Histoire du dysprosium
Le dysprosium a été découvert en 1886 par le chimiste français Paul Émile Lecoq de Boisbaudran à partir d’un échantillon d’holmium. Il a nommé l’élément dysprosium en référence au mot grec « dysprositos», qui signifie « difficile à obtenir ». Le dysprosium a été initialement considéré comme un élément rare et peu intéressant, mais son utilisation a augmenté dans les années cinquante avec l’avènement des aimants permanents. Par ailleurs, il n’a été isolé sous sa forme pure qu’à partir de cette époque.
En 2003, le prix du dysprosium était supérieur à 10 euros par kilogramme. En 2011, le prix a augmenté jusqu’à 320 euros par kilogramme.
Toxicité du dysprosium
Le chlorure de dysprosium est disponible sous forme de sels solubles et de sels insolubles. Les sels solubles de chlorure de dysprosium sont peu toxiques, et ne sont nocifs pour la santé qu’à des concentrations élevées. Par ailleurs, les sels insolubles sont considérés comme non toxiques et ne présentent aucun risque pour la santé. Des études ont été menées dans les années soixante pour évaluer les effets pharmacologiques et toxiques des sels de chlorure de dysprosium. Les résultats ont montré que le chlorure de dysprosium n’a pas d’impact visible sur la santé des animaux exposés pendant 12 semaines. En effet, les animaux n’ont pas montré de changements dans leurs tissus biologiques, leur croissance ou leur composition sanguine.
L’inhalation ou l’ingestion du chlorure de dysprosium peut entraver le système respiratoire et cardiovasculaire, et même causer la mort. Les chlorures d’holmium et d’erbium ont des effets similaires. Le chlorure de dysprosium peut causer des lésions oculaires, comme une conjonctivite passagère et une ulcération, si le produit entre en contact avec les yeux. Il ne cause pas de dommages importants sur la peau. Cependant, si elle est abîmée, l’exposition au produit peut causer des cicatrices profondes et une perte de poils. Il peut déclencher une réaction immunitaire lorsqu’il est administré sous la peau et créer des nodules.
Les effets du chlorure de dysprosium [166Dy]DyCl3 avec l’isotope radioactif 166Dy sur la moelle osseuse ont été testés. Les résultats ont montré que ce produit est toxique pour les cellules et génotoxique (pouvant endommager l’ADN) pour la moelle osseuse. Il entraîne une suppression de la production de cellules sanguines (myélosuppression). Par conséquent, en 2004, ce produit a été proposé en radiochimiothérapie pour traiter certains types de cancer, comme les myélomes et les cancers du sang chez l’homme.
Contrairement aux autres éléments de la famille des terres rares, il existe peu d’informations sur la façon dont le dysprosium affecte le corps humain et les animaux. Le dysprosium est proposé pour améliorer les propriétés des alliages, notamment pour les implants chirurgicaux en magnésium. Il a la capacité de rendre ces alliages plus résistants et durables. En 2010, une étude a montré que le dysprosium était moins toxique pour les cellules que ses homologues chimiques, le lanthane et le cérium.