E1412 : Phosphate de diamidon

Caractéristiques de l’E1412

Identification de l’E1412 :

Nom UICPA : phosphate de diamidon, amidon modifié, amidon modifié réticulé, amidon réticulé au phosphate, modified starch, distarch phosphate, phosphate cross-linked starch
Synonymes : 55963-33-2
N° CAS : 100.109.433
N° ECHA :
N° CE :
Code ATC :
PubChem : 135285390
ChEBI :
FEMA :
SMILES :
InChl :

Propriétés chimiques :

Formule :
Masse molaire :
pKa :

Propriétés physiques :

T° Fusion :
Solubilité : forme non prégélatinisée : insoluble dans l’eau froide ; formant des solutions colloïdales aux propriétés visqueuses dans l’eau chaude ; insoluble dans l’éthanol.

Propriétés biochimiques :

Codons :
pH isoélectrique :
Acide aminé essentiel :
Occurrence chez les vertébrés :

Propriétés optiques :

Pouvoir rotatoire :

Précautions :

SIMDUT :

Tout savoir sur l’E1412 Phosphate de diamidon : caractéristiques, historique, différence avec l’amidon natif, propriétés, place en nutrition, applications et toxicité

L’E1412 est l’un des amidons modifiés appréciés dans le domaine agroalimentaire pour leurs propriétés gélifiantes, épaississantes et liantes. Les entités compétentes autorisent son utilisation dans une variété de denrées destinées à toutes les tranches d’âge. Cependant, les avis divergent concernant la toxicité et la dangerosité sur la santé humaine de cet additif d’origine végétale. Quelques mesures de précaution sont ainsi de rigueur quant à sa consommation.

Caractéristiques de l’E1412

Le code E1412 fait référence à l’additif alimentaire dérivé du phosphate de diamidon. De couleur blanche, il se présente sous forme de poudre amorphe, de granulés, de flocons ou de grosses particules.

Historique des amidons modifiés

Le Codex Alimentarius réserve les numéros « E14 » aux 17 amidons modifiés, notamment :

l’amidon torréfié (E1400) ;
l’amidon traité à l’acide (E1401) ;
l’amidon traité en milieu alcalin (E1402) ;
l’amidon blanchi (E1403) ;
l’amidon oxydé (E1404) ;
l’amidon traité aux enzymes (E 1405) ;
le phosphate d’amidon (E1410) ;
le phosphate de diamidon (E1412) ;
le phosphate de diamidon phosphaté (E1413) ;
le phosphate de diamidon acétylé (E1414) ;
l’amidon acétylé (E1420) ;
l’adipate de diamidon acétylé (E1422) ;
l’amidon hydroxypropylé (E1440) ;
le phosphate de diamidon hydroxypropylé (E1442) ;
l’octényle succinate d’amidon sodique (E1450) ;
l’amidon oxydé acétylé (E1451) ;
l’octényle succinate d’amidon d’aluminium (E1452).

Ces substances ont été employées depuis le XIX^e siècle et développées selon l’évolution des procédés industriels. Les principales modifications visent à ce que l’amidon réagisse efficacement aux enzymes impliquées dans les processus de congélation, de décongélation, de mise en conserve, de stérilisation et de cuisson. Les besoins et les exigences des consommateurs évoluent également. Cela explique le recours de plus en plus fréquent aux préparations instantanées, aux micro-ondes…

Le processus de modification de ce polysaccharide varie en fonction de la matière première exploitée (pomme de terre, manioc, maïs, blé…) ainsi que du résultat escompté. Cette substance subit, entre autres, un traitement à l’acide et un ajout de charge électrique positive. Le cas échéant, elle fait l’objet d’une phosphorylation. Ce procédé d’estérification consiste à ajouter un groupement phosphate à la molécule de glucose.

Différence entre amidon natif et amidon modifié

La différence entre ces deux types de glucides réside principalement dans leur processus de fabrication. L’amidon naturel, dit « natif », est extrait à partir de racines, de grains et de tubercules de plantes. Il ne subit ni traitement, ni modification, ni addition, ni transformation. Insoluble dans l’eau froide, cette substance sert d’antiagglomérant ou d’agent de charge. Elle est employée pour fabriquer des compléments alimentaires commercialisés sous forme de gélules. L’amidon modifié (dont l’E1412), en revanche, est obtenu par un processus enzymatique, chimique, physique ou physico-chimique. Il est exclusivement utilisé comme additif alimentaire.

Structure chimique et propriétés de l’E1412

Afin que l’amidon naturel développe ses propriétés émulsifiantes, épaississantes et gélifiantes, il doit être chauffé, puis modifié. En ce qui concerne le phosphate de diamidon, il s’agit d’une molécule réticulée. Pour cela, il convient de faire réagir une suspension alcaline de grains d’amidon à 30-45 % de matière sèche avec un réactif ainsi que des mélanges d’anhydride acétique et adipique. L’oxychlorure de phosphore et le trimétaphosphate de sodium correspondent aux réactifs autorisés par la législation à cet effet. Bien que la réaction avec la première substance soit plus rapide, le produit obtenu par l’une ou l’autre des deux techniques possède les mêmes propriétés. Ce procédé justifie ainsi la qualification de l’E1412 d’« amidon modifié estérifié » ou d’« amidon modifié réticulé ».

