Historique de l’europium
L’europium a été trouvé en 1890 par Paul-Émile Lecoq de Boisbaudran. Il a obtenu une substance contenant du samarium et du gadolinium avec des caractéristiques spectrales qui ne correspondaient à aucun des deux éléments. La découverte officielle est pourtant attribuée à Eugène Anatole Demarçay. En 1896, il a présumé la présence d’un élément inconnu dans des échantillons de samarium. Il a ensuite réussi à isoler l’europium en 1901. Récemment, les clathrates d’europium ont été étudiés pour leur propriétés thermoélectriques. Les clathrates sont des structures cristallines qui fonctionnent comme des cages moléculaires dans lesquelles des gaz peuvent être piégés.
Toxicité
Les phénomènes de complexation (liaison des molécules à des ions porteurs) et de bioaccumulation (accumulation dans l’organisme) de l’europium au niveau cellulaire et moléculaire ont été peu étudiés. Il a été toutefois prouvé que l’europium à l’état trivalent, peut interagir avec les phytochélatines, des protéines connues pour protéger les cellules des effets néfastes des métaux lourds toxiques. Ces protéines sont aussi suspectées d’être responsable de l’absorption et le stockage des éléments radioactifs dans les organismes vivants. Les sous-unités constitutives de ces protéines, telles que la glycine, l’acide glutamique et la cystéine, ainsi que des polypeptides comme le glutathion, ont également été étudiés pour leur capacité à subir des réactions chimiques avec d’autres éléments.
Ces sous-entités se lient fortement aux isotopes radioactifs (log ß1,1 de l’ordre de 2 ou de 5, à pH 3 ou 6) pour former des espèces mononucléaires. La liaison se fait grâce à des groupes oxygénés présents dans la sous-entité. Cependant, d’autres phytochélatines (PC2 à PC4) se lient plus efficacement à l’europium que les sous-entités. En présence de ces molécules, l’europium est absorbé rapidement par les cellules humaines, même dans une solution synthétique (pH neutre et force ionique de 0.1mol/L) imitant la biologie humaine.
Localisation
Les gisements d’europium se trouvent généralement en association avec d’autres terres rares. Les minéraux de terres rares se trouvent en grande partie dans certaines régions spécifiques, telles que la Chine, la Russie, l’Australie, les États-Unis, le Brésil, le Canada, le Groenland et l’Inde. Des gisements importants de terres rares ont été découverts dans les eaux territoriales du Japon en 2018. Ils s’étendent sur environ 2 500 km2 et sont situés à plus de 5 000 mètres de profondeur. La réserve d’oxydes de terres rares de ces gisements est estimée à plus 16 millions de tonnes, permettant d’approvisionner le monde en :
- europium pour les 620 années à venir ;
- yttrium pour 780 ans ;
- dysporium pour 730 ans ;
- terbium pour 420 ans.
Depuis 2019, les mines d’europium et de dysporium en Roumanie, fermées depuis 1980, sont en cours de réouverture.