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Argent (élément)

element-chimique-47-argent

Caractéristiques de l’argent

  • Symbole : Ag
  • Masse atomique : 107,868 2 ± 0,000 2 u
  • Numéro CAS : 7440-22-4
  • Configuration électronique : [Kr]4d10 5s1
  • Numéro atomique : 47
  • Groupe : 11
  • Bloc : Bloc d
  • Famille d’éléments : Métal de transition
  • Électronégativité : 1,93
  • Point de fusion : 961,78 °C

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TPE
Type de pierre : Antimoine, Cuivre, Or natif

L’argent, élément atomique n°47 de symbole Ag : généralités, isotopes, productions, caractéristiques, alliages, utilisations et consommation.

L’argent (Ag) est un élément chimique portant le numéro atomique 47. On l’appelle également argent métallique, argent métal ou métal blanc. Dans le langage courant français, ce mot désigne les pièces et les billets de monnaie. D’ailleurs, ce métal simple est un outil de régulation des échanges économiques depuis des siècles.

L’argent fait partie des matières premières minérales critiques, puisque son niveau de réserve est faible par rapport à celui d’autres métaux précieux. Vu son inaltérabilité et sa couleur blanc pur, il est très utilisé dans le domaine de l’orfèvrerie et de la bijouterie.

Généralités sur l’argent métallique

Le mot « argent » est tiré du latin « argentum » qui signifie monnaie. Il est apparenté du grec ancien « argyros ». Ce dernier est l’équivalent de blanc, brillant, clair et laiteux en français. Ce métal est connu depuis l’Antiquité. En Anatolie (la Turquie actuelle), les Hommes ont commencé à extraire de l’argent vers 3000 avant J.-C., mais sa découverte est postérieure à celle du cuivre et de l’or. Ces deux métaux sont de la même famille chimique que l’argent.

L’agent est un métal de couleur blanc pur très ductile et malléable. Il fait partie des sept métaux sacrés. D’ailleurs, il est survalorisé par la découverte de l’alchimie médiévale. En effet, selon cette théorie, le plomb pourrait se transformer en argent.

L’argent est un métal de transition faisant partie des éléments du groupe 11. Il est surtout utilisé pour fabriquer des monnaies et des bijoux. Il est aussi nécessaire pour diverses applications industrielles.

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Les isotopes de l’argent

On entend par isotopes des nucléides disposant d’un numéro atomique identique. En revanche, leur nombre de neutrons est différent. L’argent est un métal de transition doux possédant trente-huit isotopes. Son nombre de masse varie entre 93 et 130 avec 36 isomères nucléaires.

À l’état naturel, l’argent se présente sous forme de deux isotopes stables, dont le 107Ag et le 109Ag. Leurs abondances respectives sont de 51,8 % et de 48,2 %. Ce métal possède quatorze radio-isotopes instables entre 102 et 117. La masse atomique standard de cet élément est de 107,868 2(2) µ.

Deux des isotopes de masse de l’argent (102 et 117) disposent d’un noyau atomique fissile. En d’autres termes, ils se cassent en deux ou en trois morceaux lorsqu’ils subissent une fission nucléaire. Ces deux isotopes de masse font partie des produits de fission de l’uranium, un métal lourd radioactif.

Occurrences dans les milieux naturels, minéralogie et géologie de l’argent

On retrouve surtout l’argent en sous-sol à l’état natif et rarement à la surface de la Terre. Son Clarke est à 0,1 g/t. Les pays les plus producteurs d’argent sont le Mexique, le Pérou, la Norvège, le Chili, les États-Unis, la Russie, l’Argentine et l’Australie.

On peut recenser ce métal précieux sous forme de cristaux isolés et fréquemment en filaments courbés. Souvent, sa surface est altérée d’une teinte sombre. Certains types d’argent disposent de nombreuses structures filaires ou réticulaires.

L’argent natif est généralement orné de filaments de couleur blanc tirant sur le jaune. Il peut être formé par des plaques assez minces et par des veines disséminées dans des gangues siliceuses ou carbonatées. En revanche, il est rare de trouver ce métal blanc disposant de fils contournés en pépites compactes.

L’Ag présente une série de combinaisons pouvant être simples ou complexes. On peut classifier les principales espèces minéralogiques d’argent en trois groupes bien distincts, à savoir :

  • l’argent natif : de quantité notable, il est souvent sous forme de sulfures comme l’argyrose, l’argentite cubique ou d’acanthite monoclinique ;
  • les minerais séléniés et tellurés : associés en petite quantité aux sulfures de plomb, d’antimoine (pyrargyrite ou stéphanite), de cuivre (polybasite) ou d’arsenic (proustite) ;
  • les minerais sous forme d’halogénures naturels d’argent comme la cérargyrite, l’iodargyrite, la bromargyrite et la chlorargyrite.

Il est possible d’effectuer un alliage de l’or et de l’argent à l’état naturel. Par exemple, l’électrum ou l’or vert est composé de 75 % d’or pur et de 25 % d’argent. Les reflets de ce dernier vont du jaune au vert léger. Par ailleurs, la petzite est une espèce minérale faite à partir de la combinaison de tellure d’or et d’argent.

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Techniques de production et gisements exploitables du métal blanc

L’argent fait partie des métaux récupérés depuis l’Antiquité. Son extraction s’est surtout développée au Moyen Âge grâce à l’exploitation des minerais de galène argentifère. La technique utilisée consiste à récupérer des sous-produits durant le traitement du plomb et du cuivre.

