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Platine

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Caractéristiques du platine

  • Symbole : Pt
  • Masse atomique : 195,084 ± 0,009 u
  • Numéro CAS : 7440-06-4
  • Configuration électronique : [Xe]4f145d9 6s1
  • Numéro atomique : 78
  • Groupe : 10
  • Bloc : Bloc D
  • Famille d’éléments : Métal de transition
  • Électronégativité : 2,28
  • Point de fusion : 1 768,2 °C

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Le platine, élément atomique n°78 de symbole Pt : son histoire, ses isotopes, gisements, propriétés physiques et chimiques, usage, ses impacts écologiques et toxicologiques.

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Le platine est l’élément chimique du tableau de Mendeleïev portant le numéro atomique 78. Il s’agit d’un métal de transition qui fait partie du sous-groupe des nickels, des palladiums et des éléments du groupe 10. Niché dans les minerais de cuivre et de nickel, le platine se présente aussi sous forme de dépôt natif. Son symbole alchimique est le résultat de la fusion respectivement lunaire et solaire de l’argent et de l’or. Ce métal fait partie des huit matières premières stratégiques indispensables en temps de guerre. C’est un métalloïde lourd qui figure parmi les éléments de la période 6 au même titre que l’iridium et l’osmium. Il est inaltérable, très ductile et relativement malléable. Disposant d’une couleur gris-blanc, il est aussi brillant qu’une pièce d’argent.

Histoire et généralité sur le platine

En Amérique précolombienne et dans les cultures néolithiques et chalcolithiques de l’Eurasie, le platine fut utilisé pour sa propriété martelable. En 1557, l’humaniste Jules César Scaliger le décrit comme un métal mystérieux provenant des mines des Indes occidentales (entre Darién (Panama) et Mexico).

Les Conquistadors hispaniques ont découvert le platine en Colombie sous sa forme native. Ils l’ont nommé « platina » ou « petit argent ». Les savants le considéraient comme une impureté de l’argent et, par mépris, du petit argent brillant. Quant aux autorités régaliennes espagnoles, elles redoutaient la fraude que pouvait engendrer ce métal. En effet, ce dernier imite parfaitement les pièces d’argent. Ainsi, elles le jetèrent dans les fleuves. Ce sont les Indiens et les colons, dotés d’un esprit pratique, qui s’en sont servis pour leurs usages quotidiens : ustensiles divers, pierres à fusil et balles.

En 1735, l’astronome Antonio de Ulloa (1716-1795) et Jorge Juan y Santacilia (1713-1773) étudient en profondeur ce métal argenté. Commandités par le roi, ils devaient rejoindre la mission scientifique française au Pérou (1735-1745). Ils étaient chargés d’analyser le platina del pinto qui est un métal inexploitable découvert avec de l’or en Nouvelle-Grenade (Colombie). Le navire d’Ulloa fut attaqué par les corsaires britanniques sur le chemin du retour. Il fut alors retenu captif en Angleterre puis devint membre de la Royal Society. En 1748, il publia, avec l’aide du chimiste et médecin William Brownrigg, un recueil sur le platine et le décrivit comme étant une minéralogie. Vers la fin du XVIIIe siècle, les chimistes et minéralogistes suédois ont inventé un chalumeau performant qui a permis d’exploiter la chimie du platine en joaillerie. En 1803, le chimiste anglais Wollaston a démontré que le corps simple métallique du platine est issu d’un élément particulier appelé platinium en latin ou en anglais. On l’appelle platine en français, platino en italien ou en espagnol et das platin en allemand.

Histoire des unités métriques, électrochimiques et d’éclairage à partir du platine

Le platinium est utilisé dans la fabrication de divers objets tels que le mètre, le kilogramme, l’éclairage, etc. Le premier mètre étalon fut fondé sur le principe de distance entre deux points gravés sur une barre en platine iridié (platine associé iridium). Il est conservé au bureau international des poids et mesures à Sèvres en France.

Proposant une large échelle de densité de courant, le platine dispose d’une durée de vie élevée ainsi qu’une résistance accrue à la corrosion. C’est pour cela qu’on le retrouve dans les thermocouples et dans les thermomètres à résistance de platine. Enfin, ce métal précieux est employé pour fabriquer l’électrode standard à hydrogène.

