L’instrument de base jouit d’une caisse de résonance semi-circulaire en bois, mesurant environ 46 cm de long et 30 cm de large. Il est équipé de clous en fer ou en laiton de diverses longueurs. Ces derniers sont disposés en forme d’arc, permettant de produire des sons mélodieux lorsqu’ils sont joués avec l’archet.
Des copies contemporaines de ce modèle original ont été réalisées par des artisans tels que Michael Meadows. La table d’harmonie peut être décorée. Le nombre de tiges métalliques et de broches est adapté à la préférence du fabricant qui les étiquette par la lettre correspondant à la note musicale. Malgré la finesse de son timbre, semblable à celui d’une cloche, le violon de fer possède des capacités techniques limitées.
Origines et histoire du nail violin
Inventé par Johann Wilde, un instrumentiste de l’orchestre impérial de Saint-Pétersbourg, en 1740, le nail violin est le fruit d’une découverte accidentelle. Lorsque l’Allemand a frappé une cheville métallique avec son archet, il a été fasciné par le son musical émis.
Une version améliorée de cet instrument, préservée à la Hochschule de Berlin, comprend deux caisses de résonance superposées sous forme de demi-lune. Elle offre une variété de sons plus étendue grâce à des agrafes en fer qui produisent des échelles diatoniques et chromatiques.
Plusieurs autres modifications ont été apportées à la conception originale de Wilde. Un modèle comporte des tiges en verre ou en bois à la place des clous métalliques. Träger de Bernberg en a créé une variante à clavier à pédale, en 1791. L’Adiaphonon de l’Autrichien Franz Schuster, en 1818-1819, utilisait des tiges d’acier courbées sur une gamme de six octaves. Le XIXe siècle a vu l’émergence du Stockspiel ou Melkharmonica, composé de tiges de bois. L’inventeur américain Bill Wesley a développé l’Array Nail Violin, joué avec les doigts et les paumes recouverts de colophane. Le waterphone fonctionne sur des principes similaires, mais il est atonal. Il contient de l’eau dans son résonateur pour modifier le son.
L’instrument était produit en Allemagne et en Suède jusqu’à ce qu’il tombe en désuétude au milieu du XIXe siècle. Le plus ancien connu, équipé de neuf chevilles, est conservé à la Maison de Bach à Eisenach. Les violons de fer comportaient normalement environ 37 broches, bien qu’un modèle à New York en comportait 66. La caisse de résonance variait de semi-circulaire à circulaire, mais peu d’exemplaires subsistent pour témoigner de leur apparence exacte. Vers 1780, Senal a développé un prototype doté de 15 à 16 cordes de résonance sympathique en plus de 49 broches. Ce musicien bohème l’a nommé Violino harmonico.
Place du nail violin dans la culture
L’interprète du nail violin le plus connu fut Senal. Entre 1780 et 1790, il a effectué une tournée à travers l’Allemagne pour faire connaître son instrument.
Dans la littérature, le violon de fer a été mentionné dans Le Chat Murr en 1819. L’auteur allemand Ernst Theodor Amadeus Hoffmann est célèbre pour ses œuvres romantiques et son amour pour la musique.
Fonctionnement du nail violin
L’accordage du nail violin repose sur un principe physique simple, mais ingénieux. La longueur des clous ou des tiges métalliques détermine la vibration et la hauteur de la note produite. Les plus enfouis produisent des sons aigus tandis que les moins enfoncés émettent des notes graves. Le passage de l’archet contre ces derniers fournit le son.