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Ylang-ylang

ylang-ylang

Caractéristiques de l’ylang-ylang

  • Nom : Ylang-ylang
  • Règne : Plantae
  • Sous-règne : Tracheobionta
  • Division : Magnoliophyta
  • Classe : Magnoliopsida
  • Sous-Classe : Magnoliidae
  • Ordre : Magnoliales
  • Sous-Ordre :
  • Famille : Annonaceae
  • Sous-Famille :
  • Genre : Cananga
  • Espèce : Cananga odorata

Voir les produits associés à l’Ylang-ylang.

Ylang-ylang, ses caractéristiques, son histoire, son extraction, ses vertus en phytothérapie et ses précautions d’emploi.

Ylang-ylang : origine, histoire et étymologie

Les zones tropicales et humides d’Inde, d’Indonésie, de la Malaisie, des Philippines sont les pays d’origine de l’arbre.

En 1650, le naturaliste John Ray entreprit des recherches sur l’arbre et lui donna initialement le nom de Arbor Saguisen.

Deux siècles plus tard, vers 1860, Albert Schwenger succomba au charme de la senteur de l’ylang-ylang. Alors qu’il se trouvait à Manille, aux Philippines, il sillonna la campagne à la  recherche de ses feuilles pour les distiller en petites quantités dans son alambic.

La culture de l’arbre a été entreprise à grande échelle sur les propriétés françaises de l’Océan Indien. Les parfumeurs français ont tiré profit de cette opportunité. En 1909, La Réunion fut le théâtre de la culture de 200 000 arbres, mais le projet a dû être abandonné. En effet, la fréquence des cyclones tropicaux entravait sa progression. Par conséquent, la production commerciale a été déplacée vers les îles Comores et Madagascar (Nosy-Be).

Le nom de l’arbre trouve son origine dans l’expression « alang-alang », qui aux Philippines, désigne les « fleurs qui dansent dans la brise ». En Indonésie, il est appelé « fleur des fleurs », car son parfum est inégalable. Son nom scientifique provient du terme javanais et indonésien kenanga.

Aux Philippines, ses fleurs sont souvent tressées avec celles du jasmin pour créer de magnifiques colliers. Ces derniers sont traditionnellement portés par les femmes comme un accessoire de beauté ou placés autour d’images saintes. Par le passé, une huile essentielle extraite de Artabotrys odoratissimus, une plante appartenant à la famille des Annonacées, était vendue sur le marché sous le nom de « faux ylang-ylang ».

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La description botanique de l’ylang-ylang

L’ylang-ylang est une plante à croissance rapide et il prend 2 à 5 m par an lors de ses premières années de vie. Dans son milieu naturel, l’arbre peut atteindre une hauteur de 30 m. En culture, on le taille à trois mètres pour faciliter la récolte des fleurs et des fruits. Sa couronne est large et étalée.

Ses feuilles peuvent mesurer jusqu’à 20 x 8 cm et leurs faces supérieures sont d’un vert vif. Elles sont coriaces, alternes et agencées le long des rameaux avec des nervures saillantes.

Les fleurs de l’ylang-ylang se développent sur des pédoncules de 2,5 à 5 cm de long. Elles sont formées d’un calice à trois lobes réfléchis, de plusieurs carpelles libres et de nombreuses étamines en spirale. Leur parfum corsé et envoûtant évoque le jasmin, les œillets et les narcisses. Leurs pétales initialement blancs prennent une teinte verte pour devenir jaune à maturité.

Les fruits de l’ylang-ylang sont formés de plusieurs méricarpes. Ovoïdes et pendants, ils mesurent 25 mm de long. De couleur verdâtre, ils noircissent à maturité. Une masse charnue est formée par la fusion des baies soudées sur un axe floral. Ces fruits contiennent jusqu’à 12 graines brun pâle aplaties.

La culture et l’habitat de l’ylang-ylang

L’ylang-ylang fleurit tout au long de l’année, avec une période particulièrement abondante pendant les saisons humides et chaudes. À l’état sauvage, on le trouve au bord des chemins, dans les jachères, les systèmes agroforestiers et les forêts à forte pluviosité.

L’ylang-ylang est cultivé dans de vastes terrains d’exploitation, principalement dans les zones tropicales et humides :

  • dans l’océan Indien : Madagascar, Maurice, La Réunion, Mayotte ;
  • au nord de l’Australie;
  • au Vietnam ;
  • en Thaïlande ;
  • dans les îles du Pacifique : Nouvelle-Calédonie, Hawaï, Mélanésie, Polynésie, Micronésie ;
  • au Costa Rica ;
  • dans les Caraïbes.
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La production d’ylang-ylang

À partir de sa cinquième année, l’arbre de l’ylang-ylang devient productif. Il est alors taillé et ses branches sont ajustées pour faciliter la récolte des fleurs. Cette dernière se déroule, généralement, de mars à juillet et d’octobre à décembre.

L’exploitation de l’ylang-ylang se concentre dans les îles du sud de l’Océan Indien. Pendant une seule récolte, un arbre peut produire 3 à 4 kg de fleurs.

