La guerre des transfermiens a touché le hassium. Les deux équipes de recherche ont réclamé la découverte de l’élément 108. En 1992, le Transferium Working Group a désigné les chercheurs du GSI comme innovateur de l’hassium. La précision de leurs données leur a valu le titre, mais celles de l’autre équipe n’ont pas autant été rejetées. Le GSI a donc proposé le nom de l’élément 108 en hassium. Cette appellation est dérivée du latin Hassia en référence au Land de la Hesse, où se trouve la GSI.
En 1979, l’UICPA a recommandé le nom d’unniloctium (Uno) pour l’élément 108 dans le cadre de la dénomination systématique. À l’époque, l’élément n’a pas encore été confirmé et cette désignation n’a pas été très utilisée par les scientifiques. En 1994, l’UICPA a proposé le terme « hahnium » (Hn). Étant donné que le meitnerium vient de Meitner et qu’il suit l’élément 108, l’organisation a pensé rendre hommage à Otto Hahn. Ce chimiste allemand et sa collègue Lise Meitner ont découvert ensemble la fission nucléaire. Cette nomenclature a été protestée par le GSI et l’American Chemical Society. Le 108 a reçu son nom définitif en 1997.
L’isotope hassium 270
Les isotopes connus du hassium sont au nombre de 12 : du 263 Hs au 277 Hs. Quatre isomères ont été également découverts, dont deux non confirmés.
Au début de 2007, une équipe internationale de chercheurs a reconstitué pour la première fois le hassium 270. Ce groupe a réuni les chimistes de l’Université Technique de Munich et du GSI. L’Université de Munich a été représentée surtout par le Dr Alexander Yakushev, chaire du professeur Türler à l’institut de radiochimie. Cette expérience de plusieurs semaines consiste à bombarder du curium 148 avec des ions de magnésium 26.
Avec ses 162 neutrons, la période radioactive du hassium 270 peut atteindre 30 secondes. Cette synthèse a été publiée dans la revue Physical Review Letters.