Le gisement le plus important d’argent natif se trouve en Norvège, plus particulièrement dans la région de Kongsberg. Cette principale espèce minéralogique considérée comme minerais d’argent est souvent alliée à d’autres métaux comme l’or, l’antimoine et le mercure. Le métal blanc peut également être extrait d’un minerai argentifère pauvre déjà exploité pour ses réserves en plomb ou en cuivre.

Deux techniques d’extraction (la chloruration et l’amalgamation) permettent d’obtenir de l’argent à partir de gisement de galène, de pyrite ou de blende. Pour ces opérations, il faut recourir à la cristallisation en isolant successivement des parties d’un matériau sous forme de cristaux.

Grâce au traitement de la galène, on peut obtenir du plomb d’œuvre. Ce dernier contient une importante quantité d’argent. La cristallisation successive permet d’affiner ce type de métal argentifère en utilisant sept chaudières. La première étape de cette opération consiste à faire fondre le plomb, puis à le refroidir. L’objectif de cette action est d’éliminer les impuretés afin d’obtenir un plomb pur au fond du bain. Trois opérations d’affinage successives sont nécessaires afin d’obtenir un Pb presque à 100 %.

L’alliage du plomb avec de l’argent ne permet de récupérer qu’une faible teneur de ce dernier. En effet, on obtient avec cette technique 0,5 % à 1 % de matière première pour la fabrication de l’Ag. C’est pourquoi, en se référant au diagramme Pb/Ag, l’utilisation de fusions sélectives comme la fusion de zone s’avère beaucoup plus rentable.

La désargentation du plomb par zinc ou le zingage faisait partie des techniques complémentaires pour récupérer de l’argent. Ce procédé métallurgique de traitement du plomb argentifère est une solution pour séparer les deux métaux. L’opération d’alliage des éléments chimiques (argent, plomb et zinc) se déroule en trois étapes, à savoir :

  • l’alliage ternaire des trois métaux vers 450 °C ;
  • la distillation consistant à éliminer le Zn ;
  • la coupellation de l’alliage restant pour séparer l’Ag du Pb.

Les procédés de cyanuration sont des techniques modernes pour extraire de l’argent. Elles consistent à transformer en argento-cyanure l’argent natif, le sulfure d’argent et le chlorure. Dans ce cas, on se sert de la réaction par cyanure alcalin. Le produit obtenu est ensuite réduit par réaction en utilisant du zinc. L’inconvénient de ce procédé d’extraction est qu’il est très polluant.

Corps simples et composés chimiques

À la différence d’autres métaux de transition, l’argent dispose de propriétés très spécifiques. Cette particularité vient de sa conductivité élevée d’électricité et de chaleur ainsi que de sa faible solubilité de sels. Son pouvoir réflecteur présente un avantage considérable de ce métal blanc pur.

Propriétés physiques et chimiques du corps simple

L’argent est très apprécié pour sa couleur et sa réflectance optique. Ce cristal cubique se distingue d’autres métaux par son éclat blanc. Il est très ductile et malléable avec une densité d’environ 10,5. Il est un bon conducteur de chaleur et d’électricité lorsque les conditions de température et la pression sont normales.

L’argent est un métal noble qui fond sous une température supérieure à 960,5 °C. En fonction des impuretés contenues dans ce corps simple, il s’évapore entre 1 950 °C et 2 212 °C. Au moment de son refroidissement et au contact du borax, l’argent émet un rayonnement vif et ponctuel. On désigne ce phénomène par une corructation. Cette situation se produit suite à une fusion lors de la déchirure de son voile composé de fondant et d’oxydes.

La solidification peut s’accompagner d’une libération de gaz qui a dissout au cours du refroidissement de l’argent. On appelle ce phénomène « le rochage ». Ce dernier engendre un gonflement du métal et provoque des cloques à la surface de la partie solide de l’argent.

L’argent est un métal noble capable de résister aux agents chimiques, même à température élevée. D’ailleurs, il est insoluble aussi bien dans l’eau que dans les alcalis. L’argent est un métal qui peut être inoxydable selon des atmosphères contrôlées. En revanche, il arrive que les sulfures engendrent son noircissement. En effet, le contact de ces deux éléments forme l’argentite (Ag2S).

La présence du cuivre dans les alliages accélère davantage le ternissement d’un produit en argent. Pour lutter contre ce phénomène, il est possible de stocker un bijou dans un papier imprégné de cadmium ou d’acétate de cuivre. Par ailleurs, on peut retarder le ternissement d’un objet en argent en recourant à une solution de chromate alcalin par électrolyse.

Dans l’industrie, le sulfonitrique ou le mélange d’acide sulfurique avec un peu d’acide nitrique engendre la désargenture. En effet, ce dernier est un oxydant très puissant capable d’oxyder différents métaux nobles, dont l’argent et le cuivre.

L’Ag est soluble dans le KCN ou le cyanure de potassium aqueux. Il s’agit d’un composé cristallin très toxique à base de potassium du cyanure d’hydrogène.

Solubilité de l’argent

L’acide nitrique permet de dissoudre l’argent. La formule de base est :

3Ag+4HNO3→3AgNO3+2H2O+NO

Pour économiser de l’acide, on peut recourir à l’utilisation d’acide sulfurique concentré chaud. Voici les deux formules possibles :

  • 2Ag+3H2SO4→2AgHSO4+SO2+2H2O
  • 2Ag+2H2SO4→Ag2SO4+SO2+2H2O

L’argent a une faiblesse face aux solutions aqueuses d’halogènes libres et de permanganate. D’ailleurs, l’eau régale, l’acide sélénique et l’acide persulfurique sont capables d’attaquer ce métal blanc. En revanche, on remarque souvent une formation de couche protectrice comme l’AgCl ou le chlorure d’argent autour du métal. Ce phénomène ralentit les réactions de solubilité.

