Mélangée à d’autres farines
Lourde et dense, la farine de châtaigne ne permet pas d’obtenir une texture aérée. Pour y remédier, elle est combinée à d’autres farines dans une proportion allant de 30 à 50 %. Cela favorise également la levée du pain.
L’une des meilleures associations est un mélange de farine de maïs, de riz et de châtaigne. La quantité de chacune d’elle peut être modifiée en fonction des goûts. La première procure une touche de légèreté, la seconde confère une note de douceur et la troisième apporte une saveur typée. Plus la proportion de farine de maïs est élevée, plus le rendu sera aéré. De même, plus la quantité de farine de châtaigne sera importante, plus le rendu sera typé.
Pour réaliser un pain avec de la farine de blé, un rapport de 30/70 % (châtaigne et blé) est de mise, marié avec de la levure de boulanger habituelle. Le résultat obtenu donnera une texture proche du pain classique.
Certaines précautions à prendre au niveau de sa consommation
Certains individus peuvent présenter des symptômes d’allergies après la consommation de farine de châtaigne. Les réactions peuvent se traduire par des démangeaisons, des boutons, des vomissements et des nausées. Elles se manifestent également par des difficultés respiratoires et des douleurs abdominales chez les sujets les plus sensibles.
Il faut prendre en compte que cette farine, riche en FODMAP (fermentescibles, oligo-, di-, monosaccharides et polyols), peut entraîner des problèmes digestifs chez ces mêmes personnes.
L’histoire et les origines de la farine de châtaigne
Le châtaignier était cultivé en Perse, en Transcaucasie et en Arménie depuis le VIe siècle avant J.-C. Au 1er siècle, il est arrivé en Grèce et en Italie, puis a été introduit en Europe par les Grecs et les Romains.
Les fruits des châtaigniers sauvages n’étaient pas particulièrement appréciés en raison de leur faible qualité. Au fil des siècles, les arbres les plus producteurs étaient sélectionnés. Ils étaient implantés dans des territoires plus septentrionaux grâce à des greffes continues et consécutives. La culture du châtaignier a pris de l’ampleur au Moyen- Âge pour atteindre son maximum entre le XVIe et XVIIe siècle.
Plus tard, les Français avaient cultivé le châtaignier sur les contreforts des montagnes méditerranéennes. L’arbre s’y plaisait en raison du climat doux qui y régnait. Depuis, la farine de châtaigne est devenue un ingrédient phare de la gastronomie des régions telles que les Cévennes ou la Corse. Cette spécialité corse est une galette qui accompagne la viande et la charcuterie.
La châtaigne, réduite en poudre, peut être mélangée à d’autres farines (seigle, blé, orge, etc.) pour réaliser du pain de bois, d’où son surnom « arbre à pain ». Bien qu’à une certaine période, la farine de châtaigne était délaissée et réservée à nourrir les cochons, elle fait aujourd’hui son grand retour. Par ailleurs, elle est le substitut idéal des tubercules ou des céréales dans vos assiettes.