Le premier producteur mondial d’ylang-ylang est les Comores avec 50 à 70 t d’essence. La deuxième place revient à Madagascar avec 15 à 20 t/an et la troisième à Mayotte avec 7 t/an. En 2006, les Philippines ont eu une production de 100 kg et Maurice de 10 kg.

Pendant longtemps, Mayotte a fait de l’ylang-ylang sa principale culture de rente, représentant 84 % de ses exportations. En 1997, les Mahorais ont produit 14,3 t d’essence sur les 100 t mondiaux. Après que Mayotte soit devenue un département français en mars 2011, la production a considérablement baissé. De nombreux exploitants ont préféré migrer vers Comores et Madagascar en raison de l’alignement de Mayotte sur le droit de travail français. La main-d’œuvre malgache et comorienne est nettement moins chère. Depuis 2016, des projets gouvernementaux se développent en vue de refaire vivre à Mayotte ses heures de gloire.

La méthode d’extraction de l’huile essentielle et ses variétés

L’huile essentielle d’ylang-ylang est appelée également huile de Cananga. Son extraction passe par la distillation de ses fleurs fraîches dans des alambics. Le procédé dure 12 à 20 h et les meilleures fractions sont fournies durant les deux premières heures. De nouvelles fleurs sont ajoutées à l’appareil toutes les 3 h. Selon la densité de l’essence, on obtient plusieurs types de produits de distillation :

  • Extra supérieure ;
  • Extra normale ;
  • Première ;
  • Deuxième ;
  • Troisième.

Les trois premières variétés sont utilisées dans les parfumeries de luxe. Les deux dernières entrent dans la fabrication des savons, des cosmétiques et des détergents.

Deux kg d’essence sont extraits à partir d’environ 100 kg de fleurs. Les variétés d’huiles essentielles d’ylang-ylang diffèrent en fonction de leur méthode d’obtention, de leur composition et de leur fragrance.

L’hydrolat est le résidu d’eau obtenu après distillation des fleurs.

La composition de l’huile essentielle d’ylang-ylang

D’une odeur délicate et de couleur jaune caractéristique, l’huile essentielle d’ylang-ylang renferme des alcools, des esters, des sesquiterpènes, des phénols et des aldéhydes. Parmi ces composés, le benzoate de méthyle constitue un tiers de cette huile. Son odeur puissante vous rappellera des arômes d’œillet, car il est aussi retrouvé dans ces fleurs.

Le tableau suivant montre la composition chimique de la fraction seconde d’huile d’ylang-ylang selon Hongratanaworakit en 2004 :

ConstituantsPourcentage
Benzoate de méthyle34,00
4-méthylanisole19,82
Benzoate de benzyle18,97
Isocaryophyllène9,28
Germacrène D8,15
α-farnésène2,73
Acétate de linalyle2,11
α-caryophyllène2,04

Les propriétés et l’utilisation de l’huile essentielle d’ylang-ylang

L’huile de Cananga a une senteur complexe et envoûtante. Sa fragrance est à la fois camphrée, puissante, légèrement fruitée, médicamenteuse, exotique, florale et épicée.

En 1926, Coco Chanel a fait la renommée de l’essence de cet arbre avec son emblématique parfum Bois des Îles. En 1938, Jean Patou l’intègre dans Joy. Actuellement, elle est présente dans de nombreuses formules de parfum prestigieuses : Chanel N° 5, Gabrielle, Aromatics Elixir, …

En aromathérapie

L’huile d’ylang-ylang est prescrite dans plusieurs cas :

  • légère tension ;
  • angoisse ;
  • insomnie ;
  • dépression ;
  • stress ;
  • nervosité ;
  • lombalgie ;
  • plexus cardio-respiratoire bloqué ;
  • rythme cardiaque perturbé ;
  • spasmes respiratoires ;
  • spasmes digestifs ;
  • règles douloureuses ;
  • leucorrhées ou pertes blanches ;
  • frigidité ;
  • acné ;
  • peau terne ou grasse ;
  • dermatoses ;
  • gale ;
  • légère odeur corporelle ;
  • cheveux secs et ternes ;
  • ongles fragiles ou cassants ;
  • problèmes de parasites ;
  • chutes de cheveux liées au stress ;
  • hypertension artérielle liée au stress.

Pour le côté aphrodisiaque, en Indonésie, il est de coutume d’étaler des fleurs d’ylang-ylang sur la couche nuptiale des jeunes mariées.

Aux Philippines, une macération de fleurs d’ylang-ylang dans de l’huile de coco produit du boori-boori. Les philippins s’en enduisent le corps pour se protéger des infections et de la fièvre pendant la saison humide.

En médecine contemporaine et en phytothérapie

Les soins palliatifs aromathérapeutiques hospitaliers renferment de l’huile essentielle d’ylang-ylang. Des études ont montré que son inhalation a un effet positif sur la diminution du stress et de l’anxiété. Elles ont révélé les mécanismes d’action de la plante sur le cerveau. De plus, contrairement aux anxiolytiques classiques, l’huile ne présente aucun effet indésirable.