En laissant une pièce en argent dans des peroxydes fondus, elle devient soluble. Cette même réaction se produit lorsqu’on noie l’objet dans des hydroxydes alcalins fondus en présence d’air.

Analyse

Pour tester l’argent et savoir s’il est pur, il faut le dissoudre dans une solution d’acide nitrique. On peut ainsi observer la formation d’un précipité d’AgCl. La concentration la plus faible de cette substance est de 0,1 µg l−1. Le chlorure d’argent peut se dissoudre dans l’ammoniaque, à la différence d’autres chlorures qui sont très peu solubles.

Une solution de carbonate de potassium et de sodium (NaKCO3) fondu permet de dissoudre les halogénures d’argent. Par conséquent, on observe une précipitation sous forme métallique et une séparation par dissolution de l’argent dans l’eau.

Alliages notables

L’argent est un métal précieux capable de former des alliages notables avec d’autres matières en faible quantité. Le principal objectif de ces mélanges est de renforcer les propriétés mécaniques de l’argent. En d’autres termes, les alliages notables sont un gage de dureté de ce métal précieux. En bijouterie, on privilégie les suivants :

  • L’argent Britannia : cet alliage présente un titre au millième de 958. Il renferme 4,16 % de cuivre et 95,84 % d’argent pur.
  • L’électrum : il s’agit d’un alliage naturel d’or et d’argent fin.
  • L’argent premier titre ou l’argent sterling : cet alliage est composé de 92,5 % d’argent et de 7,5 % d’autre métal (cuivre ou or). Son titre au millième de 925 est synonyme de première qualité en joaillerie.
  • L’Argentium : il s’agit d’un alliage comme l’argent sterling, mais les 7,5 % de cuivre ou d’or contiennent un métalloïde dénommé Germanium. Ce dernier composant favorise la création d’une couche protectrice limitant le ternissement d’un objet en argent.
Niobium

Composés chimiques de l’argent

La valence d’un atome se définit comme le nombre d’atomes d’hydrogène dont il est capable de fixer ou de remplacer pendant une réaction chimique. L’argent est un métal de transition pouvant présenter plusieurs valences dont :

  • Ag(I) : la valence principale ;
  • Ag(II) et Ag(III) : les valences marginales ;
  • Ag(-II), Ag(-I) et Ag(IV) : les valences exceptionnelles.

Le rayon atomique de l’ion argent monovalent Ag+ est de 1,15 Å. Les ions Ag+ sont des oxydants, puisqu’ils reçoivent au moins un électron d’une espèce chimique c=différent pendant une réaction d’oxydoréduction.

Les chimistes utilisent souvent les combinaisons simples de l’argent avec les halogénures d’argent, dont :

  • AgCl cubique ou le chlorure d’argent ;
  • AgF ou le fluorure d’argent ;
  • AgBr ou le bromure d’argent ;
  • Agl α et β ou l’iodure d’argent de maille hexagonale et cubique.

On peut recenser plusieurs composés chimiques de l’argent. Les plus communs sont :

Composé chimiqueFormule
Sulfure d’argentAg2S
Sulfite d’argentAg2SO3
Sulfate d’argentAg2SO4
Oxyde simple d’argent(I)Ag2O oxydant
Nitrate d’argentAgNO3
Nitrite d’argentAgNO2
Phosphate d’argentAg3PO4
Arséniate d’argentAg3AsO4
Chlorate d’argentAgClO3
Chlorite d’argentAgClO2
Chromate d’argentAg2CrO4
PerchlorateAgClO4
Bromate d’argentAgBrO3
Iodate d’argentAglO3
Carbonate d’argentAg2CO3
Cyanure d’argentAgCN
Acétate d’argentAgC2H3O2

Le permanganate d’argent, le tartrate d’argent, le tétrachloroaluminate d’argent, le fulminate d’argent, l’arséniate d’argent et le tellure d’argent font aussi partie de cette liste.

Utilisations de l’argent

L’argent et ses alliages sont des matériaux pouvant être utilisés dans différents secteurs d’activité.

Dans le domaine de la joaillerie et de l’orfèvrerie

L’argent et ses alliages sont utilisés par les joailliers et les orfèvres. Ils fabriquent des objets d’ornements et des bijoux avec ce métal précieux. Ils utilisent également les alliages comme moyen de recouvrement d’une pièce. L’argent est aussi un type de métal nécessaire à la confection des médailles et des pièces de monnaie. Par exemple, la pièce de 50 francs français de 1976 est fabriquée avec ce métal blanc.

Dans le secteur de l’industrie

L’argent a un rôle important dans le domaine de l’industrie atomique et de la fabrique de matériaux de contact mécanique. En effet, ses propriétés inoxydables ainsi que sa forte résistance à l’usure sont très appréciées en métallurgie. L’argent et ses alliages nobles sont de véritables matériaux de choix pour les revêtements. Ils assurent une protection optimale et une bonne étanchéité par rapport à d’autres métaux.