Isotopes du platine

Le platine naturel se compose de six isotopes, dont cinq sont stables, notamment 192 Pt, 194 Pt, 195 Pt, 196 Pt et 198 Pt. Le sixième est un radioactif primordial 190 Pt avec une demi-vie relativement longue (650 milliards d’années) et une faible abondance (0,01 % soit 100 ppm). Il existe également d’autres radio-isotopes stables après 190 Pt. Il s’agit du 193 Pt qui a une demi-vie de 50 ans.

Abondance naturelle, géologie et minéralogie, gisement et production du platine

Le platine et ses alliages sont en abondance dans la nature. Résistant à la corrosion, ce métal noble s’associe avec certains minerais tels que le cuivre et le nickel. On le retrouve également, mais de manière rare, sous forme de dépôts natifs comme c’est le cas en Afrique du Sud.

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Gisements et productions de platine

À l’état natif, le platine est présent dans les gisements primaires de minerai et/ou des roches magmatiques tels que les dunites. Il est souvent allié à d’autres métaux comme l’iridium (Ir), le fer (Fe), le cuivre (Cu), le nickel (Ni), l’or (Au), etc. On détecte aussi du platine natif dans les gisements secondaires, en l’occurrence, des placers qui sont denses et quasi inaltérables. La source principale du platine est le minerai à base de sperrylite ou l’arséniure de platine dont la formule est PtAs 2. L’alliage du platine et de l’iridium naturel forme aussi le platiniridium. Ce dernier se trouve dans le coopérite minéral ou le sulfure de platine sous la formule PtS.

Norilsk est un complexe métallurgique et minier qui a été créé par la Russie Soviétique en 1935. En 1953, le gisement Norilsk produisit 35 % du nickel, 30 % du cobalt et 90 % des métaux platinoïdes (groupe du platine) de l’Union soviétique. Cette activité autour du platine est d’ailleurs à l’origine de la ville de Norilsk qui abrite 175 000 habitants. La production de ce métal a permis d’ouvrir la voie ferrée qui transporte le minerai de Norilsk vers Doudinka (Ienisseï) et vers l’usine de Severonickel (dans la presqu’île de Kola). À lui seul, le gisement de Norilsk génère près de 23,6 % de la production mondiale de nickel avec 330 000 t. Quant à la production de platine, il ne dépasse pas les 2 g/t puisque c’est un sous-produit du traitement minéral de nickel.

Propriétés physiques et chimiques du corps simple du platine

Le corps simple du platine est un métal de transition bénéficiant d’une teinte blanche ou gris-blanc avec un reflet métallique brillant. La densité de ce platinoïde est de 21,4. Tout comme l’or et l’argent, le platine est à la fois raffiné et précieux. Malléable et assez mou, il affiche une résistance à la corrosion, au ternissement et à l’abrasion. C’est pourquoi il est particulièrement apprécié en bijouterie. Non magnétique, ce métal est considéré comme un bon conducteur de chaleur et d’électricité. D’ailleurs, son coefficient de dilatation thermique avoisine celui du verre. Concernant le point de fusion du platine, celui-ci est de 1 770 °C. En joaillerie, il se soude à une température très élevée de 2 000 °C. Ce métal dense s’oxyde moins facilement. Il reste très blanc, si bien que les artisans joailliers apprécient de le travailler. Il peut atteindre un point d’ébullition allant jusqu’à 3 800 °C.

Sur le plan chimique, le platine reste stable et ne change pas au contact de l’air. On peut le chauffer au chalumeau sans risque de ternir sa surface. Ce métal forme des cloques lorsqu’il se solidifie. La résistance à l’oxydation du platine est relative. Pour cause, l’oxyde de platine ou PtO est formé à partir d’une température et d’une pression élevée.

Le corps simple platine se montre plus réactif que l’iridium et l’osmium métallique. Les bases fortes et les acides forts ne peuvent altérer le platine. Néanmoins, l’eau régale réagit sur le platine afin de former l’ion complexe hexachloroplatinique soluble ainsi que l’ion hexachloroplatinate dont la formule est [Pt (Cl6)] 2−.