Une étude supplémentaire a montré que les effets de l’huile essentielle d’ylang-ylang sont différents en fonction de son mode d’administration. En application sur la peau, elle procure une sensation de détente. Par inhalation, elle favorise la vigilance et l’éveil.

L’ylang-ylang est reconnu pour ses effets anti-inflammatoires, antiseptiques, antimicrobiens et cicatrisants. Il a aussi une action sébo-régulatrice.

En cuisine

L’huile essentielle de cet arbre a sa place dans la cuisine. Elle apporte une saveur suave et fleurie dans vos plats sucrés et salés, tandis que son arôme relève le goût des viandes, comme le confit d’agneau ou de bœuf. Elle apporte une senteur d’exotisme à vos confitures, salades de fruits, smoothies et compotes. Elle sublime les arômes de vos glaces, panna cotta, crèmes, bonbons et des chewing-gums. L’huile essentielle d’ylang-ylang parfume vos gâteaux, cakes, crêpes, crumbles et financiers, et les rend délicieux à la dégustation.

En tant qu’additif alimentaire, cet extrait ne présente pas de risque pour votre santé lorsqu’elle est utilisée aux doses recommandées. Vous pouvez également ajouter des gouttes d’hydrolat dans les jus ou les salades de fruits.

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Le mode d’emploi de l’huile essentielle d’ylang-ylang

Pour vous fabriquer une huile de massage, il est recommandé de mélanger trois gouttes d’huile essentielle d’ylang-ylang avec trois gouttes d’huile végétale. Son utilisation contribue à soulager les troubles spasmodiques par le massage des zones concernées. Il est conseillé d’appliquer simplement l’huile pour les éventuels problèmes cutanés.

Pour profiter des effets relaxants de cet extrait, il est recommandé d’en verser quelques gouttes dans l’eau de votre bain. Une diffusion atmosphérique peut également aider à surmonter une dépression ou un surmenage, en plus d’offrir une fragrance d’intérieur. Pour cela, mélangez 30 gouttes d’huile essentielle d’ylang-ylang avec 1 l de cire.

Pour lutter contre les angoisses, vous pouvez préparer un mélange d’huiles et vous en servir pour masser le plexus solaire. La posologie est de cinq gouttes, trois fois par jour. Il est composé de :

  • 10 gouttes d’huile essentielle d’ylang-ylang ;
  • 20 gouttes d’huile essentielle de lavande vraie ;
  • 50 gouttes d’huile de macadamia ;
  • 20 gouttes d’essence végétale de bois de rose.

Pour les problèmes de libido, les dosages diffèrent entre les hommes et les femmes. Le mélange spécifique est utilisé pour masser le bas du dos et le plexus, matin et soir pendant trois semaines. La recette masculine est constituée de :

  • une goutte de l’huile de Caranga;
  • une goutte d’essence de bergamote ;
  • six gouttes d’huile de calophylle.

Le mélange féminin est composé de :

  • 1 ml d’huile essentielle d’ylang-ylang ;
  • 0,5 ml d’huile essentielle de rose de Damas ;
  • 0,5 ml d’huile essentielle de néroli ;
  • 8 ml d’huile végétale de noyau d’abricot.

Une autre composition peut être utilisée pour l’asthénie sexuelle :

  • 15 gouttes d’huile essentielle d’ylang-ylang ;
  • 30 gouttes d’essence végétale de bois de rose ;
  • 50 gouttes d’huile de macadamia ;
  • 5 gouttes d’essence végétale de cannelle de Chine.

Vingt gouttes de cette préparation vous serviront à masser le bas du dos. Elle sera associée avec une prise orale de trois gouttes, deux fois par jour.

L’huile essentielle d’ylang-ylang ravive et donne de l’éclat aux cheveux ternes. Il suffit d’ajouter une goutte au shampooing que vous avez versé au creux de votre main. Pour les hydrater, vous pouvez faire un masque capillaire nocturne deux fois par semaine. Il est préparé en mélangeant cinq gouttes d’huile essentielle d’ylang-ylang avec 20 gouttes d’huile végétale de ricin.

Vous pouvez aussi fabriquer vous-même votre parfum en combinant :

  • 2 ml d’huile essentielle d’ylang-ylang ;
  • 1 ml d’huile essentielle de lavande ou de bois d’Hô ;
  • 300 ml d’alcool à 70 degrés.

Les précautions d’emploi

Il est important de noter que l’huile essentielle d’ylang-ylang, ou huile de Cananga, ne doit pas être utilisée pendant la grossesse et l’allaitement. De plus, elle est contre-indiquée chez les enfants de moins de trois ans et chez les personnes souffrant de dermatites atopiques.

Avant toute utilisation d’huile d’ylang-ylang, il est préconisé de toujours faire un test d’application dans le pli du coude 48 h. Cela permet de vérifier une allergie éventuelle. Il est important de la diluer correctement et de ne pas dépasser les 20 % au maximum (20 gouttes d’huile essentielle d’ylang-ylang pour 100 gouttes d’autres d’huile végétale). Des dilutions supérieures peuvent présenter des risques d’irritation.

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