Concrètement, la réticulation consiste à renforcer les ponts hydrogène existant entre les différentes molécules de la substance d’origine. Par conséquent, elle diminue le taux d’hydrolyse, ce qui permet de maintenir une bonne viscosité. Cette transformation aide à stabiliser les macromolécules et facilite le transfert homogène de la chaleur si le produit fini doit être stérilisé. La réticulation limite la rétrogradation de l’amidon lorsque la température de la préparation surgelée ou congelée équivaut à celle de l’air ambiant. Elle sert également à augmenter la résistance de l’aliment à la chaleur, aux effets de cisaillement et aux acides.

Place de l’E1412 en nutrition

L’E1412 est un polymère de glucose incompatible avec l’agriculture biologique, que ce soit dans l’Union européenne ou aux États-Unis. En revanche, il peut convenir aux régimes casher, végétalien et halal.

Cet additif est listé au Code alimentaire comme agent de texture. Il est notamment prisé pour sa capacité à améliorer la texture et à conserver les denrées alimentaires. Le phosphate de diamidon peut être ajouté à tous les aliments. Aucune limite d’âge n’est prévue pour la consommation de nourriture en contenant. L’E1413, l’E1414, l’E1440 et l’E1412 lui-même sont d’ailleurs autorisés dans les préparations pour nourrisson. Toutefois, le JECFA (Comité d’experts FAO/OMS sur les additifs alimentaires) continue de soutenir que les adjuvants alimentaires en général ne doivent pas être utilisés dans les préparations destinées aux enfants en bas âge.

Applications de l’E1412

Le phosphate de diamidon est présent dans une grande variété d’aliments, dont :

les condiments, les vinaigrettes, les mayonnaises et les sauces ;
les produits laitiers tels que les crèmes desserts et les yaourts ;
les soupes en boîte et autres plats préparés ;
les desserts et les glaces ;
les charcuteries, à l’instar du jambon ;
les nouilles et les pâtes alimentaires transformées ;
les garnitures aux fruits pour confiserie ;
les boissons comme les thés glacés et les sodas.

Dans tous les cas, l’emploi de cet amidon en tant qu’additif alimentaire doit être indiqué sur l’étiquette de l’article. Le règlement n° 50/2000 de la Commission européenne exige la mention « génétiquement modifié » si les additifs présents dans le produit final ont subi ce genre de traitement.

Ce renseignement porte parfois à confusion, car l’E1412 peut être noté de deux manières. L’usage du terme « amidon modifié » sur l’étiquetage signifie que l’amidon a été chimiquement transformé. Autorisée par le règlement n° 1169/2011 du Parlement européen et du Conseil, l’inscription « amidon », quant à elle, indique l’unique transformation physique ou enzymatique subie par le produit. Elle est également valable pour l’utilisation de l’amidon natif.

E1412 : toxicité et précautions à prendre

L’évaluation de la sécurité de l’E1412 permet d’adopter les mesures de précaution adéquates si nécessaire.

E1412 : est-il dangereux ?

La plupart des études de toxicologie alimentaire estiment que tous les amidons modifiés sont inoffensifs pour la santé humaine. Néanmoins, certains individus peuvent présenter une sensibilité ou une intolérance à ces additifs alimentaires. Ils sont notamment plus enclins à avoir des troubles gastro-intestinaux en cas d’ingestion excessive de ces derniers. Des préoccupations ont également surgi en ce qui concerne l’impact potentiel de la consommation de nourritures transformées contenant des amidons modifiés sur la santé à long terme.

Les controverses globales sur les additifs à base de phosphate ont ainsi amené l’EFSA (Autorité européenne de sécurité des aliments) à procéder à leur réévaluation en 2019. Aucune dose journalière admissible n’a été spécifiée concernant la consommation du phosphate de diamidon. La limite supérieure de dosage n’a pas non plus été fixée. Toutefois, la quantité des substances utilisées ne doit pas dépasser la dose raisonnablement estimée nécessaire par le producteur pour réaliser la modification ou obtenir l’effet physique recherché. Il convient aussi de respecter les bonnes pratiques de fabrication.

Par ailleurs, la source végétale depuis laquelle le phosphate de diamidon est extrait doit être renseignée sur l’étiquette du produit fini. En France, les articles R412-12 à R412-16 du Code de la consommation confirment cette obligation. Cependant, cette précision n’est pas obligatoire lorsque la matière première est considérée comme allergène.

E1412 : quelles sont les mesures de précaution à prendre ?

La consommation excessive d’aliments industriels contenant de l’E1412 (ou tout autre amidon ayant subi des modifications) est à éviter. Les denrées comportant de l’amidon naturel sont à privilégier.

Il est conseillé de lire attentivement les étiquettes de ces produits, qu’ils soient transformés ou non.

Les personnes intolérantes au gluten sont invitées à vérifier systématiquement si l’additif dérive du blé. Les individus sensibles aux amidons modifiés doivent consulter un professionnel de santé avant toute consommation d’aliments contenant du phosphate de diamidon. La recommandation s’applique également à ceux qui souffrent de troubles gastro-intestinaux.

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