En électronique et électricité

L’argent et le cuivre sont les deux meilleurs métaux conducteurs d’électricité, même en présence d’une partie oxydée. Plusieurs dispositifs électroniques dans l’industrie aéronautique sont en argent. En effet, ce métal est capable de bien protéger les pièces et il dispose d’une forte résistance à l’usure et à la corrosion. L’argent est un excellent revêtement pour les céramiques, notamment pour ceux de type Bi-Pb-Sr-Ca-Cu-O supraconductrices.

En musique et en sonorisation

L’argent est un métal précieux nécessaire à la fabrication de certains instruments de musique. Ce matériau est nécessaire pour la conception de membranes et de bobines de haute qualité. Il permet d’actionner correctement les tweeters d’un haut-parleur.

En chirurgie dentaire

Des dentistes proposent un traitement au fluorure de diamine d’argent afin de résoudre potentiellement un problème de carie. À part le platine, le palladium et l’or, l’argent est également utilisé dans les alliages par les cabinets dentaires et prothésistes. Par ailleurs, l’amalgame dentaire ou la restauration « en argent » est une solution moins coûteuse pour obturer des molaires.

Les chimistes affirment que l’argent est un excellent catalyseur. En photographie, ses bromures et iodures sont utilisés en émulsion. D’ailleurs, l’argent colloïdal pourrait aider à lutter contre la fatigue et les démangeaisons. Il participerait aussi à la préservation du système immunitaire.

L’argent et la bijouterie

L’argent 925 est d’une excellente qualité. Un poinçon 925 est la preuve qu’un bijou est fabriqué avec 92,5 % d’argent pur, voire plus. C’est pourquoi il est très utilisé en joaillerie. Le principal avantage de ce métal est sa couleur blanche et son éclat. D’ailleurs, l’argent est un métal neutre, très léger et peu onéreux par rapport à l’or blanc ou le platine. Vu ses propriétés, il est normal que les bijoutiers et les orfèvres aient utilisé 7 700 t de ce métal en 1990.

L’argent est un matériau très prisé pour la fabrication d’objets et de bijoux, notamment de bagues, de pendentifs, de bracelets ou de boucles d’oreilles. Ce métal est adapté à toutes les occasions possibles. Il convient parfaitement à des personnes ayant une peau claire ou foncée.

L’argent est un métal pouvant être combiné à différentes sortes de pierres. Il est possible de l’associer avec le quartz, le saphir, la tourmaline, le topaze, la tsavorite, etc. Son alliage avec l’or est également très répandu. On utilise aussi l’argent en placage. Dans ce cas, il faut trois à cinq microns d’épaisseur pour la bijouterie contre vingt à trente microns pour l’argenterie.

La malléabilité de l’argent est une propriété exceptionnelle pour concevoir des œuvres spécifiques. D’ailleurs, ce métal est souvent allié à une petite quantité de cuivre en vue de consolider ses caractéristiques mécaniques.

L’argent et la photographie

L’argent est très utilisé en photographie. Ce domaine a besoin d’environ 5 600 t de ce métal au début des années 1990. En effet, certains composés de l’argent comme le chlorure d’argent et d’autres cristaux d’halogénures tiennent un rôle important dans la photographie argentique. L’AgCl noircit à la lumière. Cette particularité est nécessaire pour l’exposition d’un film avec des zones lumineuses et des zones sombres.

Le chlorure d’argent est également un matériau indispensable à la production de photo en couleur. En filtrant la lumière, il est possible de noircir une surface spécifique. Il ne reste plus qu’à combiner différentes surfaces afin d’obtenir une image en couleur.

Toutefois, le secteur de la photographie argentique connaît une forte baisse ces dernières années. La numérisation devient de plus en plus importante et cette situation diminue le recours à de pellicules argentiques. Avec les procédés modernes, il est possible de récupérer l’argent dans des bains de développement afin d’en recycler une bonne partie.

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Utilisations mineures de l’argent

L’argent est un métal pouvant être utilisé dans différents secteurs. On peut citer :

Les applications monétaires

Auparavant, l’argent était un matériau très répandu pour la fabrication de monnaies. À présent, ce métal sert à produire certaines pièces et médailles. D’où le besoin d’environ 1 300 t. En outre, le stockage et le déstockage de l’argent constituent également un point important à ne pas négliger. En 2004, l’État a vendu 1 900 t d’argent et les investisseurs ont stocké en moyenne 1 300 t d’argent.

Comme la France utilise l’Euro, elle ne frappait plus de pièces de monnaie en argent. En revanche, elle fabrique des pièces de collection avec ce métal depuis 2008. Elles ont un cours légal limité au territoire du pays.

L’alimentation

En Extrême-Orient, la confiserie utilise l’argent. On peut trouver dans le commerce plusieurs friandises sous forme de perles métalliques. Elles sont concoctées avec de l’argent qui est est additif alimentaire industriel (E174). Ce dernier n’est pas toxique et il n’est utilisé qu’en faible dose.

L’argent est réputé pour son action bactéricide et germicide. Ce métal était utilisé dans la fabrication d’ustensiles pour les enfants. Ses composants les protègent de différentes maladies dont l’origine n’était pas déterminée. C’est de ce phénomène que vient l’expression « être né avec une cuillère d’argent dans la bouche ». Plus tard, cette dernière devient un symbole de richesse.

L’argent est un matériau de fabrication de réservoirs. Les Vénitiens y transportaient du vinaigre, du vin ou de l’eau dans un récipient en argent. Ce dernier aidait à conserver du liquide au moment de la conquête de l’Ouest américain. Plusieurs pionniers se servent des pièces de monnaie en argent pour protéger leur réserve d’eau. Ils les plaçaient dans leurs barriques et leurs outres.

