E296 : Acide malique

L’acide malique, également désigné sous le code E296, constitue un élément récurrent dans de multiples produits alimentaires. En tant qu’acidifiant, sa présence vise à apporter une touche de saveur appréciable aux aliments. Au-delà de son rôle dans l’alimentation, cet additif trouve aussi sa place dans l’industrie pharmaceutique et est incorporé à certains produits cosmétiques.

Description de l’acide malique

L’acide malique, classé parmi les acides organiques alpha-hydroxylés (AHA), appartient à la famille des acides de fruits. Il est naturellement présent dans diverses espèces telles que les pommes vertes, les poires, les raisins ou encore les cerises. Sa concentration décroît au fur et à mesure qu’ils arrivent à maturité. Les jus de pomme et le vin comportent également ce composé acide. Sa présence est notable dans les bonbons au goût très acidulé, connus pour leur capacité à provoquer des grimaces.

Dans l’univers de l’alimentation, l‘Acidum malicum est disponible sous deux formes : le L-acide malique (naturel) et le D-acide malique (synthétique). Sa production industrielle, réalisée par divers procédés chimiques, aboutit à une poudre blanche cristalline soluble dans l’eau. Il est à noter que cette substance peut provenir d’un OGM (Organisme génétiquement modifié). Elle est couramment employée en pâtisserie.

L’acide malique trouve une large application dans divers produits alimentaires, même ceux destinés aux nourrissons et aux jeunes enfants. Exhausteur de goût, il ajoute une note légèrement acide et plaisante en bouche aux aliments. En plus de prévenir le brunissement des aliments, il joue le rôle de régulateur d’acidité, d’antibactérien et d’antioxydant, ce qui explique l’intérêt qu’il suscite. En raison de ces actions, il permet de limiter l’usage d’autres additifs aromatiques.

Historique de l’acide malique

L’Acidum malicum a été découvert et extrait du jus de pomme en 1785 par le chimiste suédois-allemand Carl Wilhelm Scheele. Son appellation a été attribué par le célèbre chimiste français Antoine Lavoisier, connu pour sa formule emblématique : « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ! ». Il proposa d’adopter le nom latin du pommier, malus, pour baptiser cet acide dérivé des fruits.

Structure et propriétés de l’acide malique

L’acide malique est un composé dicarboxylique alpha-hydroxylé. Il se présente sous deux formes diastéréoisomères, les énantiomères L et D. Cependant, seul l’acide L-malique se trouve dans la nature. Les malates désignent la base conjuguée de cet acide et de ses sels.

Implication en biochimie

Sur le plan biochimique, le L-malate est un intermédiaire participant à diverses réactions structurantes du métabolisme cellulaire. Il est une source de CO₂ dans le cycle de Calvin pour la fixation du carbone en C₄. Dans le cycle de Krebs, il se forme à partir du fumarate sous l’action de la fumarase. De plus, il peut être produit grâce à du pyruvate via des processus anaplérotiques.

Bienfaits de l’acide malique

L’acide malique offre une série d’avantages pour l’organisme.

Amélioration du métabolisme et de l’énergie

Reconnu pour son rôle dans le cycle de Krebs, l’Acidum malicum aide à contrer l’accumulation d’acide lactique après l’exercice. Il favorise ainsi la récupération tout en améliorant le métabolisme énergétique.

Renforcement musculaire et récupération

Cet acide spécifique améliore la force musculaire, les performances et le recouvrement après l’effort. Il contribue à prévenir la faiblesse musculaire et la fatigue tout en restaurant rapidement l’énergie du corps. Dans ce cadre, il favorise également la vigilance mentale.

Réduction de la toxicité des métaux

Possédant des propriétés de chélation des métaux, l’acide malique peut fixer et neutraliser des éléments toxiques tels que le plomb et l’aluminium. Il réduit ainsi leur accumulation dans l’organisme. Cette action diminue le risque de lésions hépatiques et de troubles cérébraux.