Ce métal précieux est remarquable en termes de catalyse et d’absorption. En effet, un tout petit fil de platine est capable de décomposer la vapeur de méthanol en méthanal et en gaz dihydrogène. De plus, le platine est un des premiers métaux précieux que l’on utilise comme catalyseur lors de la synthèse de l’acide sulfurique. On le retrouve dans les pots d’échappement sous l’aspect de mousses en platine finement divisées. Auparavant, ces mousses ou éponges de platine étaient créées à partir de plusieurs procédés thermiques. Leur fabrication récente se fait à base du noir de platine. Le corps organo-platinique est réduit dans une solution aqueuse qui provoque une précipitation chimique de fines particules. La mousse de Pt peut adsorber à température ambiante. L’adsorption signifie qu’il fixe, sur sa grande surface, 100 x son poids de gaz dihydrogène et 20 x son poids de gaz dioxygène. Quand on chauffe la mousse de platine, elle libère ses gaz sans les dénaturer. Depuis les travaux de Sir Humphry Davy en 1817, on considère le platine comme un métal d’adsorption essentiel dans la catalyse, en chimie.

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Chimie du platine

Le platine dispose des propriétés physico-chimiques et catalytiques spécifiques.

Propriétés physico-chimiques du platine

L’état d’oxydation IV du platine est nettement plus stable que celui du palladium. On dénote ainsi le monoxyde de platine (PtO) et le dioxyde de platine (PtO2). À partir de 300 °C, le platine réagit avec le fluor et donne la formule Pt solide cristal + 2 F2 gaz → PtF4. Cette réaction se poursuit avec du Platinum pentafluoride PtF5 et PtF6. La réaction du platine et du gaz dichlore à haute température donne le Platinium chloride PtCl2 et PtCl3. Avec d’autres halogènes plus lourds, on obtient des formules comme le bromure de platine PtBr2 et PtBr3 ou l’indole de platine PtI2 et PtI3.

Ce métal noble a une nette propension à former des complexes et interagit avec de nombreuses molécules, ce qui en fait un catalyseur de premier choix. Résistant à de nombreuses attaques chimiques, le platine ne se rouille pas à l’air libre. Toutefois, les éléments qui peuvent le corroder sont le soufre, les halogènes, les cyanures et les métaux alcalins caustiques. Le platine est insoluble dans l’acide chlorhydrique HCI et dans l’acide nitrique HNO3, sauf à l’état de nano-microparticules. Il se dissout cependant dans l’eau régale qui est un amalgame de ces deux acides. Ce métal malléable ne s’oxyde ni à l’air ambiant ni avec de l’oxygène O2 pur. Lorsqu’on le combine avec de l’acide chloroplatinique (H2PtCl6, 6 h O) et divers sels azotés, on obtient du nitrate de platine. Une fois la solution obtenue est réduite, on obtient de l’oxyde hydraté de platine. Ensuite, celui-ci devient un dioxyde de platine PtO2. Il s’agit d’un oxyde lamellaire stable qui ressemble au dioxyde de titane TiO2 par ses caractéristiques cristallographiques. Ce dioxyde de platine possède également un pouvoir catalytique (catalyseur d’Adams). Après réduction avec l’hydrogène H2, il devient du platine colloïdal. Ce dernier élément donne un catalyseur puissant appelé noir de platine qui est très réactif grâce à sa surface particulière. Un procédé similaire permet aussi d’obtenir l’éponge de platine, qui est un autre type de catalyseur en platine pur qui équivaut largement le noir de platine.

Propriété catalytique du platine

Le platine a des caractéristiques catalytiques exceptionnelles. On l’emploie dans les industries chimiques, pétrochimiques et automobiles. Lorsqu’on mélange l’oxygène O2, l’hydrogène H2 ainsi que le platine, il y a une explosion. En effet, le platine catalyse cette réaction exothermique et l’élévation de température qui s’ensuit conduit à un emballement, donc à une explosion.