La musique

L’argent est un matériau utile dans la fabrication de différents instruments de musique. Plusieurs plaquages de cordes des guitares classiques sont faits à partir de ce métal blanc. Ce revêtement de cordes basses permet de produire un son riche et chaud.

Au xixe siècle, l’argent faisait partie des matériaux de fabrication de flûtes traversières. À présent, plusieurs pavillons de cuivre, dont des trombones, sont en argent massif.

Les nanotechnologies

En 2008, la production de nano-argent était de 500 t environ. Cet élément était sous forme de particules d’argent protéinées, d’ions argent ou de colloïdes. Ce dernier est utilisé comme biocide ou bactéricide. Un nano-argent est aussi utilisé pour d’autres fins. Dans le domaine du textile, il permet de concevoir des chaussettes bactéricides et anti-odeurs.

Les nanoparticules d’argent sont également présentes dans les cosmétiques, les revêtements de matériaux métalliques, les sprays, les vernis et les peintures. On peut même en trouver dans la fabrication de climatiseurs, de parois d’un réfrigérateur et d’emballages alimentaires.

Un colloïde contient environ 20 à 50 % d’ions d’argent. Il est formé de 50 % à 80 % de nanoparticules d’argent. En cinq ans, la production de nano-argent aurait pu être multipliée par cinq si certains produits comme l’argent protéiné n’étaient pas des microniques ni des submillimétriques. En effet, l’étiquetage de ces produits ne démontre pas leur efficacité.

D’ailleurs, les données relatives au relargage de nanoparticules ou ions argent (nano-argent) dans l’environnement restent insuffisantes jusqu’à présent. Il pourrait atteindre au moins 15 %, voire plus de 90 % du produit pour divers usages.

On peut distinguer plusieurs types de morphologies en fonction des phénomènes de précipitation et de cristallisation. En d’autres termes, les propriétés (comme la toxicité) et la réactivité sont variables selon l’aspect d’un nano-produit. Il peut être sous forme de cube, de cube creux, de sphère, de grain pyramidal, de particules à facettes, etc. Les résultats de l’analyse des bénéfices/risques appliquée aux nanotechnologies réalisées à Paris en avril 2009 ont révélé qu’une concentration d’un centimètre cube à 1 ppm de nanoparticules d’argent représente vingt-cinq milliards de ces particules.

En combinant des particules de vingt à cinquante nanomètres de nano-argent avec une solution de phosphate de calcium, l’activité de ces derniers peut s’accroître jusqu’à mille fois supérieures. Cette situation engendre d’importants impacts environnementaux.

Selon les données de « Woodrow Wilson Institute », 56 % des huit-cents nano-produits qui ont été répertoriés en l’an 2000 sont des nano-argents. D’après des évaluations, la production de 1 000 à 5 000 t par an a été estimée en 2015. Ces chiffres correspondent à un tiers de la production mondiale actuelle d’argent.

Une expérience de laboratoire sur les rats démontre des effets de nanoparticules qu’on ignore jusqu’à présent. Les chercheurs ont exposé des rongeurs à des nanoparticules de quinze nanomètres. Après une inhalation, ces derniers présentent des particules dans tout leur organisme, même au niveau de leur cerveau.

En février 2009, un article parlait de l’association de nanoparticules d’argent avec du cuivre (argent colloïdal et argent pur). Il souligne que diverses tailles de nanoparticules pourraient interférer avec une duplication de la molécule biologique d’acide désoxyribonucléique (ADN).

D’ailleurs, l’ingestion à forte dose ou l’exposition prolongée à de nanoparticules d’argent peut engendrer la maladie de la peau appelée l’argyria. Comme pour un traitement aux antibiotiques, le corps humain pourrait présenter une résistance bactérienne à un traitement par nano-argent.

Mécanique

Sa malléabilité, sa bonne résistance à l’effort et sa ductilité sont des qualités physiques de l’argent très sollicitées avec la fabrication de pièces mécaniques. Ce métal est utilisé dans la conception de vilebrequins des locomotives diesel. Il est également nécessaire dans la fabrication d’un roulement à billes d’une turbine grâce à ses propriétés autolubrifiantes.

Contacts électriques

L’argent est un métal utilisé dans la conception des composants d’un clavier d’ordinateur. Il est coincé entre des feuilles de fibres synthétiques de polyester très résistant (mylar). Ce métal malléable est aussi un composant important dans le recouvrement des contacts en cuivre d’un train à grande vitesse.

Miroirs

L’argent est employé pour revêtir toutes les surfaces lisses d’un miroir. On utilise également une solution de nitrate d’argent, d’ammoniaque, de soude et de sucre. L’argent permet de supprimer la transparence d’un verre. Pour cette action, il faut traiter d’abord le verre avec une solution SnCl2. Ensuite, il ne reste plus qu’à appliquer une couche d’argent qui est un métal réfléchissant à la lumière sur une face de la glace.

Il est possible de recourir à ce même procédé pour fabriquer des CD, des bouteilles isothermes, voire des décorations.

Toxicologie de l’argent

L’Ag est un composant aussi bien polluant que contaminant comme tout autre sel d’argent. Il est capable de détruire les micro-organismes comme les bactéries et les champignons. Il est aussi très toxique pour les larves de mollusques.

Chez l’Homme, un traitement thérapeutique contenant de l’argent risque de provoquer l’argyrisme. Cette maladie de la peau résulte d’une forte exposition à ce composant. Par conséquent, le derme et le blanc d’œil deviennent gris-bleuâtre ou noirâtres au bout des premiers mois d’administration d’un médicament. Cette maladie engendre également de graves lésions cérébrales pouvant entraîner le décès d’un patient.

