifs.
Utilisée en externe, l’achillée millefeuille panse les inflammations et les blessures peu profondes. D’ailleurs, les soldats recouraient à cette plante jusqu’au 20e siècle pour arrêter les saignements. Pour l’utilisation, il suffit de l’appliquer comme une compresse imbibée sur des plaies ouvertes.
Par ailleurs, au niveau européen, le comité de l’EMA souligne l’efficacité de cette plante pour traiter les troubles gastro-intestinaux légers. Il admit également l’utilité de l’herbe à dindes pour les pertes d’appétit passagères. Cette entité reconnaît aussi l’usage de l’achillée contre les douleurs légères, notamment celles associées aux blessures superficielles.
L’herbe au soldat en cosmétique
L’usage de l’achillée millefeuille en cosmétique concerne les soins de la peau. Elle est utilisée sous forme d’huile essentielle ou d’hydrolat.
Les propriétés cosmétiques de cette plante sont : séborégulatrice, apaisante, cicatrisante, purifiante, revitalisante, tonifiante.
L’herbe aux charpentiers entre dans la composition de plusieurs produits, notamment les lotions et shampoings pour les cheveux.
Utilisations en cuisine de l’achillée
Une étude publiée en 2008 a mis en évidence la particularité des graines de l’herbe à dindes. Ces dernières présentent en effet une haute teneur en huile riche en acide linoléique.
Les fleurs de cette plante servent à parfumer les flans et les crèmes grâce à leur odeur suavement camphrée.
Comestibles, les jeunes pousses de cette herbacée sont utilisées pour la préparation des soupes et des salades. Les feuilles, comme les fleurs, possèdent un goût amer plutôt intense.
Dans son ouvrage sur l’art culinaire médiéval publié en 1604, « Ouverture de cuisine », Lancelot de Casteau cite l’achillée. Il l’assimile à un ingrédient essentiel pour la préparation des omelettes aux fines herbes.
La teneur en flavonoïde hautement élevée de l’achillée en fait une source intéressante de colorant naturel.
Évaluations et autres études cliniques
Une étude autrichienne menée sur des animaux en 2006 révèle les propriétés carminative et antispasmodique de l’achillée. Cette plante aurait le pouvoir de calmer les troubles digestifs car riche en flavonoïdes. Elle reste efficace contre les douleurs gastriques, les flatulences et la constipation.
Une étude autrichienne menée sur des animaux en 2006 révèle les propriétés carminative et antispasmodique de l’herbe aux charpentiers. Cette plante aurait le pouvoir de calmer les troubles digestifs grâce à sa richesse en flavonoïdes. Elle reste efficace contre les douleurs gastriques, les flatulences et la constipation.
L’achillée millefeuille a fait l’objet d’ailleurs de nombreux essais cliniques. L’un d’eux a été publié en 2012, suggérant la capacité de la poudre d’A. millefolium à réduire le taux plasmatique. Cet essai a été mené chez des sujets atteints d’insuffisances rénales chroniques.
Un autre essai publié en 2015 a permis de démontrer l’efficacité du distillat d’achillée pour réduire la mycose de la bouche. Un autre test, randomisé et mené la même année, a mis en évidence l’utilité de la poudre de cette plante pour soulager la douleur de la dysménorrhée primaire.
Une revue du Palmer College of Chiropractic de Davenport souligne la potentialité de cette plante contre les troubles menstruels. Selon cette publication américaine, l’herbe au soldat agit sur le foie. Cet organe, pour rappel, s’occupe du recyclage des œstrogènes. Ces hormones féminines sont à l’origine de divers troubles, notamment des kystes ovariens, quand elles sont produites en excès. En agissant sur l’augmentation du taux de ce groupe de stéroïde, l’achillée contribue ainsi à rééquilibrer le cycle hormonal.
L’université médicale Ziauddin en Pakistan s’est également intéressée à cette herbacée vivace. Utilisant des souris comme cobayes, des chercheurs dans cette institution ont pu alors démontrer les activités hépatoprotectrices de l’herbe au soldat.
L’une des indications traditionnelles de l’herbe aux cochers concerne aussi l’utilisation de la plante pour traiter le problème de l’intestin irritable. L’essai mené dans ce cadre consiste à l’associer avec de l’encens et du gingembre. Le résultat du test a été concluant.
Le domaine de la neurologie s’intéresse aussi à cette herbe. Plusieurs études portant sur la maladie d’Alzheimer, l’épilepsie et la maladie de Parkinson ont ainsi été réalisées. Bien que préliminaires, les résultats de l’expérience étaient prometteurs. L’observation in vitro a permis d’étayer les propriétés antispasmodiques de cette plante qui sont dues aux flavonoïdes. Les propriétés anti-inflammatoires et anti-hémorroïdaires des sommités fleurs sont attribuées aux principaux actifs comme le chamazulène. L’huile essentielle d’achillée aurait des effets bactériens, d’où son efficacité pour traiter le problème d’acné.