Usage du métal platine et de ses alliages

Le platine en tant que métal précieux est utilisé dans divers domaines en bijouterie, en médecine dentaire, en horlogerie, etc. Il est aussi présent dans certains équipements de laboratoires et des équipements médicaux tels que les instruments cathéters et les instruments chirurgicaux. Cet élément peut faire office de catalyseur chimique au sein des pots catalytiques des moteurs à combustion interne des véhicules. Ce métal précieux est nécessaire dans la fabrication des fourneaux électriques à haute température ainsi que des creusets. Par ailleurs, il existe d’autres utilisations du platine :

  • la photographie avec la platinotypie qui est un procédé de tirage photographique, celui-ci s’est amélioré et est devenue le tirage platine-palladium ;
  • la conception d’un conteneur d’hydrogène avec des piles à combustible (en cours d’étude) ;
  • la composition d’engrais, d’explosifs et d’acide nitrique (alliage platine-rhodium sous forme de gaze) ;
  • le raffinage, la transformation du pétrole et la production d’essence ainsi que des composés aromatiques dans l’industrie pétrochimique ;
  • le scellage des électrodes dans le verre (du fait de son coefficient de dilatation équivalent à celui du verre de silicate) ;
  • la constitution d’un aimant très puissant (alliage du cobalt et du platine qui est magnétique) ;
  • la réalisation des stimulateurs cardiaques, des valvules cardiaques et autres implants (alliage platine-osmium) ;
  • la formation du premier kilogramme étalon et du premier mètre étalon (alliage platine-iridium ou platine iridié) ;
  • la protection du nez des missiles, des injecteurs des moteurs à réaction et des dispositifs fonctionnant à haute température ;
  • la fabrication de briquets et de chaufferettes à alcool (fil de platine fin catalysé qui devient du méthanol en formaldéhyde) ;
  • le thermomètre à résistance de platine et pour la production de thermocouples (soudure de platine pur et platine rhodié) ;

Le platine est également indispensable dans la création des stimulateurs et des valvules artificielles cardiaques (alliage platine (90)/osmium (10)).

Chimiothérapie avec du platine

Les substances cisplatine (H6Cl2N2Pt) et carboplatine (C6H12N2O4Pt) sont efficaces dans le traitement de quelques types de cancer comme la leucémie, le cancer de la vessie et le cancer du testicule. Elles se lient à l’ADN de façon bifonctionnelle, c’est-à-dire, par deux liaisons covalentes avec deux bases puriques. Ces associations produisent une torsion dans la double hélice et causent l’inhibition de la transcription et donc la mort de la cellule (apoptose). Ces complexes de platine provoquent de sérieux effets secondaires comme la néphrotoxicité (attaque des reins), l’ototoxicité (perte de l’audition) et les allergies. D’autres complexes sont aussi à étudier comme la formule du carbène N-hétérocyclique [Pt (NH3(N-hétérocycle) Cl] Cl. Monofonctionnels, ils inhibent la transcription par la gêne stérique générée par l’hétérocycle.

Joaillerie en platine

En 2021, la moitié des ressources de platine est exploitée dans l’industrie automobile et 10 % dans la joaillerie. Entre le XIXe siècle et au milieu du XXe siècle, cet élément était considéré comme un métal de grand prestige du fait de sa dureté. Il est surnommé « l’or des riches » et on l’associe volontiers au diamant pour la création de « joaillerie blanche ». Le platine est bien plus prestigieux que l’argent. Ce dernier a tendance à noircir avec le temps.

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Les premiers objets en platine ont été élaborés par les civilisations précolombiennes. Au XVIe siècle, ce métal a été ramené de l’Amérique centrale et de l’Amérique du Sud vers l’Europe, par les Espagnols qui pensaient que c’était de l’argent. Les orfèvres furent dépités par la température plus élevée du platine par rapport à l’argent, si bien qu’ils surnommèrent cette matière première « platina », traduit par « petit argent ». Le chimiste français Pierre-François Chabaneau fut le premier à réussir à fondre le platine vers le XVIIIe siècle. Sous l’empire français, la maison Mellerio fut la première à utiliser le platine en diadème. Ce dernier a été présenté à l’exposition universelle de 1867 avant d’être acquis par la reine d’Espagne Isabelle II pour sa fille. Jusqu’à aujourd’hui, des membres de la famille royale le portent encore. Les joailliers s’y mettent et créent des parures néoclassiques dites « style guirlande » qui sont très tendance au début du XXe siècle. Le mouvement Art déco suit la tendance platine en l’associant au diamant, au cristal de roche et à l’onyx, comme le cas des célèbres broches fabriquées par Raymond Templier. L’après-Première Guerre mondiale signe le déclin du platine remplacé par l’or blanc ou or gris qui est un alliage rhodié.