Toutefois, l’absorption d’argent n’a pas d’effet direct sur l’organisme, à condition qu’il ne dépasse pas un certain seuil. D’ailleurs, le corps humain supporte une dose assez élevée d’argent par rapport à d’autres êtres vivants.

Écotoxicologie de l’argent

L’argent est considéré comme polluant lorsqu’il dépasse 0,4 ng/l. Aux États-Unis, deux baies, dont celles de Caroline du Sud et de San Francisco, sont très polluées. Elles contiennent au moins 20 ng/l. L’argent contribuerait à des déséquilibres écologiques importants et à un phénomène de zones hypoxiques mortes dans un environnement aquatique.

Les filtreurs accumulent de fortes doses d’argent en se nourrissant de particules vivantes ou inertes flottant en pleine eau. Par exemple, aux États-Unis, on en a relevé dans des moules 0,01 à 58 mg/kg de chair, en poids sec. Des huîtres en contiennent également 1,8 à 11 mg kg−1

L’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer a constaté que les moules en France contiennent une grande quantité d’argent dans certains lieux. La cartographie interactive des données de surveillance pour les métaux démontre des doses préoccupantes entre la façade maritime picarde et l’estuaire de la Seine. On trouve surtout des particules d’argent dans les moules et dans la chair des huîtres.

Depuis 1990, la présence de métaux lourds dans la chair des poissons de mer en France a connu une forte baisse. En revanche, celle de l’argent reste stable, et a augmenté d’une manière significative même dans les années 2000.

Économie et argent

L’argent et l’or sont les deux monnaies utilisées dans plusieurs civilisations jusqu’à la fin du XIXe siècle. Avant l’instauration de l’Étalon-or en Occident, la majorité des Européens et des Américains fonctionnaient sous le régime monétaire de bimétallisme. L’or et l’argent circulaient en parallèle jusqu’au moment où ce système a été accusé par des économistes. Selon ces derniers, le bimétallisme est une source d’instabilité économique.

Selon la loi de Gresham, « la mauvaise monnaie chasse la bonne ». Le nom de cette loi économique est tiré du nom d’un financier et commerçant britannique. Ce dernier a démontré la conséquence néfaste de l’introduction d’une devise de mauvaise qualité au sein du système économique. En d’autres termes, la coexistence de deux étalons monétaires crée une instabilité où l’un finit par chasser l’autre. En effet, l’or est devenu rare et recherché. Une telle concurrence entre deux monnaies pourrait engendrer des spéculations et bouleverserait la hiérarchie des prix.

Cependant, même si le système de bimétallisme a pris fin au XIXe siècle, l’argent reste toujours une monnaie courante. En effet, la France a toujours frappé des pièces en argent massif jusqu’en 1970. La plus célèbre étant la pièce de cinq francs.

Les pièces en argent servent toujours de support d’investissement, dans la mesure où elles sont encore cotées. D’ailleurs, ce métal précieux est utilisé pour effectuer un placement de liquidités. Autrement dit, il est possible de faire des investissements financiers sous forme de pièces, de lingotins ou de lingots. Dans ce dernier cas, les cours varient selon ceux de l’once d’argent.

Sur le marché de Londres et sur celui de New York, l’argent a une double cotation comme l’or. Selon des spéculateurs, les cours de l’argent sont moins stables que ceux de l’or.

Consommation

En 2004, la consommation mondiale d’argent était de 26 000 t. Dans la mesure où la consommation est largement supérieure à la production pendant plusieurs années, l’argent est susceptible de devenir un métal rare.

D’après l’estimation du spécialiste des métaux rares et de leur recyclage de l’unité de Toronto, Mansoor Barati, les stocks d’argent disparaîtraient vers 2029. Le Silver Institute a révélé que la production d’argent en 2013 était de 23 000 t alors que la demande atteignait les 30 000 t.

Quant au service géologique des États-Unis, il estime que le stock pourrait être épuisé dès les années 2021. Il prévoit également que les réserves mondiales vont disparaître petit à petit à partir de 2023 jusqu’en 2037.

La production de l’argent

L’argent provient surtout de mines, mais également d’un recyclage. Par exemple, la production minière a été de 19 700 t en 2004 contre 5 600 t d’argent recyclé. Selon l’agence scientifique du gouvernement américain, United States Geological Survey (USGS), la production mondiale d’argent était de 20 900 t en 2008 soit 671 000 000 d’onces.

La provenance d’argent

L’argent peut être extrait de mines ou d’autres métaux. En d’autres termes, il est possible qu’il soit un sous-produit d’un métal. La grande partie de la production minière d’argent provient de mines d’argent. Elle représente 40 % de cette dernière. À part cela, elle découle également de l’exploitation des mines de zinc ou/et de plomb (30 %), de mines de cuivre (20 %). Les mines d’or produisent également 7 % de la production mondiale contre 3 % issue des mines d’aluminium.

La production d’argent a connu une hausse entre 2008 et 2013. Elle s’élevait à 23 689 t, soit 761 600 000 d’onces.

