Propriétés des glycoprotéines
Les glycoprotéines sont essentielles au bon fonctionnement de l’organisme. Voici un aperçu de quelques-unes de leurs fonctions.
Détermination du groupe sanguin
Les antigènes ABO à l’origine du groupe sanguin sont constitués de glycanes rattachés à des lipides membranaires ou à des hétéroprotéines glucidiques. Leur présence ou leur absence à la surface des globules rouges définit les différents groupes sanguins (A, B, AB et O). Ces structures antigéniques ne permettent pas à l’organisme d’intégrer des hématies étrangères.
Fécondation
Dans le processus de fécondation, deux glycoprotéines sont essentielles pour permettre l’introduction du spermatozoïde à l’intérieur de l’ovocyte. La ZP3, présente sur la zone pellucide de l’ovocyte, agit comme un récepteur en se liant au gamète mâle. Cette interaction déclenche la libération d’enzymes favorisant la traversée de cette matrice extracellulaire.
Par la suite, la PH-30, présente cette fois sur la membrane plasmique de l’ovocyte, initie un second processus similaire.
Inflammation
Les sélectines et les intégrines, glycoprotéines présentes dans l’espace transmembranaire des leucocytes et des cellules endothéliales, interviennent dans les processus inflammatoires. Les premières servent de signaux d’arrêt pour les globules blancs, les retenant près des vaisseaux sanguins enflammés. Les secondes agissent en renforçant l’adhérence des globules blancs, et en facilitant leur passage à travers la paroi des vaisseaux, un phénomène appelé « diapédèse ».
Ces interactions coordonnées guident ainsi les globules blancs vers la zone inflammée pour combattre les infections ou les dommages.
Implication des glycoprotéines dans des pathologies
Des altérations survenant lors de la synthèse des glycoprotéines peuvent conduire à l’émergence de pathologies sévères. De telles modifications ont été observées dans la plupart des cancers, des maladies neurodégénératives et des maladies auto-immunes.
En outre, de nombreux agents pathogènes tels que les virus et les bactéries utilisent les sucres présents à la surface des cellules comme points d’entrée.
La glycoprotéine Spike, située à la surface du virus SARS-CoV-2, facilite sa pénétration dans les cellules, déclenchant la réponse immunitaire lors de l’infection.
Le virus de l’immunodéficience humaine (VIH), responsable du SIDA (syndrome d’immunodéficience acquise), pénètre dans les lymphocytes T en se liant aux « CD4 », des glycoprotéines membranaires qui font office de récepteurs.
Les rhinovirus, agents pathogènes à l’origine du rhume, se lient à la glycoprotéine ICAM-1. Le virus de la rage s’attache à celle nommée « N-CAM ». Le paludisme utilise le récepteur de l’interleukine 8 pour pénétrer dans les globules rouges.
L’arthrite rhumatoïde est caractérisée par une inflammation chronique des articulations. Elle résulte de l’interaction anormale et excessive entre la protéine du mannose (MBP) et l’immunoglobuline G (IgG). Ce phénomène est causé par une glycosylation anormale des IgG.
Applications des glycoprotéines
Les glycoprotéines synthétisées en laboratoire trouvent des applications pratiques dans le domaine thérapeutique ou pharmaceutique. En outre, des études supplémentaires sont nécessaires pour déterminer les mécanismes et les effets spécifiques de chaque nutriment sur la glycosylation des protéines.
Défense immunitaire
Les cellules immunitaires sont constituées d’hétéroprotéines glucidiques. Généralement, maintenir une alimentation équilibrée et diversifiée contribue à la santé globale. À l’inverse, une carence en divers nutriments peut perturber le fonctionnement et la production des anticorps ainsi que des cellules immunitaires en particulier.
Élaboration de vaccins
Un potentiel vaccin contre la COVID-19 incorpore la glycoprotéine membranaire, dite G, du virus de la stomatite vésiculaire (VSV). Précisément, si cette molécule est ajoutée au vecteur viral des vaccins, ces derniers induisent de fortes réponses anticorps. Ces résultats ont été constatés après une injection par voie intramusculaire sur des souris.
Le vaccin antirabique favorise la production de glycoprotéines G, élément constitutif des principaux antigènes du virus de la rage. Il inocule de l’ARNm qui code pour la production de ces antigènes, provoquant la réponse immunitaire. L’organisme est ainsi préparé à reconnaître et à combattre cette pathologie de manière plus efficace.
Transport de médicaments
La glycoprotéine P, une protéine transmembranaire, intervient dans le transport de divers médicaments et xénobiotiques. Elle agit principalement au niveau des barrières hémato-encéphalique et placentaire, ainsi qu’au niveau des tissus intestinaux et rénaux.
Diagnostic
Certaines glycoprotéines ayant subi des altérations structurelles sont fréquemment liées à diverses affections, dont le cancer. Ces molécules modifiées peuvent ainsi être exploitées en tant que biomarqueurs dans le diagnostic de ces maladies.