Bienfaits pour l’hygiène bucco-dentaire

Utilisé dans les dentifrices et les bains de bouche, l’Acidum malicum exerce un effet antiseptique qui réduit les bactéries buccales. Il stimule également la production de salive, favorisant une meilleure hygiène bucco-dentaire et des gencives plus saines.

Amélioration de l’état de la peau

Fréquemment intégré dans les produits cosmétiques, cet acide de fruits exfolie la peau. Il confère une texture plus douce, plus lisse, plus ferme et un aspect plus jeune.

Promotion de la digestion

Ce composé possède la capacité d’améliorer les fonctions digestives en contribuant à l’acidification de l’estomac. En fournissant suffisamment d’hydrogène, il stimule la libération d’acide chlorhydrique, favorisant ainsi la digestion. Cette action est bénéfique en cas d’hypochlorhydrie, une condition potentiellement problématique qui peut entraîner des carences nutritionnelles.

Rôle de l’acide malique en nutrition

L’acide malique se trouve dans une grande variété d’aliments, dont :

• les boissons lactées aromatisées aux fruits et les yaourts aux fruits ;
• les produits à base de soja, à qui il procure un aspect fermenté ;
• les fromages fondus ;
• les pâtisseries ;
• les confitures ;
• les confiseries (notamment les bonbons acides).
• les jus de fruits, en particulier le jus de raisin ainsi que les boissons gazeuses édulcorées, où il atténue l’arrière-goût des édulcorants.

Il est à l’origine du goût légèrement acidulé du cidre et du vin.

Autres sources

Parfois désigné sous l’appellation « acide de fruit », il est également présent dans certaines plantes vivaces, comme la rhubarbe. À grande échelle, avoir les quantités nécessaires uniquement à partir des fruits s’avère complexe. Par conséquent, les producteurs recourent souvent à de l’Acidum malicum obtenu artificiellement. Des méthodes chimiques ou de fermentation sont utilisées dans ce sens.

Applications de l’acide malique

Il n’existe pas de dosage standard recommandé pour l’acide malique. Diverses doses ont été testées chez les adultes dans le cadre d’études portant sur le traitement de différentes affections.

Par exemple, pour la fibromyalgie, un produit spécifique a été utilisé. Celui-ci contenait 1200 mg de cet acide et 300 mg d’hydroxyde de magnésium et a été pris deux fois par jour pendant six mois. À l’issue, les personnes traitées ont montré une nette amélioration par rapport à la douleur et à la sensibilité.

Pour l’acné, une crème, associant l’Acidum malicum au glycolate d’arginine, a été appliquée deux fois quotidiennement pendant 60 jours.

Enfin, pour la sécheresse buccale, un spray contenant 1 % d’acide malique, 10 % de xylitol et 0,05 % de fluorure a été utilisé jusqu’à huit fois par jour pendant deux semaines. Les symptômes de sécheresse ont disparu progressivement, accompagnés par une augmentation du débit de leur salive.

La dose appropriée peut varier selon l’usage du complément, l’âge, le sexe et les antécédents médicaux. Les conseils et l’avis d’un professionnel de la santé sont recommandés pendant le traitement.

Effets secondaires potentiels

Les recherches concernant les effets de l’acide malique sont insuffisantes pour statuer sur la sécurité de l’utilisation régulière ou à long terme des suppléments à base de ce composé. Il peut éventuellement provoquer des maux de tête, des diarrhées, des nausées et d’autres réactions allergiques.

L’usage topique de l’Acidum malicum est généralement considéré comme sûr en se conformant aux quantités recommandées. En revanche, les personnes sensibles peuvent ressentir une irritation, des démangeaisons, des rougeurs ou d’autres effets secondaires. Il est conseillé de faire un test préalable sur une petite zone de peau avant l’application.

Par ailleurs, les acides alpha-hydroxy augmentent la sensibilité de l’épiderme aux rayons solaires. Il est alors essentiel d’utiliser un écran solaire en association avec des produits de soins cutanés contenant ces composés.

Précautions

L’acide malique ne peut pas être considéré comme un substitut aux thérapies habituelles. Par conséquent, un auto-traitement risque d’avoir des conséquences graves sur la santé.