Les principaux pays producteurs d’argent

Le continent américain est le premier producteur d’argent. En effet, environ 50 % de l’exploitation mondiale proviennent de ses États. Voici un classement des principaux pays producteurs d’argent selon Silver Institute en 2013 :

  • 1er le Mexique (20,7 %) ;
  • 2ème le Pérou (14,4 %) ;
  • 3ème la Chine (14,4 %) ;
  • 4ème l’Australie (7,2 %) ;
  • 5ème la Russie (5,5 %) ;
  • 6ème la Bolivie (5 %) ;
  • 7ème le Chili (4,8 %) ;
  • 8ème la Pologne (4,6 %) ;
  • 9ème les États-Unis (4,3 %) ;
  • 10ème l’Argentine (3 %) ;
  • 11ème le Canada (2,5 %) ;
  • 12ème le Kazakhstan (2,4 %) ;
  • 13ème l’Inde (1,5 %) ;
  • 14ème la Suède (1,3 %) ;
  • 15ème le Guatemala (1,3 %).

Ces pourcentages représentent la totalité des productions d’argent à travers le monde en 2013, soit 23 689 t.

Histoire de l’argent

Il est un métal présent à l’état natif, puisqu’il s’agit d’un métal existant dans la nature. Son histoire évolue à travers des siècles. Jusqu’à la découverte des techniques d’extraction de minerai, la valeur de l’argent était supérieure à celle de l’or.

L’histoire de l’argent pendant des siècles avant J.-C.

L’argent est connu depuis la préhistoire, plus précisément durant la période du Néolithique (avant 5000 av. J.-C.). Les Hommes avaient chez eux des vaisselles et des bibelots faits à partir de ce métal aussi bien ductile que malléable. Ils ont également utilisé l’argent comme pièces d’ornement.

Ce fut à l’Anatolie que la première extraction de l’argent a eu lieu 3000 ans avant J.-C.. Ces filons avaient de grandes valeurs pour les civilisations, notamment au Proche-Orient, à la Crète et à la Grèce durant toute l’Antiquité. À cette époque, une culture autour de l’argent se développe. Il devient un métal précieux et un symbole de richesse.

Les monnaies en argent servent à faire des échanges entre les autorités. Elles sont en trépieds, en vases, en anneaux ou en barres. Il existe également des lingots d’argent dont les tailles sont uniformes.

En Mésopotamie, l’attestation des premières mesures de grains d’argent comme monnaie de compte commence vers 2000 av. J.-C. En parallèle, les Hommes se servent d’autres outils monétaires beaucoup plus sophistiqués pour le calcul et le crédit.

Le premier centre de production d’argent date de 1200 ans avant J.-C. Il se trouvait en Grèce, plus exactement aux mines de Laurium. Ce centre alimente tous les empires se formant aux alentours de la région.

La civilisation créto-mycénienne est la première à développer l’art de la mise en valeur des objets fabriqués en métal argenté ou en argent massif. Elle a répandu le bosselage, le damasquinage et le ciselage. De leur côté, les Phéniciens exploitent les mines situées dans la péninsule ibérique en vue de diversifier les sources d’approvisionnement du pays.

En 700 avant J.-C, ce sont les Assyriens, des habitants du nord-est de l’Irak actuel, qui sont les premiers à accorder à l’argent une valeur monétaire. Cette dernière est définie par les nombres inscrits sur chaque pièce en fonction de leur teneur. D’ailleurs, les formes massives d’argent peuvent servir de devises de métal.

À partir du VIe siècle avant J.-C, l’argent sert à décorer des statues en vue d’accumuler des richesses en thésaurisant. Les Hommes font également fondre de la monnaie pour obtenir des pièces communes de forme rondes et aplaties. On trouve des traces de belles amphores en argent des Perses achéménides contemporains en Asie Mineure.

L’histoire de l’argent de notre ère

Sous l’empire de Antonin le Pieux avant l’an 80 jusqu’à l’an 100, l’Espagne est devenue la capitale de la production d’argent. Ses principaux fournisseurs sont les mines ibériques. Sa production d’argent connaît un essor et demeure constante jusqu’à l’apparition des crises du Bas-Empire. Durant cette période, l’Espagne a utilisé l’argent comme monnaies et pour fabriquer des vaisselles, des lampadaires, divers ustensiles, des tables et des lits ouvragés. La conquête de l’Espagne par les Maures engendre un changement au niveau de l’alimentation en argent des pays de l’Europe. Plusieurs petites mines ouvrent, notamment en Allemagne et en Europe de l’Est entre les années 750 et 1200.

Depuis le IVe siècle, l’argent fait partie des métaux employés en orfèvrerie. Il est surtout utilisé pour la fabrication d’ornements d’églises. On peut citer les portes du baptistère du Latran à Rome et la cassette de l’église de Milan, San Nazaro. On note également la production d’armes, de bijoux d’apparat, de plats, de patènes et de tant d’autres objets en argent au IVe etau Ve siècle.

Quant aux peuples gaulois, ils ont commencé à produire leurs monnayages d’argent à partir du IVe siècle, sous l’influence de la civilisation méditerranéenne. Ils ont imité les pièces de monnaie grecques.

Depuis que les peuples arabo-berbères ont envahi l’Espagne, l’exploitation minière en Europe a fourni tous les autres pays miniers actifs locaux. La majorité de ces derniers se trouvent en Europe centrale.

Durant la période carolingienne, les églises et les monastères sont décorés par des ornements en relief en vue d’y amener le faste. Par conséquent, l’art de l’argenterie et de l’orfèvrerie a de plus en plus de valeur. D’ailleurs, l’argenterie est toujours préservée dans plusieurs monastères et cathédrales en Allemagne. En outre, de multiples manuscrits sacrés gardés à la cathédrale de Trèves sont couverts d’argent dans le but de les protéger.