Étant un métal dur et rare, le platine est utilisé pour la conception des bagues de fiançailles et de mariage. Cependant, il est concurrencé par l’or qui est plus accessible. Avant la crise financière de 2008, l’once de platine valait 2 000 dollars contre 1 000 dollars pour l’or ; dix ans plus tard, la tendance s’est inversée.

Impacts écologiques et toxicologiques du platine

Il est fréquent d’entendre parler du platine. Mais quels sont ses impacts ? Voici plus de détails.

Impact écologique du platine

À l’état pur et massif, le platine ne pose pas de problème de santé environnementale. En effet, à force d’être utilisé comme catalyseur, le platine s’éparpille dans les différents compartiments de l’environnement, notamment dans l’air urbain. On détecte également un taux de platine élevé dans l’urine humaine.

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Le métal de platine utilisé dans les pots catalytiques est de plus en plus rare. Par conséquent, il pourrait être remplacé par le palladium. Ce dernier a la particularité d’être aussi bioassimilable que le platine.

  • Le palladium et le platine sont détectés chez 22 espèces d’algues dans le littoral californien avec une teneur de 0,09 à 0,61 ng/g pour le palladium et 0,25 à 1,75 ng/g pour le platine.
  • Le ratio moyen de platine et de palladium dans les algues est de 3,5 tandis qu’il est de 4,5 dans la mer (ces algues accumulent ces deux métaux sans discrimination).

Les animaux aquatiques exposés aux sels solubles ou aux substances catalytiques ont une bioconcentration en platine. Chez le poisson Danio rerio, la platine sous forme de H2PtCl6 provoque une nécrose et une lyse au niveau des cellules de la muqueuse intestinale, une fusion des villosités entre elles et des changements dans la sous-muqueuse. Les vers parasites de poissons peuvent également bioaccumuler des platinoïdes. Ils se montrent utiles pour assurer la biosurveillance fine dans les milieux aquatiques.

Le platine est moins bioassimilable que le palladium aussi bien pour la faune que pour la flore. Néanmoins, sous forme de micro ou nanoparticule, il est très actif même à dose infime. Les composés biodisponibles de la platine à l’état naturel sont très rares. Ils sont aujourd’hui fabriqués en grandes quantités dans l’industrie et sont répandus en abondance dans l’environnement. Cette propagation se fait par incinération, par épandage de boues d’épuration ou suite à la dégénérescence des pots catalytiques. 

Impact toxicologique du platine

Le platine pur ne présente pas de risque toxicologique. Ce sont ses composés sous formes biodisponibles qui peuvent se montrer hautement toxiques pour les organismes vivants.

Les effets toxiques du platine dans le monde

Entre 1993 et 1996, plusieurs analyses d’échantillon d’air et d’urine sont effectuées à Munich. Ceux-ci ont permis d’obtenir les résultats suivants :

  • une forte augmentation (triplée) de teneurs en air du platine allant jusqu’à 62 pg/m(7,3 ± 6,5 pg/m3 en 1993-1994 à 21,5 ± 13,8 pg/m3 en 1995-1996) ;
  • un taux moyen de platine dans l’urine de 6,5 ng/g de créatinine.

96 % des personnes testées avaient moins de 20 ng/g de créatinine et les 4 % présentaient 4 fois plus (contaminés par les alliages dentaires or-platine qu’ils portaient).

À Mexico, le platine est en quantité croissante à cause des poussières dans les zones de circulation des véhicules qui sont équipés de pots catalytiques. En Italie (sol de Naples), le taux de platine peut aller jusqu’à 52 μg/kg contre 110 μg/kg pour le palladium alors que la norme est de 6,2 μg/kg pour le platine et 17,2 μg/kg pour le palladium. À Boston, le taux de platinoïdes et notamment les particules PM10 inhalées par la population est en hausse.

La hausse du taux de ces métalloïdes est le résultat des circulations intenses. En effet, la cartographie de la pollution est inter reliée à celle de la densité de la circulation et du réseau routier. Les pots d’échappement catalytiques sont à l’origine de la croissance des valeurs du platine. Depuis 1993, les proportions respectives de platinoïdes (Pt/Pd/Rh) dans les pots catalytiques suivent des normes strictes.