Depuis le développement de l’art gothique dans différents pays, notamment en Flandres, en France et en Allemagne, l’attrait pour les objets en argenterie ne cesse d’accroître. On remarque ainsi des tabernacles, des reliquaires ainsi que différents objets de culte avec des motifs en bosselage.

Au Quattrocento, l’argenterie connaît un grand succès grâce à des artistes prolifiques. Parmi eux figurent Michelozzo, Andrea del Verrocchio, Lorenzo Ghiberti et Antonio del Pollaiolo. Plusieurs statuettes, candélabres et vaisselles en argent symbolisent l’essor de l’argenterie en Italie.

Entre le Xe et le XVe siècle, la découverte de mines augmente d’une manière significative. D’ailleurs, les avancées technologiques et la production métallurgique médiévale se développent très rapidement.

La découverte du Nouveau Monde en 1492 est l’événement le plus marquant de l’histoire de l’argent. En effet, la réinvention du rôle de ce métal blanc à travers le monde entier découle de cette période.

À partir des années 1575, la France reçoit de l’argent issu de l’exploitation des mines du Potosí. L’extraction de ce type de métal commence à prendre de l’ampleur. Trois pays, dont le Mexique, la Bolivie et le Pérou, assurent 85 % de la production mondiale d’argent entre les années 1500 et 1800.

Au XVIIe siècle, Charles Le Brun a codifié les arts et les hiérarchise selon des règles bien précises. Ce peintre et décorateur du château de Vaux-le-Vicomte a dessiné de multiples cartons pour la fabrication de meubles, d’orfèvrerie et de tapisseries en France. Grâce à ses créations, le goût de l’argenterie gagne la noblesse à travers divers pays européens. Seulement, le Siècle des Lumières a tout chamboulé. Le déclin de l’argent pour les ustensiles en porcelaine est très rapide.

L’argent est un métal précieux, puisqu’il est un étalon monétaire. Le franc germinal comporte 5 g d’argent. Au moment de la période révolutionnaire, le rapport de valeur entre l’or et l’argent connaît un grand changement. En effet, il est fixé à 1/15,5 à cette période contre 1/10,75 au milieu du XVIe siècle.

Au XIXe siècle, l’extraction de l’argent s’étend à travers plusieurs pays. La production mondiale annuelle s’accroît et passe de 40 000 000 à 80 000 000 d’onces en 1870. De son côté, les États-Unis découvrent du filon Comstock dans les grandes étendues désertiques du Nevada.

Entre 1876 et 1920, la production mondiale d’argent a connu une explosion. De nouvelles découvertes dans plusieurs pays comme l’Amérique centrale, l’Australie et plusieurs pays de l’Europe ont augmenté énormément l’extraction de ce métal. Elle a quadruplé vers les vingt-cinq dernières années du XIXe siècle. Par conséquent, la production annuelle d’argent dans le monde passe à 120 000 000 d’onces à cette période.

Entre 1900 et 1920, plusieurs autres pays ont découvert l’existence de l’argent dans leur territoire. L’Afrique, le Canada, le Mexique, le Japon font partie de la liste. Vu la hausse de la production mondiale d’argent, la chute de sa valeur est irrévocable. De 1914 à 1933, le prix du kilogramme d’argent fin a connu une forte baisse. Il est passé de 90 à 45 francs or.

Les avancées majeures des nouvelles technologies facilitent à présent la production d’argent. À part l’extraction, le forage par machine et l’aspiration de l’eau au niveau des tunnels contribuent à l’exploitation de ce métal blanc. D’ailleurs, les divers progrès techniques de l’industrie minière aident à séparer efficacement l’argent des autres minerais. Ils ont aussi facilité le traitement d’une quantité importante de gisements susceptibles de contenir ce type de métal précieux.

Dans les années 60, les Américains fournissaient 60 % des 8 340 t d’argent produit dans le monde. Plusieurs régions mexicaines assuraient cette première place. Par contre, le Pérou prenait la tête de liste en 1965 avec une production de 1 284 t contre 1254 t au Mexique. Voici le classement des autres pays qui viennent après eux :

  • les États-Unis (1 213 t) ;
  • le Canada (1 025 t) ;
  • l’URSS (840 t) ;
  • l’Australie (526 t) ;
  • le Japon (519 t) ;
  • l’Allemagne fédérale (324 t) ;
  • la Suède (124 t) ;
  • la France (140 t).

À présent, la production annuelle mondiale d’argent est en moyenne 671 000 000 d’onces, soit 21 000 t.

Recyclage de l’argent

En 2008, les réserves d’argent sont de 270 000 t et équivalent à treize années de production annuelle. Ce dernier est de 21 300 t en cette même année. Voici un tableau représentatif du gisement collectable pour recycler l’argent :

ConstituantsConcentration en métalForme
Cartes électroniques0,3 %Métal ou alliages
Bains photographiques1 à 2 g/lSels d’argent
Bains d’argentage1 à 5 g/lCyanure d’argent
Films radio et papier photographiques3 à 12 g/kgHalogénures d’argent (bromure et chlorure)

Pour les principales applications, le taux de recyclage de l’argent varie entre 30 et 50 %. En France, le gisement collecté s’élève à 60 t contre 210 t de gisement collectable. Depuis quelques années, ce type de métal malléable est de plus en plus demandé pour des applications nécessitant une faible teneur en argent. En effet, la production de panneaux solaires, de verreries et de produits électroniques nécessite un minimum de proportions d’argent. Par conséquent, ce dernier devient difficile à recycler.

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