Les lieux les plus susceptibles d’être contaminés par le platinoïde

Voici les endroits les plus intoxiqués en platinoïdes :

  • Les tunnels : ils contiennent de petites particules (PM10) et très petites (PM 2,5). Les PM10 qui représentent les 70 % des particules ne peuvent passer dans les organes humains. En revanche, les PM 2.5 qui représentent 22 % passent dans le sang et d’autres organes.
  • Les sédiments de lacs et rivières : ils renferment des platinoïdes en quantité comme dans le lac proche de Boston. Ces couches de sédiment ont nettement augmenté son taux de platinoïdes depuis l’apparition des pots catalytiques et depuis l’introduction des catalyseurs.
  • Les échantillons de neige fraîche : on en détecte dans 14 endroits de la vallée d’Aspe (Pyrénées) pendant deux hivers (février 2003 et mars 2004). En 2004, les teneurs en Pt, Pd et Rh sont plus élevées à cause du parc des véhicules européens ainsi que des activités minières russes.
  • Les neiges et les glaces du pôle nord : les taux de platines et de platinoïdes ont augmenté entre 1990 et 2000. Cela indique une contamination de toute la stratosphère de l’hémisphère Nord par les platinoïdes, dus également au pot catalytique provenant des convertisseurs catalytiques d’automobiles.
  • Les tunnels routiers, les tanneries, les pots catalytiques neufs sont des sources anthropiques de contamination par l’osmium, par l’iridium et par le platine.
Les effets chroniques du platine sur la biosphère

Le potentiel écotoxicologique et toxicologique du platine n’est pas encore bien défini, mais ses effets chroniques sur la biosphère sont prouvés. Tout d’abord, il est considéré comme un puissant catalyseur, que ce soit sous forme de très petites particules. Pouvant se multiplier rapidement, il provoque des effets synergiques potentiels. Le platine touche tous les compartiments de l’environnement et tout l’hémisphère nord par son accroissement. Depuis les dernières décennies, il dispose d’une disponibilité biologique (biodisponibilité) bien plus importante. Enfin, cet élément possède un processus d’accumulation (bioaccumulation) indéniable sur les nombreuses espèces.

Les études sur l’impact écologique et toxicologique du platine sont encore complexes. Pour cause, l’analyse des traces de platine, de palladium et de rhodium n’est pas complète. Il existe aussi des lacunes considérables sur les réels impacts environnementaux du platine. À cela s’ajoutent les émissions (industrielles ou des pots catalytiques) changeantes causées par trois facteurs. Le premier est la perte accélérée d’une partie des catalyseurs des pots catalytiques. Le deuxième est la technologie qui ne permet pas une bonne adhésion des catalyseurs. Enfin, le troisième facteur est l’utilisation de carburants inappropriés par des conducteurs.  

Production du platine

En 2008, l’offre mondiale en platine était de 198 tonnes dont :

  • 170 tonnes dérivent de l’extraction minière ;
  • 28 tonnes proviennent du recyclage des catalyseurs automobiles.

Les entités qui produisent du platine à l’échelle internationale sont les suivantes :

  • Anglo-Américain avec 70 tonnes de platine produit en 2007 ;
  • Impala Platinium en Afrique du Sud avec 55 tonnes ;
  • Lonmin (ex-Lonrho) avec 22 tonnes de platine ;
  • Norilsk Nickel avec 20 tonnes.

La production de platine selon les pays de 2010 à 2020 :

  • Afrique du Sud : 94 à 148 tonnes
  • Russie : 19 à 25,5 tonnes
  • Zimbabwe : 8,8 à 15 tonnes
  • Canada : 3,9 à 12,5 tonnes
  • États-Unis : 3,45 à 4,2 tonnes
  • Autres pays : 2,3 à 6,5 tonnes

Cette production tend à s’achever en 2064 puisque le platine est une ressource non renouvelable.

Commerce du platine en France

En 2014, la France est devenue un importateur net de platine. À l’époque, le prix moyen au gramme de ce métal précieux était de 34 €. De nos jours, le platine vaut plus que l’or. Recevoir une récompense de platine symbolise d’ailleurs un trophée hautement prestigieux.

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